Tempête Bella: jusqu'à 18 000 foyers privés d'électricité en France

«La tempête Bella qui a traversé la Bretagne cette nuit a provoqué des incidents sur le réseau public de distribution électrique et des coupures d’électricité». (AFP)
«La tempête Bella qui a traversé la Bretagne cette nuit a provoqué des incidents sur le réseau public de distribution électrique et des coupures d’électricité». (AFP)
Un arbre tombé de luxe Rolls Royce. (AFP)
Un arbre tombé de luxe Rolls Royce. (AFP)
Short Url
Publié le Lundi 28 décembre 2020

Tempête Bella: jusqu'à 18 000 foyers privés d'électricité en France

  • Un peu plus de 12 000 foyers étaient privés d'électricité dimanche matin en Bretagne et en Normandie, et jusqu'à 6 000 l'ont été dans le Nord et le Pas-de-Calais, à la suite du passage de la tempête Bella.
  • La tempêtea a aussi provoqué des coupures de courant au Royaume-Uni

RENNES : Un peu plus de 12 000 foyers étaient privés d'électricité dimanche matin en Bretagne et en Normandie, et jusqu'à 6 000 l'ont été dans le Nord et le Pas-de-Calais, à la suite du passage de la tempête Bella, qui a également causé quelques retards au départ de l'aéroport Roissy CDG et le déroutement de quelques vols, ont annoncé les opérateurs concernés.

Selon Aéroports de Paris (ADP), «37% des vols au départ de Roissy CDG ont été retardés en moyenne de 50 minutes» au plus fort de la tempête.

Aucun retard n'a été enregistré à Orly qui dispose « d’une piste bien orientée par rapport aux vents et qui permet un écoulement normal du trafic », selon ADP.

Mais trois vols à destination de Roissy CDG ont été déroutés vers Orly, l'un en provenance de Grèce, un autre de Suisse et le troisième de Beyrouth (Liban).

Prévus à l'atterrissage à Roissy, «un vol Aeroflot s’est posé à Amsterdam et un vol Luxair au départ de Luxembourg a fait demi-tour», ajoute ADP interrogé par l'AFP.

Par ailleurs, le match opposant Pau au Stade Français, prévu initialement dimanche à 16h, a été reprogrammé à 19h en raison de la tempête Bella qui a empêché la délégation parisienne de décoller dimanche matin, a annoncé la Ligue nationale de rugby.

«La tempête Bella qui a traversé la Bretagne cette nuit a provoqué des incidents sur le réseau public de distribution électrique et des coupures d’électricité», a annoncé de son côté Enedis Bretagne dans un communiqué de presse. 

A 9H00, 6 600 foyers étaient touchés en Bretagne, dont 3.000 dans le Finistère, 2 000 dans le Morbihan, 800 en Côtes d’Armor et 800 en Ille-et-Vilaine. 

Le gestionnaire du réseau électrique se dit «mobilisé pour rétablir l’électricité auprès de ces foyers dans les meilleurs délais», avec «près de 400 salariés Enedis et 100 prestataires (élagage, levage, travaux)» sur le terrain, selon le communiqué.

En Normandie, 6 000 foyers sont privés d'électricité selon une porte-parole d'Enedis, qui précise que l'électricité devrait être rétablie chez la «grande majorité» des clients d'ici à dimanche soir.

Dans le Nord et le Pas-de-Calais, «6 000 foyers étaient privés d’électricité au plus fort de la tempête», aux alentours de 10H30, mais «le courant était rétabli pour environ la moitié d’entre eux» à la mi-journée, selon Enedis.

«200 techniciens sont à pied d’œuvre» dans ces deux départements, a ajouté Enedis, précisant que l'essentiel des coupures avaient eu lieu dans le Pas-de-Calais, particulièrement «à l’arrière du littoral» et dans l’arrageois.

«D’après les modèles météo, le vent doit commencer à faiblir dans l’après-midi», a précisé le gestionnaire.

En Loire-Atlantique, aucune coupure liée à la tempête n'était signalée, selon un porte-parole d'Enedis, qui a fait état d'un «dimanche normal».

La vigilance orange pour vents violents a été levée dimanche matin pour le Finistère et la Manche mais «les rafales peuvent encore atteindre 100 km/h ponctuellement sur la façade Atlantique et un grand quart nord-ouest de la France, et jusqu'à 120 km/h sur la côte, de la Vendée à l'Aquitaine», selon Météo France.

 

Trafic ferroviaire perturbé au Royaume-Uni

De fortes bourrasques ont également balayé le Royaume-Uni dans la nuit de samedi à dimanche, atteignant les 170 km/h sur l'île de Wight dans le sud de l'Angleterre. 

La tempête a entraîné des coupures de courant, qui a ensuite été rétabli dimanche dans la grande majorité des cas, pour plus de 20 000 foyers au Pays de Galles et des retards dans le trafic ferroviaire dans plusieurs régions du Royaume-Uni en raison d'arbres tombés sur la voie ou d'inondations.

Ces violentes intempéries sont intervenues à un moment où des inondations frappent déjà l'Angleterre, 1300 logements ayant été évacués près de Bedford (centre) après une forte montée des eaux le jour de Noël.

Les intempéries ne se sont pas arrêtées après le passage de Bella. Pour dimanche soir, les services météorologiques britanniques ont émis un bulletin d'alerte en raison d'averses de neige et de neige fondue attendues dans le nord de l'Angleterre, en Ecosse et en Irlande du Nord.

 

 


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
Short Url
  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
Short Url
  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Short Url
  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.