Covid-19 : top départ de la vaccination dans les pays de l'UE

Le métropolite Hiérothéos de Nafpaktos et Agios Vlasios reçoit une dose du vaccin Pfizer-BioNTech Covid-19 à l'hôpital Evangelismos, à Athènes, le 27 décembre 2020. (AFP)
Le métropolite Hiérothéos de Nafpaktos et Agios Vlasios reçoit une dose du vaccin Pfizer-BioNTech Covid-19 à l'hôpital Evangelismos, à Athènes, le 27 décembre 2020. (AFP)
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Publié le Dimanche 27 décembre 2020

Covid-19 : top départ de la vaccination dans les pays de l'UE

  • Les pays de l'Union européenne ont entamé dimanche leurs campagnes de vaccination contre la Covid-19
  • Les premières doses du vaccin Pfizer-BioNtech ont été injectées en Italie peu avant 08H00 (07H00 GMT) à l'infirmière Claudia Alivernini et la professeure Maria Rosaria Capobianchi

MADRID : Les pays de l'Union européenne, dont les nations les plus touchées par la pandémie comme l'Italie, l'Espagne ou la France, ont entamé dimanche leurs campagnes de vaccination contre la Covid-19, saluant une première victoire de poids dans la lutte contre le coronavirus dont un variant inquiète cependant de plus en plus.

Fraîchement livrées samedi, les premières doses du vaccin Pfizer-BioNtech ont été injectées en Italie peu avant 08H00 (07H00 GMT) à l'infirmière Claudia Alivernini et la professeure Maria Rosaria Capobianchi, directrice du laboratoire de virologie à l'hôpital Spallanzani de Rome.

«Je le dis de tout mon coeur: vaccinons-nous. Pour nous. Pour nos êtres chers et pour la collectivité», a commenté Claudia Alivernini.

Pays le plus touché de l'UE avec plus de 71 000 morts, «l'Italie se réveille», a réagi le Premier ministre Giuseppe Conte sur Twitter, saluant une date qui «restera à jamais gravée dans nos mémoires».

Une heure plus tard, c'est Araceli Rosario Hidalgo Sanchez, 96 ans, qui était la première vaccinée d'Espagne dans une maison de retraite de Guadalajara (centre).

La petite dame en chemisier blanc, collier de perles et masque FFP2 a confié, dans un sourire, ne «rien» sentir lorsque le vaccin lui a été administré.

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a salué le début de la campagne comme «un moment touchant d'unité et une histoire de succès européenne», ajoutant que cela allait «aider à revenir progressivement à nos vies normales». 

- «Relevez les manches !» -

L'Allemagne, la Hongrie ou encore la Slovaquie avaient ouvert la marche samedi dans l'UE, avec un jour d'avance sur le lancement officiel de la campagne dans le bloc.

Une campagne de communication pour le vaccin montrant inconnus et célébrités devrait sortir ces prochains jours à la télévision et sur des panneaux d'affichage en Allemagne, avec le slogan «Relevez les manches».

En France, Mauricette, une femme de 78 ans, s'est déclarée «émue» lorsqu'elle a reçu la première la fameuse piqûre, à l'hôpital René-Muret de Sevran, près de Paris.

Le gouvernement français s'est fixé d'ici fin février l'objectif d'un million de vaccinés parmi les plus âgés et les plus vulnérables dans les maisons de retraite.

«Nous avons une nouvelle arme contre le virus: le vaccin (...) Passons le message à nos aïeuls, protégeons-les en priorité», a écrit le président Emmanuel Macron dans une série de tweets.

Le vaccin était particulièrement attendu en France, où l'épidémie a tué plus de 62 500 personnes et où le virus circule activement.

Défi logistique, l'acheminement du vaccin Pfizer/BioNTech est compliqué par les conditions de conservation du produit, qui doit être stocké à -70°C.

«La science nous a apporté le plus beau des cadeaux pour Noël», a déclaré la présidente grecque Katerina Sakellaropoulou après avoir été vaccinée, suivie par son Premier ministre Kyriakos Mitsotakis.

Ailleurs en Europe, un archevêque de 84 ans en Slovénie, un chef de service des maladies infectieuses au Portugal ou encore la première infirmière à avoir soigné en février un patient atteint de la Covid-19 en Roumanie ont été les premiers vaccinés dans leurs pays.

Les pays nordiques (Suède, Finlande et Danemark) ont eux aussi lancé leur campagne de vaccinations dimanche.

Si la plupart des pays avaient choisi des personnes âgées ou des soignants, en République tchèque, c'est le Premier ministre Andrej Babis lui-même qui a été vacciné en premier.

«Hier, j'ai vu une femme à la télévision dire qu'elle attendrait de voir Babis vacciné. Donc j'ai décidé de montrer l'exemple», a déclaré le milliardaire populiste, imité par son ministre de la Santé Jan Blatny.

- Nouveaux cas du variant -

Avant l'UE, de nombreux autres pays avaient démarré leur campagne vaccinale contre la Covid-19, qui a fait au moins 1 758 026 morts et contaminé plus de 80 millions de personnes, selon les données officielles compilées dimanche par l'AFP.

La Chine a été la première à le faire, dès l'été dernier. Et en décembre, la Russie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, le Canada, le Mexique, le Chili, entre autres, lui ont emboîté le pas.

Israël, qui doit commencer à vacciner la semaine prochaine, a l'ambition de vacciner le quart de ses 9 millions d'habitants en un mois. Et ce alors même que le pays entame dimanche un troisième confinement général, pour une durée d'au moins deux semaines.

Autre éclaircie après une année marquée par cette pandémie, le groupe pharmaceutique britannique AstraZeneca a affirmé dimanche être parvenu à une «protection de 100%» contre les formes sévères de la Covid-19 avec son vaccin développé avec l'université d'Oxford, très attendu car peu coûteux et ne nécessitant pas une température aussi froide que celui de Pfizer/BioNTech.

Bien que ces premières injections donnent une lueur d'espoir, des inquiétudes sont nées ces derniers jours après le signalement dans de plus en plus de pays de la nouvelle souche du coronavirus. Le Canada, l'Italie, la Suède, l'Espagne et le Japon sont parmi les derniers pays à avoir détecté ce variant britannique possiblement plus contagieux.

Après sa découverte, l'inquiétude avait poussé des dizaines d'Etats à couper leurs liaisons aériennes, maritimes ou terrestres avec le Royaume-Uni.

Face à des niveaux de contaminations jugés préoccupants, plusieurs pays sont de nouveau soumis à des mesures de restrictions, comme l'Autriche qui a confiné sa population samedi, jusqu'au 24 janvier.

L'Italie et l'Irlande se sont pour leur part reconfinées avant Noël, et des confinements locaux ou de sévères restrictions touchent des millions de personnes au Royaume-Uni.

Au Vatican, le pape a évoqué dans sa prière de l'Angélus les couples rencontrant des difficultés conjugales dans le contexte de la pandémie, disant avoir une pensée pour les «médecins, infirmières et à tous les personnels soignants dont l'engagement en première ligne contre la diffusion du virus a eu des répercussions significatives sur la vie familiale».


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.