Manille et Pékin s'accusent d'une collision de navires en mer de Chine méridionale disputée

Le bateau de ravitaillement affrété M/L Kalayaan est remorqué après qu'un navire des garde-côtes chinois a lancé un canon à eau sur le navire (Photo, AFP).
Le bateau de ravitaillement affrété M/L Kalayaan est remorqué après qu'un navire des garde-côtes chinois a lancé un canon à eau sur le navire (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 11 décembre 2023

Manille et Pékin s'accusent d'une collision de navires en mer de Chine méridionale disputée

  • La Chine a pour sa part accusé un navire philippin d'être «délibérément entré en collision» avec un navire des garde-côtes chinois
  • Un navire chinois a également tiré au canon à eau sur deux bateaux de ravitaillement et un navire des garde-côtes philippins

MANILLE:Un bateau philippin et un navire des garde-côtes chinois sont entrés en collision dimanche dans les eaux des îles Spratleys, les deux pays se rejetant la responsabilité de l'incident, au lendemain d'une autre confrontation en mer de Chine méridionale disputée.

Lundi, des protestations diplomatiques ont été envoyées et "l'ambassadeur chinois a également été convoqué", a déclaré à la presse la porte-parole du ministère philippin des Affaires étrangères, Teresita Daza.

Les Philippines ont affirmé que "des navires de garde-côtes chinois et de la milice maritime chinoise ont harcelé, bloqué des navires de ravitaillement civils philippins et exécuté des manœuvres dangereuses".

L'un des deux bateaux transportant du ravitaillement a été "percuté" par un navire des garde-côtes chinois, a indiqué l'Unité opérationnelle nationale pour la mer des Philippines occidentales, dans un communiqué.

Un navire chinois a également tiré au canon à eau sur deux bateaux de ravitaillement et un navire des garde-côtes philippins qui escortaient la mission, ajoute le communiqué philippin.

Cela a causé de "graves dommages" au moteur de l'un des bateaux de ravitaillement et endommagé le mât du navire des garde-côtes, a-t-il précisé.

"Nous ne nous laissons pas impressionner", a réagi le président des Philippines, Ferdinand Marcos, sur Facebook.

"L'agression et les provocations perpétrées par les garde-côtes chinois et leur milice maritime contre nos navires et notre personnel au cours du week-end n'ont fait que renforcer notre détermination à protéger notre souveraineté dans la mer des Philippines occidentales", a-t-il fait valoir.

La Chine a pour sa part accusé un navire philippin d'être "délibérément entré en collision" avec un navire des garde-côtes chinois.

Dimanche matin, quatre navires philippins ont "pénétré illégalement" dans les eaux des îles Spratleys revendiquées par la Chine, ont indiqué les garde-côtes chinois dans un communiqué, ajoutant qu'un navire philippin "n'avait pas tenu compte de nos multiples et sévères avertissements".

Le navire philippin "a soudainement changé de direction de manière non professionnelle et dangereuse, entrant délibérément en collision avec notre navire (...) et a provoqué une éraflure", ont expliqué les garde-côtes chinois.

"La responsabilité incombe entièrement à la partie philippine", ont-ils affirmé.

Un convoi civil annulé 

L'incident survenu près du Second Thomas, un atoll des îles Spratleys, s'est déroulé au lendemain d'une autre confrontation, quand, selon Manille, des garde-côtes chinois ont "entravé" au moyen de canons à eau trois bateaux du gouvernement philippin qui ravitaillaient des pêcheurs philippins près du Scarborough Shoal, un récif contrôlé par Pékin au large de l'île philippine de Luçon.

Quelques heures avant l'incident de dimanche, un convoi civil de 100 pêcheurs philippins a entrepris un voyage qui devait le faire passer par Second Thomas dans le cadre d'une mission visant à ravitailler pour Noël des avant-postes éloignés.

Les organisateurs, après avoir déclaré qu'ils "poursuivaient le parcours convenu" malgré cette dernière confrontation, ont finalement décidé de retourner à terre, évoquant la "surveillance constante de quatre navires chinois".

L'atoll Second Thomas se situe à environ 200 km de l'île philippine de Palawan et à plus de 1.000 km de la grande île et province chinoise la plus proche, Hainan.

Une poignée de soldats philippins sont stationnés sur un bateau militaire, le BRP Sierra Madre, échoué en 1999 sur l'atoll, servant d'avant-poste et permettant d'affirmer les prétentions de souveraineté des Philippines.

Condamnation américaine 

Les troupes dépendent des missions de ravitaillement pour leur survie.

Selon les garde-côtes chinois, les navires philippins "tentaient de livrer des matériaux de construction" au "navire de guerre illégalement échoué".

Manille et Pékin entretiennent une longue histoire de différends maritimes en mer de Chine méridionale par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars de marchandises.

Les Etats-Unis ont vivement condamné l'incident.

"Ces actions reflètent non seulement un mépris téméraire pour la sécurité et la vie des Philippins, mais aussi pour le droit international", a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller, appelant la Chine à "renoncer à sa conduite dangereuse et déstabilisatrice".

"Les Etats-Unis se tiennent aux côtés de leurs alliés philippins", a-t-il poursuivi, rappelant que le traité de défense mutuelle entre les deux pays "s'étend aux attaques armées contre les forces militaires, les navires publics ou les aéronefs philippins, y compris ceux des garde-côtes, partout en mer de Chine méridionale".

Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, y compris des eaux et des îles proches des côtes de ses voisins, et a ignoré la décision d'un tribunal international en 2016 rejetant cette affirmation sans fondement juridique.

Les Philippines, Brunei, la Malaisie, Taïwan et le Vietnam revendiquent également plusieurs récifs et îlots dans cette mer, dont certaines zones pourraient receler de riches réserves de pétrole.


Trump reçoit Netanyahu lundi en vue d'un cessez-le-feu à Gaza

Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. (Photo AFP)
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  • Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.
  • Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

WASHINGTON : L'un veut « déraciner » le Hamas, l'autre un cessez-le-feu dans la bande de Gaza : Benjamin Netanyahu sera reçu par Donald Trump à la Maison Blanche, lundi. Cette rencontre sera déterminante pour l'avenir du territoire palestinien, et il sera également question de l'Iran.

Il s'agira de la troisième rencontre en six mois entre le Premier ministre israélien et le président américain, qui entretiennent une relation étroite, une situation tout à fait inhabituelle.

Elle survient deux semaines après que les États-Unis ont rejoint l'offensive militaire israélienne contre l'Iran, Washington bombardant trois sites nucléaires et obtenant peu après un arrêt des combats entre les deux pays ennemis.

La fin de cette guerre de 12 jours a ravivé les espoirs d'un arrêt des combats dans la bande de Gaza, où les conditions humanitaires sont catastrophiques pour une population de plus de deux millions d'habitants.

Donald Trump, qui a déclaré cette semaine qu'il se montrerait « très ferme » avec M. Netanyahu, appelle à un cessez-le-feu de 60 jours dans la bande de Gaza, las d'une guerre sans fin.

« Je veux surtout que les habitants de Gaza soient en sécurité. Ils ont vécu l'enfer », a-t-il affirmé jeudi, alors qu'on lui demandait s'il voulait toujours que les États-Unis prennent le contrôle du territoire palestinien, comme il l'avait annoncé en février. 

« Grand marchandage » 

Une nouvelle proposition de trêve, négociée après la venue à Washington du ministre israélien Ron Dermer, a été soumise au mouvement islamiste palestinien par les médiateurs qatari et égyptien.

Donald Trump a sommé le Hamas d'accepter cette « ultime » proposition de cessez-le-feu, après 21 mois d'une guerre dévastatrice dans la bande de Gaza déclenchée en représailles à l'attaque du Hamas sur le sol israélien, le 7 octobre 2023.

Vendredi soir, celui-ci a déclaré être prêt à « engager immédiatement » des négociations, soutenu par son allié, le Jihad islamique.

Selon une source palestinienne, la trêve serait assortie de la libération de la moitié des otages encore en vie détenus par le Hamas, en échange de prisonniers palestiniens.

« Je crois qu'on va assister à une réunion stratégique façon « grand marchandage » comme les aime Trump », a déclaré à l'AFP Michael Horowitz, analyste géopolitique indépendant.

Selon lui, « même M. Netanyahu a conscience qu'on arrive au bout de ce qui peut être fait à Gaza, et qu'il est temps de planifier une sortie ». Netanyahu la veut sûrement graduelle. »

Le dirigeant israélien est sous pression au sein de son gouvernement de coalition et cherchera à temporiser, tout en plaidant pour qu'une « sortie graduelle de la guerre se fasse en parallèle avec un effort de normalisation avec des partenaires régionaux comme l'Arabie saoudite », explique l'expert. 

 « Rien à offrir » à l'Iran

En 2020, les accords d'Abraham, parrainés par Donald Trump lors de son premier mandat, ont mené à la normalisation des relations entre plusieurs pays arabes, dont le Maroc et les Émirats arabes unis.

Cependant, de nombreux pays arabes, en particulier l'Arabie saoudite, ont jusqu'à présent refusé de se joindre à ce processus, tant que la guerre à Gaza se poursuit et qu'il n'y a pas de trajectoire définie vers la création d'un État palestinien, ce que le gouvernement israélien rejette catégoriquement.

Concernant le dossier du nucléaire iranien, Donald Trump a affirmé lundi dernier qu'il n'avait « rien à offrir » à l'Iran, avec qui il « ne parle pas ».

Fort des frappes de la nuit du 21 au 22 juin, qui, selon lui, ont « anéanti » le programme nucléaire iranien, le président américain a prévenu qu'il n'hésiterait pas à bombarder à nouveau le pays s'il cherchait à se doter de l'arme atomique.

Les relations entre MM. Netanyahu et Trump n'ont pas toujours été de tout repos.

Lors de leur précédent entretien, en avril, Donald Trump avait stupéfait M. Netanyahu en annonçant des négociations directes avec l'Iran.

Mais « Bibi », le surnom donné à M. Netanyahu, a été le premier dirigeant étranger invité du second mandat de Donald Trump.

Et leur alliance contre l'Iran semble avoir scellé leur réconciliation.

Le président américain a dit voir en lui « un grand héros », allant même jusqu'à appeler à l'abandon des poursuites judiciaires pour corruption le visant dans son pays. 


Trump estime qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"

Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
Des volutes de fumée se dégagent après une frappe israélienne dans la ville de Gaza, au centre de la bande de Gaza, le 2 juillet 2025, dans le cadre du conflit entre Israël et le groupe armé palestinien Hamas. (AFP)
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  • Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine"
  • A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour"

Morristown, États-Unis: Donald Trump a déclaré vendredi qu'il "pourrait y avoir un accord sur Gaza la semaine prochaine", avant une visite à la Maison Blanche prévue lundi du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

A la question d'un journaliste à bord d'Air Force One lui demandant s'il était optimiste quant à un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza, le président américain a répondu "très", mais a ajouté "cela change de jour en jour".

En réponse aux informations selon lesquelles le Hamas avait répondu positivement aux propositions de négociations pour un cessez-le-feu, il a déclaré : "C'est bien. Ils ne m'en ont pas informé. Nous devons en finir avec cela. Nous devons faire quelque chose pour Gaza".


Turquie: l'un des feux près d'Izmir maîtrisé, mais la forêt brûle encore

Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
Les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine. (AFP)
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  • "Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca",
  • En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli

ISTANBUL: L'un des incendies qui ravagent la région touristique d'Izmir, près de la station balnéaire de Cesme sur la côte égéenne de la Turquie (ouest), a été maîtrisé, a annoncé vendredi le ministre de l'Agriculture et des Forêts.

En revanche la lutte contre les flammes attisées par le vent, sur un terrain boisé et sec, continue en deux autres endroits, a précisé Ibrahim Yumakli.

"Grâce à la lutte acharnée de nos héros forestiers toute la nuit durant et aux interventions aériennes dès les premières lueurs du jour, l'incendie de Çesme a été maîtrisé. Notre intense lutte aérienne et terrestre continue à Ödemis et Buca", aux abords d'Izmir, la troisième ville du pays, a déclaré le ministre sur X.

Ces incendies poussés par des vents à plus de 85 km/heure ont fait deux morts, un employé des forêts qui participait à la lutte contre le feu et un octogénaire coincé chez lui.

Au moins cinq districts ont dû être évacués jeudi dans la région d'Ödemis.

Six avions et une vingtaine d'hélicoptères restent mobilisés sur ce site, selon l'agence étatique Anadolu.

"Le vent souffle de manière irrégulière et change constamment de direction rendant l'intervention depuis les airs et au sol très difficile car le feu se propage rapidement et change lui aussi rapidement de direction" a déploré jeudi le gouverneur provincial d'Izmir, Süleyman Elban.

En outre les températures vont progressivement augmenter à partir du weekend pour atteindre les 40 degrés en début de semaine prochaine.

La Turquie a enregistré "624 incendies juste au cours de la semaine écoulée dont 621 ont été éteints" a précisé le ministre.

Depuis le début de l'année, le pays confronté à une sécheresse récurrente a constaté le départ de plus de trois mille feux dont 1.300 dans les zones forestières.