A Hong Kong, participation historiquement basse aux élections sans parti d'opposition

Un homme passe devant des gens qui distribuent des tracts aux candidats lors des élections au conseil de district de Hong Kong, le 10 décembre 2023 (Photo, AFP).
Un homme passe devant des gens qui distribuent des tracts aux candidats lors des élections au conseil de district de Hong Kong, le 10 décembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 11 décembre 2023

A Hong Kong, participation historiquement basse aux élections sans parti d'opposition

  • Seuls 1,2 million d'électeurs sur les 4,3 millions d'inscrits se sont rendus aux urnes
  • Auparavant, le taux de participation le plus faible jamais enregistré depuis la rétrocession de la ville à la Chine, avait été de 35,82% en 1999

HONG KONG: Le taux de participation dimanche aux élections locales à Hong Kong, réservées aux candidats dits "patriotes" et dont l'opposition a été exclue après une campagne de répression, s'est élevé à 27,54%, soit le plus faible jamais enregistré.

Selon les chiffres définitifs publiés lundi sur le site internet du gouvernement, seuls 1,2 million d'électeurs sur les 4,3 millions d'inscrits se sont rendus aux urnes.

Auparavant, le taux de participation le plus faible jamais enregistré depuis la rétrocession de la ville à la Chine, avait été de 35,82% en 1999.

Une demi-douzaine de personnes ont été arrêtées en marge du vote, qui, fait rare, a été prolongé d'une heure trente. Le président de la Commission des affaires électorales, David Lo, a évoqué une défaillance du système numérique utilisé pour confirmer l'éligibilité des électeurs et émettre les bulletins, en niant que le faible taux de participation ait motivé cette prolongation.

Les autorités ont tenté de galvaniser l'électorat et recouvert d'affiches la métropole du sud de la Chine pour encourager ses habitants à se rendre aux urnes afin d'élire les conseillers des 18 districts de la ville .

La précédente élection s'était tenue au plus fort des immenses manifestations parfois violentes de 2019. Le taux de participation record de 71% avait conduit à une victoire écrasante du camp pro-démocratie.

"Ce sont les patriotes qui doivent diriger Hong Kong, c'est notre principe", a déclaré M. Lee, un ingénieur civil venu tôt participer au scrutin, "le vote ne sera pas affecté juste parce que quelques (candidats) ne peuvent pas en faire partie".

Les autorités en charge de la supervision de Hong Kong à Pékin ont félicité lundi la ville pour avoir organisé des élections qui ont "élevé l'esprit et consolidé le consensus".

«Dernière pièce du puzzle»

Selon de nouvelles règles annoncées en mai, le nombre de sièges concernés par le scrutin direct a été réduit de 462 à 88.

Les 382 autres sièges sont contrôlés par le dirigeant de la région administrative spéciale chinoise, des personnes loyales au gouvernement et des propriétaires immobiliers.

Les candidats ont été tenus de solliciter des nominations auprès de trois comités nommés par le gouvernement, excluant de fait tous les partis pro-démocratie.

Selon le chef de l'exécutif de Hong Kong, John Lee, cette élection constitue "la dernière pièce du puzzle pour la mise en œuvre du principe des patriotes au pouvoir à Hong Kong", faisant référence à une doctrine imposée par Pékin, depuis les manifestations de 2019, visant à éliminer de la fonction publique toute voix discordante.

"A partir de maintenant, les conseils de district ne seront plus ce qu'ils étaient autrefois, c'est-à-dire des plateformes visant à détruire et rejeter l'administration du gouvernement, à promouvoir l'indépendance de Hong Kong et mettre en danger la sécurité nationale", a fait valoir John Lee après avoir voté dimanche.

Les conseillers des 18 districts de Hong Kong s'occupent principalement des questions d'ordre local, comme l'assainissement, les transports ou l'adéquation des équipements publics.

«Extrêmement humiliant»

John Burns, professeur à l'Université de Hong Kong, a estimé que ce taux de participation semblait "révéler le scepticisme généralisé des citoyens" quant à la capacité des conseils de district à refléter leurs opinions.

Selon Kenneth Chan, politologue à l'Université baptiste de Hong Kong, ce faible taux de participation est "extrêmement humiliant" pour les autorités.

"Une opposition significative au système électoral de Hong Kong est en train d'être écartée", a déclaré pour sa part un porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères, appelant la ville à "respecter ses engagements internationaux (...) les droits civils et les libertés des citoyens de Hong Kong".

De son côté, la porte-parole de la Commission européenne, Nabila Massrali, a déclaré que le système électoral remanié "affaiblit gravement" la capacité des Hongkongais à choisir leurs représentants, appelant "les autorités à restaurer la confiance dans le processus démocratique".

Plus de 12.000 policiers avaient été déployés pour empêcher toute perturbation, selon les médias locaux. Six personnes ont été arrêtées dimanche, dont trois de la Ligue des sociaux-démocrates, l'un des derniers groupes d'opposition qui comptait manifester contre le scrutin.

L'agence anti-corruption de Hong Kong a déclaré que le trio était soupçonné d'avoir "incité les autres à ne pas voter".

Lundi, le militant vétéran Koo Sze-yiu, 77 ans, s'est vu refuser la libération sous caution après avoir été accusé de "tentative ou préparation en vue de commettre un acte avec une intention séditieuse".

Les trois militants de la Ligue des sociaux-démocrates et M. Koo ont déclaré aux médias qu'ils prévoyaient d'organiser des manifestations, mais ils ont tous été arrêtés avant de pouvoir agir.


Le président syrien Ahmad al-Chareh arrive aux Etats-Unis

La visite du président Ahmed Al-Sharaa aux États-Unis est la première d'un président syrien depuis l'indépendance du pays en 1946, selon les analystes. (AP)
La visite du président Ahmed Al-Sharaa aux États-Unis est la première d'un président syrien depuis l'indépendance du pays en 1946, selon les analystes. (AP)
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  • Le président intérimaire syrien Ahmad al-Chareh a entamé une visite historique aux États-Unis après la levée des sanctions marquant un tournant diplomatique majeur
  • Cette visite, centrée sur la coopération antiterroriste, l’intégration à la coalition internationale et la reconstruction de la Syrie, symbolise la reconnaissance internationale du nouveau régime post-Assad et son rapprochement avec Washington

WASHINGTON: Le président intérimaire syrien, Ahmad al-Chareh, est arrivé aux Etats-Unis samedi pour une visite officielle inédite, a rapporté l'agence de presse officielle de son pays, au lendemain de son retrait de la liste noire américaine du terrorisme.

Le chef d'Etat par intérim, dont les forces rebelles ont renversé le dirigeant de longue date Bachar al-Assad en fin d'année dernière, doit rencontrer lundi le président américain, Donald Trump.

Il s'agit de la première visite bilatérale d'un chef d'Etat syrien aux Etats-Unis depuis l'indépendance du pays en 1946.

A son arrivée, M. Chareh a échangé des passes de basketball avec le commandant des forces américaines aux Moyen-Orient, Brad Cooper, ainsi qu'avec le chef de la coalition internationale anti-jihadistes, Kevin Lambert, selon des images qu'il a postées sur les réseaux sociaux.

Lors de cette visite, Damas devrait signer un accord pour rejoindre cette coalition menée par les Etats-Unis, selon l'émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack.

Le groupe jihadiste Etat Islamique (EI) avait été défait militairement en 2019 en Syrie par la coalition et les Forces démocratiques syriennes (FDS), conduites par les Kurdes, qui négocient actuellement leur intégration dans l'armée syrienne.

Les Etats-Unis prévoient pour leur part d'établir une base militaire près de Damas, a indiqué à l'AFP une source diplomatique en Syrie.

La Syrie, sortie de plus de 13 ans de guerre civile, cherche aussi à garantir des fonds pour sa reconstruction, un chantier dont le coût pourrait dépasser les 216 milliards de dollars (187 milliards d'euros), selon la Banque mondiale.

Jeudi, le Conseil de sécurité de l'ONU a levé les sanctions contre M. Chareh, qui jusqu'à présent avait besoin d'une exemption des Nations unies pour chaque déplacement international.

La résolution préparée par les Etats-Unis salue l'engagement des nouvelles autorités de M. Chareh, qui il y a encore un an dirigeait le groupe Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l'ancienne branche syrienne d'Al-Qaïda, à "lutter contre le terrorisme".

Le ministère syrien de l'Intérieur a annoncé samedi avoir mené 61 raids et procédé à 71 arrestations dans une "campagne proactive pour neutraliser la menace que représente l'EI", selon l'agence officielle Sana.

Ces raids ont eu lieu notamment dans les secteurs d'Alep, d'Idlib, de Hama, de Homs, de Deir ez-Zor, de Raqqa et de Damas, où demeurent des cellules dormantes de l'organisation, a-t-il été précisé.

C'est au titre de chef de HTS, qui à la tête d'une coalition islamiste a renversé Bachar al-Assad le 8 décembre 2024, que M. Chareh était inscrit depuis 2013 sur la liste des sanctions de l'ONU.

- Bouleversement -

Mais dès sa prise du pouvoir, il a clairement rompu avec son passé jihadiste, multipliant les ouvertures vers l'Occident et les pays de la région, notamment les riches monarchies arabes. Il a aussi engagé des négociations avec Israël, pays avec lequel la Syrie est théoriquement en état de guerre.

Donald Trump avait déjà rencontré le dirigeant syrien lors d'un voyage dans le Golfe en mai et avait annoncé la levée des sanctions américaines contre la Syrie.

Les deux hommes vont également évoquer les négociations directes entamées par les autorités syriennes avec Israël.

M. Trump avait pressé en mai le dirigeant syrien de rejoindre les accords d'Abraham, qui ont acté en 2020 la reconnaissance d'Israël par plusieurs pays arabes.

Aux yeux de Michael Hanna, analyste de Crisis Group, "le président Trump a bouleversé de manière inattendue la politique de longue date des États-Unis concernant la Syrie en mai et a continué à soutenir le nouveau gouvernement à Damas, malgré des épisodes d'instabilité et de violence sectaire qui ont entamé la confiance envers les nouveaux dirigeants du pays".

La visite prévue à la Maison-Blanche de M. Chareh est "un témoignage supplémentaire de l'engagement des Etats-Unis envers la nouvelle Syrie et un moment hautement symbolique pour le nouveau dirigeant du pays, marquant ainsi une nouvelle étape dans sa transformation étonnante de chef militant en homme d’Etat mondial", ajoute l'analyste.


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.