En France, 1,76 million de m3 de déchets radioactifs à gérer, et d'autres à venir

L'entrée du Centre technologique de l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) dans l'est de la France (Photo de Jean-Christophe VERHAEGEN / AFP).
L'entrée du Centre technologique de l'Agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) dans l'est de la France (Photo de Jean-Christophe VERHAEGEN / AFP).
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Publié le Mardi 12 décembre 2023

En France, 1,76 million de m3 de déchets radioactifs à gérer, et d'autres à venir

  • Quelque 220 000 m3 supplémentaires ont rejoint le stock de déchets en cinq ans, soit 14% de plus
  • Selon l'Andra, les combustibles usés en attente de retraitement et l'uranium recyclé issu du retraitement des combustibles usés représentent plusieurs dizaines de milliers de tonnes

PARIS: La France, champion du nucléaire civil aux ambitions renouvelées, compte à ce jour 1,76 million de m3 de déchets radioactifs à gérer, un stock amené à croître mais que les pouvoirs publics se disent en capacité de gérer.

Quelque 220 000 m3 supplémentaires ont rejoint le stock de déchets en cinq ans, soit 14% de plus, selon cet inventaire quinquennal à fin 2021 publié mardi par l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).

C'est "une augmentation courante", liée à l'activité du secteur, estime Philippe Loreaux, chargé de l'inventaire au sein de l'Andra. Sur fond de relance du nucléaire, mais aussi de démantèlement attendu de réacteurs en fin de vie, ce volume "va augmenter encore", a-t-il relevé, assurant que "le système est résilient" pour le prendre en charge.

Quelque 90% du volume - gravats, poutres, vêtements... - est composé de déchets de très faible activité ou de faible et moyenne activité à vie courte (inférieure à 30 ans, avec surveillance pendant 300 ans).

Le reste comprend des déchets de faible et moyenne activité à vie longue, et enfin, à ce jour, 4 320 m3 à haute activité.

Ces derniers forment la quasi totalité (97,2%) de la radioactivité recensée, avec des niveaux à plusieurs milliards de becquerels par gramme. Ils proviennent de la production électrique nucléaire (à plus de 90%), et dans une moindre mesure de la recherche associée et de la défense.

Radioactifs jusqu'à plusieurs centaines de milliers d'années, ils doivent être enfouis dans un site souterrain profond en préparation dans la Meuse (projet Cigeo), sujet de vives contestations.

Et demain ?

Cependant, ces volumes n'incluent pas à ce jour ce que la France considère comme des "matières" et non comme des "déchets": en l'occurrence les éléments de combustibles usés qui pourraient être un jour réutilisés dans de potentiels réacteurs de "4e génération" si ceux-ci devaient être mis au point.

Selon l'Andra, les combustibles usés en attente de retraitement et l'uranium recyclé issu du retraitement des combustibles usés représentent plusieurs dizaines de milliers de tonnes.

Qu'en sera-t-il demain? Continueront-ils à être des "matières"? ou viendront-ils rejoindre les déchets si la France abandonne l'idée du recyclage?

L'Andra propose plusieurs projections.

Avec les seuls réacteurs actuels (57 en comptant l'EPR de Flamanville attendu mi-2024, et en gardant la plupart jusqu'à 60 ans), le volume des déchets à haute activité fera plus que doubler, à 11 800 m3 si la France peut in fine recycler ses combustibles. En revanche si elle doit renoncer à recycler, ce seront au total 20 000 m3 à gérer.

Si on ajoute six EPR, déjà annoncés par l'Etat, ce sera 16% de déchets hautement radioactifs en plus, indique l'Andra (qui en revanche ne précise pas les "matières" associées).

Enfin, allonger de dix ans la durée de vie de 12 réacteurs ce sera +2 à +5% de déchets de ce type.

Le gouvernement a dit sa volonté de "prolonger autant que possible" les réacteurs, soutient la conception de "petits réacteurs" (SMR) et Emmanuel Macron a promis lundi d'annoncer huit EPR de plus "dans les prochains mois".

L'Andra n'inclut pas encore ces éléments dans ses projections, mais veut rassurer sur sa capacité à gérer.

"Le développement progressif de Cigeo laisse beaucoup de possibilités d'adaptation. Il n'est prévu d'y stocker les déchets de haute activité qu'à partir de 2080; il peut y avoir beaucoup de points de rendez-vous", indique Sébastien Crombez, directeur sûreté, environnement et stratégie de l'Andra.

Mais il n'y a "aucune preuve", nulle part, qu'un tel site "est gérable", objecte Roger Spautz, pour Greenpeace, qui préfère un dépôt à sec en sub-surface, où les déchets restent accessibles. "On produit des déchets, et on n'a pas de solution pour les gérer!"

Les déchets les moins radioactifs, eux, sont stockés en surface dans des centres de l'Andra dans la Manche (en cours de fermeture) et l'Aube (avec des extensions prévues).

Quant aux substances de faible activité à vie longue, un projet est à l'étude, dans l'Aube encore, pour un stockage souterrain "en faible profondeur dans l'argile". L'Autorité de sûreté (ASN) doit en valider le principe.

Restent enfin tous les déchets non inclus dans cet inventaire car gérés de façon "spécifique": résidus de minerais d'uranium (stockés sur d'anciens sites miniers) ou encore déchets "en situation historique", comme ceux immergés en mer à une époque où cela était admis.


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com