Quand le rappeur Kaaris fend l'armure

Le rappeur français Okou Gnakouri alias Kaaris pose lors d'une séance photo à Paris, le 29 novembre 2023. Okou Gnakouri aka Kaaris célèbre le dixième anniversaire de son album "Or noir", et sort le nouvel album "Day one" le 15 décembre 2023, nommé après la mort de sa mère, un pilier de sa famille, le 12 décembre 2023. (AFP).
Le rappeur français Okou Gnakouri alias Kaaris pose lors d'une séance photo à Paris, le 29 novembre 2023. Okou Gnakouri aka Kaaris célèbre le dixième anniversaire de son album "Or noir", et sort le nouvel album "Day one" le 15 décembre 2023, nommé après la mort de sa mère, un pilier de sa famille, le 12 décembre 2023. (AFP).
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Publié le Mercredi 13 décembre 2023

Quand le rappeur Kaaris fend l'armure

  • Le rôle central des femmes fortes dans sa sphère privée éclaire le décalage avec le personnage que s'est créé Kaaris dans ce rap étiqueté hardcore
  • Kaaris était déjà passé au tribunal à l'automne 2018 pour des faits ancrés dans les mémoires: une bagarre impliquant le rappeur et son ancien mentor-star, Booba

PARIS: "Un nouveau chapitre de ma vie": Kaaris fête les 10 ans de son disque "Or noir", tournant du rap francophone, et sort l'album "Day one", baptisé ainsi après le décès de sa mère, pilier de sa famille.

"J'ai vécu un drame cette année, la disparition de ma mère, membre très important de la famille, et c'est comme si c'était à nouveau un premier jour (day one en anglais)", expose d'emblée l'artiste quand l'AFP l'interroge sur ce titre anglais d'un disque français.

Cette mère seule (le père est décédé peu après la naissance de Kaaris) cumulait les boulots pour remplir le frigo à la fin des années 1980 quand la famille de huit enfants venue de Côte d'Ivoire s'est installée à Sevran (Seine-Saint-Denis).

"Ma mère nous protégeait, nous conseillait, elle semblait éternelle", poursuit le rappeur. Qui est devenu chef de famille ?  "Ma grande sœur a repris le flambeau, on l'appelle tous, elle est de très bon conseil, y compris sur ma carrière".

Le rôle central des femmes fortes dans sa sphère privée éclaire le décalage avec le personnage que s'est créé Kaaris dans ce rap étiqueté hardcore, aux textes irrigués par la violence et les outrances.

« Souvent seul »

Récemment, Kaaris a été relaxé par le tribunal correctionnel d'Evry pour des faits de violences conjugales dont l'accusait son ex-compagne. Elle, a été condamnée à deux mois d'emprisonnement avec sursis pour dégradations légères sur le véhicule de la conjointe actuelle du musicien.

Kaaris était déjà passé au tribunal à l'automne 2018 pour des faits ancrés dans les mémoires: une bagarre impliquant le rappeur et son ancien mentor-star, Booba, ainsi que leur entourage respectif. Le tout devant les caméras de surveillance de l'aéroport d'Orly en août 2018.

Résultat, 18 mois de prison avec sursis pour Booba et Kaaris. De l'histoire ancienne pour celui qui avait mis fin à la surenchère avec Booba après ce procès, en renonçant à un projet de combat entre les deux poids lourds du rap français sur un ring.

Le double discographique de Kaaris baigne en revanche toujours dans une ambiance plombée à la "Gomorra" (série télévisée sur des malfrats italiens), souvent citée dans "Day one", qui sort vendredi 15 décembre.

Mais le quadragénaire au torse de boxeur fend aussi l'armure avec le morceau "Le prix de la réussite". "C'est rare que je parle de moi dans mes titres, mais même si tu as réussi, tu es souvent seul. Tu ne sais pas qui est vraiment là pour toi", confie-t-il.

« Avec ma carrure »

Un versant mélancolique qu'il exploite peu. Le cinéma le cantonne d'ailleurs aux rôles de gros bras comme dans "Braqueurs" de Julien Leclercq ou "Bronx" d'Olivier Marchal.

"Avec ma carrure, normal qu'on ne pense pas à moi pour l'amoureux dans la prairie, mais je vais m'y mettre à fond pour être meilleur, attention Omar Sy, on arrive (rires)".

Dans le rap francophone, il joue en tout cas toujours les premiers rôles. Kaaris peut se permettre de convier sur "Day one", des signatures de toutes générations comme SCH, Hamza, Koba LaD et Kerchak.

Il se reconnaît notamment dans Kerchak, nouveau venu qui déboule cagoulé dans le rap francophone avec la jersey, tempo accéléré venu comme son nom l'indique du New Jersey aux USA. Kaaris s'était fait un nom il y a dix ans avec la drill, courant sombre venu de Chicago, injectée sur "Or noir".

Kaaris fêtera d'ailleurs, avec un léger décalage, les dix ans d'exploitation du filon d'"Or noir" avec deux dates à Bercy (Accor Arena) à Paris en février.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.