Mali: une attaque djihadiste fait des dizaines de morts dans le centre

Des combattants patrouillent dans la ville lors du Congrès pour la fusion des mouvements à Kidal, le 28 août 2022 (Photo de SOULEYMANE AG ANARA / AFP).
Des combattants patrouillent dans la ville lors du Congrès pour la fusion des mouvements à Kidal, le 28 août 2022 (Photo de SOULEYMANE AG ANARA / AFP).
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Publié le Jeudi 14 décembre 2023

Mali: une attaque djihadiste fait des dizaines de morts dans le centre

  • L'armée s'est contentée de faire état jeudi d'une attaque «terroriste» qu'elle a repoussée mardi contre le camp de Farabougou, sans aucun bilan humain
  • Le centre du Mali est l'un des foyers de la violence qui ensanglante le Sahel

DAKAR: Une attaque imputée aux djihadistes a fait de nombreux morts cette semaine dans le centre du Mali, des interlocuteurs locaux parlant jeudi de dizaines de soldats maliens et de civils tués.

L'armée s'est contentée de faire état jeudi d'une attaque "terroriste" qu'elle a repoussée mardi contre le camp de Farabougou, sans aucun bilan humain.

Le centre du Mali est l'un des foyers de la violence qui ensanglante le Sahel. Comme ailleurs dans le pays, la collecte et la vérification de l'information y est compliquée par la difficulté d'accès à des sites éloignés et à des sources indépendantes dans un contexte globalement dégradé.

Les autorités dominées par les colonels qui ont pris le pouvoir par la force en 2020 répugnent à communiquer sur les pertes subies et assurent avoir le dessus sur les groupes armés.

Un élu local s'exprimant sous le couvert de l'anonymat pour sa sécurité a indiqué à l'AFP que "l'attaque djihadiste contre Farabougou (avait) fait une soixantaine de morts militaires et civils". Il a aussi fait état de disparus. Le camp de l'armée est tombé entre les mains des djihadistes qui, suivant leur mode opératoire habituel, ont ensuite rapidement quitté les lieux, a-t-il dit.

"Si on compte les morts militaires et civils et les gens dont on n'a pas de nouvelles, ça fait au moins 62 personnes", a dit un résident qui tient aussi à rester anonyme. Lui-même a déclaré ne pas avoir de nouvelles de deux de ses frères. "Je ne sais pas s'ils ont été tués ou s'ils sont en fuite ou cachés", a-t-il dit.

Deux employés de l'administration ont également parlé de nombreux morts. L'un d'eux a évoqué "des dizaines et des dizaines de victimes" et a rapporté que Farabougou, une localité de quelques milliers d'habitants, s'était vidée.

L'armée a reconnu jeudi qu'une attaque avait eu lieu. Elle a livré "une riposte vigoureuse qui a permis de repousser une attaque terroriste visant le camp de Farabougou", a-t-elle dit dans un bref communiqué publié sur les réseaux sociaux.

Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'organisation Etat islamique, aux violences des groupes proclamés d'autodéfense et au banditisme. La crise sécuritaire se double d'une crise humanitaire et politique profonde.

Farabougou se trouve dans le cercle administratif de Niono, durement éprouvé depuis des années par les violences du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda, mais aussi des groupes d'autodéfense s'appuyant sur les chasseurs traditionnels dozos.

La localité avait été érigée en symbole en 2020 quand elle s'était retrouvée assiégée par les djihadistes. Le nouvel homme fort du Mali, le colonel Assimi Goïta, arrivé au pouvoir par un putsch quelques semaines auparavant, s'était rendu dans ce secteur test quant à la faculté des autorités à restaurer la sécurité.

L'armée était revenue à Farabougou. Mais ce qui avait retenu l'attention par la suite, c'était l'accord de cessez-le-feu de fait conclu en 2021 entre le GSIM et les chasseurs. Cet accord était représentatif d'arrangements locaux en vertu desquels les djihadistes échangent une paix relative contre le respect par les populations de certaines prescriptions, ou contre le paiement d'un tribut.

L'accord a fini par péricliter et les violences ont repris.


Macron, Starmer et Merz se sont entretenus avec Trump sur l'Ukraine

Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
Le chancelier allemand Friedrich Merz, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron s'assoient avant une réunion au 10 Downing Street, dans le centre de Londres, le 8 décembre 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron a tenu un appel de 40 minutes avec Donald Trump, Keir Starmer et Friedrich Merz pour discuter des efforts de médiation américains et d’une solution durable au conflit en Ukraine
  • Les dirigeants ont souligné un moment critique pour l’Ukraine et la sécurité euro-atlantique

PARIS: Emmanuel Macron a annoncé mercredi s'être entretenu au téléphone avec le président américain Donald Trump et d'autres dirigeants européens au sujet de l'Ukraine, "pour essayer d'avancer".

L'appel a duré 40 minutes, selon le président français. Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz ont pris part aussi à cet entretien, a précisé l'Élysée à l'AFP.

De même source, les dirigeants ont "discuté des derniers développements de la médiation engagée par les Etats-Unis et salué leurs efforts pour parvenir à une paix robuste et durable en Ukraine et mettre fin aux tueries".

"Ce travail intensif se poursuit et va se poursuivre dans les prochains jours", a ajouté l'Élysée. "Ils ont convenu qu'il s'agissait d'un moment critique pour l'Ukraine, pour son peuple et pour la sécurité commune de la région euro-atlantique", a-t-on complété.

Les trois dirigeants européens se sont réunis lundi à Londres avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, pour lui apporter leur soutien appuyé au moment où il est de nouveau sous la pression des États-Unis pour faire des concessions afin de mettre fin à la guerre avec la Russie.

Emmanuel Macron et Keir Starmer doivent aussi présider jeudi une nouvelle réunion, par visioconférence, de la "coalition des volontaires", qui rassemble les soutiens de Kiev disposés à lui apporter des "garanties de sécurité" dans le cadre d'un éventuel futur cessez-le-feu ou accord de paix.


Guerre au Soudan: Washington sanctionne un réseau colombien

Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
Les membres des Forces de soutien rapide célèbrent la prise d'El-Fasher en octobre. Les États-Unis ont sanctionné des individus et des entreprises pour leur implication présumée dans un réseau recrutant d'anciens militaires colombiens afin d'aider le groupe paramilitaire soudanais. (AFP/Fichier)
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  • Les États-Unis sanctionnent un réseau majoritairement colombien accusé de recruter d’anciens militaires — y compris des enfants soldats — pour soutenir les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan
  • Washington intensifie ses efforts diplomatiques avec l’Égypte, l’Arabie saoudite et d’autres partenaires pour obtenir une trêve

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont annoncé mardi des sanctions à l'encontre d'un réseau principalement colombien, qui recrute des combattants en soutien aux forces paramilitaires au Soudan, tout en poursuivant leurs efforts diplomatiques en vue d'une trêve dans ce pays ravagé par la guerre.

Le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio s'est entretenu ce même jour avec ses homologues égyptien Badr Abdelatty et saoudien Fayçal ben Farhane, sur "la nécessité urgente de faire progresser les efforts de paix au Soudan", a indiqué le département d'Etat dans des communiqués.

La guerre au Soudan, qui a éclaté en avril 2023 et oppose les forces paramilitaires à l'armée soudanaise du général Abdel Fattah al-Burhane, a fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes, plongeant le pays dans la "pire crise humanitaire" au monde selon l'ONU.

Washington a récemment durci le ton vis-à-vis des Forces de soutien rapide (FSR), et appelé à l'arrêt des livraisons d'armes et le soutien dont bénéficient les FSR, accusés de génocide au Soudan.

Les efforts diplomatiques en faveur d'une trêve se sont récemment intensifiés, notamment de la part du président Donald Trump qui s'est dit "horrifié" par les violences dans le pays, sans résultat pour le moment.

Concernant le réseau sanctionné, il "recrute d'anciens militaires colombiens et forme des soldats, y compris des enfants, pour combattre au sein du groupe paramilitaire soudanais", selon un communiqué du département du Trésor.

"Les FSR ont montré à maintes reprises qu'elles étaient prêtes à s'en prendre à des civils, y compris des nourrissons et des jeunes enfants", a déclaré John Hurley, sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, cité dans le communiqué.

Les sanctions américaines visent quatre personnes et quatre entités, dont Alvaro Andres Quijano Becerra, un ressortissant italo-colombien et ancien militaire colombien basé dans les Emirats, qui est accusé de "jouer un rôle central dans le recrutement et le déploiement d'anciens militaires colombiens au Soudan".

Ces sanctions consistent essentiellement en une interdiction d'entrée aux Etats-Unis, le gel des éventuels avoirs et interdit de leur apporter un soutien financier ou matériel.

Selon Washington, depuis septembre 2024, des centaines d'anciens militaires colombiens ont combattu au Soudan aux côtés des FSR.

Ils ont participé à de nombreuses batailles, dont la récente prise d'El-Facher, la dernière grande ville du Darfour (ouest) tombée dans les mains des FSR fin octobre.


Nationalisation du rail: Londres dévoile ses trains aux couleurs de l'Union Jack

Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
Une photographie aérienne montre la gare ferroviaire Temple Mills International, dans l'est de Londres, le 27 octobre 2025. (AFP)
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  • Le gouvernement travailliste britannique dévoile le nouveau design des trains, aux couleurs de l’Union Jack
  • Après des décennies de privatisation marquées par retards, annulations et scandales, sept opérateurs sont déjà sous contrôle public et Great British Railways deviendra l’entité centrale du système ferroviaire

LONDRES: Le gouvernement travailliste du Royaume-Uni a présenté mardi le nouveau design des trains britanniques, aux couleurs de l'Union Jack, amorçant leur uniformisation dans le cadre de la nationalisation du secteur.

Le logo de la nouvelle entité qui chapeautera les trains britanniques, Great British Railways (GBR), ainsi que les nouvelles couleurs, commenceront à être "déployés au printemps prochain sur les trains" et les sites internet, souligne le ministère des Transports dans un communiqué.

Le projet de loi pour nationaliser le rail, actuellement en débat à la Chambre des Communes, avait été annoncé dès le retour des travaillistes au pouvoir en juillet 2024, après 14 ans de gouvernement conservateur.

"Sept grands opérateurs ferroviaires sont déjà sous contrôle public, couvrant un tiers de l'ensemble des voyages de passagers en Grande-Bretagne", est-il souligné dans le communiqué.

La compagnie ferroviaire South Western Railway, qui opère dans le sud-ouest de l'Angleterre, est devenue en mai dernier la première à repasser dans le giron public. Tous les opérateurs doivent être placés sous contrôle étatique d'ici la fin 2027.

La privatisation du secteur a eu lieu au milieu des années 1990 sous le Premier ministre conservateur John Major, dans la continuité de la politique libérale de Margaret Thatcher dans les années 1980.

Malgré la promesse d’un meilleur service, d’investissements accrus et de moindres dépenses pour l'Etat, le projet était alors très impopulaire, dénoncé par les syndicats, l'opposition, certains conservateurs et une large partie de la population.

Le nombre de passagers s'est accru dans un premier temps, tout comme les investissements.

Mais un déraillement causé par des micro-fissures dans les rails, qui a fait quatre morts en 2000, a profondément choqué l'opinion publique.

Les annulations et les retards sont aussi devenus monnaie courante et les passagers se sont plaints des prix.

Le réseau ferré est déjà redevenu public, géré par la société Network Rail.