Séisme en Chine: Les survivants confrontés à un froid glacial

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Publié le Jeudi 21 décembre 2023

Séisme en Chine: Les survivants confrontés à un froid glacial

  • L'AFP a vu des équipes de secours décharger de gros paquets de matériel, dont des tentes supplémentaires
  • Pour ces familles démunies depuis la catastrophe, les seules sources de chaleur sont des poêles installés en plein air

JISHISHAN: Des survivants du séisme en Chine, qui a fait au moins 134 morts selon un nouveau décompte, se blottissent mercredi dans des tentes de fortune au moment où une vague de froid record sévit dans le Nord du pays.

Pour ces familles démunies depuis la catastrophe, les seules sources de chaleur sont des poêles installés en plein air et des couvertures récupérées à la hâte dans leurs maisons endommagées.

"Les opérations de recherche et de sauvetage se sont globalement terminées hier",  a déclaré mercredi un responsable du service de gestion des situations d'urgence du Gansu lors d'une conférence de presse. "La  principale mission maintenant c'est de soigner les blessés et de reloger" les personnes sans abri.

Le séisme, qui a également fait près d'un millier de blessés selon l'agence étatique Chine nouvelle, est le plus meurtrier dans le pays depuis 2014 lorsque plus de 600 personnes avaient été tuées dans le Yunnan (Sud-Ouest).

Des journalistes de l'AFP ont vu des familles s'abriter dans des tentes faites de poteaux en bois et de bâches, près d'une mosquée du comté de Jishishan, dans la province du Gansu (Nord-Ouest), près de l'épicentre du séisme survenu dans la nuit de lundi à mardi.

Une femme réfugiée dans l'une de ces tentes a évoqué sa peur de rentrer chez elle. "Nous ne pouvons plus rentrer, c'est trop dangereux", a-t-elle dit à l'AFP, refusant de donner son nom. "Toutes les briques et les tuiles à l'intérieur peuvent s'effondrer à tout moment".

Le séisme, le plus meurtrier en Chine depuis huit ans, a fait beaucoup de morts dans la province du Gansu, mais compte aussi des victimes dans la province voisine du Qinghai. Treize personnes étaient encore portées disparues à Qinghai à 16h00 (8h00 GMT), selon la chaîne d'Etat CCTV.

Le pape François a envoyé ses "pensées aux victimes et aux blessés du séisme dévastateur" et s'est dit "proche des populations qui souffrent, à travers l’affection et la prière".

"J’encourage les services de secours et j'invoque sur tous la bénédiction du Tout Puissant, pour qu’il soulage leur douleur", a ajouté le pontife lors de son audience générale hebdomadaire au Vatican.

Dans la seule province du Gansu, 87.000 personnes ont été transférées dans des "abris temporaires", selon CCTV.

Pour les familles réduites à dormir dehors, les seules sources de chaleur sont des poêles installés en plein air et des couvertures récupérées à la hâte dans leurs maisons endommagées.

Dans la commune de Liugou, les habitants s'entassent dans de grandes tentes installées par les autorités locales sur un terrain de basket.

Certaines tentes contiennent jusqu'à 35 personnes, a déclaré un habitant à l'AFP. Les enfants sont couchés sous les couvertures, jouant sur leurs téléphones, tandis que les adultes tentent de préparer des nouilles instantanées fournies par les autorités, mais dans des quantités encore limitées

"Notre famille compte huit personnes, mais le personnel d'intervention d'urgence ne nous a donné que trois portions de nouilles instantanées hier soir", se désole Ma, une étudiante. "Il n'y a rien que nous puissions faire. Nous ne pouvons pas retourner chez nous maintenant", a-t-elle ajouté.

Températures polaires 

Les espoirs de retrouver encore des survivants semblent minces, une trentaine d'heures après la catastrophe, compte tenu du froid devenu polaire dans la région. Les températures dans le comté de Jishishan devraient plonger jusqu'à -17°C ce mercredi.

Une vague de froid record sévit en ce moment dans le nord de la Chine. Le thermomètre est notamment descendu à -33,2°C dans une ville de la province du Shanxi dans la nuit de mardi à mercredi.

"Les opérations de recherche et de sauvetage se sont globalement terminées hier (mardi, NDLR) à 15H00, et la principale mission maintenant c'est de soigner les blessés et de reloger" les personnes sans-abri, a déclaré mercredi un responsable du service de gestion des situations d'urgence du Gansu lors d'une conférence de presse.

Des milliers de pompiers et de secouristes ont été dépêchés dans les zones de la catastrophe. Selon les médias d'Etat chinois, 2.500 tentes, 20.000 manteaux et 5.000 lits pliants ont été envoyés dans la province de Gansu.

Le tremblement de terre est survenu entre lundi et mardi juste avant minuit, à environ 1.300 km au sud-ouest de Pékin. La secousse était d'une magnitude 6,2 selon l'agence Chine Nouvelle (5,9 selon l'Institut d'études géologiques des Etats-Unis USGS) et a été suivie de nombreuses répliques plus faibles.

Les autorités chinoises ont prévenu que de nouveaux séismes de magnitude supérieure à 5 étaient possibles dans les prochains jours.

Il s'agit du séisme le plus meurtrier dans le pays depuis un tremblement de terre dans la province du Yunnan (sud-ouest de la Chine) qui avait fait plus de 600 morts en 2014.

Et en 2008, un énorme tremblement de terre dans la province du Sichuan (centre-ouest) avait fait plus de 87.000 morts ou disparus, dont 5.335 écoliers.


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Frappes ukrainiennes sur les raffineries et forte demande: en Russie, l'essence devient chère

Début septembre, le prix de la tonne d'AI-95, l'un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s'est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg. (AFP)
Début septembre, le prix de la tonne d'AI-95, l'un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s'est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg. (AFP)
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  • Mercredi, le média Izvestia évoquait des "interruptions d'approvisionnement" dans "plus de dix régions" de Russie, l'un des principaux producteurs de pétrole au monde
  • A Moscou, vitrine de la Russie, pas de pénurie mais une hausse qui a propulsé le litre de sans-plomb 95 à plus de 66 roubles (0,67 euro)

MOSCOU: "Doucement mais sûrement": Oleg fait le plein d'essence à Moscou et vitupère contre la hausse des prix nourrie par une demande accrue et les frappes ukrainiennes contre les infrastructures pétrolières, secteur clé de l'économie russe que les Occidentaux veulent sanctionner.

"Tout le monde l'a remarqué", tonne Oleg, retraité de 62 ans: les prix des carburants vont crescendo à la pompe. Au 1er septembre, l'essence au détail coûtait 6,7% de plus que fin 2024, selon Rosstat, l'agence nationale des statistiques.

Ce renchérissement s'inscrit dans un contexte de hausse générale des prix, avec une inflation annuelle qui a été de 8,14% en août, à l'heure où la Russie intensifie l'offensive qu'elle a lancée en 2022 en Ukraine.

Début septembre, le prix de la tonne d'AI-95, l'un des carburants sans-plomb les plus populaires en Russie, s'est envolé pour atteindre plus de 82.000 roubles (environ 826 euros), tutoyant des records, selon les données de la bourse de Saint-Pétersbourg.

Et depuis le début de l'été, les réseaux sociaux sont saturés de vidéos montrant des files d'attente devant les stations-service de l'Extrême-Orient russe, en Crimée - région que la Russie a annexée au détriment de Kiev en 2014 -, et dans certaines régions du sud proches de l'Ukraine, pour cause de pénurie.

Mercredi, le média Izvestia évoquait des "interruptions d'approvisionnement" dans "plus de dix régions" de Russie, l'un des principaux producteurs de pétrole au monde.

Raffineries frappées 

A Moscou, vitrine de la Russie, pas de pénurie mais une hausse qui a propulsé le litre de sans-plomb 95 à plus de 66 roubles (0,67 euro). Ce prix, qui reste bien inférieur à ceux affichés dans de nombreux pays européens, surprend le consommateur russe, habitué à ne pas payer cher l'essence et au revenu moyen moindre.

Artiom, un Moscovite qui ne souhaite pas donner son nom de famille, observe cette augmentation "depuis le début de l'année". "Pour des personnes ordinaires, 300 ou 400 roubles en plus par plein (3 à 4 euros, ndlr), cela commence à être sensible", dit-il.

Sur le site Gazeta.ru, Igor Iouchkov, analyste au Fonds national de sécurité énergétique, met en avant l'augmentation d'"environ 16%" du droit d'accise (impôt indirect) depuis le 1er janvier et la baisse de subsides versés aux compagnies pétrolières.

Car, comme l'explique à l'AFP Sergueï Teriochkine, expert en questions énergétiques, "plus les subventions sont faibles, plus la rentabilité est faible", ce qui pousse les pétroliers à "répercuter" ces pertes sur les prix au détail.

La demande a, elle, été dopée par les départs en vacances et les engins agricoles.

Restent - surtout - les frappes contre les raffineries et dépôts de pétrole que l'Ukraine a multipliées afin de toucher Moscou au portefeuille et d'entraver sa capacité à financer son offensive.

"Les frappes ont ciblé de grandes raffineries dans la partie européenne de la Russie", notamment dans les régions de Samara, Riazan, Volgograd et Rostov, énumère Alexandre Kots, journaliste russe spécialiste des questions militaires, sur Telegram.

"Ce n'est rien!" 

L'une de ces attaques, à la mi-août, a touché la raffinerie de Syzran, dans la région de Samara, selon l'état-major ukrainien. Le complexe se trouve à plus de 800 km de la frontière ukrainienne. Il est présenté par Kiev comme le "plus important du système Rosneft", géant russe des hydrocarbures.

Moscou n'a pas quantifié l'impact de ces frappes, mais dans le journal Kommersant, l'analyste Maxime Diatchenko parle d'une baisse de la production "de près de 10%" depuis le début de l'année.

"C'est rien!", assure Alexandre, un homme d'affaires moscovite, après avoir rempli le réservoir de sa berline allemande. "Une frappe, deux frappes, trois frappes, ça n'est rien pour le marché en général ou pour les prix".

"Le pays a besoin d'argent. L'augmentation du prix de l'essence, c'est une façon d'augmenter le revenu de l'Etat", estime de son côté Vladimir, un Moscovite de 50 ans.

Pour tenter de stabiliser la situation, Moscou a prolongé une interdiction d'"exporter de l’essence pour les automobiles" jusque fin octobre.

La Russie reste par ailleurs un exportateur majeur de pétrole brut, des exportations que les Occidentaux entendent étouffer pour tarir une des principales sources de financement de l'offensive russe en Ukraine, pays qui compte l'Union européenne comme principale alliée.