RDC: L'archevêque de Kinshasa qualifie les élections de «gigantesque désordre»

Les responsables de l'équipe d'observation électorale du Centre Carter s'adressent à la presse à Kinshasa le 22 décembre 2023, à la suite des élections présidentielles et générales en République démocratique du Congo (RDC). (AFP)
Les responsables de l'équipe d'observation électorale du Centre Carter s'adressent à la presse à Kinshasa le 22 décembre 2023, à la suite des élections présidentielles et générales en République démocratique du Congo (RDC). (AFP)
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Publié le Lundi 25 décembre 2023

RDC: L'archevêque de Kinshasa qualifie les élections de «gigantesque désordre»

  • Le chef de l'Etat sortant, Félix Tshisekedi, brigue un second mandat face à 18 autres candidats, dont certains ont dénoncé le «chaos» et les «irrégularités» ayant selon eux entaché le vote
  • Certains prévoient une manifestation pour mercredi prochain, d'autres demandent l'annulation pure et simple des élections

KINSHASA: Dans sa messe de Noël, l'archevêque de Kinshasa a qualifié dimanche soir de "gigantesque désordre organisé" les élections de cette semaine en République démocratique du Congo, pendant que la commission électorale continuait à égrener des résultats très partiels de la présidentielle.

L'Eglise catholique est très influente et traditionnellement critique à l'égard du pouvoir en RDC.

"Avec engouement, avec détermination, nous étions sortis nombreux exprimer démocratiquement nos préférences", a déclaré le cardinal Fridolin Ambongo devant les fidèles rassemblés dans la cathédrale Notre-Dame du Congo, dans la commune de la Gombe de Kinshasa.

"Mais hélas !, a-t-il poursuivi, ce qui aurait dû être une grande célébration des valeurs démocratiques s'est vite transformé pour beaucoup en frustrations".

Les élections ont été "un gigantesque désordre organisé. Vous en êtes tous témoins", a lancé l'archevêque, qui a notamment évoqué des "images insoutenables", une allusion à une vidéo ayant montré l'agression d'une femme parce qu'elle avait voté pour l'opposition.

"Quelle image donnons-nous de notre pays sur la scène internationale ? Comment pouvons-nous descendre aussi bas ?", a encore dit le prélat, dans son message prononcé d'abord en français, puis en lingala.

Près de 44 millions d'électeurs, sur environ 100 millions d'habitants de l'immense RDC, le plus grand pays catholique d'Afrique, étaient appelés à élire mercredi leur président, leurs députés nationaux et provinciaux et leurs conseillers communaux.

Le chef de l'Etat sortant, Félix Tshisekedi, brigue un second mandat face à 18 autres candidats, dont certains ont dénoncé le "chaos" et les "irrégularités" ayant selon eux entaché le vote. Certains prévoient une manifestation pour mercredi prochain, d'autres demandent l'annulation pure et simple des élections.

Parmi ces opposants figurent Moïse Katumbi, un ancien gouverneur de la région minière du Katanga (sud-est), Martin Fayulu, qui affirme que la victoire lui a été volée à l'élection de 2018, et Denis Mukwege, prix Nobel de la paix pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre.

Suicide d'un expert belge de l'UE à Kinshasa pour les élections

Un expert belge en informatique présent à Kinshasa en soutien à la mission européenne d'observation des élections congolaises s'est suicidé dans la nuit de vendredi à samedi en se jetant du 12e étage d'un hôtel de la capitale de RDC, a-t-on appris dimanche de sources diplomatiques.

La presse congolaise a fait état dimanche matin de cette chute mortelle, sur laquelle une enquête a été ouverte à Kinshasa.

A Bruxelles, l'UE s'est dite informée de ce "tragique incident", selon une porte-parole interrogée par l'AFP. "Nos pensées et notre sympathie vont à sa famille, ses amis et ses collègues", a-t-elle ajouté.

"Tant que l'enquête est en cours à Kinshasa, nous ne pouvons pas faire de commentaires supplémentaires", a encore indiqué cette porte-parole.

Egalement sollicité par l'AFP, le ministère belge des Affaires étrangères a lui aussi indiqué avoir été informé du décès à Kinshasa d'un de ses ressortissants qui, selon un porte-parole, se trouvait en RDC "pour une mission de courte durée".

Selon des sources diplomatiques à Kinshasa, le suicide ne fait pas de doute.

Résultats par circonscriptions

Face aux multiples problèmes logistiques, le scrutin a été prolongé par la commission électorale (Céni). Officiellement, il est terminé depuis jeudi soir mais il s'est poursuivi jusqu'en fin de semaine dans des zones reculées de plusieurs provinces.

"Pour l'heure, je vous exhorte à la prudence et à la retenue", a dit le cardinal Ambongo. La veille, une quinzaine d'ambassades avaient lancé le même appel.

"Nous attendons les rapports de différentes missions d'observation, notamment celui de la mission conjointe de l'Eglise catholique et de l'Eglise protestante, qui pourraient nous aider à prendre la mesure des irrégularités constatées et à en évaluer l'impact sur la crédibilité de ces élections", a conclu le prélat.

Au même moment et dans la même commune, de son centre opérationnel spécialement aménagé pour les élections, la Céni a continué de publier des résultats partiels de la présidentielle, ce qu'elle avait commencé à faire vendredi avec le vote de la diaspora.

Des résultats portant sur environ un million de votants, collectés dans 22 circonscriptions d'une douzaine de provinces, ont été diffusés dans la soirée. Ces chiffres, qui ne sont donc pas encore significatifs, placent Félix Tshisekedi très largement en tête, à un score autour de 80%.

La Céni prévoit de diffuser d'autres résultats lundi.

La proclamation du vainqueur pourrait être suivie de troubles, dans un pays à l'histoire politique agitée et souvent marquée par des violences, au sous-sol immensément riche en minerais mais dont la population est majoritairement pauvre.

En plus de la suspicion des opposants depuis le début du processus électoral, la campagne a été empoisonnée par la situation sécuritaire dans l'est de la RDC, qui connaît un pic de tension depuis deux ans avec la résurgence de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda.

Certains candidats d'opposition ont été accusés d'être des "étrangers", une arme redoutable pour les discréditer dans un pays meurtri par des années de conflits.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.