Migrations: Washington et Mexico jugent fructueuse la visite d'urgence de Blinken

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rend mercredi au Mexique pour tenter de trouver des solutions face à un nouvel afflux de migrants à la frontière, sujet d'un débat politique brûlant aux Etats-Unis (Photo, AFP).
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken se rend mercredi au Mexique pour tenter de trouver des solutions face à un nouvel afflux de migrants à la frontière, sujet d'un débat politique brûlant aux Etats-Unis (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 29 décembre 2023

Migrations: Washington et Mexico jugent fructueuse la visite d'urgence de Blinken

  • L'ancien président républicain Donald Trump, qui cherche sa revanche dans les urnes face à Joe Biden, a récemment redoublé ses attaques contre les migrants
  • Ces dernières semaines, quelque 10 000 personnes par jour ont tenté de traverser illégalement la frontière sud des Etats-Unis

MEXICO: Le Mexique et les Etats-Unis ont estimé que le voyage d'urgence mercredi à Mexico du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a permis des avancées pour gérer la crise migratoire, au moment où les deux pays s'apprêtent à entrer dans une année électorale.

"Le Mexique et les Etats-Unis réaffirment leurs engagements partagés quant à une migration ordonnée, humanitaire et régulière", a indiqué un communiqué du ministère mexicain des Relations extérieures jeudi au lendemain de la rencontre.

"Les deux délégations sont tombées d'accord pour se réunir de nouveau à Washington en janvier 2024", ajoute le communiqué au lendemain de ce rare déplacement de M. Blinken à l'étranger pendant les fêtes.

Il intervient au moment où les élus républicains au Congrès exigent un accord sur l'immigration avec le gouvernement du président Joe Biden en échange de leur soutien à une nouvelle enveloppe d'aide pour l'Ukraine.

Les Etats-Unis ont d'ailleurs annoncé mercredi le déblocage de 250 millions de dollars d'aide militaire pour Kiev, leur dernière tranche disponible sans un nouveau vote au Congrès américain.

Accompagné du secrétaire à la Sécurité nationale, Alejandro Mayorkas, et de la conseillère pour la Sécurité nationale à la Maison Blanche, Liz Sherwood Randall, M. Blinken s'est entretenu pendant un peu plus de deux heures avec le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador.

Le président mexicain a indiqué jeudi matin que les Etats-Unis avaient accepté de rouvrir les passages frontaliers qu'ils avaient suspendus.

Face à l'afflux de migrants en provenance du Mexique, les Etats-Unis avaient annoncé la fermeture de points de passages le long des plus de 3 000 kms de frontières communes, par exemple le chemin de fer entre El Paso et Ciudad Juarez, déjà rouverts.

"Il y a de plus en plus de mouvements à la frontière, sur les ponts, et c'est pour cette raison que nous devons être attentifs à ne pas fermer les passages. Nous sommes parvenus à cet accord", a déclaré jeudi matin le président mexicain à la presse, parlant de "normaliser la situation".

"Le Mexique et les Etats-Unis sont les principaux partenaires commerciaux au monde", a-t-il souligné. Les échanges commerciaux entre les deux voisins se chiffrent à 860 milliards de dollars, avait indiqué la veille la ministre mexicaine des Affaires étrangères Alicia Barcen, qui avait également annoncé un communiqué après la rencontre.

Selon un responsable du gouvernement américain, les dirigeants mexicains ont évoqué la répression des passeurs qui envoient les migrants vers la frontière des Etats-Unis en train ou en autobus.

14 bus en une seule nuit: New York veut limiter les arrivées de migrants en autocar du Texas

Le maire de New York Eric Adams a pris de nouvelles mesures pour freiner l'arrivée permanente de bus de migrants envoyés par le gouverneur républicain du Texas, jusqu'à 14 en une seule nuit, dernier épisode d'une bataille déjà au coeur de la campagne pour l'élection présidentielle de 2024.

Le sujet est politiquement brûlant aux Etats-Unis, où les républicains, Donald Trump en tête, -- mais aussi certains démocrates comme Eric Adams -- accusent le gouvernement de Joe Biden de ne pas agir assez pour réguler l'immigration à la frontière avec le Mexique.

«Vraiment impressionnés»

"Nous avons été vraiment impressionnés par certaines des nouvelles actions qu'entreprend le Mexique, et nous avons vu ces derniers jours une réduction assez significative des passages de la frontière", a déclaré ce responsable dans l'avion de M. Blinken pendant le voyage de retour vers Washington.

Toutefois, les Etats-Unis "ne tirent jamais de conclusions basées sur des fluctuations au jour-le-jour" du nombre de migrants, a poursuivi le responsable américain, précisant que les contacts se poursuivront étroitement en 2024.

L'année prochaine, le président Biden joue sa réélection en novembre et des élections présidentielles et locales sont prévues au Mexique en juin pour la succession de Lopez Obrador.

L'ancien président républicain Donald Trump, qui cherche sa revanche dans les urnes face à Joe Biden, a récemment redoublé ses attaques contre les migrants, les accusant d'"empoisonner le sang" des Etats-Unis, des propos qui selon ses détracteurs font écho à la rhétorique nazie.

Dans ce contexte politique tendu, les démocrates tentent de trouver un accord sur l'immigration avec les républicains au Congrès afin de faire approuver en parallèle des dépenses de 61 milliards de dollars pour aider Kiev dans sa guerre avec Moscou.

Ces dernières semaines, quelque 10 000 personnes par jour ont tenté de traverser illégalement la frontière sud des Etats-Unis, soit près du double des chiffres enregistrés avant la pandémie, débordant les autorités américaines.

Et une caravane de milliers de migrants a quitté le sud du Mexique dimanche pour tenter de rejoindre les Etats-Unis.

"Personne ne va arrêter la migration. Personne ne peut arrêter avec tout l'or du monde le fait que des gens cherchent de meilleures conditions de vie", a déclaré à la presse un activiste organisateur de cette marche, Luis Garcia Villagran.

M. Lopez Obrador, qui s'est entretenu au téléphone avec Joe Biden le 21 décembre, s'était engagé à renforcer les mesures pour contenir des migrants dans le sud du pays, à la frontière avec le Guatemala.

Dans les négociations, l'administration Biden a notamment proposé de financer 1 300 postes de plus au sein de la police aux frontières.

La plus grande partie des migrants fuient des pays d'Amérique centrale ravagés par la pauvreté, la violence et les catastrophes naturelles, où la crise politique, économique et sociale au Venezuela.


Nouvelle date pour la conférence sur l’État palestinien relancée par la France et l’Arabie saoudite

Un drapeau palestinien flotte face aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. La conférence franco-saoudienne sur la création d'un État palestinien, qui avait été reportée, a été reprogrammée pour les 28 et 29 juillet. (AFP/File Photo)
Un drapeau palestinien flotte face aux colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. La conférence franco-saoudienne sur la création d'un État palestinien, qui avait été reportée, a été reprogrammée pour les 28 et 29 juillet. (AFP/File Photo)
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  • Initialement prévue du 17 au 20 juin, la conférence a été reportée après le lancement par Israël, le 13 juin, d'une guerre de 12 jours contre l'Iran
  • L'objectif de la conférence, reprogrammée pour les 28 et 29 juillet, est l'adoption urgente de mesures concrètes conduisant à la mise en œuvre d'une solution à deux États

NEW YORK : Une conférence internationale organisée et coprésidée par l'Arabie saoudite et la France pour discuter de la création d'un État palestinien, qui avait été reportée le mois dernier, a été reprogrammée pour la fin du mois.

"La conférence ministérielle sur la solution des deux États reprendra les 28 et 29 juillet ; les détails seront communiqués sous peu", ont confirmé des diplomates à Arab News vendredi.

Initialement prévu du 17 au 20 juin, l'événement, officiellement intitulé "Conférence internationale de haut niveau pour le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États", a été reporté après le lancement par Israël, le 13 juin, de son opération militaire de 12 jours contre l'Iran.

L'événement, convoqué par l'Assemblée générale des Nations unies, aura lieu au siège des Nations unies à New York. L'objectif est l'adoption urgente de mesures concrètes qui conduiront à la mise en œuvre d'une solution à deux États et mettront fin à des décennies de conflit entre Israéliens et Palestiniens.

Au moment du report, le mois dernier, le président français Emmanuel Macron avait déclaré que la conférence était repoussée pour des raisons logistiques et de sécurité, mais avait insisté sur le fait qu'elle se tiendrait "dès que possible".

Ce report ne "remet pas en cause notre détermination à aller de l'avant dans la mise en œuvre de la solution des deux États", avait-il ajouté

M. Macron devrait annoncer officiellement la reconnaissance par la France d'un État palestinien lors de cet événement. Cette semaine, il a exhorté les autorités britanniques à faire de même.

La Palestine est officiellement reconnue par 147 des 193 États membres de l'ONU. Elle bénéficie du statut d'observateur au sein de l'organisation, mais n'en est pas membre à part entière.

Lors d'une réunion préparatoire des Nations unies en mai, Manal Radwan, conseillère au ministère saoudien des affaires étrangères, a déclaré que la conférence intervenait à un moment "d'urgence historique", alors que Gaza "endurait des souffrances inimaginables".

Elle a déclaré que l'Arabie saoudite était honorée de se tenir aux côtés des autres nations engagées dans des efforts diplomatiques pour apporter "un changement réel, irréversible et transformateur, afin d'assurer, une fois pour toutes, le règlement pacifique de la question de la Palestine".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Russie: le suicide apparent d'un ministre sème la peur au sein de l'élite

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin. (AFP)
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  • Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement
  • Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours

SAINT-PETERSBOURG: Le suicide probable du ministre russe des Transports, Roman Starovoït, annoncé peu après son limogeage lundi par Vladimir Poutine sur fond d'allégations de corruption, a profondément choqué l'élite politique, où chacun redoute de faire les frais de la chasse aux profiteurs.

Ses funérailles ont eu lieu vendredi dans un cimetière de Saint-Pétersbourg en présence de sa famille et de collègues, mais en l'absence de M. Poutine qui n'a pas non plus participé à la cérémonie d'adieu jeudi.

Si les circonstances de la mort de Roman Starovoït, âgé de 53 ans, restent floues, les médias russes ont évoqué une enquête pour corruption le visant, assurant qu'il devait être arrêté prochainement.

Limogé par le président Vladimir Poutine, il s'est probablement donné la mort, selon les premiers résultats de l'enquête, qui est en cours.

"C'est une grande perte pour nous, très inattendue. Nous sommes tous choqués", a déclaré à l'AFP Vassilissa, 42 ans, l'épouse d'un collègue de M. Starovoït, lors de la cérémonie de jeudi.

"Il était tellement actif, joyeux, il aimait énormément la vie. Je ne comprends pas comment cela a pu arriver", ajoute cette femme, les larmes aux yeux.

Après avoir déposé devant le cercueil de grands bouquets de roses rouges, des anciens collègues de M. Starovoït, en costumes sombres, sont repartis très vite dans leurs luxueuses voitures noires.

Dans une ambiance très lourde rappelant les funérailles dans le film culte "Le Parrain" de Francis Ford Coppola, d'autres personnes interrogées par les journalistes de l'AFP dans la foule ont refusé de parler.

"Bouc émissaire" 

Roman Starovoït avait été gouverneur de la région russe de Koursk, frontalière de l'Ukraine, avant d'être promu ministre à Moscou en mai 2024, trois mois avant que les troupes ukrainiennes ne prennent le contrôle d'une petite partie de ce territoire lors d'une offensive surprise. Une attaque qui avait été un revers pour le Kremlin.

Son successeur à la tête de cette région, Alexeï Smirnov, a lui été arrêté au printemps pour le détournement des fonds destinés à renforcer les fortifications à la frontière. Celle-là même que les Ukrainiens ont traversé facilement, pour n'être repoussés que neuf mois plus tard.

Les autorités "ont essayé de faire de lui (Roman Starovoït) un bouc émissaire", accuse auprès de l'AFP Andreï Pertsev, analyste du média indépendant Meduza, reconnu "indésirable" et interdit en Russie.

L'incursion ukrainienne "s'est principalement produite parce qu'il n'y avait pas assez de soldats pour protéger la frontière", mais c'était "plus facile de rejeter la faute sur un responsable civil", explique-t-il.

L'affaire Starovoït s'inscrit dans une vague récente de répression visant de hauts responsables soupçonnés de s'être enrichis illégalement pendant l'offensive russe en Ukraine. Et selon des analystes, si les scandales de corruption on toujours existé en Russie, la campagne militaire a changé les règles du jeu politique.

"Il existait des règles auparavant, selon lesquelles les gens savaient: une fois qu'ils montaient suffisamment haut, on ne les embêtait plus", estime M. Pertsev. "Mais elles ne fonctionnent plus."

"On ne vole pas" 

Alors que Vladimir Poutine promettait régulièrement de s'attaquer à la corruption - étant lui même accusé de s'être enrichi illégalement par ses détracteurs -, les rares arrestations médiatisées ont été davantage utilisées pour cibler des opposants ou résultaient de luttes internes entre les échelons inférieurs du pouvoir en Russie.

Depuis l'offensive en Ukraine lancée en février 2022, "quelque chose dans le système a commencé à fonctionner de manière complètement différente", souligne la politologue Tatiana Stanovaïa du Centre Carnegie Russie Eurasie, interdit en Russie en tant qu'organisation "indésirable".

"Toute action ou inaction qui, aux yeux des autorités, accroît la vulnérabilité de l'État face aux actions hostiles de l'ennemi doit être punie sans pitié et sans compromis", estime Mme Stanovaïa en définissant la nouvelle approche du pouvoir.

Pour le Kremlin, la campagne en Ukraine est une "guerre sainte" qui a réécrit les règles, confirme Nina Khrouchtcheva, professeure à The New School, une université de New York, et arrière-petite-fille du dirigeant soviétique Nikita Khrouchtchev.

"Pendant une guerre sainte, on ne vole pas (...) on se serre la ceinture et on travaille 24 heures sur 24", résume-t-elle.

Signe des temps, plusieurs généraux et responsables de la Défense ont été arrêtés pour des affaires de détournement de fonds ces dernières années. Début juillet, l'ancien vice-ministre de la Défense Timour Ivanov a été condamné à 13 ans de prison.

Cette ambiance, selon Mme Stanovaïa, a créé un "sentiment de désespoir" au sein de l'élite politique à Moscou, qui est peu susceptible de s'atténuer.

"À l'avenir, le système sera prêt à sacrifier des figures de plus en plus en vue," avertit-elle.

 


Un trafic de stupéfiants démantelé entre Espagne et France, 13 arrestations

reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
reize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police. (AFP)
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  • 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations
  • Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN

LYON: Treize personnes, dont le "donneur d'ordres" présumé, ont été arrêtées par des policiers qui ont démantelé un "important" trafic de drogues importées d'Espagne pour alimenter la région Auvergne-Rhône-Alpes, au terme d'une enquête de près de deux ans, a annoncé vendredi la police.

Onze suspects ont été interpellés entre décembre 2023 et juillet 2024, notamment grâce à l'interception par les policiers de deux poids-lourds et d'un convoi de voitures "entre la région lyonnaise et le Gard", "au moment où les stupéfiants étaient remis à des équipes locales", explique la Direction interdépartementale de la police (DIPN) du Rhône dans un communiqué.

Dans le même laps de temps, 2,4 tonnes de résine de cannabis ont été saisies par les enquêteurs de Office anti-stupéfiants (OFAST) de la police judiciaire de Lyon, qui ont mené ces opérations.

Dans cette première phase, les 11 suspects ont été mis en examen et sont, depuis, en détention provisoire, selon la DIPN.

Puis l'enquête a permis l'interpellation, le 30 juin dernier, d'un homme "soupçonné d'être le donneur d'ordres" et, le lendemain, d'un autre suspect, "fugitif condamné en 2016" à sept ans de prison pour trafic de stupéfiants. A son domicile dans l'Ain, "54 kg de cocaïne et plusieurs dizaines de milliers d'euros" ont été saisis, précise le communiqué qui n'en dit pas plus sur le profil de ces hommes. Ils ont été mis en examen le 4 juillet et placés en détention provisoire.

La police considère ainsi avoir réussi le "démantèlement de ce groupe criminel organisé (...) réalisant des importations de stupéfiants depuis l'Espagne vers la région Auvergne-Rhône-Alpes" pour des "quantités importantes".