Après le feu vert de la Turquie, le train suédois vers l’Otan se met en route

Fouat Oktay, membre du comité des affaires étrangères de la Turquie, préside une séance de la Grande Assemblée nationale à Ankara concernant les aspirations d’adhésion de la Suède à l’Otan. (Photo, AFP)
Fouat Oktay, membre du comité des affaires étrangères de la Turquie, préside une séance de la Grande Assemblée nationale à Ankara concernant les aspirations d’adhésion de la Suède à l’Otan. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 28 décembre 2023

Après le feu vert de la Turquie, le train suédois vers l’Otan se met en route

  • L’UE pourrait agir de manière stratégique et instaurer sans plus tarder un dialogue structuré avec la Turquie en matière de politique étrangère, explique un analyste à Arab News
  • Selon un autre expert, l’accord du Parlement turc est clairement coordonné avec la vente par Washington d’une nouvelle flotte de F-16 à Ankara

ANKARA: Le comité parlementaire turc des affaires étrangères a donné son feu vert à la demande d’adhésion de la Suède à l’Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan) après des débats ardus et à la suite de la visite du président turc Recep Tayyip Erdogan au Premier ministre hongrois, Victor Orban.

Cette décision, attendue depuis longtemps, fait progresser de manière considérable les aspirations du pays scandinave à rejoindre l’alliance militaire occidentale. Aucune date n’est prévue pour la tenue du vote concernant l’adhésion de la Suède.

Après l’approbation du comité, quarante-huit heures doivent encore s’écouler avant que le vote ne soit présenté à l’assemblée générale. Une fois que le président du Parlement aura programmé un débat sur la question, le Parlement se prononcera sur la date du vote final.

Paul Levin, directeur de l’Institut d’études turques de l’université de Stockholm, constate l’optimisme prudent qui prévaut en Suède. Bien que des progrès aient été réalisés, les expériences passées justifient l’hésitation à déclarer prématurément la victoire. «L’appel récent entre le président américain Joe Biden et son homologue turc Erdogan a probablement joué un rôle important dans l’avancement du dossier», explique-t-il à Arab News.

Le soutien d’importantes factions politiques turques, dont le Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, son allié, le Parti d’action nationaliste (MHP), et le principal parti d’opposition, le Parti républicain du peuple (CHP), ouvre la voie à une probable ratification à la majorité, ces partis disposant de plus de 440 sièges au Parlement.

«Même s’il existe plusieurs défections, il sera facile de trouver les 301 voix nécessaires à la ratification», indique à Arab News Ozgur Unluhisarcikli, directeur du bureau du German Marshall Fund of the US à Ankara.

Les mesures prises récemment par Stockholm afin de répondre aux préoccupations de la Turquie en matière de sécurité intérieure ont essentiellement satisfait le gouvernement au pouvoir et son allié nationaliste, mais Ankara s’attendrait à plus de la part de la Suède pour mettre un terme au financement du terrorisme.

Toutefois, des questions non résolues persistent, notamment les dernières mesures prises par la Suède concernant la sécurité intérieure de la Turquie, qui ont partiellement apaisé Ankara. Cependant, on attend toujours de la Suède qu’elle redouble d’efforts pour lutter contre le financement du terrorisme.

L’accord en suspens entre les États-Unis et la Turquie concernant les avions F-16, qui est essentiel pour la modernisation de l’armée turque, demeure un point de friction important. La dépendance d’Ankara à l’égard des États-Unis, et non de la Suède, pour la modernisation des avions militaires, témoigne de la coordination complexe entre la ratification de l’adhésion de la Suède à l’Otan et la vente de F-16 par les États-Unis à la Turquie.

La combinaison de ces processus suscite des incertitudes relatives à la date de notification du Congrès américain. Selon M. Unluhisarcikli, la ratification par le Parlement turc est clairement coordonnée avec la vente par Washington d’une nouvelle flotte de F-16 à Ankara.

Par conséquent, la Turquie ne compte plus sur la Suède, mais sur les États-Unis, car Ankara a urgemment besoin de moderniser ses avions. «Nous ne savons pas comment cela se passera exactement. L’administration Biden attendra-t-elle la ratification complète de l’adhésion de la Suède à l’Otan avant de notifier le Congrès de l’accord sur les F-16, ou notifiera-t-elle immédiatement le Congrès afin que les deux processus se déroulent simultanément? Nous aurons la réponse très bientôt», assure-t-il.

L’expert suédois Levin est du même avis. «La question de l’adhésion de la Suède à l’Otan est devenue otage du bras de fer autour de l’accord sur les F-16, et Ankara semble réticente à renoncer à son influence sans avoir d’abord obtenu des F-16», souligne-t-il. «Les États-Unis et la Turquie ne se font guère confiance en ce moment, et Erdogan craint probablement de ne pas pouvoir compter sur le Congrès pour approuver l’accord s’il renonce à son droit de veto sur l’élargissement de l’Otan. Il a demandé que le Congrès et le Parlement turc mènent les deux processus simultanément», ajoute M. Levin.

Bien que l’administration Biden ait approuvé la vente des avions à Ankara, le département d’État n’a pas encore soumis la notification officielle au Congrès pour examen. Cependant, certains membres du Congrès ont exprimé leur opposition à la vente, critiquant les liens étroits de la Turquie avec la Russie et ses problèmes de longue date avec la Grèce.

Mardi, lors du débat du comité parlementaire, le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Burak Akcapar, a précisé qu’au cours du récent appel téléphonique entre les présidents Biden et Erdogan, le dirigeant américain avait dit qu’il convaincrait le Congrès de débloquer la vente des F-16 après qu’Ankara aura ratifié la candidature de la Suède à l’Otan.

M. Unluhisarcikli estime qu’idéalement, la Turquie et les États-Unis devraient saisir l’occasion et profiter de l’élan pour régler d’autres problèmes en suspens, comme la crise des S-400. «De même, l’UE pourrait agir de manière stratégique et instaurer sans plus tarder un dialogue structuré avec la Turquie en matière de politique étrangère», poursuit-il.

Pour M. Levin, soit Biden a fait un compromis et a accepté de soumettre la question au Congrès après l’adoption du projet de loi par le comité parlementaire turc, soit il a rassuré Erdogan d'une autre manière.

Par ailleurs, Stockholm et Washington ont conclu un accord de coopération en matière de défense le 6 décembre afin de renforcer les liens de sécurité régionaux contre la Russie.

Soner Cagaptay, directeur du programme de recherche sur la Turquie au Washington Institute for Near East Policy, se montre optimiste et pense qu’un vote parlementaire en bonne et due forme aura bientôt lieu. «Un vote parlementaire devrait avoir lieu la semaine prochaine, à moins d’une surprise de dernière minute, comme une attaque terroriste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui a déjà fait échouer un vote au Parlement turc par le passé», affirme-t-il à Arab News

Après une récente attaque du PKK contre la base des forces armées turques dans la région de Khakurk en Irak le 22 décembre, 12 soldats turcs ont été tués, suscitant la colère et le chagrin de tout le pays. Une attaque du PKK a eu lieu début octobre à Ankara, quelques heures avant la réouverture du Parlement turc après les vacances d’été.

Ankara a déjà accusé la Suède d’héberger des terroristes et a retardé le vote principalement pour cette raison. La Turquie a demandé à Stockholm de prendre davantage de mesures pour lutter contre le PKK avant que la demande d’adhésion de la Suède ne puisse être ratifiée.

Selon M. Cagaptay, on attend en retour qu’à la rentrée du Congrès après les vacances, le 8 janvier, le Sénat américain vote en faveur de la vente d’avions à la Turquie, et que Washington agisse de manière quasi-synchronisée. «Toutefois, on ne sait pas encore si l’accord inclura la visite d’Erdogan à Washington», ajoute-t-il.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’Ambassade du Maroc à Tokyo célèbre le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI

L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume. (Photo: ANJ)
Lors de la célébration du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI à Tokyo, l’Ambassadeur Bouhlal a mis en avant les réformes du Royaume, son rôle croissant en tant que hub régional et ses avancées dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du tourisme. (Photo: ANJ)
Lors de la célébration du 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI à Tokyo, l’Ambassadeur Bouhlal a mis en avant les réformes du Royaume, son rôle croissant en tant que hub régional et ses avancées dans les secteurs de l’énergie, de l’industrie et du tourisme. (Photo: ANJ)
Le ministre japonais KIUCHI Minoru a salué la stabilité et l’ouverture du Maroc, soulignant l’intérêt croissant des investisseurs japonais pour un pays devenu un partenaire stratégique en Afrique. (Photo: ANJ)
Le ministre japonais KIUCHI Minoru a salué la stabilité et l’ouverture du Maroc, soulignant l’intérêt croissant des investisseurs japonais pour un pays devenu un partenaire stratégique en Afrique. (Photo: ANJ)
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  • L’Ambassade du Maroc à Tokyo a célébré 26 ans de règne de Mohammed VI, mettant en avant les réformes, l’essor économique et l’ouverture du Royaume
  • Le Japon a salué la stabilité du Maroc et le renforcement des liens économiques bilatéraux

TOKYO : L’Ambassade du Royaume du Maroc à Tokyo a célébré mercredi le 26e anniversaire de l’intronisation du Roi Mohammed VI.

L’événement a rassemblé des parlementaires éminents, des personnalités politiques japonaises, des diplomates, des chefs d’entreprise ainsi que des responsables gouvernementaux, conférant à la célébration une dimension solennelle et prestigieuse.

L’Ambassadeur Rachad Bouhlal a accueilli les invités en soulignant les réformes visionnaires et cohérentes menées par le Roi Mohammed VI tout au long de ses 25 années de règne. Ces réformes ont largement contribué à faire du Maroc « un pays moderne, ouvert et inclusif », tout en favorisant son développement économique et social, le positionnant comme un modèle pour d'autres nations.

L’Ambassadeur a également adressé ses salutations à l’Empereur et l’Impératrice du Japon, à la Famille impériale ainsi qu’au Gouvernement et au peuple japonais.

Il a mis en avant le rôle du Maroc en tant que hub régional d’investissement et d’innovation, notamment dans les secteurs industriel et des infrastructures. Il a notamment cité le port de Tanger-Med, aujourd’hui le plus grand port de la Méditerranée, ainsi que l’expansion de la ligne à grande vitesse Al Boraq, première du genre en Afrique.

L’Ambassadeur Bouhlal a souligné que le Maroc figure parmi les premiers pays africains à adopter les énergies renouvelables, ce qui lui permet d’attirer des industries à forte valeur ajoutée. Il a précisé que le Royaume est désormais le premier constructeur de voitures particulières en Afrique, avec un rôle déterminant joué par les entreprises japonaises reconnues pour leur expertise technologique, renforçant ainsi les liens économiques entre les deux pays.

Par ailleurs, le Maroc et le Japon ont signé un mémorandum d’entente pour la promotion de l’investissement et du commerce. Selon les données du tourisme international des Nations unies, le Maroc a accueilli 17,4 millions de touristes en 2024, soit une hausse de 20 % par rapport à 2023, ce qui en fait la première destination touristique du continent africain.

Le ministre japonais de la Sécurité économique, KIUCHI Minoru, a salué les avancées du Maroc sous le leadership du Roi Mohammed VI. Il a exprimé l’admiration du Japon pour les réformes marocaines en faveur de la modernisation et de la justice sociale. Le ministre a souligné que la stabilité politique et l’ouverture du Royaume en font un partenaire de confiance, attirant un nombre croissant d’investissements japonais.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.jp


L'écrivain israélien David Grossman qualifie de "génocide" la situation à Gaza

Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens reçoivent de la soupe de lentilles dans un point de distribution de nourriture dans la ville de Gaza, le 1er août 2025. (AFP)
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  • Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza
  • Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël

ROME: Le célèbre écrivain israélien David Grossman a qualifié de "génocide" la manière dont son pays mène la guerre dans la bande de Gaza, affirmant en avoir "le cœur brisé", dans une interview publiée vendredi dans le quotidien italien La Repubblica.

"J'ai refusé pendant des années d'utiliser ce terme: "génocide". Mais maintenant je ne peux pas m'empêcher de l'utiliser, après ce que j'ai lu dans les journaux, après les images que j'ai vu et après avoir parlé avec des personnes qui y ont été", dit-il.

"Je veux parler comme une personne qui a fait tout ce qu'elle pouvait pour ne pas en arriver à qualifier Israël d'Etat génocidaire", assure-t-il.

"Et maintenant, avec une douleur immense et le cœur brisé, je dois constater ce c'est ce qui se passe devant mes yeux. "Génocide". C'est un mot avalanche: une fois que tu l'as prononcé, il ne fait que grossir, comme une avalanche. Et il apporte encore plus de destruction et de souffrance", ajoute M. Grossman dont les œuvres ont été traduites en de nombreuses langues, dont le français, l'anglais ou l'italien.

Interrogé sur ce qu'il pensait en lisant les chiffres sur les morts à Gaza, il a répondu: "je me sens mal".

"Mettre ensemble les mots +Israël+ et +famine+, le faire en partant de notre histoire, de notre supposée sensibilité aux souffrances de l'humanité, de la responsabilité morale que nous avons toujours dit avoir envers chaque être humain et non seulement envers les juifs... tout ça c'est dévastateur", poursuit M. Grossman.

Allant à contre-courant du gouvernement israélien, M. Grossman affirme rester "désespérément fidèle" à l'idée de deux Etats, la Palestine et Israël, "principalement parce que je ne vois pas d'alternative", saluant dans ce contexte la volonté du président français Emmanuel Macron de reconnaître en septembre l'Etat palestinien.

"Je pense que c'est une bonne idée et je ne comprends pas l'hystérie avec laquelle elle a été accueillie en Israël", dit-il.

"Il est clair qu'il faudra avoir des conditions précises: pas d'armes. Et la garantie d'élections transparentes dont sera exclu quiconque pense à utiliser la violence contre Israël", a conclu l'écrivain.


L'émissaire de Trump promet davantage d'aides humanitaires après une visite à Gaza

Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
Des Palestiniens de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, se précipitent vers un avion effectuant un largage d'aide au-dessus du territoire palestinien assiégé par Israël, le 1er août 2025. (AFP)
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  • L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire
  • L'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis

Gaza, Territoires palestiniens: L'émissaire américain Steve Witkoff a effectué vendredi une visite dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, promettant d'y augmenter l'aide humanitaire, au moment où la pression s'accentue sur Israël face aux pertes humaines dans le territoire palestinien affamé.

En amont de cette visite de l'émissaire du président Donald Trump, l'ONG Human Rights Watch (HRW) a fustigé le système de distribution d'aide mis en place par Israël et les Etats-Unis via la Fondation humanitaire à Gaza (GHF), devenu selon elle un "piège mortel" pour les Gazaouis.

Après près de 22 mois d'une guerre dévastatrice déclenchée par une attaque sanglante du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la bande de Gaza assiégée par Israël est menacée d'une "famine généralisée" selon l'ONU et est totalement dépendante de l'aide humanitaire.

Entretemps, les bombardements et tirs israéliens ont continué dans le territoire palestinien, où la Défense civile a fait état de 22 Palestiniens tués, dont huit qui attendaient de l'aide.

"Qu'ont fait nos fils et nos filles? Qu'ont fait les enfants pour mériter cette famine? Ayez pitié de nous!", se lamente la sexagénaire Yasmine al-Farra à l'hôpital Nasser de Khan Younès (sud), où elle pleure son fils tué.

Steve Witkoff et l'ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, ont visité dans la matinée un centre de la GHF "afin de connaître la vérité sur les sites d'aide", a indiqué M. Huckabee.

- "Nourrir les gens" -

M. Witkoff a ensuite précisé sur X que leur visite, de "plus de cinq heures", avait pour but "de fournir à @POTUS (le président Trump) une compréhension claire de la situation humanitaire et d'élaborer un plan visant à livrer de la nourriture et une aide médicale aux habitants de Gaza".

Selon le site américain Axios, M. Trump a déclaré travailler sur un plan à Gaza "pour nourrir les gens".

La GHF a lancé ses opérations fin mai, après près de trois mois de total blocus humanitaire imposé par Israël, écartant le système d'aide mis en place par l'ONU.

Depuis, 1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, une organisation au financement opaque, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'ONU.

Dans un rapport, HRW a dénoncé un système humanitaire "militarisé" qui a provoqué selon l'ONG des "bains de sang". Elle a qualifié de "crimes de guerre" les "meurtres de Palestiniens en quête de nourriture, par les forces israéliennes".

L'armée israélienne, sollicitée par l'AFP, a dit examiner les rapports faisant état de victimes civiles près des zones de distribution d'aides.

Depuis une semaine, des avions de plusieurs pays ont largué des vivres à Gaza. Les autorités israéliennes ont annoncé que plus de 200 camions d'aide avaient été distribués jeudi par les organisations internationales.

Les agences internationales jugent ces aides insuffisantes et selon l'ONU 6.000 camions attendent le feu vert israélien pour entrer à Gaza.

- Vidéo d'un otage -

M. Witkoff, qui s'était rendu à Gaza en janvier, a rencontré jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sous pression à la fois en Israël pour tenir ses engagements à détruire le Hamas et libérer les Israéliens kidnappés le 7-Octobre, et à l'étranger pour faire taire les armes à Gaza.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 sont toujours otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l'armée.

L'offensive de représailles lancée par Israël à Gaza, a fait au moins 60.249 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé à Gaza, jugées fiables par l'ONU.

Vendredi, le Hamas a diffusé une vidéo d'un otage israélien, identifié par les médias israéliens comme Evyatar David, 24 ans. L'otage y apparaît amaigri et visiblement affaibli, détenu dans un tunnel.

L'AFP n'a pas pu déterminer l'authenticité de la vidéo, ni la date de son enregistrement.

Dans un rapport d'enquête publié vendredi, la chaîne publique britannique BBC a affirmé avoir recueilli des témoignages de membres du personnel médical, de groupes de défense des droits humains et de témoins sur plus de 160 enfants touchés par balle pendant la guerre à Gaza. Elle a ajouté que 95 avaient été touchés à la tête ou à la poitrine et que, selon des témoins, 57 d'entre eux auraient été visés par l'armée israélienne.

Interrogée à ce sujet, l'armée israélienne a déclaré que "toute atteinte intentionnelle aux civils, et en particulier aux enfants, est strictement interdite" par l'armée israélienne et le droit international.