Rachat/concession du Stade de France: Les candidats déposent leurs offres

Le Stade de France vaudrait "entre 400 et 600 millions d'euros". (Photo, AFP)
Le Stade de France vaudrait "entre 400 et 600 millions d'euros". (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 03 janvier 2024

Rachat/concession du Stade de France: Les candidats déposent leurs offres

  • L'Etat, propriétaire de cette enceinte sportive située à Saint-Denis (banlieue nord) a lancé en mars dernier deux procédures en parallèle
  • L'attribution est prévue pour 2025

PARIS: Actuellement en train de se faire beau pour les Jeux olympiques de Paris avec une piste d'athlé violette et la 5G, le Stade de France cherche en même temps son nouveau concessionnaire ou propriétaire, les candidats vraiment intéressés doivent déposer leur offre mercredi.

L'Etat, propriétaire de cette enceinte sportive située à Saint-Denis (banlieue nord) a lancé en mars dernier deux procédures en parallèle: celle d'une vente et celle du renouvellement de concession. La concession actuelle octroyée en 1995 au consortium Vinci-Bouygues (deux tiers, un tiers) arrive en effet à échéance en juin 2025.

Initialement fixée mi-novembre, la date de remise des offres a été repoussée au 3 janvier.

Avant l'été, une première phase avait permis aux candidats intéressés de se manifester. C'est à ce moment que le propriétaire du PSG, le qatari Qatar Sports Investments (QSI), est sorti du bois officiellement. En bisbilles avec la mairie de Paris qui ne veut pas lui vendre le Parc des Princes, le PSG étudie le dossier "avec sérieux", selon une source proche du dossier, et va bien déposer une offre mercredi.

Depuis le début, cette candidature est vue par de nombreux observateurs comme une manière de mettre la pression sur la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) pour relancer les échanges sur le Parc des Princes.

«Vinci en position de force»

Les autres prétendants, pour un rachat ou une concession, restent silencieux. Dans cette procédure confidentielle, frappée du "secret des affaires", comme l'a rappelé mercredi la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, rien ne filtre. Depuis cet été, les candidats ont en mains le cahier des charges détaillé.

Le consortium Vinci-Bouygues est bien candidat pour la concession et la vente, selon plusieurs sources proches du dossier. "Vinci est en position de force pour négocier, mais l’Etat a toujours trouvé qu’ils étaient gourmands", relève un connaisseur.

Autre candidat à l'exploitation du Stade de France, selon plusieurs sources proches du dossier, l'entreprise d'évènementiel GL Events présidée par Olivier Ginon, considéré par certains comme proche de l'Elysée.

"C’est curieux car ce n'est pas le métier de GL Events, ils n’ont pas de stade", estime une source proche du dossier.

Pour constituer cette offre, GL Events est appuyé par "Paris Entertainment Company", l'ex-société anonyme d'exploitation SAE POPB détenue majoritairement par la ville de Paris (et pour la quasi-totalité du reste par la société américaine AEG, spécialisée dans l'organisation d'événements sportifs et musicaux), et qui exploite l'Accor Arena, le Bataclan, et la future Arena La Chapelle. Reste à savoir qui exactement sera dans le montage de l'offre déposée mercredi.

Attribution en 2025 

Autre mystère: comment vont s'intégrer les fédérations françaises de football et de rugby -- cette dernière vient d'annoncer un trou de 40 millions d'euros -- dans ce mécano alors qu'elles ont toujours trouvé leur accord avec le stade défavorable.

Les offres seront étudiées en 2024 et l'Etat fera ce qu'il veut, laissera ou non les deux procédures courir, choisira de traiter avec un candidat... L'attribution est prévue pour 2025.

Selon une source proche du dossier, le Stade de France vaudrait "entre 400 et 600 millions d'euros". L’Etat n'a donné aucune indication de prix, mais il est évalué à 647 millions (valeur brute) au titre des immobilisations corporelles dans les comptes de l’Etat 2021. D'après le consortium, son exploitation génère depuis 2013, un résultat "à l’équilibre ou légèrement bénéficiaire".

Quoi qu'il en soit, le candidat qui l'emportera devra réaliser un important programme de travaux car l'enceinte est seulement "ripolinée" en vue des JO de 2024.

L'Etat se creuse les méninges depuis des années et a empilé les rapports pour savoir comment exploiter au mieux cette enceinte de 80.000 places, 25 ans après y avoir sacré championne du monde de foot l'équipe de France de Zidane et Deschamps.

"On va regarder les mérites des différents dossiers, les mérites économiques, techniques, l'insertion dans le territoire (...)", s'est borné à commenter Amélie Oudéa-Castéra mercredi sur France 2.

Il faut dire que depuis la signature à la va-vite du contrat initial de concession, entre les deux tours de l'élection présidentielle de 1995, ce stade a coûté cher à l'État, en compensations financières et frais d'avocats. La Cour des comptes a calculé en 2018 que le stade et les infrastructures associées ont représenté au total quelque 778 millions de dépenses publiques.


Légion d'honneur, Sarkozy « prend acte », rappelant que la CEDH doit encore examiner son recours

La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
La Cour d'appel a confirmé l'année dernière la condamnation de l'ancien président français Nicolas Sarkozy pour avoir tenté illégalement d'obtenir des faveurs d'un juge et lui a ordonné de porter un bracelet électronique à la cheville au lieu de purger une peine d'un an de prison. (Photo d'archive AFP)
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  • L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 
  • Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain.

PARIS : L'ancien président Nicolas Sarkozy a « pris acte » dimanche de son exclusion de la Légion d'honneur et rappelle que la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) doit encore se prononcer sur son recours dans l'affaire des écoutes, a indiqué son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration transmise à l'AFP.

« Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le grand chancelier. Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle », a affirmé Patrice Spinosi, soulignant que si l'ancien chef de l'État « a fait valoir des arguments juridiques, c’était au nom de la fonction même de président de la République ».

L'ex-président (2007-2012) a rappelé que son recours devant la CEDH « est toujours pendant ». Il l'avait déposé après sa condamnation devenue définitive en décembre, à un an de prison ferme pour corruption dans l'affaire des écoutes. 

« La condamnation de la France (par la CEDH) impliquera la révision de la condamnation pénale prononcée à l'encontre de Nicolas Sarkozy, en même temps que l’exclusion de l’ordre de la Légion d’Honneur ; l’une n’étant que la conséquence de l’autre », a assuré Patrice Spinosi.

Nicolas Sarkozy, déjà exclu de l'ordre national du Mérite, est ainsi devenu le deuxième chef de l'État français privé de cette distinction, après le maréchal Pétain, à qui la Légion d'honneur avait été retirée en 1945 pour haute trahison et intelligence avec l'ennemi.

« Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne », a déclaré la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), prenant « acte » elle aussi de cette décision « automatique qui fait partie du code de la Légion d’Honneur ».

« Le président Sarkozy a été là pour la France à des moments extrêmement compliqués », a-t-elle déclaré, se disant « un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison ».

« C'est une règle, mais c'est aussi une honte », a déploré sur franceinfo Othman Nasrou, le nouveau secrétaire général de LR et proche de Bruno Retailleau, apportant son « soutien et son respect » à l'ex-président.

À gauche, le député écologiste Benjamin Lucas s'est félicité de la décision, appelant sur X à ce que « la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction et trahi le serment sacré qui lie le peuple à ses élus, celui de la probité ».


Echanges de frappes entre Israël et l'Iran : la France renforce la vigilance sur son territoire

 Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme
  • Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

PARIS : Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a appelé les préfets à renforcer la vigilance sur le territoire national. Il a notamment demandé de cibler les lieux de culte, les rassemblements festifs et les intérêts israéliens et américains. Cette demande a été transmise par télégramme. Elle a été envoyée vendredi. Cela fait suite à l'attaque israélienne en Iran.

« Il convient de porter une vigilance particulière à l'ensemble des sites qui pourraient être ciblés par des actes de terrorisme ou de malveillance de la part d'une puissance étrangère », a-t-il indiqué dans un télégramme consulté par l'AFP, alors qu'Israël et l'Iran poursuivaient leurs échanges de frappes meurtrières.

Les hostilités ont été déclenchées par une attaque israélienne massive contre des sites militaires et nucléaires iraniens, à laquelle Téhéran riposte avec des missiles balistiques. 

Dans ce contexte, M. Retailleau demande aux préfets de porter « une attention particulière » à la sécurité des lieux de culte, des établissements scolaires, des établissements publics et institutionnels, ainsi que des sites à forte affluence, notamment au moment des entrées et des sorties, et ce, incluant les « rassemblements festifs, culturels ou cultuels ».

Ces mesures de protection renforcée s'appliquent également aux « intérêts israéliens et américains ainsi qu'aux établissements de la communauté juive ».

Le ministre a appelé à la mobilisation des services de renseignements, des forces de sécurité intérieure, des polices municipales et des élus locaux, ainsi que du dispositif Sentinelle.

Vendredi soir, le président Emmanuel Macron a annoncé un « renforcement » du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, « pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national ».


Selon ManPowerGroup, l'IA pourrait réduire l'importance des « compétences » dans le recrutement

Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
Des visiteurs font le tour des stands du salon VivaTech dédié aux start-ups technologiques et à l'innovation, à Paris Expo Porte de Versailles, à Paris, le 12 juin 2025. (Photo de Thomas SAMSON / AFP)
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  • L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences ».
  • « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

PARIS : L'irruption de l'intelligence artificielle (IA) bouleverse le marché du travail ainsi que les modes de recrutement et pourrait amener les employeurs à privilégier le « potentiel » des candidats plutôt que leurs « compétences », selon un dirigeant de ManPowerGroup.

En effet, « les compétences pourraient s'avérer obsolètes dans six mois », explique Tomas Chamorro-Premuzic, directeur de l'innovation du géant américain du travail temporaire, rencontré par l'AFP au salon Vivatech, à Paris, qui ferme ses portes samedi.  Selon lui, « il vaut mieux savoir que vous travaillez dur, que vous êtes curieux, que vous avez de bonnes aptitudes relationnelles et ça, l'IA peut vous aider à l'évaluer ».

Selon l'Organisation internationale du travail (OIT), « un travailleur sur quatre dans le monde exerce une profession plus ou moins exposée à l'IA générative, mais la plupart des emplois seront transformés au lieu d'être supprimés, car une intervention humaine reste indispensable ».

Cependant, les tâches informatiques (utilisation d'Internet, messagerie, etc.) pouvant être accomplies de manière autonome par des agents d'IA connaissent une « rapide expansion ». 

Dans ce contexte, les employeurs pourraient rechercher de plus en plus de salariés dotés de compétences hors de portée de l'IA, telles que le jugement éthique, le service client, le management ou la stratégie, comme l'indique une enquête de ManpowerGroup menée auprès de plus de 40 000 employeurs dans 42 pays et publiée cette semaine.

M. Chamorro-Premuzic déplore toutefois que ces compétences ne soient pas encore davantage mises en avant dans la formation. « Pour chaque dollar que vous investissez dans la technologie, vous devez investir huit ou neuf dollars dans les ressources humaines, la transformation culturelle, la gestion du changement », dit-il.

Les craintes d'un chômage de masse provoqué par l'IA restent par ailleurs exagérées à ce stade, estime le dirigeant, malgré certaines prédictions alarmistes.

D'après Dario Amodei, patron de la société d'intelligence artificielle Anthropic, cette technologie pourrait faire disparaître la moitié des emplois de bureau les moins qualifiés d'ici cinq ans. 

« Si l'histoire nous enseigne une chose, c'est que la plupart des prévisions sont fausses », répond M. Chamorro-Premuzic.

Concernant le recrutement, activité principale de ManPowerGroup, le dirigeant ajoute que « les agents d'intelligence artificielle ne deviendront certainement pas le cœur de notre métier dans un futur proche ». Il constate également que l'IA est utilisée par les demandeurs d'emploi.

« Des candidats sont capables d'envoyer 500 candidatures parfaites en une journée, de passer des entretiens avec leurs bots et de déjouer certains éléments des évaluations », énumère-t-il.