Collision à l'aéroport de Tokyo-Haneda: place à l'enquête

Des responsables examinent l'épave brûlée d'un avion de ligne Japan Airlines (JAL) sur le tarmac de l'aéroport international de Tokyo à Haneda, à Tokyo, le 3 janvier 2024 (Photo, AFP).
Des responsables examinent l'épave brûlée d'un avion de ligne Japan Airlines (JAL) sur le tarmac de l'aéroport international de Tokyo à Haneda, à Tokyo, le 3 janvier 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 03 janvier 2024

Collision à l'aéroport de Tokyo-Haneda: place à l'enquête

  • Le trafic de l'aéroport est resté perturbé mercredi, surtout pour les vols intérieurs
  • Les 379 passagers et membres d'équipage du vol JAL516 ont tous survécu

HANEDA: L'enquête se poursuit mercredi sur la spectaculaire collision au sol entre deux avions survenue la veille à l'aéroport de Tokyo-Haneda, qui a fait cinq morts, plusieurs indices suggérant que l'avion de Japan Airlines, détruit par les flammes, n'était pas en tort.

Les 379 passagers et membres d'équipage du vol JAL516 ont tous survécu, ayant été évacués après la collision de l'avion de ligne lors de son atterrissage avec un appareil plus petit des garde-côtes japonais, qui, lui, se préparait à décoller.

Le choc a provoqué une grosse explosion et l'avion de la JAL a pris feu avant de s'immobiliser un peu plus loin. Il a entièrement brûlé après l'évacuation de tous ses occupants à l'aide de toboggans gonflables à l'avant. Quatorze personnes ont été légèrement blessées, selon les pompiers.

"C'est un miracle que nous ayons survécu", a commenté un passager de 28 ans, interrogé par le quotidien Nikkei après l'accident.

"Les compagnies aériennes doivent être capables d'évacuer tous les passagers et membres d'équipage d'un avion en 90 secondes", souligne auprès de l'AFP Doug Drury, un expert en aviation de l'Université de Central Queensland en Australie.

Cette règle fixée par l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) oblige les fabricants d'avion à concevoir leurs appareils de façon à pouvoir tenir ce délai d'évacuation, et le personnel de bord s'entraîne régulièrement dans ce but, a ajouté cet expert.

C'est une procédure "compliquée" mais elle été menée ici de manière "irréprochable", a salué M. Drury. "Un facteur clé, c'est que personne n'a essayé ici de prendre ses bagages à main ! Il y a eu plusieurs accidents mortels par le passé, parce que quelqu'un avait sorti ses bagages en cabine", ralentissant ainsi l'évacuation de tous, a-t-il rappelé.

En revanche, cinq des six occupants de l'avion des garde-côtes sont morts. Seul le commandant de bord a réussi à évacuer, et a été gravement blessé.

Ils s'apprêtaient à décoller pour apporter des biens de première nécessité aux sinistrés du gigantesque séisme survenu lundi dans le département d'Ishikawa (centre du Japon), qui a fait au moins une soixantaine de morts.

«Japan 516, continuez votre approche»

L'avion JAL516, qui arrivait de Sapporo (nord du Japon), avait-il la permission d'atterrir? Interrogé mardi soir lors d'un point presse, un responsable de Japan Airlines a répondu: "D'après ce que nous avons compris, elle avait été donnée".

Les échanges radio de la tour de contrôle de Tokyo-Haneda, que l'AFP a consultés sur le site LiveATC.net, confortent cette version.

"Japan 516, continuez votre approche", peut-on entendre de la part d'un contrôleur aérien à 17H43 locales (08H43 GMT), soit quatre minutes avant la collision.

Selon la suite de ces échanges radio communiqués mercredi par le ministère japonais des Transports, la tour de contrôle a demandé quelques minutes plus tard à l'avion des garde-côtes de se déplacer à un point d'arrêt, à l'écart de la piste.

Mais d'après un responsable des garde-côtes mentionné par la NHK, le pilote rescapé de cet appareil aurait affirmé juste après l'accident avoir obtenu la permission de décoller.

Une équipe d'experts du Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA) français pour l'aviation civile devait arriver mercredi au Japon, l'avion de JAL étant un Airbus A350-900, produit à Toulouse.

Airbus a aussi annoncé envoyer une équipe d'"assistance technique" pour aider l'enquête du Bureau japonais de la sécurité des Transports (JTSB).

Trafic toujours perturbé à Tokyo-Haneda 

Les débris de la carlingue carbonisée de l'appareil court-courrier des garde-côtes, un Dash 8 canadien, se trouvaient toujours mercredi sur une piste de Tokyo-Haneda jonchée de résidus, a constaté un photographe de l'AFP sur place.

"Nous sommes en train d'examiner la situation", de voir comment les débris sont "répartis" sur la piste et d'où ils provenaient, a déclaré mercredi Takuya Fujiwara du JTSB.

Plusieurs centaines de mètres plus loin repose la carcasse noircie de l'avion de Japan Airlines, échouée sur la pelouse entre la piste et la mer.

Les vols intérieurs à Tokyo-Haneda avaient tous été annulés mardi à la suite de l'accident, mais la grande majorité des vols internationaux ont continué d'être assurés.

Le trafic de l'aéroport est resté perturbé mercredi, surtout pour les vols intérieurs, avec de nombreuses annulations et retards, selon son site.

Les accidents impliquant des avions de ligne sont extrêmement rares au Japon. Le plus grave d'entre eux s'est produit en 1985, quand un avion de la Japan Airlines s'est écrasé entre Tokyo et Osaka, faisant 520 morts, l'une des catastrophes aériennes les plus meurtrières au monde.


Zelensky va rencontrer des responsables du Pentagone sur fond d'initiative américaine pour régler le conflit

 Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin. (AFP)
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  • Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine
  • Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin

KIEV: Volodymyr Zelensky va rencontrer jeudi à Kiev des haut responsables du Pentagone, a annoncé son administration, au lendemain du dévoilement des éléments d'un plan américain pour mettre fin à la guerre menée par la Russie en Ukraine, à des conditions favorables au Kremlin.

Cette réunion intervient au retour d'une visite infructueuse mercredi en Turquie du président ukrainien, qui espérait que Washington s'investisse à nouveau dans les négociations de paix. Mais l'émissaire de Donald Trump, Steve Witkoff, ne s'est pas déplacé.

Elle intervient également au lendemain d'une frappe russe ayant tué au moins 26 personnes dans une ville de l'ouest de l'Ukraine, l'une des attaques les plus meurtrières de Moscou sur son voisin ukrainien cette année.

La délégation du Pentagone, conduite par le secrétaire à l'Armée américaine, Daniel Driscoll, a rencontré mercredi le commandant en chef des armées ukrainiennes Oleksandre Syrsky et le ministre ukrainien de la Défense Denys Chmygal, selon leurs communiqués respectifs.

Le président Zelensky doit recevoir la délégation jeudi soir, a indiqué la présidence.

Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump en janvier, peu de responsables américains se sont rendus en Ukraine.

Selon un média américain Axios, Washington et Moscou préparent discrètement un plan pour mettre fin à la guerre en Ukraine, lancée en février 2022 avec l'invasion russe du pays voisin.

Un haut responsable ukrainien a indiqué à l'AFP que ce plan requiert notamment que l'Ukraine cède à la Russie des territoires qu'elle occupe et réduise son armée de moitié.

Le Kremlin s'est refusé à tout commentaire et Washington et Kiev n'ont pas commenté publiquement les propositions de ce plan.

 


Grèce: découverte d'une toile géante avec 111.000 araignées dans une grotte

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes. (AFP)
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  • La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)"
  • Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue

ATHENES: Des scientifiques ont récemment découvert une toile d'araignée géante de plus de 100 m2 avec quelque 111.000 araignées dans une grotte à la frontière entre la Grèce et l'Albanie, selon une étude publiée dans la revue Subterranean Biology.

Appelée la "Sulfur cave", exceptionnellement riche en soufre, la grotte est située dans les gorges de Vromoner, une zone géologique à la frontière entre l'Albanie et la Grèce (nord-ouest), à 450km d'Athènes.

La toile d'araignée découverte couvre quelque 106 m2 et comprend "69.000 individus de tégénaires domestiques (Tegenaria domestica) et plus de 42.000 de Prinerigone vagans (Linyphiidae)".

Des images, reçues mercredi par l'AFP, montrent des pans de cette immense toile, pendant sur la paroi comme un lourd rideau de velours noir, dans les profondeurs de cette grotte sous le regard fasciné d'un scientifique équipé comme un spéléologue.

"Mon dieu, incroyable! Quelle texture!", s'exclame en anglais ce scientifique touchant la toile avec ses doigts.

Selon lui, dans chacun de ces trous il y a une arachnide à l'origine de ces "mégapoles" d'araignées. On voit ensuite un membre de l'équipe réussir à attraper une araignée et la poser dans une tube à essai.

Dans la revue, les chercheurs évoquent "la découverte (...) d’un assemblage extraordinaire d’araignées coloniales" alors que ces deux espèces sont normalement solitaires.

Il s'agit du "premier cas documenté de formation de toile coloniale chez ces espèces", notent d'ailleurs les experts qui précisent que cette immense toile est formée "de nombreuses toiles individuelles, (...) chacune étant stratégiquement placée à un endroit où les ressources trophiques (la nourriture disponible, ndlr) sont abondantes".

"Certaines sections de la toile peuvent se détacher de la paroi sous leur propre poids", expliquent-ils.

Des sources d'eau situées dans les recoins profonds de la grotte alimentent un ruisseau sulfuré qui traverse toute la longueur du passage principal de la grotte, selon l'étude.

Les araignées partagent la grotte avec de nombreux autres insectes, notamment des mille-pattes, des scorpions et des coléoptères.

La découverte de cette immense toile a été rapportée pour la première fois par des membres de la Société spéléologique tchèque, selon l'étude.

 


Trump désigne l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane et le président américain Donald Trump. (AP)
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  • L’annonce a été faite lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier
  • Mohammed ben Salmane salue une nouvelle phase dans la coopération bilatérale et les liens économiques

WASHINGTON : Le président Donald Trump a annoncé mardi que les États-Unis désigneront officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN, marquant une élévation significative des liens de défense entre les deux pays.

Il a révélé cette décision lors d’un dîner de gala à la Maison-Blanche en l’honneur du prince héritier Mohammed ben Salmane.

« Ce soir, j’ai le plaisir d’annoncer que nous portons notre coopération militaire à un niveau encore plus élevé en désignant officiellement l’Arabie saoudite comme allié majeur hors OTAN — quelque chose de très important pour eux », a déclaré Trump.

« Et je vous le dis pour la première fois, car ils voulaient garder un petit secret pour ce soir. »

Ce nouveau statut ouvre la voie à une coopération militaire plus profonde et revêt un poids symbolique fort, Trump affirmant qu’il fera progresser la coordination militaire américano-saoudienne « à des sommets encore plus élevés ».

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Le prince héritier a remercié Trump pour un « accueil chaleureux et formidable », ajoutant : « Nous nous sentons chez nous. » Il a évoqué les fondements historiques de la relation entre les États-Unis et l’Arabie saoudite, rappelant que leur partenariat remonte à près de neuf décennies, à la rencontre entre le président Franklin D. Roosevelt et le roi Abdelaziz, fondateur de l’Arabie saoudite moderne.

Il a également souligné les jalons à venir pour les deux nations, les États-Unis approchant de leur 250e anniversaire et l’Arabie saoudite de son 300e, estimant que ces célébrations mettent en lumière la longue trajectoire d’une coopération partagée.

En retraçant l’histoire de l’alliance, le prince héritier a mis en avant les efforts communs durant la Seconde Guerre mondiale, la Guerre froide, et la longue lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

Mais il a insisté sur le fait qu’aujourd’hui marque une nouvelle phase de la coopération bilatérale, les liens économiques s’étendant à des secteurs sans précédent.

« Aujourd’hui est un jour particulier », a déclaré le prince héritier. « Nous pensons que l’horizon de la coopération économique entre l’Arabie saoudite et l’Amérique est plus vaste dans de nombreux domaines.

« Nous avons signé de nombreux accords qui peuvent ouvrir la voie à un approfondissement de la relation dans plusieurs secteurs, et nous allons travailler dessus. »

Il a ajouté : « Nous estimons que les opportunités sont immenses ; nous devons donc nous concentrer sur la mise en œuvre et continuer à accroître les opportunités entre nos deux pays. »

Trump a exprimé à plusieurs reprises son appréciation pour le partenariat et le leadership du prince héritier, mettant en avant les accords majeurs signés lors de la visite, notamment dans l’énergie nucléaire civile, les minéraux critiques et l’intelligence artificielle, qualifiant l’ampleur des investissements d’inédite.

Trump a souligné que l’Arabie saoudite entreprend une expansion majeure de ses capacités de défense, évoquant les projets du Royaume portant sur près de 142 milliards de dollars d’achats d’équipements et de services militaires américains, qu’il a qualifiés de « plus grande acquisition d’armement de l’histoire ».

Il a présenté ces acquisitions comme faisant partie d’une stratégie plus large visant à renforcer la sécurité au Moyen-Orient et à consolider le rôle du Royaume comme force de stabilité.

En plus de la désignation d’allié majeur hors OTAN, Trump a annoncé que les États-Unis et l’Arabie saoudite avaient signé un accord stratégique de défense historique qui permettra de créer « une alliance plus forte et plus capable » et de soutenir ce qu’il a décrit comme le moment où le Moyen-Orient est le plus proche d’une « paix véritablement durable ».

Trump a remercié le prince héritier « pour toute l’aide » dans ce qu’il a décrit comme un moment historique pour la paix régionale et la coopération américano-saoudienne, et pour son rôle central dans les avancées diplomatiques récentes, notamment des étapes ayant contribué à la fin de la guerre à Gaza.

« Même les grands experts… appellent cela un miracle », a-t-il dit à propos des évolutions régionales récentes. Les deux dirigeants ont présenté ce moment comme le début d’un nouveau chapitre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com