Un été sans répit pour Jean Castex

Le Premier ministre Jean Castex s’exprimant à Matignon sur l’Accord de partenariat avec les régions de France, le 30 juillet (Stéphane de Sakutin/AFP).
Le Premier ministre Jean Castex s’exprimant à Matignon sur l’Accord de partenariat avec les régions de France, le 30 juillet (Stéphane de Sakutin/AFP).
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Publié le Vendredi 31 juillet 2020

Un été sans répit pour Jean Castex

  • En août, tout juste M. Castex devrait-il "ralentir une dizaine de jours", selon son entourage, tout en continuant à programmer des déplacements.
  • Le goût du Premier ministre pour les visites semble améliorer sa cote et celle du président Macron. "Je ne peux pas me rendre compte de ce qui se passe si je ne me déplace pas", plaide-t-il

PARIS : Après un mois de juillet au pas de charge durant lequel il s'est démultiplié sur le terrain pour investir sa fonction de Premier ministre, Jean Castex ne lèvera que partiellement le pied en août avant une rentrée décisive.

Sans temps d'adaptation, les équipes de M. Castex, constituées au fur et à mesure ces dernières semaines, ont été embarquées dans le tambour de la machine de Matignon, une maison souvent qualifiée d'"enfer" pour sa propension à embrasser dans un rythme effréné une multitude de sujets.

Depuis sa nomination le 3 juillet, le nouveau Premier ministre a ajouté sa touche personnelle, à savoir un goût certain pour les visites, d'un commissariat à un centre de formation des apprentis, d'un EHPAD à un site de fret ferroviaire, au gré de l'actualité et des dossiers en cours. "Je ne peux pas me rendre compte de ce qui se passe si je ne me déplace pas", a plaidé jeudi soir M. Castex en sortant d'un centre d'hébergement d'urgence pour femmes et enfants victimes de violences conjugales, en banlieue parisienne.

"Le chef doit donner l’exemple. Il faut aller à la rencontre des gens, il faut savoir écouter et dans le rôle qui est le mien en tirer toutes les conséquences", a-t-il insisté.

Son entourage corrobore, pointant la grosse douzaine de déplacements déjà effectuée : "il entend bien sillonner la France". "Et c'est valable pour lui comme pour les membres du gouvernement, à qui il a rappelé la nécessité de se déployer sur le terrain", appuie-t-on encore de même source.

Un style conforme à l'ADN de ce haut-fonctionnaire qui, rappellent ses proches, après l'ENA s'est fait la main dans les territoires entre la fin des années 90 et le début des années 2000 : à la direction des affaires sociales du Var, à la préfecture du Vaucluse où il rencontrera un jeune stagiaire, futur bras droit d'Emmanuel Macron, Alexis Kohler, puis à la Chambre régionale des comptes d'Alsace.

Mais c'est aussi une stratégie pour cet inconnu du grand public, soudainement projeté dans la lumière mais par nature plutôt rétif à la communication. 

"Je trouve qu'il a assez bien pris les habits qu'on avait envie de lui mettre, c’est-à-dire les territoires, le concret. Il avait besoin d'être dissonant avec le Premier ministre sortant et c'est plutôt réussi", analyse un ministre.

"État de veille permanent"

Conséquence : sa cote de confiance est plutôt élevée (56%) selon un baromètre Harris Interactive paru jeudi.  "Sans parler d'enthousiasme à l’égard de Jean Castex, observons un bénéfice du doute de la part des Français", décrypte le sondeur Jean-Daniel Lévy en notant "l'ancrage à droite" de cet ancien LR qui s'est pleinement investi dans le domaine régalien depuis son arrivée, notamment sur les thématiques sécuritaires.

La bienveillance envers Jean Castex profite aussi au chef de l'État, dont la cote est en forte hausse : avec 50% d'opinions positives, il retrouve son niveau du mois de mars (51%), au tout début de la crise du Covid-19 en France.

En août, tout juste M. Castex devrait-il "ralentir une dizaine de jours", selon son entourage, tout en continuant à programmer des déplacements.

Dans le même temps, les ministres ont été enjoints de rester dans un "état de veille permanent", "mobilisables pour revenir à Paris si nécessaire", sachant que des conseils de défense liés à la situation épidémique pourraient se tenir, selon le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

Car la pile de dossiers ne maigrit pas et il faudra à l'équipe gouvernementale très étoffée (43 membres) être opérationnelle dès le Conseil des ministres de rentrée le 25 août, qui sera suivi d'un séminaire le 2 septembre.

Au menu, entre autres : la rentrée scolaire et universitaire, compliquée par l'évolution de l'épidémie ; le plan de relance économique, dont une maquette est attendue à la fin août et pour lequel une importante réunion de ministres s'est tenue jeudi à Matignon ; la suite des concertations avec les partenaires sociaux, notamment sur le chantier de la dépendance ou encore l'élaboration du projet de loi faisant suite aux propositions de la Convention citoyenne sur le climat.


France: deux policiers grièvement blessés par balle dans un commissariat de Paris

Le parquet de Paris a expliqué à l'AFP que trois enquêtes avaient été ouvertes: pour "tentative de meurtre sur la femme", pour "tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique" ainsi qu'une troisième, confiée à la "police des polices" (IGPN), pour "violences volontaires avec armes par personne dépositaire de l'autorité publique". (AFP).
Le parquet de Paris a expliqué à l'AFP que trois enquêtes avaient été ouvertes: pour "tentative de meurtre sur la femme", pour "tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique" ainsi qu'une troisième, confiée à la "police des polices" (IGPN), pour "violences volontaires avec armes par personne dépositaire de l'autorité publique". (AFP).
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  • Le chef de la police de Paris, Laurent Nuñez, s'est rendu sur place vers 00H00 locales
  • Il a expliqué devant la presse que l'assaillant avait été interpellé vers 22H00

PARIS: Deux policiers ont été grièvement blessés par balle jeudi soir dans un commissariat du sud de Paris par un homme qui s'est emparé de l'arme d'un agent, après avoir été interpellé pour l'agression au cutter d'une femme.

Les faits se sont déroulés peu avant 22H30 locales (20H30 GMT) à l'intérieur du commissariat, selon une source proche du dossier qui a précisé que l'un des deux policiers avait son pronostic vital engagé. Ce que le parquet de Paris, sollicité par l'AFP, a confirmé plus tard.

Le chef de la police de Paris, Laurent Nuñez, s'est rendu sur place vers 00H00 locales (22H00 GMT).

Il a expliqué devant la presse que l'assaillant avait été interpellé vers 22H00 (20H00 GMT) dans un immeuble d'un quartier sud de Paris pour une "agression très violente d'une femme" au "cutter".

"Les policiers sont intervenus et l'ont ramené ici (au commissariat) et c'est au moment de sa prise en charge qu'il a subtilisé l'arme" d'un agent et a blessé "gravement" deux policiers.

Ces derniers ont été immédiatement transportés à l'hôpital, de même que l'agresseur, qui a également été blessé "grièvement" par un tir de riposte, a détaillé M. Nuñez.

Le parquet de Paris a expliqué à l'AFP que trois enquêtes avaient été ouvertes: pour "tentative de meurtre sur la femme", pour "tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l'autorité publique" ainsi qu'une troisième, confiée à la "police des polices" (IGPN), pour "violences volontaires avec armes par personne dépositaire de l'autorité publique".

Ce dernier type d'enquête est toujours mené lorsqu'un policier fait usage de son arme.

Le parquet a ajouté que le mis en cause, "blessé au thorax, avait été conduit à l'hôpital", sans que son pronostic vital ne soit engagé.

Les fusillades survenant dans les locaux mêmes d'un commissariat sont extrêmement rares en France.

Pronostic vital « toujours engagé» pour un des policiers blessés 

Le pronostic vital d'un des deux policiers blessés par balle dans le commissariat du 13e arrondissement de Paris par un homme interpellé était "toujours engagé" vendredi matin, a indiqué le préfet de police de Paris, Laurent Nunez.

"Son pronostic vital est toujours engagé", a déclaré le préfet de police sur France Info.

Il a expliqué que les policiers du 13e arrondissement étaient intervenus jeudi soir pour une "agression extrêmement violente au cutter sur une femme qui a été grièvement blessée". "L'homme était manifestement très excité", a-t-il dit. Les policiers l'ont amené au commissariat et l'ont fait souffler dans  un éthylotest. C'est à ce moment que l'homme s'est emparé de l'arme d'un fonctionnaire, a poursuivi le préfet.

S'agissant du profil de l'auteur des tirs, Laurent Nunez n'a pas donné d'éléments, renvoyant aux enquêtes en cours. "On ne sait pas s'il connaissait la femme" qu'il a agressée, a-t-il dit, ajoutant que les policiers appelés sur place avaient dû "défoncer la porte" de l'appartement.

Comme on lui demandait si les faits au sein du commissariat pourraient s'apparenter à du terrorisme, il a répondu: "il est trop tôt. La procureur de Paris (Laure Beccuau) communiquera là dessus".


JO-2024: 6 millions de téléspectateurs sur TF1 et France 2 pour l'arrivée de la flamme

La barque à trois mâts française Belem du XIXe siècle est vue depuis le Palais du Pharo dans la ville portuaire méridionale de Marseille, le 8 mai 2024. (Photo, AFP)
La barque à trois mâts française Belem du XIXe siècle est vue depuis le Palais du Pharo dans la ville portuaire méridionale de Marseille, le 8 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • La soirée a rassemblé 3,34 millions de téléspectateurs sur la deuxième chaîne (23,3% de part d'audience) et 2,59 millions sur la première (16,5%)
  • Sur l'ensemble de la journée, ponctuée d'éditions spéciales consacrées aux cérémonies du 8 Mai et à l'arrivée de la flamme olympique, France 2 a dominé TF1 avec une part d'audience de 16,4% contre 14,9%

PARIS: L'arrivée de la flamme olympique à Marseille en début de soirée mercredi a été suivie par 5,9 millions de téléspectateurs sur TF1 et France 2 réunies, selon des chiffres publiés par Médiamétrie jeudi.

Sa descente sur le sol français depuis le trois-mâts Belem dans les mains de Florent Manaudou, champion olympique de natation en 2012 à Londres, et l'allumage du chaudron par le rappeur marseillais Jul ont rassemblé 3,34 millions de téléspectateurs sur la deuxième chaîne (23,3% de part d'audience) et 2,59 millions sur la première (16,5%).

Sur l'ensemble de la journée, ponctuée d'éditions spéciales consacrées aux cérémonies du 8 Mai et à l'arrivée de la flamme olympique, France 2 a dominé TF1 avec une part d'audience de 16,4% contre 14,9%.

 

 


France : pas de partage de la dissuasion nucléaire avec l'UE, répète Marine Le Pen

La présidente du groupe parlementaire d'extrême droite du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, prononce un discours lors d'une réunion publique avant les élections législatives européennes, à Saint-Avold, dans le nord-est de la France, le 7 mai 2024. (Photo Jean-Christophe Verhaegen AFP)
La présidente du groupe parlementaire d'extrême droite du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, prononce un discours lors d'une réunion publique avant les élections législatives européennes, à Saint-Avold, dans le nord-est de la France, le 7 mai 2024. (Photo Jean-Christophe Verhaegen AFP)
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  • Dans une tribune au quotidien Le Figaro, Marine Le Pen développe l'argument selon lequel «le pouvoir nucléaire du président français vient directement de son élection au suffrage universel direct»
  • Le 26 avril dans un discours-fleuve sur l'Europe, le président français Emmanuel Macron a proposé d'inclure les armes nucléaires dans le débat sur une Europe de la défense en construction

PARIS : La dirigeante française d'extrême droite Marine Le Pen a mis en cause la légitimité démocratique des commissaires européens, qui ne sont pas élus au suffrage universel direct, pour justifier son refus d'envisager que la France partage la dissuasion nucléaire avec ses partenaires.

Dans une tribune au quotidien Le Figaro, elle développe l'argument selon lequel «le pouvoir nucléaire du président français vient directement de son élection au suffrage universel direct».

«Une légitimité démocratique que n'aurait évidemment pas un commissaire européen», ajoute-t-elle dans ce texte publié sur le site du journal.

«Partager la dissuasion, c'est l'abolir», tranche-t-elle.

Le 26 avril dans un discours-fleuve sur l'Europe, le président français Emmanuel Macron a proposé d'inclure les armes nucléaires dans le débat sur une Europe de la défense en construction.

Les oppositions lui ont reproché de «brader» la souveraineté nationale.

«Mettons tout sur la table», a insisté le chef de l'Etat deux jours après, dans un entretien avec la presse régionale française.

Mais pour la présidente du groupe Rassemblement national (extrême droite) à l'Assemblée nationale, battue au second tour de la présidentielle de 2022 par Emmanuel Macron, «la dissuasion repose sur un certain nombre de paramètres incompatibles avec toute collégialité supranationale».

«Qui fixera les critères d'emploi ? Qui décidera de la conduite à tenir ? Du caractère conventionnel ou nucléaire de la riposte ? Il y aurait nécessairement débat. Et, à la faveur de ce débat, les intérêts sont divergents», décrit-elle, en jugeant qu'«aucun peuple n'accepte de risquer sa disparition pour en sauver un autre».

«Comme si, à trois ans de la fin de son mandat, il lui fallait s'attaquer aux derniers piliers encore debout de notre indépendance nationale», s'agace-t-elle encore à propos d'Emmanuel Macron.

Choisir de partager la dissuasion nucléaire dont, depuis le Brexit, la France est seule à disposer dans l'UE, «viendrait affaiblir à nouveau notre démocratie, déjà dépossédée de la plupart de ses prérogatives au profit d'organismes supranationaux non élus», ajoute Marine Le Pen.

La doctrine française prévoit l'usage de l'arme suprême uniquement si ses intérêts vitaux sont menacés. Depuis les années 1970, la dissuasion française comprend donc une dimension européenne, les intérêts vitaux français n'étant pas uniquement liés au territoire du pays.

La France est le seul Etat membre doté de l'arme nucléaire depuis la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne.