Paul Marque, «petit rat» des Landes devenu danseur étoile

Le danseur Paul Marque, lors d'une séance photo à Paris. (AFP)
Le danseur Paul Marque, lors d'une séance photo à Paris. (AFP)
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Publié le Mercredi 30 décembre 2020

Paul Marque, «petit rat» des Landes devenu danseur étoile

  • Il sera peut-être l'un des rares artistes à se souvenir de 2020 avec un sourire. «Je suis toujours sur un petit nuage, je n'ai pas envie d'en redescendre»
  • «Tout petit, j'allais voir le cours de danse de ma grande soeur à Dax et ma mère me raconte qu'à chaque fois je restais scotché», affirme celui qui est désormais la plus jeune étoile à l'Opéra

PARIS : C'est un fils de radiologues originaire d'une ville des Landes, où le rugby est roi. Rien ne prédestinait Paul Marque, qui a contracté le virus du ballet dans un studio à Dax, au titre de danseur étoile de l'Opéra, obtenu en pleine pandémie. 

Si des étoiles avaient déjà été nommées dans des circonstances inhabituelles (pendant une grève, sur un plateau de télévision, etc.), le danseur de 23 ans, lui, a été sacré le 13 décembre lors d'un streaming en direct devant une salle vide, tout un symbole d'une année traumatisante pour les artistes privés de scène.

Il sera peut-être l'un des rares artistes à se souvenir de 2020 avec un sourire. «Je suis toujours sur un petit nuage, je n'ai pas envie d'en redescendre», dit-il à l'AFP.

Ce titre d'étoile -le Graal pour les danseurs de l'Opéra- était d'autant plus surprenant qu'il ne dansait pas un rôle principal dans le ballet «La Bayadère», mais celui de l'Idole dorée qui a une variation très physique de moins de trois minutes.

«Je m'éclatais»

Une nomination atypique, mais un parcours presque exemplaire: admis à 10 ans à la prestigieuse Ecole de danse de l'Opéra, il rejoint le corps de ballet six ans plus tard puis remporte la médaille d'or au concours de Varna, les «Jeux Olympiques» du ballet. Il gravit rapidement les échelons, devient «premier danseur» en 2018 et se voit confier des rôles d'étoile.

Une semaine avant le streaming de «La Bayadère», il remplace au pied levé un danseur étoile dans le rôle principal, un «rêve», tellement il affectionne ce ballet qui est resté longtemps inconnu en Occident, jusqu'à ce qu'un certain Rudolf Noureev vienne en danser un célèbre acte en 1961 au palais Garnier. Le même Noureev révisera «La Bayadère» pour l'Opéra en 1992. 

«Tout petit, j'allais voir le cours de danse de ma grande soeur à Dax et ma mère me raconte qu'à chaque fois je restais scotché», affirme celui qui est désormais la plus jeune étoile à l'Opéra.

Son père radiologue et sa mère, une ex-technicienne radiologue dans l'armée, inculquent à leurs quatre enfants l'amour du sport : son grand frère fera de l'athlétisme, son petit frère, du foot et du rugby.

A 5 ans, il s'initie à la danse dans un studio avec sa première professeure, Laeticia Michel, puis découvre à 7 ans les stages de Biarritz avec Nicole Cavallin, professeure à l'Ecole de danse.

Si d'autres enfants jettent l'éponge rapidement, «moi je m'éclatais», affirme le jeune homme à la technique raffinée.

«Ça valait le coup»

Il ne se rappelle pas avoir fait l'objet de «moqueries» à l'école. «Mes frères et ma soeur me racontaient que si, on me disait des remarques pas forcément sympa, mais ça me glissait dessus». Le danseur étoile Hugo Marchand a, lui, récemment confié à Brut avoir gardé «des blessures d'enfant» en raison de remarques offensantes, signe que les clichés persistent sur les garçons faisant du ballet.

Nicole Cavallin encourage ses parents à le présenter au concours d'admission à l'Ecole de danse de l'Opéra, basée à Nanterre. Comme pour la majorité des «petits rats» de l'Opéra en internat, le choc initial est rude. 

«Les jours de la semaine, je les appelais chaque soir en pleurant; ce n'est qu'en classe que je me rendais compte que ça valait le coup». Quand j'ai été engagé dans le corps de ballet, mes parents ont soufflé de soulagement», rit-il. 

Mais avant d'en arriver là, il a fallu plus de six ans de dur apprentissage dans l'établissement à réputation internationale.

L'ancienne danseuse étoile «Ghislaine Thesmar avait dit dans le passé que l' "Ecole de danse était une machine à broyer les faibles". Je ne reprendrais pas ces mots-là, je dirais juste que si cette école ne correspond pas à l'enfant, ça peut être très difficile, et j'en ai vu des exemples». 

«L'Ecole de danse a beaucoup changé; on est dans une époque où quand on voit qu'un élève n'est pas forcément prêt, ne se sent pas bien, on en prend soin, on parle aux parents», ajoute-t-il. «Cela ne veut pas dire que l'établissement peut se permettre d'être laxiste et d'accepter tout le monde; ça reste une école d'élite». 

 


A la Fondation Vuitton, «  L'Atelier Rouge  » de Matisse comme un manifeste

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau". (AFP).
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  • "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets
  • L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949

PARIS: Comme un manifeste, il a inspiré d'innombrables peintres abstraits américains, ce qu'Henri Matisse ne savait pas lorsqu'il l'a peint: "L'Atelier rouge" (1911) est exposé à partir de samedi à la Fondation Vuitton à Paris, où il pourrait livrer quelques-uns de ses secrets.

L'exposition réunit en effet pour la première fois toutes les œuvres présentes dans ce tableau, une quinzaine de toiles et de sculptures qui se trouvaient dans l'atelier de l'artiste à Issy-les-Moulineaux, en région parisienne.

Certaines sont célèbres, comme "Le Jeune Marin II" (1906), exposé en France pour la première fois depuis 31 ans. D'autres moins, comme "La Corse, le vieux moulin" (1898).

L'assiette peinte par Matisse en 1907 figurant à l'avant-plan de "L'Atelier rouge" provient, elle, de la collection du MoMA comme le tableau lui-même, acquis par le musée new-yorkais en 1949 et qui fait partie de ses œuvres les plus prestigieuses, selon Ann Temkin, sa conservatrice en chef.

Des documents d'archives inédits et d'autres œuvres éclairent le contexte de création de ce "tableau-énigme", selon l'expression de la commissaire générale Suzanne Pagé, telles que "La Fenêtre bleue" (1913) du MoMA et "Grand Intérieur rouge" (1948) du Musée d'art moderne du Centre Pompidou.

Révélation

L'exposition s'ouvre par une phrase de Matisse expliquant à son mécène russe, Sergueï Chtchoukine, qu'il a fait "quelque chose de nouveau".

"Chtchoukine lui a passé commande, a acheté d'innombrables tableaux, dont +La Danse+ et +L'Atelier rose+, mais, cette fois, il refuse", raconte Mme Pagé.

"Dans sa première phase, les murs de l'atelier étaient bleus avec des rayures vertes, le sol rose et le mobilier ocre, représentant un intérieur avec une perspective traditionnelle".

"Matisse l'a laissé reposer pendant un mois et il va le recouvrir entièrement de rouge vénitien très rapidement avec une technique très fébrile", développe-t-elle.

Matisse "ne l'explique pas très bien lui-même. Il a eu une révélation". Le tableau fera "fonction de manifeste pour tous les artistes américains expressionnistes et la génération suivante, du type Mark Rothko puis Ellsworth Kelly. La représentation y est abolie au profit de l'abstraction", ajoute Mme Pagé.

A l'époque, souligne-t-elle, "tout le monde a pensé que Matisse tombait dans une espèce d'errance".

Montré à Londres, il y reçoit un accueil très froid, comme à New York, Boston et Chicago plus tard, au prestigieux Armory Show. Il finira dans un club privé londonien avant d'être revendu à un galeriste new-yorkais en 1940, puis d'entrer au MoMA en 1949.

Tableau « osé »

"L'histoire de l'art n'aurait pas été la même sans lui. C'est l'un des tableaux les plus osés de Matisse, qu'il a fait à l'aube de ses 40 ans, et c'est un moment d'expérimentation dans son travail qui a le plus influencé l'histoire de l'art du reste du XXe siècle", assure Mme Temkin.

"Lorsqu'il est arrivé au MoMA en 1949, c'était au moment où les artistes commençaient à utiliser de très grands formats avec des tableaux plein de couleurs. On raconte que la femme de Rothko se plaignait de le voir aller tout le temps voir +L'Atelier rouge+ au MoMA, ce à quoi il aurait répondu que, sans lui, elle n'aurait pas la maison dans laquelle elle vivait, façon de dire qu'il n'aurait pas eu lui-même la carrière qu'il a eue", confie-t-elle.

Parallèlement à Matisse, la fondation présente une exposition consacrée justement à un artiste américain de l'abstraction, Ellsworth Kelly (1923-2015), la plus grande de cette ampleur organisée à Paris où il vécut plusieurs années, intitulée "Formes et Couleurs", en collaboration avec le Glenstone Museum (Potomac, Maryland).

Connu pour ses œuvres monochromes, à mi-chemin entre peinture et sculpture, Ellsworth Kelly a aussi conçu pour la Fondation Vuitton le décor de son auditorium, juste avant de mourir.


La French touch pour un voyage de renouveau et de bien-être à Dubaï

Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
Le Retreat Palm Dubai MGallery vous propose une expérience unique (fournie)
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  • La journée commence par un petit déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique
  • Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique

DUBAÏ: Le Retreat Palm Dubai MGallery propose à ses clients un véritable voyage avec le programme intitulé «MGallery Memorable Moments», récemment dévoilé.

Le MGallery fait partie de la chaîne hôtelière française Sofitel Hotels, basée à Paris.

Conçu pour offrir une journée inoubliable de relaxation et de rajeunissement, le MGallery offre aux touristes et aux résidents des Émirats arabes unis une expérience inoubliable de bien-être, loin de l'agitation de la ville et de la vie quotidienne.

La journée commence par un petit-déjeuner et une activité de poterie; c’est le point de départ d’une journée entièrement consacrée au bien-être holistique. Qu'il s'agisse de s'immerger dans le royaume de la thérapie «color and sound», de s'adonner à des expériences sportives ou de prendre soin de son visage, la chaîne française offre une expérience qui répond à tous les goûts.

«Ces rituels servent de marqueurs profonds dans votre voyage. Ils revigorent le corps, l'esprit et l'âme», confie ainsi Samir Arora, directeur général de MGallery.

«Chaque moment de ce séjour exceptionnel est soigneusement conçu pour vous laisser un sentiment d'équilibre intérieur et de renouveau», ajoute-t-il.

Le Retreat Palm Dubai MGallery est un hôtel de luxe marqué par la French touch.

Situé sur les rives de Palm Jumeirah, à Dubaï, l’hôtel bénéficie d'une vue imprenable sur le golfe Arabique et il offre à ses clients un espace serein où ils peuvent profiter d'un service personnalisé et d'expériences culinaires exquises.

Avec son mélange inimitable d'élégance contemporaine, le Retreat Palm Dubai MGallery offre une retraite inoubliable aux voyageurs exigeants qui sont à la recherche d'une expérience unique et enrichissante.

 


Soprano se lance dans le cinéma

Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
Le rappeur français comorien Said M'Roumbaba, AKA. Soprano (Photo, AFP).
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  • Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français
  • «Marius et les gardiens de la cité phocéenne» doit sortir en 2025

PARIS: Le rappeur marseillais Soprano se lance dans le cinéma et tiendra le rôle principal d'une comédie d'aventure familiale dont le tournage vient de débuter, ont annoncé mardi les producteurs.

"Marius et les gardiens de la cité phocéenne" doit sortir en 2025.

Le rappeur, très apprécié du jeune public et qui est l'une des personnalités préférées des Français, y joue le rôle d'un guide touristique autoproclamé "Roi de Marseille", "qui trimballe ses clients dans son bus panoramique".

Virage artistique 

"Le jour où son véhicule tombe en panne, mettant en péril son petit business, il fait la rencontre de trois gamins du quartier qui prétendent être sur la piste d'un trésor. Marius se retrouve alors engagé dans une dangereuse aventure", résume le synopsis.

De nombreuses personnalités populaires du rap se sont essayées au cinéma, certains étant devenus des habitués des plateaux comme Joeystarr ou plus récemment, alias Fianso.