CAN-2024: en Côte d'Ivoire, la ferveur va crescendo avant d'accueillir l'Afrique du foot

Une commerçante vend des kits de football de l'équipe nationale de Côte d'Ivoire avant la Coupe d'Afrique des Nations 2024 sur un stand de la commune d'Abobo à Abidjan, le 7 janvier 2024. (Photo, AFP)
Une commerçante vend des kits de football de l'équipe nationale de Côte d'Ivoire avant la Coupe d'Afrique des Nations 2024 sur un stand de la commune d'Abobo à Abidjan, le 7 janvier 2024. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 09 janvier 2024

CAN-2024: en Côte d'Ivoire, la ferveur va crescendo avant d'accueillir l'Afrique du foot

  • La Côte d'Ivoire n'a organisé qu'une seule fois la CAN, en 1984
  • Avant le match d'ouverture de samedi entre le pays hôte et la Guinée-Bissau, l'ambiance monte peu à peu

ABIDJAN: "Ca sera électrique!": la Côte d'Ivoire s'apprête à accueillir la 34e Coupe d'Afrique des Nations, qui débute samedi, de quoi réjouir les nombreux fans de football réputés pour leur ferveur dans ce pays qui espérait organiser de nouveau l'évènement depuis 40 ans.

Au marché de Cocody, dans le centre de la capitale économique Abidjan, des commerçants maliens, sénégalais et ivoiriens se chambrent, convaincus des chances de leur sélection respective.

"La Côte d'Ivoire va battre le Mali en finale!", dit l'un. "Impossible, ce sera le Sénégal!", répond l'autre.

Avant le match d'ouverture de samedi entre le pays hôte et la Guinée-Bissau, l'ambiance monte peu à peu.

Et si beaucoup d'Abidjanais craignent les embouteillages les jours de matchs dans une ville habituellement déjà congestionnée, la tendance est plutôt à l'enthousiasme dans la population.

"Ce sera une ambiance de fou parce que tout le monde connaît la Côte d'Ivoire, un pays de gaieté et de joie!", prédit Lassina Kanta, un supporter de 21 ans qui espère aller au stade pour le match d'ouverture.

 " Comme des petits pains !" 

Et l'engouement dépasse les limites d'Abidjan.

"Je n'ai jamais eu la chance d'assister à une coupe d'Afrique. Je suis un homme heureux aujourd'hui et je ne manquerai aucun match au stade", assure à l'AFP Oumar Doumbia, mécanicien à Bouaké (centre) où le Burkina Faso et l'Algérie vont notamment jouer.

La Côte d'Ivoire n'a organisé qu'une seule fois la CAN, en 1984, une autre époque: seules huit équipes étaient alignées, contre 24 aujourd'hui.

Dans la capitale économique, des ballons blancs siglés "Akwaba" --"Bienvenue" en langue akan-- parsèment le pont qui mène au quartier du Plateau et les panneaux publicitaires aux couleurs de la sélection des Eléphants pullulent.

Sur les marchés, les commerçants habitués à écouler statuettes, masques et tissus, ont ajouté ces derniers jours les répliques du maillot officiel, vendu une dizaine d'euros, à leurs articles.

"Les maillots partent comme des petits pains! Il y a des gens qui deviennent commerçants juste pour vendre les maillots", explique l'un d'eux, Lamine Koné.

Les 24 sélections sont attendues dans cinq villes: outre Abidjan et ses deux stades, les équipes seront réparties entre la capitale politique Yamoussoukro, la grande ville de Bouaké, le port de San Pedro (sud-ouest) et Korogo (nord).

"Mobilisons-nous pour faire de cette CAN une grande fête de la jeunesse, de l’hospitalité ivoirienne et de la fraternité africaine", a déclaré le président Alassane Ouattara lors de son discours du Nouvel An.

La réussite de cette CAN est en effet devenue une priorité absolue pour les autorités qui espèrent utiliser la compétition comme une vitrine du développement du pays.

Car le gouvernement n'a pas lésiné sur les moyens pour s'assurer du succès de l'évènement: 1,5 milliard de dollars ont été investis au total.

1,5 million de visiteurs attendus 

Outre les six stades construits ou rénovés, des ponts, des routes, des hôtels, des cités CAN pour loger les équipes, sont sortis de terre ces dernières années. Avec un net coup d'accélérateur fin 2023.

Robert Beugré Mambé, le nouveau chef du gouvernement nommé en octobre --qui a aussi hérité du portefeuille des Sports--, a multiplié les déplacements dans les villes hôtes pour mettre la pression sur les derniers chantiers.

Jeudi, à l'occasion du conseil des ministres, il a assuré que la Côte d'Ivoire était prête à tous les niveaux: "Infrastructures sportives, dispositif pour l’accueil, transport et mobilité".

Les autorités veulent définitivement tourner la page du fiasco du 12 septembre lorsque le match amical Côte d'Ivoire-Mali avait été interrompu en raison de la pelouse détrempée par un orage, au stade d'Ebimpé en banlieue d'Abidjan.

Quelque 20.000 jeunes bénévoles, 17.000 membres des forces de l'ordre et 2.500 stadiers seront mobilisés pour ce mois de compétition, durant lequel les organisateurs attendent jusqu'à 1,5 million de visiteurs notamment des pays voisins qualifiés comme le Mali, le Burkina, la Guinée et le Ghana.

Jusqu'à la finale du 11 février, la compétition, remportée en 2022 par le Sénégal, est très ouverte. Les Eléphants de Côte d'Ivoire l'ont gagnée deux fois, en 1992 et 2015.

 

 


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com