Accusé de «  wokisme », Disney parie sur une super-héroïne amérindienne et sourde

L'actrice amérindienne Alaqua Cox arrive au Regency Village Theater de Westwood, en Californie, le 8 janvier 2024, pour célébrer le lancement prochain du film "Echo" de Marvel Studios. (AFP).
L'actrice amérindienne Alaqua Cox arrive au Regency Village Theater de Westwood, en Californie, le 8 janvier 2024, pour célébrer le lancement prochain du film "Echo" de Marvel Studios. (AFP).
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Publié le Mardi 09 janvier 2024

Accusé de «  wokisme », Disney parie sur une super-héroïne amérindienne et sourde

  • La série "Echo", qui débute mardi sur les plateformes de streaming Disney+ et Hulu, suit les aventures de Maya Lopez, une ex-criminelle de New York qui redécouvre ses racines amérindiennes
  • Un pitch qui tombe dans un moment délicat, tant pour l'univers Marvel que pour son propriétaire, Disney

LOS ANGELES: Elle est amérindienne, sourde et amputée d'une jambe: la nouvelle super-héroïne Marvel mise sur son profil atypique pour relancer une franchise en perte de vitesse chez Disney, au moment-même où son patron semble vouloir s'extirper du front des guerres culturelles américaines.

La série "Echo", qui débute mardi sur les plateformes de streaming Disney+ et Hulu, suit les aventures de Maya Lopez, une ex-criminelle de New York qui redécouvre ses racines amérindiennes dans sa ville natale d'Oklahoma.

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L'actrice Wren Zhawenim Gotts arrive pour célébrer le lancement prochain du film "Echo" de Marvel Studios au Regency Village Theater à Westwood, Californie, le 8 janvier 2024. (AFP).

Un pitch qui tombe dans un moment délicat, tant pour l'univers Marvel que pour son propriétaire, Disney.

Le grand public témoigne d'une certaine lassitude envers la franchise de super-héros, dont les chiffres d'audience s'érodent, tandis que la firme aux grandes oreilles est devenue un punching-ball pour la droite américaine, particulièrement en période de campagne présidentielle.

A l'instar du gouverneur de Floride Ron DeSantis, prétendant à la Maison Blanche, les républicains lui font un procès en "wokisme" à cause de ses personnages, comme dans "Buzz l'éclair" ou "Elémentaire".

Disney vient également de perdre son titre de studio au plus gros chiffre d'affaires d'Hollywood, devancé l'an dernier par Universal. Une première depuis 2016.

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L'acteur américain Zahn McClarnon arrive au Regency Village Theater de Westwood, en Californie, le 8 janvier 2024, pour célébrer le lancement de "Echo", le film de Marvel Studios. (AFP).

En novembre, le patron de Disney, Bob Iger, a semblé suggérer à ses équipes créatives d'amorcer un virage. Plutôt que de privilégier les symboles et les "messages positifs", il a martelé sa volonté de "retourner à nos racines, c'est-à-dire se rappeler que nous devons d'abord divertir".

« Tellement fière »

Avec ses nombreux dialogues en langue des signes, sous-titrés, et son développement en collaboration avec le peuple Chacta, "Echo" revendique toutefois son inclusivité. Les créateurs ont notamment voulu s'assurer de l'authenticité d'une scène de rassemblement sportif, située dans l'Amérique d'avant les colons européens.

"Je suis tellement fière de pouvoir (...) faire entendre la voix des peuples autochtones", a confié la vedette de la série, Alaqua Cox, lors d'une récente conférence de presse.

La série consacre l'avènement d'une tendance au sein de l'univers Marvel.

Si la franchise de super-héros tirés des "comic books" américains a débuté au cinéma en 2008 avec "Iron Man", il a fallu attendre "Black Panther", le 18e film, pour montrer les aventures d'un protagoniste autre que blanc.

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L'auteure Joely Proudfit arrive pour célébrer le lancement prochain d'"Echo" de Marvel Studios au Regency Village Theater à Westwood, Californie, le 8 janvier 2024. (AFP).

Depuis, l'univers a considérablement diversifié ses personnages, tandis qu'en parallèle, les recettes au box-office ont décliné.

Mais rien n'indique que ces deux phénomènes soient liés, selon Bethany Lacina, qui a étudié la démographie du public de la franchise.

"Les personnes non blanches sont plus susceptibles de regarder les films Marvel que les personnes blanches. En particulier les Afro-Américains et les Latinos", explique cette professeure adjointe à l'université de Rochester.

La plus grande inclusivité des castings Disney "rapproche leurs films de ce qu'a toujours été leur public", note-t-elle, d'autant plus que les jeunes Américains sont de plus en plus divers.

« Frustration »

Pour l'universitaire, le récent discours de M. Iger traduit peut-être une "frustration" que les efforts de diversité de Disney à l'écran n'aient pas attiré une déferlante de spectateurs venus de nouveaux horizons.

Mais l'inclusivité prônée par Marvel n'a provoqué aucun "retour de bâton" de la part des spectateurs blancs, estime-t-elle. Ils se sont d'ailleurs rués sur "Black Panther", un film au casting majoritairement Afro-Américain, nominé aux Oscars et toujours loué par le patron de Disney pour son "impact positif sur le monde".

Selon Nick Carnes, co-auteur d'un livre sur l'univers Marvel, la diversification des super-héros de la franchise découle à la fois d'une stratégie commerciale et de l'histoire des bandes dessinées dont les films s'inspirent.

"Si l'on considère les héros historiques, les personnages les plus anciens qui suscitent la nostalgie de générations entières, on constate qu'ils sont, de manière disproportionnée, blancs et masculins", observe ce professeur de l'université Duke.

Dans cette perspective, le projet de Disney consiste à "prendre des gens qui aiment l'histoire d'Iron Man ou de Spider-Man et à les exposer à des personnages différents" pour élargir son public.

Plus que des divisions culturelles fracturant les Etats-Unis, le succès ou l'échec d'"Echo" dépendra de la qualité de sa narration, estime-t-il.

"En fin de compte, nous sommes tous des êtres humains", a rappelé Chaske Spencer, un acteur amérindien qui campe l'un des seconds rôles de la série. "Il s'agit avant tout d'émotion, (...) ce que nous pouvons tous ressentir."


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.