Pékin approuve «sous conditions» son premier vaccin anti-Covid

Un agent de santé prépare une seringue pour inoculer un volontaire avec un vaccin Covid-19 produit par le Sinopharm chinois lors de son essai au Centre d'études cliniques de l'Université Cayetano Heredia à Lima le 09 décembre 2020. (AFP)
Un agent de santé prépare une seringue pour inoculer un volontaire avec un vaccin Covid-19 produit par le Sinopharm chinois lors de son essai au Centre d'études cliniques de l'Université Cayetano Heredia à Lima le 09 décembre 2020. (AFP)
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Publié le Jeudi 31 décembre 2020

Pékin approuve «sous conditions» son premier vaccin anti-Covid

  • La Chine a annoncé jeudi avoir approuvé «sous conditions» la mise sur le marché d'un premier vaccin anti-Covid
  • Ce premier vaccin, produit par Sinopharm avec l'Institut des produits biologiques de Pékin, est efficace à plus de 79%, avait annoncé mercredi le groupe pharmaceutique

PÉKIN : La Chine a annoncé jeudi avoir approuvé «sous conditions» la mise sur le marché d'un premier vaccin anti-Covid, précisant que près de 5 millions de personnes à risque se sont déjà vu administrer différentes doses.

Ce premier vaccin, produit par Sinopharm avec l'Institut des produits biologiques de Pékin, est efficace à plus de 79%, avait annoncé mercredi le groupe pharmaceutique.

Sur la base de ces résultats, «l'Administration nationale des produits médicaux a approuvé le 30 décembre (...) la demande d'inscription du vaccin inactivé de Sinopharm (...) de façon conditionnelle», a annoncé lors d'une conférence de presse un haut responsable de cet organisme, Chen Shifei.

Ce type de mise sur le marché conditionnelle permet de proposer le vaccin au grand public, lorsque les analyses des essais cliniques ne sont pas encore terminées mais indiquent que le produit est efficace.

Lors de la même conférence de presse, le ministre adjoint de la Santé, Zeng Yixin, a précisé que l'autorisation allait permettre de généraliser la vaccination des groupes à risque, à savoir les plus âgés et les personnes souffrant de maladies sous-jacentes.

«La troisième étape sera de vacciner toute la population», a-t-il dit.

Selon lui, une vaccination «de 60% à 70%» des 1,4 milliard de Chinois sera nécessaire pour assurer «la protection de l'ensemble de la population». Le vice-ministre s'est engagé à ce que le vaccin soit «fourni gratuitement à tous».

Interrogés, les responsables n'ont fourni aucun chiffre concernant les capacités de production chinoises, indiquant simplement que la vaccination serait facultative.

La Chine, où le coronavirus est apparu fin 2019, tente d'être aux avant-postes mondiaux de l'élaboration d'un vaccin. Au prix d'énormes moyens financiers, elle en a actuellement 14 testés sur l'homme, dont cinq en phase finale d'essais (phase 3), y compris celui qui vient d'être approuvé.

Le géant asiatique a promis de faire des vaccins chinois «un bien public mondial» proposé à «un prix raisonnable» voire «offert». Le pays a déjà commencé à livrer certaines nations comme l'Indonésie et les Émirats arabes unis.

- «Sûrs» -

En Chine, M. Zeng a précisé que 3 millions de vaccinations avaient été effectuées pour des personnes à risque depuis le 15 décembre, sans préciser quels vaccins avaient été utilisés.

«Seules quelques réactions allergiques sans gravité ont été constatées et les autorités considèrent que les vaccins peuvent être généralisés», a-t-il déclaré.

Pékin, qui a largement éradiqué l'épidémie sur son territoire, avait procédé à des vaccinations d'urgence dès cet été, notamment auprès du personnel médical ou d'étudiants et de diplomates devant se rendre à l'étranger.

Plus d'un million et demi de personnes avaient ainsi déjà été vaccinées.

«Ces 3 millions, plus les 1,5 million, prouvent que nos vaccins sont sûrs», a assuré le vice-ministre de la Santé.

Le taux d'efficacité du vaccin de Sinopharm est toutefois inférieur à ceux revendiqués par ses concurrents Pfizer/BioNTech (95%) et Moderna (94,1%).


Vingt militaires turcs tués dans le crash d'un avion en Géorgie

L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi. (AFP)
L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi. (AFP)
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  • Les autorités turques, qui ont publié les noms et portraits des vingt victimes, n'ont pas communiqué pour l'heure sur les possibles raisons du crash de l'appareil C-130
  • Il n'y a aucun survivant, selon la Turquie, qui avait indiqué mardi que 20 militaires se trouvaient à bord de l'appareil

ISTANBUL: Vingt militaires turcs sont morts dans le crash mardi d'un avion cargo militaire turc dans l'est de la Géorgie, a annoncé mercredi le ministère turc de la Défense.

Les autorités turques, qui ont publié les noms et portraits des vingt victimes, n'ont pas communiqué pour l'heure sur les possibles raisons du crash de l'appareil C-130.

Il n'y a aucun survivant, selon la Turquie, qui avait indiqué mardi que 20 militaires se trouvaient à bord de l'appareil.

L'avion avait décollé de Gandja, dans l'ouest de l'Azerbaïdjan, en direction de la Turquie. Il s'est écrasé peu après être entré dans l'espace aérien géorgien mardi après-midi.

L'épave de l'appareil avait été localisée en fin d'après-midi à quelques kilomètres de la frontière azerbaïdjanaise.

Des vidéos amateurs filmées par des témoins du crash montrent un appareil qui chute en tournoyant, laissant un panache de fumée blanche dans son sillage, avant de s'écraser au loin en dégageant une épaisse colonne de fumée noire.

Sur ces images, l'appareil apparaît déjà en partie désintégré lors de sa chute.

Le président Recep Tayyip Erdogan avait évoqué dès mardi après-midi des "martyrs", sans toutefois faire état d'un bilan.

Les autorités géorgiennes ont annoncé l'ouverture d'une enquête pour éclaircir les circonstances du crash.

Les C-130 Hercules sont des avions militaires de fabrication américaine développés par Lockheed Martin et produits depuis les années 1950. Ils sont encore très populaires à travers le monde.


La BBC doit «se battre» pour défendre son journalisme, dit le DG sortant

Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC". (AFP)
Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC". (AFP)
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  • Tim Davie, qui a démissionné dimanche, a reconnu qu'une "erreur" avait été commise dans un documentaire sur le président américain diffusé en octobre 2024, selon ses propos tenus lors d'une visioconférence avec les employés du groupe audiovisuel public
  • Le groupe audiovisuel public britannique est dans la tourmente après avoir réalisé, pour ce documentaire diffusé dans son magazine d'information phare "Panorama", un montage trompeur d'un discours de Donald Trump

LONDRES: La BBC doit "se battre" pour défendre son journalisme, a déclaré mardi le directeur général sortant de la BBC, Tim Davie, alors que le groupe public britannique est menacé de plainte en diffamation par Donald Trump.

Tim Davie, qui a démissionné dimanche, a reconnu qu'une "erreur" avait été commise dans un documentaire sur le président américain diffusé en octobre 2024, selon ses propos tenus lors d'une visioconférence avec les employés du groupe audiovisuel public, rapportés par la chaîne BBC News.

Le groupe audiovisuel public britannique est dans la tourmente après avoir réalisé, pour ce documentaire diffusé dans son magazine d'information phare "Panorama", un montage trompeur d'un discours de Donald Trump, le 6 janvier 2021, qui donnait l'impression que le président sortant incitait explicitement ses partisans à une action violente contre le Congrès.

"Nous avons fait une erreur, et il y a eu un manquement à nos règles éditoriales", a reconnu Tim Davie, expliquant qu'il avait assumé sa "part de responsabilité" en démissionnant.

Il n'a toutefois pas mentionné directement la menace d'action en justice lancée par Donald Trump, ni la date de son départ effectif, lors de cette visioconférence avec le président de la BBC, Samir Shah.

Au moment où le groupe est très critiqué et accusé de partialité, en particulier par la droite conservatrice, le DG sortant a reconnu que "les temps sont durs pour la BBC".

"Mais nous nous en sortirons", et "nous devons nous battre pour défendre notre journalisme", a-t-il insisté.

"Nous sommes une organisation unique et précieuse, et je vois la liberté de la presse mise à rude épreuve, je vois son instrumentalisation", a-t-il encore ajouté.


Le président allemand demande à son homologue algérien de gracier l'écrivain Boualem Sansal

La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs. (AFP)
La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs. (AFP)
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  • "Un tel geste serait l'expression d'une attitude humanitaire et d'une vision politique à long terme. Il refléterait ma relation personnelle de longue date avec le président Tebboune et les bonnes relations entre nos deux pays"
  • Appelant son homologue Abdelmadjid Tebboune à un "geste humanitaire", Frank-Walter Steinmeier propose aussi que Boualem Sansal soit transféré en Allemagne pour "y bénéficier de soins médicaux (...) compte tenu de son âge avancé (...)"

BERLIN: Le président allemand a exhorté lundi son homologue algérien à gracier l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné depuis un an en Algérie et au coeur d'une grave crise diplomatique entre Alger et Paris.

Appelant son homologue Abdelmadjid Tebboune à un "geste humanitaire", Frank-Walter Steinmeier propose aussi que Boualem Sansal soit transféré en Allemagne pour "y bénéficier de soins médicaux (...) compte tenu de son âge avancé (...) et de son état de santé fragile".

"Un tel geste serait l'expression d'une attitude humanitaire et d'une vision politique à long terme. Il refléterait ma relation personnelle de longue date avec le président Tebboune et les bonnes relations entre nos deux pays", a estimé le président allemand, dans un communiqué.

La présidence algérienne a confirmé dans son propre communiqué que M. Steinmeier avait demandé à Abdelmadjid Tebboune "d'accomplir un geste humanitaire en graciant l'écrivain Boualem Sansal", une information reprise par la télévision algérienne par ailleurs.

Selon des spécialistes à Alger, le fait que la présidence et la télévision publique reprennent les éléments de langage du président allemand peut être perçu comme un signe positif.

Mais aucune indication n'a été donnée quant au calendrier de la prise de décision par le président algérien.

Dans une longue interview accordée en septembre dernier, le président Abdelmadjid Tebboune avait par ailleurs évoqué la possibilité de se rendre en Allemagne fin 2025 ou début 2026.

Arrêté à Alger le 16 novembre 2024, le romancier et essayiste franco-algérien Boualem Sansal a été condamné en appel en juillet à cinq ans de réclusion pour avoir notamment déclaré que l'Algérie avait hérité sous la colonisation française de territoires appartenant jusque-là au Maroc.

Jeudi, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, avait souligné que la France menait un "dialogue exigeant" avec Alger pour obtenir la libération de Boualem Sansal.

L'affaire s'inscrit dans un contexte d'hostilité entre Paris et Alger, qui sont empêtrés depuis plus d'un an dans une crise diplomatique sans précédent qui s'est traduite par des expulsions de fonctionnaires de part et d'autre, le rappel des ambassadeurs des deux pays et des restrictions sur les porteurs de visas diplomatiques.