Sept Palestiniens tués en Cisjordanie, théâtre d'affrontements

Des enfants regardent des bulldozers retirer une voiture détruite lors d'une frappe aérienne israélienne qui a tué trois Palestiniens près du camp de réfugiés de Balata, en Cisjordanie occupée, le 17 janvier 2024. (AFP).
Des enfants regardent des bulldozers retirer une voiture détruite lors d'une frappe aérienne israélienne qui a tué trois Palestiniens près du camp de réfugiés de Balata, en Cisjordanie occupée, le 17 janvier 2024. (AFP).
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Publié le Mercredi 17 janvier 2024

Sept Palestiniens tués en Cisjordanie, théâtre d'affrontements

  • Trois hommes ont été tués dans la nuit par une frappe aérienne israélienne sur une voiture dans le camp de Balata (centre), à Naplouse
  • Dans le camp de Tulkarem (nord-ouest), quatre autres Palestiniens ont été tués mercredi matin, selon le Croissant-Rouge palestinien

TULKAREM: Sept Palestiniens ont été tués mercredi dans deux camps de réfugiés de Cisjordanie occupée où des affrontements avec l'armée israélienne se poursuivent dans l'après-midi, a-t-on appris de sources israéliennes et palestiniennes.

Trois hommes ont été tués dans la nuit par une frappe aérienne israélienne sur une voiture dans le camp de Balata (centre), à Naplouse, selon l'agence officielle palestinienne Wafa.

Les autorités israéliennes avaient auparavant annoncé avoir éliminé dans ce secteur les membres d'une "cellule terroriste" qui s'apprêtaient à commettre un attentat.

Dans le camp de Tulkarem (nord-ouest), quatre autres Palestiniens ont été tués mercredi matin, selon le Croissant-Rouge palestinien. L'agence Wafa a évoqué une frappe par drone.

Les combats avaient lieu dans l'après-midi dans ce camp de réfugiés, un photographe de l'AFP entendant des tirs intermittents d'armes automatiques, constatant la présence de véhicules blindés et le survol par des drones dont le bourdonnement était incessant.

L'armée, qui a confirmé avoir mené une frappe "lors d'opérations antiterroristes", a indiqué inspecter des bâtiments, interroger "des dizaines de suspects" et avoir procédé à quatre arrestations. "Un certain nombre de terroristes ont été tués" et un soldat israélien a été grièvement blessé, ajoute-t-elle.

"L'armée israélienne a assiégé le camp après minuit", par les airs et au sol avec "de très nombreux soldats et chars" qui ont causé "beaucoup de dégâts", a raconté à l'AFP un responsable du camp, Faiçal Salama, confirmant la mort de quatre "jeunes hommes ciblés par les bombardements israéliens".

Les autorités israéliennes avaient annoncé auparavant avoir tué dans une frappe aérienne à Balata un Palestinien décrit comme le chef d'une "cellule terroriste" qui prévoyait une attaque "imminente et de grande ampleur".

Dans un communiqué conjoint, l'armée et le service de sécurité intérieure, le Shin Beth, avaient décrit cet homme comme "le chef d'une infrastructure terroriste dans le camp (de réfugiés) de Balata à Naplouse" et l'ont identifié comme "Amed Abdullah Abou Shalal".

Il a été tué avec des membres de sa "cellule" dont le nombre n'a pas été précisé, lors d"une frappe aérienne précise", selon les autorités israéliennes.

Des images de l'AFPTV montrent un tas de débris et la carcasse pulvérisée et carbonisée du véhicule touché près du camp de Balata.

Sajed Hazim, un habitant du camp, a témoigné avoir été réveillé par une forte explosion, puis décrit l'arrivée d'une ambulance à laquelle les troupes israéliennes ont entravé l'accès.

Le corps d'un homme non identifié a été conduit à l'hôpital de Naplouse après "que l'occupant a bombardé une voiture près du camp de Balata", a de son côté indiqué le ministère de la Santé de l'Autorité palestinienne.

Attentat «imminent»

Les services israéliens imputent notamment à Amed Abdullah Abou Shalal la responsabilité d'une attaque dans un quartier de colonisation juive dans le secteur de Jérusalem-Est en avril 2023, dans laquelle deux habitants avaient été blessés dans des tirs.

Les autorités israéliennes ont fait état de renseignements selon lesquels cette cellule prévoyait "une attaque terroriste imminente".

Le groupe a "reçu financement et instruction de sources iraniennes qui coopèrent avec des centres de commandement terroristes dans la bande de Gaza et à l'étranger", affirment le Shin Beth et l'armée, sans plus de détail.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza le 7 octobre, la tension est extrême en Cisjordanie, où les forces de sécurité israéliennes mènent des raids quasi quotidiens.

Au moins 360 Palestiniens y ont été tués, selon l'Autorité palestinienne.

La guerre a été déclenchée par des attaques menées depuis Gaza par le mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, qui ont entraîné la mort d'environ 1 140 personnes côté israélien, majoritairement des civils tués le 7 octobre, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels israéliens.

Depuis le 7 octobre, 24 448 Palestiniens, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents, ont été tués dans la bande de Gaza par les bombardements et les opérations militaires israéliennes, selon le ministère de la Santé du Hamas.


Netanyahu annonce l'envoi d'un représentant israélien pour une rencontre avec des responsables au Liban

Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
Cette photographie prise lors d'une visite de presse organisée par l'armée libanaise montre un soldat libanais debout près d'un mur à Alma Al-Shaab, près de la frontière avec Israël, dans le sud du Liban, le 28 novembre 2025. (AFP)
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  • M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban"
  • Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mercredi l'envoi d'un représentant pour une rencontre avec des responsables politiques et économiques au Liban, "première tentative pour établir une base de relations et de coopération économique entre Israël et le Liban".

M. Netanyahu "a chargé le directeur par intérim du Conseil de sécurité nationale d'envoyer un représentant de sa part à une réunion avec des responsables gouvernementaux et économiques au Liban", indique un communiqué de son bureau.

Le texte ne précise pas quand cette rencontre doit avoir lieu.

Cette annonce survient après le passage d'une émissaire américaine, Morgan Ortagus, à Jérusalem, sur fond de tensions croissantes entre Israël et le Liban.

Accusant le mouvement islamiste Hezbollah de violer le cessez-le-feu entré en vigueur il y a un an en se réarmant dans le sud du pays, l'armé israélienne a multiplié les frappes sur le sud du Liban la semaine dernière sur ce qu'elle a présenté comme des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Depuis plusieurs semaines, la presse israélienne multiplie les articles sur la possible imminence d'une nouvelle campagne militaire israélienne contre le Hezbollah au Liban.


Le pape appelle à «de nouvelles approches» au Moyen-Orient pour rejeter la violence

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  • Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage"
  • "Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix"

BEYROUTH: Le pape Léon XIV a appelé mardi, devant 150.000 personnes réunies pour une messe en plein air à Beyrouth, à "de nouvelles approches au Moyen-Orient" meurtri par les conflits, pour y faire prévaloir la paix.

Le chef de l'Eglise catholique, qui achève une visite de trois jours au Liban, a également appelé les chrétiens d'Orient, dont la présence diminue du fait des guerres et de l'émigration, à faire preuve de "courage".

"Le Moyen-Orient a besoin de nouvelles approches afin de rejeter la mentalité de vengeance et de violence, de surmonter les divisions politiques, sociales et religieuses, et d'ouvrir de nouveaux chapitres au nom de la réconciliation et de la paix", a déclaré le souverain pontife.

Affirmant "prier spécialement pour le Liban bien-aimé", il a demandé "à la communauté internationale de ne ménager aucun effort pour promouvoir des processus de dialogue et de réconciliation" dans cette région meurtrie par les conflits.

La visite du chef de l'église catholique a donné un souffle d'espoir au Liban, qui a connu une guerre meurtrière avec Israël il y a un an et craint une nouvelle escalade malgré le cessez-le-feu.

Léon XIV a également appelé les dirigeants "dans tous les pays marqués par la guerre et la violence" à "écouter le cri" des "peuples qui appellent à la paix".

S'adressant aux "chrétiens du Levant, citoyens à part entière de ces terres", le pape leur a dit: "ayez du courage. Toute l'Église vous regarde avec affection et admiration".


Une plainte en France pour «entrave» au travail des reporters à Gaza

Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza. (AFP)
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  • "Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination"
  • "Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse"

PARIS: Le Syndicat national des journalistes (SNJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ) ont annoncé mardi porter plainte à Paris pour "entrave à la liberté d'exercer le journalisme", visant les autorités israéliennes pour avoir empêché les reporters français de couvrir la guerre à Gaza.

Ces faits pourraient selon ces organisations constituer des "crimes de guerre", pour lesquels le parquet national antiterroriste à Paris peut enquêter, dès lors qu'ils sont commis contre des Français.

"Cette plainte est la première déposée à ce jour sur le fondement du délit d'entrave à la liberté d'exercer le journalisme, et la première à inviter le ministère public à se prononcer sur l'application de cette incrimination dans un contexte international où les atteintes à la liberté de la presse sont devenues structurelles", soulignent les plaignants dans la centaine de pages de leur requête, rendue publique par franceinfo.

"Cette plainte (...) dénonce une entrave concertée, parfois violente, empêchant les journalistes français de travailler dans les Territoires palestiniens et portant atteinte à la liberté de la presse", a commenté Me Louise El Yafi, l'une des avocates à l'origine de la plainte.

Elle "souligne aussi l'insécurité croissante visant les journalistes français en Cisjordanie (...). Ces atteintes, en violation du droit international humanitaire, relèvent également de crimes de guerre", ajoute sa consoeur Me Inès Davau.

Un journaliste français travaillant pour plusieurs rédactions francophones, qui a tenu à garder l'anonymat, porte lui aussi plainte: il dénonce son "agression" par des colons lors d'un reportage dans les territoires occupés.

Reporters sans frontières (RSF) a décompté plus de 210 journalistes tués depuis le début des opérations militaires israéliennes à Gaza, en représailles à l'attaque du 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Depuis le début de la guerre, les autorités israéliennes ont empêché les journalistes de médias étrangers d'entrer de manière indépendante à Gaza, autorisant seulement au cas par cas une poignée de reporters à accompagner leurs troupes.

En France, plusieurs plaintes ont été déposées en lien avec le conflit. Elles visent notamment des soldats franco-israéliens d'une unité d'élite de l'armée israélienne, l'entreprise française d'armement Eurolinks ou encore des Franco-Israéliens qui se rendraient complices du crime de colonisation.

Suite à une plainte, le parquet national antiterroriste a aussi demandé à un juge d'instruction parisien d'enquêter pour "crimes de guerre" dans le dossier de la mort de deux enfants français dans un bombardement israélien à Gaza en octobre 2023.