A Paris, tout l'hiver, la mairie transforme ses cantines en restaurants solidaires

Des gens se rassemblent près de l'hôtel de ville illuminé sur la place de l'Hôtel de Ville à Paris, où la ville a installé un village de Noël, le 26 décembre 2020 (Photo de Thomas SAMSON, AFP).
Des gens se rassemblent près de l'hôtel de ville illuminé sur la place de l'Hôtel de Ville à Paris, où la ville a installé un village de Noël, le 26 décembre 2020 (Photo de Thomas SAMSON, AFP).
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Publié le Jeudi 18 janvier 2024

A Paris, tout l'hiver, la mairie transforme ses cantines en restaurants solidaires

  • L'Hôtel de Ville héberge depuis 2020 un établissement identique
  • L'ONG Médecins du Monde (MDM) s'est alarmée mardi d'une «dégradation nette» de la situation des personnes à la rue, faisant état d'au moins deux sans-abri décédés dans la capitale début janvier

PARIS: Potage de légumes, pâtes aux carottes d'hiver, poulet et fromage blanc. Les brasseries n'ont qu'à bien se tenir, Abdoulaye Warr, sans-abri, dîne ce soir à Paris dans une cantine solidaire "cinq étoiles" où, pour lui, tous les jours c'est gratuit.

"La nuit, si t'as froid et t'as faim, ça fait mal. Quand le ventre est rempli, c'est pas pareil", explique ce Sénégalais de 35 ans. Les assiettes sont vidées en quelques minutes.

Dans la rue, où il dormira plus tard, le mercure reste obstinément au-dessous de zéro.

Comme lui, ils sont plus de 200 à fréquenter, depuis décembre et parfois quotidiennement, cette nouvelle adresse du 14e arrondissement de la capitale, rue Victor Schoelcher, qui n'était avant qu'un simple restaurant administratif de la Ville de Paris, servant le midi.

L'Hôtel de Ville héberge depuis 2020 un établissement identique. Chaque hiver, la cantine du personnel y accueille celles et ceux qui souhaitent manger bien, et chaud, mais qui ne peuvent se le permettre.

"Pour eux, c'est plus qu'un repas, c'est un moment de répit", commente sur place, Léa Filoche, l'adjointe à la maire de Paris en charge, notamment, des solidarités.

Beaucoup sont à la rue, d'autres en grande difficulté financière, des mineurs isolés aux personnes âgées, pour la plupart des hommes.

Les files d'attente se forment bien avant l'heure d'ouverture, puis "c'est plein dans la minute", se félicite Mme Filoche. Le bouche-à-oreille a porté ses fruits.

"Ça m'évite de faire des conneries", confie Abdoulaye. Pour "survivre", il dit n'avoir souvent pas d'autre choix que celui du vol à l'étalage.

Rue Victor Schoelcher, les repas seront distribués chaque soir, gratuitement et jusqu'au 31 mars, par une vingtaine de bénévoles et salariés d'Emmaüs Solidarité.

En amont, c'est l'association Refugee Food qui pense les recettes et les prépare dans ses cuisines parisiennes. Les menus changent d'un jour à l'autre et privilégient les produits frais et de saison.

«Première pierre»

"Il s'agit aussi de leur faire découvrir des produits qu'ils ne connaissent pas", explique Harouna Sow, chef des cuisines de Refugee Food, sans pour autant trop s'éloigner des goûts et habitudes des bénéficiaires.

"L'hiver dernier, j'allais aux Restos du coeur mais je faisais la queue dans le froid", se souvient Ousmane Diop, 20 ans.

Vieilles connaissances, et compatriotes, lui et Abdoulaye se sont retrouvés par hasard dans cette cantine il y a quelques jours. Ce soir, ils y sont attablés sur une confortable banquette.

"Un peu plus de soupe ?", leur lance une bénévole, louche à la main. Le jeune homme sourit: "ici, on est servis comme dans un resto cinq étoiles !", se réjouit Ousmane, qui dit s'y sentir comme un être "normal".

La nuit à Paris, il jongle d'ordinaire entre un pont, les bus noctiliens, le canapé d'un providentiel samaritain et les centres d'hébergement du Samu Social où, regrette-t-il "c'est pas tous les jours qu'il y a de la place".

Selon les associations de solidarité, le numéro d'urgence, le 115, est saturé.

L'ONG Médecins du Monde (MDM) s'est alarmée mardi d'une "dégradation nette" de la situation des personnes à la rue, faisant état d'au moins deux sans-abri décédés dans la capitale début janvier.

"L'aide alimentaire, c'est la première pierre dans un parcours de sortie de rue", veut croire Léa Filoche, qui indique qu'en 2023, l'équivalent de près de 28 000 repas ont été distribués à Paris, contre 11 000 avant la pandémie en 2019.

"Ce serait exemplaire que de grandes entreprises mettent leurs cantines à disposition de cette façon", suggère Emmanuel Grégoire, premier adjoint (PS) à la maire de Paris, venu visiter les lieux.

Il est bientôt 19h30 rue Victor Schoelcher, l'heure de la fin du service et du départ de ses hôtes du soir. Ousmane enfile sa casquette, Abdoulaye s'équipe de ses deux doudounes. Le ventre plein, ils se disent "à demain".


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.