Russie: le dirigeant du Bachkortostan dénonce des appels au «séparatisme» après des heurts

Des gens se rassemblent pour protester contre la condamnation d'un militant local à quatre ans de prison dans la ville de Baymak, dans la région centrale du Bachkortostan en Russie, le 17 janvier 2024. (Photo d'Anya Marchenkova / AFP)
Des gens se rassemblent pour protester contre la condamnation d'un militant local à quatre ans de prison dans la ville de Baymak, dans la région centrale du Bachkortostan en Russie, le 17 janvier 2024. (Photo d'Anya Marchenkova / AFP)
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Publié le Jeudi 18 janvier 2024

Russie: le dirigeant du Bachkortostan dénonce des appels au «séparatisme» après des heurts

  • Les manifestants ont été dispersés à Baïmak avec du gaz lacrymogène, tandis qu'une vingtaine de personnes ont été arrêtées, selon l'ONG spécialisée OVD-Info
  • Une telle explosion de colère dans la rue est devenue rare en Russie, où toute critique du pouvoir est passible de prison

MOSCOU: Le dirigeant de la région russe du Bachkortostan a dénoncé jeudi des appels au "séparatisme" et agité la menace de lourdes peines, au lendemain de heurts ayant secoué cette république comptant une importante communauté musulmane et turcophone.

"Un groupe de personnes, dont une partie vit à l'étranger, et sont en fait des traitres, appellent à une séparation du Bachkortostan de la Russie. Ils appellent à une guérilla ici", a affirmé Radi Khabirov, dans un communiqué diffusé sur Telegram.

"Des enquêtes pour des crimes très graves, pour +troubles massifs+, ont été ouvertes, elles prévoient de longues peines de prison", a-t-il souligné, promettant de ne pas "tolérer l'extrémisme".

Mercredi, des échauffourées ont éclaté entre la police et plusieurs milliers personnes qui s'étaient rassemblées devant un tribunal pour apporter leur soutien à un opposant régional, Faïl Alsynov, qui a dénoncé l'assaut de Moscou en Ukraine.

Ce militant, qui lutte notamment contre l'exploitation des ressources énergétiques, a été condamné par ce tribunal à quatre ans de prison pour "incitation à la haine", lors d'un verdict à huis clos dans la ville de Baïmak, non loin du Kazakhstan voisin.

Les manifestants ont été dispersés à Baïmak avec du gaz lacrymogène, tandis qu'une vingtaine de personnes ont été arrêtées, selon l'ONG spécialisée OVD-Info, une organisation classée "agent de l'étranger" par l'Etat russe.

Une telle explosion de colère dans la rue est devenue rare en Russie, où toute critique du pouvoir est passible de prison.

Les dernières manifestations d'ampleur remontaient à l'automne 2022, au moment de la campagne de mobilisation de centaines de milliers de réservistes, des civils donc, pour renforcer les rangs de l'armée engagée en Ukraine.

Plus de la moitié de la population du Bachkortostan est composée, selon les statistiques officielles, de Bachkirs et de Tatars, deux minorités turcophones et musulmanes.

Comme de nombreuses régions pauvres de Russie, le Bachkortostan a fourni une proportion importante de soldats tués au front en Ukraine, selon les décomptes de médias indépendants.

Un opposant bachkir en exil, Rouslan Gabbassov, soutien de Faïl Alsynov, s'est exprimé jeudi lors d'une conférence de presse à Kiev, selon une journaliste de l'AFP présente sur place.

Il a demandé à l'Ukraine d'autoriser la formation d'une unité militaire bachkire qui combattrait côté ukrainien pour obtenir de l'expérience, en suggérant de recruter des soldats bachkirs de l'armée russe faits prisonniers sur le front.

Selon lui, cette force bachkire pourrait ensuite regagner la Russie et mener une guérilla "suivant l'expérience du débarquement de Fidel Castro à Cuba".

"Si la Russie s'effondre, c'est bon pour l'Ukraine", a-t-il assuré, appelant Kiev à reconnaître l'indépendance du Bachkortostan et à ne pas "sous-estimer" le "potentiel" des mouvements d'opposition liées aux minorités ethniques en Russie.

Des militants ont appelé, toujours selon lui, à manifester vendredi matin sur la place centrale d'Oufa, la capitale du Bachkortostan, pour la "défense de toutes les minorités ethniques" de Russie.

Dans un communiqué, la police régionale a invité jeudi soir les citoyens "à ne pas participer à des événements publics non autorisés", rappelant qu'une telle participation était "punissable par la loi".

Enfin, six manifestants arrêtés lundi lors d'une première manifestation avant le procès de Faïl Alsynov ont été condamnés à de courtes peines de prison, allant de 10 à 13 jours, a annoncé jeudi la justice russe.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.