Macron devant les armées confrontées à une multiplicité de défis pour présenter ses voeux

Emmanuel Macron s'était déjà rendu à Cherbourg en 2019 pour lancer officiellement le Suffren, le premier d'une série de six nouveaux sous-marins nucléaires d'attaque (SNA).
Emmanuel Macron s'était déjà rendu à Cherbourg en 2019 pour lancer officiellement le Suffren, le premier d'une série de six nouveaux sous-marins nucléaires d'attaque (SNA).
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Publié le Vendredi 19 janvier 2024

Macron devant les armées confrontées à une multiplicité de défis pour présenter ses voeux

  • Lors de son discours prévu à 15H15 sur la base navale, selon l'Elysée, le chef de l'Etat «réaffirmera les principes qui guident le soutien de la France à l'Ukraine»
  • La Marine française s'est aussi illustrée le 9 décembre en tirant pour la première fois des missiles en «légitime défense» en mer Rouge face à des attaques des rebelles yéménites Houthis

PARIS: Le président Emmanuel Macron présente vendredi à Cherbourg (Manche) ses vœux aux armées françaises marquées par leur départ précipité du Sahel et confrontées à une multiplicité de défis: l'Ukraine et l'économie de guerre, le Proche-Orient mais aussi les Jeux olympiques de Paris.

Lors de son discours prévu à 15H15 sur la base navale, selon l'Elysée, le chef de l'Etat "réaffirmera les principes qui guident le soutien de la France à l'Ukraine", où il compte se rendre en février pour la deuxième fois depuis le début de l'invasion russe en février 2022.

Paris, critiqué à l'étranger pour la faiblesse de son soutien, a multiplié cette semaine les annonces d'aide militaire à Kiev: une quarantaine de missiles longue portée Scalp d'abord, une cinquantaine de bombes AASM (armement air-sol modulaire) par mois pendant un an ensuite, une montée en puissance de la production d'obus de 155 mm et le financement de douze canons Caesar supplémentaires.

La France est "en train de finaliser un accord" de sécurité important avec l'Ukraine du type de celui conclu le 12 janvier entre le Royaume-Uni et l'Ukraine sur dix ans, a indiqué mardi le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse.

Dans le port de Cherbourg, le président de la République visitera dans la matinée les Constructions mécaniques de Normandie, mobilisées par la commande de deux patrouilleurs dans le cadre de la loi de programmation militaire 2024-2030, en hausse historique de 40% par rapport à la précédente et présentée par Emmanuel Macron lors de ses vœux aux armées de l'an dernier sur la base aérienne de Mont-de-Marsan (Landes).

Le président rencontrera ensuite des jeunes du département ayant réalisé ou débutant leur service national universel (SNU), qu'il souhaite généraliser en classe de seconde dans le ligne du "réarmement" de la société évoqué mardi dans ses vœux aux Français.

«Transformation» des armées

Les derniers militaires français ont quitté le Niger le 22 décembre, mettant fin à dix ans d'opération antidjihadiste au Sahel, après avoir été poussés vers la sortie au Mali et au Burkina Faso par des juntes hostiles.

Depuis, les armées, régulièrement appelées à se "transformer", attendent des perspectives pour réorienter leurs missions en Afrique mais aussi vers d'autres régions: l'océan Indien et le Pacifique, le golfe Arabo-Persique ou l'Est de l'Europe.

Depuis que la guerre entre Israël et le Hamas a embrasé le Proche-Orient, un porte-hélicoptères, le Dixmude, a été reconditionné en hôpital militaire. Mouillant dans les eaux égyptiennes, il a soigné "plus d'un millier" de civils gazaouis blessés par les bombardements israéliens sur Gaza, selon M. Macron.

La Marine française s'est aussi illustrée le 9 décembre en tirant pour la première fois des missiles en "légitime défense" en mer Rouge face à des attaques des rebelles yéménites Houthis qui assurent agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Plusieurs pays européens menés par la France et l'Italie sont en discussion pour l'envoi d'une mission européenne dans la zone pour protéger cette voie maritime cruciale pour la sécurité économique de l'Europe.

Les armées seront également très sollicitées en 2024 pour les Jeux olympiques qui mobiliseront cet été au moins 15.000 soldats. Elles cherchent la parade pour affronter des difficultés de fidélisation et de recrutement avec notamment un trou d'environ 2.000 personnes dans l'armée de Terre.

Emmanuel Macron s'était déjà rendu à Cherbourg en 2019 pour lancer officiellement le Suffren, le premier d'une série de six nouveaux sous-marins nucléaires d'attaque (SNA), plus discrets et plus lourdement armés, considérés comme des symboles de l'indépendance stratégique de la France.


Metz: un forcené tué par balles, un policier touché à la main

Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet. (AFP)
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  • Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier
  • Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard

STRASBOURG: Un homme "menaçant", détenteur de plusieurs armes à feu, a succombé à des blessures par balles lundi à Metz après un échange de coups de feu avec la police, tandis qu'un agent a été blessé, a annoncé le parquet.

Les faits ont commencé dimanche soir dans une rue très passante de la vieille ville de Metz. "Vers 22h00, un individu menace depuis sa fenêtre, avec une arme à canon long, un passant", a rapporté le maire François Grosdidier sur sa page Facebook.

Alors que les forces de l'ordre interviennent, "l'homme est retranché chez lui et refuse de se rendre à la police", a poursuivi M. Grosdidier.

Un peu avant 3H00, l'homme, installé au premier étage, "faisait feu depuis sa fenêtre sur la patrouille située dans la rue", a indiqué dans un communiqué le procureur de la République adjoint de Metz, Thomas Bernard.

"Il sortait alors de son studio, tenant dans chaque main un revolver, et faisait feu sur les policiers présents dans le couloir", a-t-il ajouté. "Un policier était blessé à une main, tandis qu'un de ses collègues tirait à trois reprises, touchant l'individu à l'abdomen et au bras".

L'homme de 56 ans a été hospitalisé mais est décédé lundi matin. "Son casier judiciaire porte trace de neuf condamnations", selon M. Bernard.

Le policier blessé a également été hospitalisé.

L'homme détenait "plusieurs armes, de poing et d'épaule, dans son appartement", selon le maire qui a salué l'intervention des forces de l'ordre.


Tourisme en France : entre recherche de soleil, contraintes budgétaires et destinations alternatives

Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
Cette photo prise le 22 mars 2024 montre un bateau navette naviguant sur la Garonne alors que l'église Saint-Louis-des-Chartrons (à gauche) surplombe les quais de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France. Bordeaux accueillera certains des tournois de football des Jeux olympiques de Paris 2024 l'été prochain. (AFP)
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  • les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget.
  • L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées

RIYAD : Alors que l'été 2025 se profile, les Français semblent partager la même priorité : partir en vacances sans trop grever leur budget. Si 61 % d’entre eux envisagent de prendre quelques jours de congé, selon un sondage OpinionWay pour Liligo, leur comportement de consommation évolue. Pour la première fois en cinq ans, le budget moyen baisse de 74 euros par personne.

L’ensoleillement demeure un facteur clé dans les choix de destination. Les zones méditerranéennes continuent de séduire, au détriment des régions plus tempérées comme la Bretagne, la Normandie ou le nord de la France. Cette tendance s’explique notamment par deux étés précédents jugés peu cléments sur le plan météorologique, ce qui dissuade certains vacanciers de s'y rendre à nouveau.

Dans les établissements touristiques du Grand Ouest, les professionnels constatent un recul des séjours d'une semaine, compensé par une légère hausse des courts séjours (2 à 6 nuits). Les réservations de dernière minute restent fréquentes et très dépendantes des prévisions météorologiques du dimanche soir.

Confrontés à une inflation persistante et à des inquiétudes concernant leur pouvoir d’achat, les Français adaptent leurs comportements. Ils réduisent leurs dépenses dans les restaurants, les commerces ou les activités annexes, et sont plus prudents dans la planification de leurs séjours. Les formules « tout compris », jugées plus économiques et prévisibles, rencontrent un succès croissant.

Selon le cabinet Pro tourisme, les prix des hébergements touristiques ont grimpé de 27 % en quatre ans. Dans ce contexte, les territoires proposant des tarifs plus accessibles, comme l’intérieur des terres ou les destinations proches des grandes agglomérations comme l’Eure, la Vienne, l’Ain ou l’Oise, enregistrent une forte progression des recherches, parfois jusqu’à +150 %.

Si les littoraux restent prisés, un rééquilibrage s’opère en faveur des zones rurales et périurbaines. Ces destinations sont non seulement plus abordables, puisque les locations y sont en moyenne 20 à 30 % moins chères que sur la côte, mais elles offrent également un cadre de vie plus agréable.

Ces destinations répondent à une demande croissante de nature, de tranquillité et d’authenticité. La France rurale, longtemps en retrait, bénéficie désormais d’une attractivité renouvelée. Un phénomène accentué par l’essor du télétravail, le besoin de déconnexion et la quête d’expériences plus simples. L’arrière-pays n’est plus perçu comme une alternative de repli, mais comme un véritable choix de qualité.

Sur le plan international, la France reste solidement installée comme première destination mondiale avec 100 millions de touristes étrangers en 2024, devant l’Espagne. Les métropoles touristiques qui accueillent une clientèle étrangère à fort pouvoir d’achat, comme Paris, Cannes, Nice ou les régions viticoles, affichent des perspectives encourageantes.

Les analystes estiment que les Jeux Olympiques 2024 ont amplifié la visibilité de la France sur la scène mondiale, générant un regain d’intérêt pour la capitale et ses alentours. À Paris, la fréquentation touristique devrait rester élevée en 2025 grâce à l’effet post-événementiel.

Entre contraintes économiques, recherche d’ensoleillement et désir de proximité, le tourisme en France est en pleine mutation. Les professionnels s’adaptent à une clientèle plus exigeante, plus mobile et surtout plus attentive à l’équilibre entre plaisir et dépenses. Le paysage touristique français, longtemps polarisé entre le littoral et la montagne, s’enrichit désormais d’une diversité de choix stratégiques, économiques et culturels.


Dix passeurs présumés jugés pour un naufrage meurtrier dans la Manche

Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
Une femme passe devant les restes d'un bateau de contrebande endommagé sur la plage de Bleriot à Sangatte, près de Calais, dans le nord de la France, le 11 juin 2025. (AFP)
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  • Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés
  • La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche

LILLE: Dix hommes, dont huit Afghans, sont jugés à partir de lundi à Lille pour leur rôle présumé de passeurs dans le naufrage d'une embarcation clandestine qui avait fait quatre morts et quatre disparus dans la Manche en décembre 2022.

Parti entre 1H00 et 1H30 du matin dans la nuit du 13 au 14 décembre 2022, le canot, qui transportait en majorité des migrants afghans, avait fait naufrage à quelques kilomètres des côtes anglaises.

Trente-neuf migrants, dont huit mineurs, avaient pu être sauvés, mais quatre avaient été retrouvé morts et quatre autres n'ont jamais été retrouvés.

La même nuit, sept autres départs d'embarcations clandestines avaient été dénombrés dans la Manche.

Selon les éléments de l'enquête, alors que les migrants gonflaient le bateau avant le départ, plusieurs ont entendu une détonation, synonyme selon eux de crevaison. Les passeurs leur ont dit de ne pas s'en faire et qu'il s'agissait du seul bateau disponible pour eux.

D'après les témoignages des rescapés, il n'y avait pas assez de gilets de sauvetage pour tout le monde et aucune des personnes décédées n'en portait un. La température était glaciale et la mer très agitée.

Après une ou deux heures de traversée, un boudin a commencé à se dégonfler et l'eau à entrer dans l'embarcation, jusqu'à atteindre les genoux des passagers. Paniqués, ils se sont mis debout pour tenter de faire signe à un bateau. Mais le fond du canot, peu solide, a ployé sous leur poids et celui de l'eau, et tous se sont retrouvés à l'eau.

Neuf des prévenus sont jugés, jusqu'à vendredi, pour homicide involontaire par violation d'une obligation de sécurité, deux d'entre eux le sont pour blanchiment, tous pour aide au séjour irrégulier. Huit sont afghans, un syrien, un irakien.

Certains des prévenus sont soupçonnés d'avoir recruté des passeurs et assuré la logistique auprès des passagers, d'autres d'avoir géré l'organisation sur le camp de migrants de Loon-Plage (Nord), où vivaient les migrants avant leur tentative de traversée, toujours selon les éléments de l'enquête. D'autres encore sont jugés pour s'être occupés du transport des migrants vers la plage et de la mise à l'eau du canot, et deux pour avoir collecté une partie des paiements.

Le mineur sénégalais qui pilotait le canot est, lui, inculpé dans le cadre d'une procédure au Royaume-Uni.

Apparu en 2018, le phénomène des traversées de la Manche en petites embarcations est à l'origine de nombreux naufrages, le plus meurtrier ayant coûté la vie à 27 personnes en novembre 2021.

Depuis le début de l'année, au moins 15 migrants sont morts dans la Manche, bras de mer parmi les plus fréquentés du monde et où les conditions météorologiques sont souvent difficiles, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels. En 2024, 78 étaient morts ainsi, un record.