La France joue son image en accueillant les Jeux olympiques d'été dans six mois

L'Arc de Triomphe se reflète dans la vitrine d'un magasin officiel des Jeux Olympiques et Paralympiques d'été de Paris 2024 à Paris le 15 décembre 2023 (Photo, AFP).
L'Arc de Triomphe se reflète dans la vitrine d'un magasin officiel des Jeux Olympiques et Paralympiques d'été de Paris 2024 à Paris le 15 décembre 2023 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 22 janvier 2024

La France joue son image en accueillant les Jeux olympiques d'été dans six mois

  • Des JO «fierté française», comme le déclame Emmanuel Macron?
  • Un zeste de politique viendra aussi s'ajouter un mois et demi avant cet évènement planétaire: les élections européennes

PARIS: Cent ans après les JO en noir et blanc de 1924, la France joue son image en recevant dans six mois les Jeux olympiques d'été (26 juillet-11 août) en plein coeur de la capitale française dans un contexte international tendu.

"Depuis dix ans, on travaille dur pour que la France rayonne, pour que la France accueille le monde (...) et je sais qu'on sera prêts", promet le patron des JO, le triple champion olympique Tony Estanguet, pour ce qu'il considère comme "le principal moment universel" dans le monde.

La promesse carte postale des JO en plein centre de Paris --Tour Eiffel, Concorde, Invalides, Pont Alexandre III, trempette dans la Seine comprise -- est alléchante, mais le défi organisationnel est élevé.

Depuis l'obtention des JO en septembre 2017, les crises se sont accumulées.

Le Covid a retardé certains projets, puis la guerre en Ukraine a alourdi la facture à la fois du Comité d'organisation (Cojo) et de la Société chargée de construire les ouvrages olympiques (Solideo). Pour autant, le village olympique, qui sera transformé en bureaux et logements après les Jeux, sera fini à temps.

Les clés de ce nouveau quartier, situé à Saint-Denis (banlieue nord), seront remises au comité d'organisation début mars.

Cérémonie bande-annonce 

Ces JO seront-ils un "espace de célébration et de paix" comme le veulent les organisateurs?

A Paris se côtoieront des Russes et des Ukrainiens puisqu'en décembre le Comité international olympique (CIO) a décidé que les sportifs russes et bélarusses pourraient participer en individuel et sous bannière neutre. Israël, en guerre contre le Hamas depuis octobre, sera aussi là, comme l'a assuré à l'AFP la présidente du comité olympique israélien Yaël Arad. La cohabitation entre sportifs israéliens et arabes constituera aussi certainement un sujet de vigilance.

Avec potentiellement ces deux conflits majeurs toujours en cours, les autorités devront gérer, devant les caméras du monde entier, les expressions aux abords des terrains et assurer la sécurité des athlètes. A minima, "il y aura des Ukrainiens qui ne serreront pas la main des Russes", décrit une source gouvernementale.

Des JO "fierté française", comme le déclame Emmanuel Macron?

En tout cas, le président suit leur organisation de très près, comme récemment en se penchant sur les cartes des périmètres de sécurité autour de la Seine, selon une source proche de l'exécutif. Le 26 juillet 2024 à 20h24, la cérémonie d'ouverture sur 6 km plantera le décor, devant des centaines de milliers de spectateurs et millions de téléspectateurs. Pas question de se louper.

En coulisses, l'affaire fait transpirer les plus hauts responsables policiers, et encore plus depuis le déclenchement de la guerre entre Israël et le Hamas le 7 octobre, puis l'assassinat, quelques jours plus tard, d'un professeur à Arras devant son lycée.

En cas de menaces, on "adaptera le concept" de la cérémonie autour de la Seine, a redit la semaine dernière Michel Cadot, délégué interministériel aux JO qui a écarté l'idée qu'un plan B, évoqué par Emmanuel Macron, puisse se tenir au Stade de France. Autorisées par la dernière loi olympique en 2022, les nouvelles caméras dites "intelligentes" quadrilleront le centre de Paris.

Le garde des Sceaux a assuré de son côté que la justice serait "prête" face à ceux qui voudraient "gâcher la fête". Parmi les consignes: le respect des interdictions de stade prononcées contre les personnes violentes et des "poursuites systématiques" en cas d'arnaque aux faux billets d'entrée. Malgré la réussite de la Coupe du Monde de rugby en septembre 2023, l'image du fiasco de la finale de la Ligue des Champions 2022 Liverpool-Real Madrid au Stade de France rôde toujours.

«Tout le monde joue gros»

"Tout le monde a envie que ça marche (...) tout le monde joue gros", résume Tony Estanguet.

Entaille dans cette union sacrée, la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a dit son inquiétude sur les transports alors que le système francilien est à la peine au quotidien. De son côté, elle devra présenter une ville accueillante, propre et une eau de la Seine baignable pour les épreuves, un grand défi aussi.

Et pour parer à un conflit social, des négociations sont ouvertes dans la police, les transports et l'hôpital pour compenser les congés reportés et les heures supplémentaires de l'été.

Un zeste de politique viendra aussi s'ajouter un mois et demi avant cet évènement planétaire: les élections européennes. A son arrivée, le nouveau Premier ministre Gabriel Attal n'a pas caché devant les députés de la majorité "les perspectives économiques incertaines" et "un contexte politique (…) tendu". C'est dans cette ambiance particulière qu'approchent les JO-2024.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.