L'évolution du Mac d'Apple: quarante ans d'innovation technologique

Une partie d'un premier modèle d'unité centrale est exposée au Computer History Museum le 19 janvier 2024 à Mountain View, en Californie, à l'occasion du 40e anniversaire du Mac. Quarante ans après avoir déclenché la révolution des PC, le Mac d'Apple est plus fort que jamais et pourrait connaître une nouvelle gloire grâce à l'informatique IA - ou rester à la traîne. (AFP).
Une partie d'un premier modèle d'unité centrale est exposée au Computer History Museum le 19 janvier 2024 à Mountain View, en Californie, à l'occasion du 40e anniversaire du Mac. Quarante ans après avoir déclenché la révolution des PC, le Mac d'Apple est plus fort que jamais et pourrait connaître une nouvelle gloire grâce à l'informatique IA - ou rester à la traîne. (AFP).
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Publié le Lundi 22 janvier 2024

L'évolution du Mac d'Apple: quarante ans d'innovation technologique

  • En 1984, le Macintosh révolutionne l'industrie grâce à des caractéristiques faciles d'utilisation (interface graphique, icônes cliquables et souris) qui mettent fin à l'ère des lignes de commande
  • Apple, toujours soucieux de préserver l’image d'une entreprise qui définit les tendances technologiques plus qu'elle ne les suit, évoque très peu l'intelligence artificielle

PARIS: Le 24 janvier 1984, Apple présentait le Macintosh. Dévoilé par Steve Jobs, cet ordinateur révolutionnaire au design spectaculaire, doté de fonctionnalités innovantes, a laissé une empreinte tenace sur le paysage de l'informatique personnelle. Vingt-cinq ans plus tard, son créateur parvient encore à surprendre en commercialisant régulièrement de nouveaux Mac tout aussi fascinants que l’original.

Dès 1978, Steve Jobs se lance dans le développement de Lisa, un ordinateur destiné au personnel de PME qui ne possède pas de connaissances en informatique. Il quitte le projet en 1981 et rejoint les développeurs du Macintosh.

Lisa sort en 1983, un an avant le Macintosh. Organisé autour d’un processeur Motorola 68000 cadencé à 5 MHz, cet ordinateur dispose d’un mégaoctet de mémoire vive. Il est équipé de deux lecteurs de disquettes souples 5 pouces ¼ et coûte au moment de sa sortie 10 000 dollars HT, soit 22 000 euros d’après le cours actuel. En raison de son prix, c’est un échec commercial, accentué par la sortie, en 1984, du Macintosh. Apple tente de sauver Lisa en proposant une nouvelle version vendue à moitié prix, mais sans succès.

Le révolutionnaire Macintosh 128K

À l'époque, le Macintosh (renommé plus tard «Macintosh 128») révolutionne l'industrie grâce à des caractéristiques faciles d'utilisation (interface graphique, icônes cliquables et souris) qui mettent fin à l'ère des lignes de commande.

Deux jours avant son lancement officiel, 96 millions de téléspectateurs américains découvrent une campagne télévisuelle qui va entrer dans l'histoire: Apple fait diffuser le spot 1984, réalisé par Ridley Scott, lors de la première coupure publicitaire après la mi-temps du Super Bowl XVIII. Ce spot dépeint un futur dystopique où le monde est dirigé par un Big Brother, univers inspiré par le roman 1984 de George Orwell.

Cette approche novatrice ouvre la voie à une expérience informatique plus accessible au grand public. Les images emblématiques du lancement, avec ce fameux spot publicitaire, reflètent l'audace de Jobs et sa volonté de changer la donne.

Le Macintosh 128, qui coûte 2 500 dollars (soit 6 500 euros d’aujourd’hui), intègre un processeur Motorola 68000 cadencé à 8 MHz et épaulé par 128 Ko de mémoire vive. Doté d’un écran monochrome de 9 pouces (23 cm de diagonale), offrant une excellente définition pour l’époque (512 x 342 points), il dispose aussi du premier lecteur de disquettes 3,5 pouces et d’une souris. Malgré son prix élevé, le succès est fulgurant et colossal.

Deux jours avant son lancement officiel, 96 millions de téléspectateurs américains découvrent une campagne télévisuelle qui va entrer dans l'histoire: Apple fait diffuser le spot 1984, réalisé par Ridley Scott, lors de la première coupure publicitaire après la mi-temps du Super Bowl XVIII.

La famille des Mac

Au fil des ans, la famille des Mac a connu une évolution remarquable. Le Power Macintosh apporte des performances accrues, l'iMac redéfinit le design, avec son boîtier coloré et translucide, tandis que le MacBook introduit la portabilité et l'élégance dans le domaine des ordinateurs portables.

L'une des évolutions majeures est le passage aux processeurs Apple silicon, débuté avec la puce M1. Cette transition permet une intégration plus étroite entre le matériel et le logiciel, offrant des performances remarquables et une efficacité incomparable. Les nouveaux Mac propulsés par les puces Apple silicon continuent à établir de nouveaux standards en matière de rapidité et de réactivité.

Si Apple a su s'imposer dans la téléphonie mobile, les tablettes et les montres connectées au point de devenir la première capitalisation boursière mondiale, c'est aussi en respectant les règles fixées avec le Mac: une continuité fluide pour les utilisateurs, un design novateur et une intégration extrême du matériel et du logiciel au sein d'une seule machine, sur laquelle l'entreprise exerce un pouvoir quasi absolu.

Les mises à jour régulières de macOS maintiennent les Mac à la pointe de la technologie. Chaque version apporte des fonctionnalités novatrices et des améliorations de sécurité, répondant aux besoins des utilisateurs.

Avec un marché mondial des ordinateurs personnels qui s'est affaibli face à l'essor des smartphones dans la vie quotidienne et à l'absence d'évolution technologique majeure, le Mac représente désormais moins de 10% des ventes du groupe californien (29 milliards de dollars sur un chiffre d'affaires de 383 milliards pour l'année fiscale 2023; 1 dollar = 0,92 euro). Il reste néanmoins essentiel à la stratégie des entreprises.

Les puces M3 des nouveaux Mac, présentées en décembre dernier, sont les premières au monde qui sont gravées avec une technologie 3 nanomètres (nm), quand les derniers processeurs pour PC d'Intel, lancés au même moment, sont encore à 7 nm. Cela réduit la consommation énergétique, un argument de poids à l'heure où les ordinateurs portables constituent l'essentiel du marché. Les derniers MacBook revendiquent ainsi jusqu'à vingt-deux heures d'autonomie.

Intelligence artificielle

Apple, toujours soucieux de préserver l’image d'une entreprise qui définit les tendances technologiques plus qu'elle ne les suit, évoque très peu l'intelligence artificielle (IA). «Si le Mac ne devient pas un Mac IA au cours de l'année prochaine, Apple sera confronté à des interrogations», confie à l'AFP Olivier Blanchard, directeur de recherche au Futurum Group. «L'IA est dans tout. Apple ne peut pas y échapper», explique-t-il. 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.


Face à l'explosion des dépenses militaires, l'ONU appelle à «repenser les priorités»

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté. (AFP)
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  • "Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres
  • Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an

NATIONS-UNIES: Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé mardi le monde à "repenser les priorités" en redirigeant une partie des dépenses militaires record vers le développement de l'humanité et la lutte contre la pauvreté.

"Aujourd'hui, nous publions un rapport qui révèle une réalité saisissante: le monde dépense bien plus à faire la guerre qu'à construire la paix", a-t-il déclaré Antonio Guterres.

Selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), les dépenses militaires mondiales ont atteint en 2024 près de 2.700 milliards de dollars, en hausse de plus de 9% sur un an.

C'est "l'équivalent de 334 dollars par habitant de la planète", "près de 13 fois le montant de l'aide publique au développement des pays les plus riches et 750 fois le budget ordinaire de l'ONU", a noté Antonio Guterres.

Et en parallèle, la majorité des Objectifs de développement durables (ODD) visant à améliorer le sort de l'humanité d'ici 2030 (éradication de l'extrême pauvreté, égalité hommes-femmes, éducation...) ne sont pas sur la bonne voie.

Pourtant, mettre un terme à la faim dans le monde d'ici 2030 nécessiterait seulement 93 milliards de dollars par an, soit 4% des dépenses militaires de 2024, et faire en sorte que chaque enfant soit totalement vacciné coûterait entre 100 et 285 milliards par an, note le rapport demandé par les Etats membres.

Au total, l'ONU estime aujourd'hui à 4.000 milliards de dollars les investissements supplémentaires nécessaires chaque année pour atteindre l'ensemble des ODD, un montant qui pourrait grimper à 6.400 milliards dans les prochaines années.

Alors le secrétaire général de l'ONU a lancé un "appel à l'action, un appel à repenser les priorités, un appel à rééquilibrer les investissements mondiaux vers la sécurité dont le monde a vraiment besoin".

"Des dépenses militaires excessives ne garantissent pas la paix, souvent elles la sapent, encourageant la course aux armements, renforçant la méfiance et détournant des ressources de ce qui représentent les bases de la stabilité", a-t-il ajouté. "Un monde plus sûr commence par investir au moins autant pour lutter contre la pauvreté que nous le faisons pour faire la guerre".

"Rediriger même une fraction des dépenses militaires actuelles pourraient combler des écarts vitaux, envoyer des enfants à l'école, renforcer les soins de santé de base, développer les énergies propres et des infrastructures résistantes, et protéger les plus vulnérables", a-t-il plaidé.