Mamuor Majeng, d'enfant soldat à enfant chéri de la mode

Le créateur de mode et mannequin sud-soudanais Mamuor Awak Majeng pose en marge de son défilé lors de la semaine de la mode haute-couture féminine printemps-été 2024 à Paris, le 23 janvier 2024. (Photo Thomas Samson AFP)
Le créateur de mode et mannequin sud-soudanais Mamuor Awak Majeng pose en marge de son défilé lors de la semaine de la mode haute-couture féminine printemps-été 2024 à Paris, le 23 janvier 2024. (Photo Thomas Samson AFP)
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Publié le Samedi 27 janvier 2024

Mamuor Majeng, d'enfant soldat à enfant chéri de la mode

  • En 2023, Mamuor Awak Majeng, de son nom complet, a été le mannequin le plus sollicité avec 59 passages en Fashion Week, de Balmain à Saint Laurent en passant par Fendi ou Rick Owens, et un couronnement comme «mannequin de l'année» par le site models.com
  • Le destin de Mamuor Majeng s'est joué il y a trois ans lors d'un appel internet de 5 minutes, après que l'adolescent qui postait quelques vidéos de musique fut repéré par Yves Constant, le scout spécialiste des modèles au Soudan du Sud

PARIS : Enfant soldat au coeur de la guerre civile soudanaise, Mamuor Majeng, au physique «qui ne ressemble à personne», s'est propulsé en deux ans de son village au firmament de la mode, devenant égérie Balmain et créateur lui-même, à seulement 21 ans.

En 2023, Mamuor Awak Majeng, de son nom complet, a été le mannequin le plus sollicité avec 59 passages en Fashion Week, de Balmain à Saint Laurent en passant par Fendi ou Rick Owens, et un couronnement comme «mannequin de l'année» par le site models.com.

Peau ébène et regard noir qui aimante par son intensité, le «top» du moment virevolte, faussement cool dans les coulisses mardi de son premier défilé en tant que designer, organisé en quelques jours seulement à l'espace Niemeyer à Paris.

Mi-berger, mi-gangsta, le top model basé à Londres est en caleçon sous un immense manteau de fausse fourrure blanche, un clin d'oeil aux peaux de bête où dorment les membres de son ethnie, les Dinka, peuple d'éleveurs du Soudan du Sud.

«Tu tapes comme ça», dit-il en donnant une leçon magistrale de «walk» en talons hauts pour les mannequins hommes et femmes qui s'apprêtent à défiler sur le podium.

«Je pensais que je serais mannequin toute ma vie mais j'ai commencé à penser qu'il fallait que je fasse quelque chose», explique-t-il dans un sourire qui laisse voir ses «grillz», ces diamants pour dents qui font fureur en ce moment.

- «Petit village» -

Le destin de Mamuor Majeng s'est joué il y a trois ans lors d'un appel internet de 5 minutes, après que l'adolescent qui postait quelques vidéos de musique fut repéré par Yves Constant, le scout spécialiste des modèles au Soudan du Sud.

Terre de mannequins, mais surtout terre de guerre, le pays est ravagé depuis 2020 par un conflit marqué par des atrocités à caractère ethnique, des viols et des tortures, qui a fait plus de 380.000 morts et provoqué une crise humanitaire.

Le jeune homme, seul homme et ainé de sa famille, hésite pendant un an. «Je ne suis pas de ce milieu, (...) je viens d'un petit village. Je me suis dit: c'est un peu bizarre».

La plus grande agence de mannequins au monde, Elite, finit par le recruter, lui prépare son visa et le fait défiler en 2022 à Paris.

«C'était une évidence, personne ne lui ressemble, il est hypnotique», résume son agent.

Le milieu de la mode redoute la polémique plus que tout mais il pratique bien le «colorisme», cette discrimination à la teinte de peau qui a porté un temps aux nues les mannequins noires plus claires comme Naomi Campbell et plébiscite aujourd'hui la carnation très foncée des Dinka.

- Camouflage -

Des troubles de son enfance, Mamuor Majeng refuse de parler en mots. Mais il en parle en tissus, couleurs et allures.

«On peut faire en sorte que ça ait l'air élégant mais c'est là-dedans que j'ai été élevé», dit-il à propos de la violence et du trauma.

«Quand j'étais attaqué, quand je les voyais s'en prendre à mon peuple, c'est tout ce que je voyais, ce camouflage qui représente l'ennemi», dit-il en montrant une tenue en patchs de kaki.

Plus loin, une mannequin porte un poupon noir en plastique sous le bras. Comme «quand ma mère me portait, moi ou mes frères et soeurs, et que la guerre faisait rage», se remémore celui qui se regarde dans le miroir en se disant qu'il ressemble à sa mère.

La marque baptisée ½ Mamuor est un hommage à la culture «gangsta» et aux bad boys et bad girls qui surmontent la violence. La collection, entièrement autofinancée, est appelée «War Zone».

«Tout ce qui a lieu, il faut que les générations suivantes sachent que ces choses ont existé», assène-t-il.


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com