Roberto Mancini sous le feu des critiques après avoir tourné le dos aux joueurs et aux fans

Il s’agit sans doute d’un moment charnière dans la carrière d’entraîneur de Roberto Mancini. Du moins depuis qu’il entraîne l’Arabie saoudite. (Photo fournie).
Il s’agit sans doute d’un moment charnière dans la carrière d’entraîneur de Roberto Mancini. Du moins depuis qu’il entraîne l’Arabie saoudite. (Photo fournie).
Short Url
Publié le Jeudi 01 février 2024

Roberto Mancini sous le feu des critiques après avoir tourné le dos aux joueurs et aux fans

  • Voir Roberto Mancini quitter le terrain et traverser le tunnel avant le tir au but est dur à encaisser
  • On s’en souviendra, que l’entraîneur conserve ou non son poste

Il s’agit sans doute d’un moment charnière dans la carrière d’entraîneur de Roberto Mancini. Du moins depuis qu’il entraîne l’Arabie saoudite.

Difficile de passer à côté du symbolisme de son comportement.

Lorsque l’entraîneur italien a traversé le tunnel du stade Education City avant que le tir au but raté contre la Corée du Sud n’ait été confirmé, M. Mancini avait non seulement tourné le dos à ses joueurs, aux supporters et à la nation, mais aussi, très probablement, à son travail.

Les critiques à la suite de l’élimination de l’Arabie saoudite de la Coupe d’Asie ont été immédiates et provenaient de plusieurs milieux.

Sur X, un fan exprime ce que de nombreux supporters en colère ressentent.

«Un entraîneur lâche qui ne prend pas ses responsabilités et ne soutient pas ses joueurs. Il a commencé le tournoi avec une étrange déclaration qui a affecté à la fois l’équipe et les fans et l’a terminé en prenant la fuite. Seul un lâche est capable d’un tel comportement!»

Le président de la Fédération saoudienne de football, Yasser al-Mechaal, était moins cinglant, mais il a fait part de son mécontentement: «Le départ précipité de Roberto Mancini est inacceptable, cependant, l’entraîneur a rencontré les joueurs et les a remerciés.»

La situation aurait pu être différente pour les Faucons verts et leur entraîneur.

Si ces quatre-vingt-dix minutes sont généralement très longues au football, quatre-vingt-dixsecondes ont semblé être une éternité mardi. C’est ce qui a fait la différence entre une Arabie saoudite garantissant sa victoire contre la Corée du Sud et donc sa participation aux quarts de finale et une égalisation à la quatre-vingt-dix-neuvième minute avant de perdre à l’issue d’une séance de tirs au but. C’est ce qui a fait la différence entre la joie et le désespoir, entre faire l’éloge d’un entraîneur gagnant et le torrent de critiques qui lui sont adressées en ligne.

L’égalisation à la dernière minute et la défaite à l’issue des tirs au but ont été assez difficiles pour les milliers de supporters de l’Arabie saoudite qui ont mis le feu au stade Education City et les millions de personnes qui regardaient le match chez eux.

Dur à encaisser 

Mais voir M. Mancini quitter le terrain – où il avait, quelques minutes plus tôt, formé une chaîne avec son équipe technique – et traverser le tunnel avant le tir au but est dur à encaisser.

On s’en souviendra, que l’entraîneur conserve ou non son poste.

Lors de la conférence de presse qui a suivi le match, l’Italien s’est excusé en disant qu’il pensait que les tirs au but avaient pris fin. Que ce soit vrai ou pas – curieuse explication – il est difficile de dire ce qui est le plus grave: partir tôt ou penser que le match était fini alors que ce n’était pas le cas. Un commentateur coréen a supposé que Roberto Mancini avait été expulsé, car il ne voyait pas d'autre explication.

Le mal est fait. Sur les réseaux sociaux en Arabie saoudite, la réaction immédiate est amère. «Le match a été offert aux Coréens à partir de la soixante-quinzième minute en raison de mauvais changements de joueurs», a commenté un fan sur X. «Il ne devait pas s’en aller comme ça. Le moins qu’il puisse faire, c’est de montrer son appréciation envers les joueurs, de les consoler et de les encourager.»

La colère était accompagnée de déception et de chagrin.

«Je le mets au défi d’en faire de même en Italie... arrogant, arrogant», peut-on lire aussi. «Il a accusé les joueurs de l’équipe nationale de baisser les bras et il leur a ôté toute chance de représenter leur pays. Il a été le premier à prendre la fuite.»

Ces propos font allusion à une conférence de presse explosive au début du tournoi. Après la décision controversée de M. Mancini d’écarter Sultan al-Faraj, Sultan al-Ghannam et Nawaf al-Aqidi, il a affirmé que ces stars internationales établies, qui jouent pour les grands clubs de Riyad, Al-Hilal et Al-Nassr, voulaient choisir leurs matchs.

De telles décisions ne peuvent être oubliées ou pardonnées qu’en cas de victoire et, pendant un certain temps, cela semblait possible. Deux buts en fin de match ont permis à l’équipe de décrocher une victoire remarquable 2-1 face à Oman lors du match d’ouverture. Ensuite, il y a eu une victoire plus aisée (2-0 face au Kirghizistan), mais il n’était pas possible d’en tirer véritablement des conclusions, puisque les joueurs centraux du Kirghizistan avaient été expulsés. La phase de groupes s’est terminée par un match nul 0-0 contre la Thaïlande, mais les deux équipes étaient déjà qualifiées.

Ce n’était pas mauvais, mais ce n’était pas non plus inspirant. L’Arabie saoudite était au moins arrivée en tête de son groupe F.

Hier soir, les huitièmes de finale contre la Corée du Sud auraient pu marquer un tournant. Pendant une grande partie du match, les joueurs asiatiques n’ont pas été exceptionnels, mais à mesure que l’Arabie saoudite se contentait de plus en plus de son but d’avance (1-0) grâce à Abdallah Radif, les joueurs coréens ont commencé à attaquer à une dizaine de minutes de la fin du match et ils n'ont jamais cessé de le faire.

Les changements de joueurs de Roberto Mancini auraient semblé avisés si l’équipe avait tenu bon, mais le but de Cho Gue-Song à la quatre-vingt-dix-neuvième minute a changé la donne. En fin de compte, c’était un but mérité. Les Faucons verts n’ont pas attaqué en retour et le fameux sens tactique de M. Mancini, qui lui avait permis de mener l’Italie jusqu’à la victoire lors du championnat d’Europe en 2021, lui a fait faux bond… à quatre-vingt-dix secondes près.

Puis vint ce moment choquant où il a quitté le terrain. L’hostilité qu’il a déclenchée ne devrait pas disparaître de sitôt.

Une personne déclare sur les réseaux: «Il n’y a aucun commandant de brigade qui prend la fuite alors que ses soldats sont sur le terrain. Dans la communauté sportive, cela fait plusieurs années que nous n’avons pas vu un entraîneur quitter le terrain pendant que son équipe jouait.Quand Roberto Mancini a senti que la défaite était proche, il s’est enfui!»

On ne sait toujours pas s’il reviendra.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La star marocaine de la Coupe du monde Amallah apprécie la vie en Liga avec Valence

L'international marocain Selim Amallah profite de la vie au sein du de la Liga de Valence. (Photo, AN)
L'international marocain Selim Amallah profite de la vie au sein du de la Liga de Valence. (Photo, AN)
Short Url
  • Avant le départ de son club pour Barcelone, le milieu de terrain s’est entretenu avec Arab News au sujet de sa carrière en Espagne, des exploits de son pays à la Coupe du monde et des joueurs arabes en Europe
  • «Je suis très content de jouer en Espagne parce que c’est l’un des meilleurs championnats au monde»

VALENCE: Ces dernières années, Selim Amallah, star du Valence CF et du Maroc, a vécu des moments inoubliables, tant au niveau international qu’en club.

À l’été 2023, le footballeur de 27 ans a été prêté à l’équipe de la Liga par le club de deuxième division Real Valladolid, après avoir participé aux demi-finales de la Coupe du monde 2022 au Qatar avec la sélection marocaine.

Ce soir, le milieu de terrain né en Belgique fera partie de l’équipe de Valence, actuellement en huitième position dans le classement de La Liga. Le club est dirigé par la légende Ruben Baraja et il affrontera le FC Barcelone au stade olympique Lluis-Companys.

Selim est ravi de la tournure des événements.

«Je suis très content de jouer en Espagne parce que c’est l’un des meilleurs championnats au monde», déclare-t-il à Arab News, après une séance d’entraînement à la Ciudad Deportiva de Paterna, le complexe d’entraînement ultramoderne de Valence.

«C’est un championnat dans lequel je voulais jouer et j’y suis parvenu», précise-t-il. «Je m’attendais à avoir beaucoup plus de temps de jeu au départ», ajoute-t-il. «Je suis conscient de l'expérience d'apprentissage inestimable que cette saison m'a offerte. Franchement, je suis très heureux d'être ici.»

Si, historiquement, de nombreux joueurs d’Afrique du Nord ont brillé en Liga et dans d’autres championnats européens, très peu de joueurs du Moyen-Orient ou des pays du Golfe ont tenté de franchir le pas.

Selim Amallah estime que davantage de joueurs arabes devraient tenter leur chance, non seulement pour relever de nouveaux défis sportifs et découvrir de nouvelles cultures, mais aussi et surtout pour réussir en tant que professionnels sur le terrain.

«Bien sûr, entrer dans l'Histoire d'un championnat ou de son pays est quelque chose que l'on aspire à réaliser, et c’est aussi un de mes objectifs», poursuit-il.

À ce jour, le point culminant de la carrière de Selim Ramallah a sans aucun doute été l’incroyable parcours du Maroc vers les demi-finales de la Coupe du monde 2022 au Qatar. En cours de route, les Lions de l’Atlas ont battu l’Espagne et le Portugal, avant de s'incliner face à la France, championne du monde en titre.

«C’était incroyable», lance Selim. «Ce sont des souvenirs qui, je crois, resteront à jamais gravés dans nos mémoires. Aucun de nous ne s’attendait à arriver à ce niveau-là. Nous avons su montrer que les joueurs marocains et les clubs marocains peuvent aussi pratiquer le football au plus haut niveau. Nous sommes très fiers d’avoir représenté notre pays.»

L'expérience au Qatar a été marquée par le soutien massif que les sélections des pays arabes ont reçu, les membres des différentes communautés s’unissant pour soutenir les équipes de la région.

«C’était une fierté parce qu’il n’y avait pas nécessairement que le peuple marocain qui était derrière nous. Tous les peuples musulmans étaient avec nous», souligne Selim Amallah. «Nous étions heureux de montrer que les musulmans sont bien présents dans le football et que nous pouvions non seulement rendre fiers les Marocains, mais aussi tout le monde arabe et le monde africain, à travers notre détermination sur le terrain.»

Après l’euphorie du Qatar 2022, le Maroc a reçu une autre bonne nouvelle en étant désigné comme coorganisateur de la Coupe du monde 2030, aux côtés de l’Espagne et du Portugal.

Selim Amallah affirme que lui et ses coéquipiers cherchent à étoffer leur palmarès avant ce grand rendez-vous mondial du football.

«Je pense que nous avons envie de prouver, de montrer que le Maroc sera encore là», indique-t-il. «Nous avons une très belle équipe, nous avons de grands joueurs, mais je pense que désormais ça sera un peu plus difficile parce que nous serons attendus. Nous ferons tout notre possible pour représenter notre pays.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Ryan Reynolds, ambassadeur de l’île de Yas à Abu Dhabi

La star hollywoodienne Ryan Reynolds est le nouveau directeur en chef de l’île de Yas. C’était donc lui, le mystérieux parachutiste qui apparaissait dans une récente campagne pour le site d’Abu Dhabi. (Photo fournie)
La star hollywoodienne Ryan Reynolds est le nouveau directeur en chef de l’île de Yas. C’était donc lui, le mystérieux parachutiste qui apparaissait dans une récente campagne pour le site d’Abu Dhabi. (Photo fournie)
Short Url
  • La vedette de Deadpool succède à l’acteur américain Jason Momoa et, avant ce dernier, au comédien américain Kevin Hart
  • Dans la nouvelle vidéo promotionnelle, on voit Reynolds sauter en parachute au milieu des voitures lancées à grande vitesse sur le circuit de Yas Marina

DUBAÏ: La star hollywoodienne Ryan Reynolds est le nouveau directeur en chef de l’île de Yas. C’était donc lui, le mystérieux parachutiste qui apparaissait dans une récente campagne pour le site d’Abu Dhabi.

La vedette de Deadpool succède à l’acteur américain Jason Momoa et, avant ce dernier, au comédien américain Kevin Hart.

Dans la nouvelle vidéo promotionnelle, on voit Reynolds sauter en parachute au milieu des voitures lancées à grande vitesse sur le circuit de Yas Marina, manquant ainsi son point d’atterrissage prévu au W Abu Dhabi.

«J’ai été acteur, producteur, propriétaire d’un club de football gallois et j’en passe. Alors je…», commence Reynolds, mais le reste de son discours est noyé par le rugissement des voitures de F1 qui font le tour du circuit.

La bande-annonce montre également l’acteur en train de savourer le panorama sonore et visuel de l’île de Yas alors qu’il dévale les toboggans aquatiques de Yas Waterworld Abu Dhabi, explore Gotham City et dévale les montagnes russes de Warner Bros World™ Abu Dhabi.

«Avec la nomination de Ryan Reynolds au poste de directeur en chef de l’île de Yas à Abu Dhabi, nous perpétuons la tradition d’excellence établie par Kevin Hart et Jason Momoa. M. Reynolds apporte un mélange unique de charisme, d’énergie et d’enthousiasme à ce rôle, ce qui promet de porter l’expérience de l’île de Yas vers de nouveaux sommets. Nous sommes ravis de nous lancer dans cette aventure euphorique avec lui, invitant les fans du monde entier à participer à cet héritage», confie Liam Findlay, directeur général de Miral Destinations.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Avec ses tapisseries interactives exposées à Paris, Chloé Bensahel fait chanter les plantes

L'artiste franco-américaine Chloé Bensahel pose lors d'une séance photo, dans le cadre de son exposition au Musée du Palais de Tokyo à Paris le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
L'artiste franco-américaine Chloé Bensahel pose lors d'une séance photo, dans le cadre de son exposition au Musée du Palais de Tokyo à Paris le 24 avril 2024 (Photo, AFP).
Short Url
  • En les caressant du plat de sa main, le visiteur se fait magicien
  • Au contact du corps humain et comme irriguées par un réseau sanguin ou neuronal, les tapisseries s'illuminent tandis que des chants byzantins résonnent

PARIS: Ses tapisseries s'éclairent et chantent lorsqu'on les touche: exposée à Paris, l'artiste franco-américaine Chloé Bensahel tisse des oeuvres hybrides, faisant appel aux plantes comme aux nouvelles technologies.

Au Palais de Tokyo, où cette trentenaire expose pour la première fois en solo jusqu'au 30 juin, trois grandes tapisseries aux motifs géométriques et aux couleurs naturelles, tissées en fils de laine, coton, soie et fibres végétales, sont disposées en cercle dans un espace compartimenté par des voilages noirs.

En les caressant du plat de sa main, le visiteur se fait magicien: au contact du corps humain et comme irriguées par un réseau sanguin ou neuronal, les tapisseries s'illuminent tandis que des chants byzantins résonnent.

"Elles font partie d’un groupe d’œuvres que je produis en continu qui s’appellent les +Transplants+, des tapisseries faites à base de plantes invasives comme l’ortie ou le mûrier qui sont des espèces ramenées de voyages coloniaux du 19ème siècle", explique à l'AFP l'artiste, diplômée de la Parsons School of Design de New York et qui a aussi fait ses classes auprès de Sheila Hicks.

Sheila Hicks, «mentor»

Cette figure mondiale de la tapisserie moderne a été son "mentor", dit la jeune femme. Elle lui a notamment permis de "rencontrer des tisserands japonais" et d'apprendre les techniques de tissage au Japon, approfondies par des résidences en Australie, à San Francisco et Paris.

Qu'il s'agisse de soie du XIXème siècle tissée en basse-lisse (technique traditionnelle de tissage à l'horizontal, ndlr), d'une chemise ou de chaussettes brodées au fil d'or, l'artiste performeuse, adepte de la danse et des textes sacrés, donne vie à ses supports en les mélangeant "à du fil conducteur".

"Ce qui m’intéressait, c’était de créer des textes performatifs qu’on incarne. Les plantes ont des histoires qu’elles racontent mais les corps aussi et l’idée de faire une tapisserie interactive est vraiment venue de l’envie de faire un texte qui se raconte par le corps et d’insérer le corps dans l’expérience de l’œuvre", explique-t-elle.

A base de cuivre, le fil conducteur est inclus "dans la tapisserie reliée à un système informatique qui envoie une fréquence en permanence interférant avec le corps humain, conducteur lui aussi et qui déclenche le dispositif sonore", détaille-t-elle.

C'est en 2019 qu'elle a rencontré des ingénieurs de Google et découvert ce système, en résidence à la manufacture des Gobelins à Paris.

Invisible 

Côté son, elle travaille avec des compositeurs - la chorale La Tempête et la compositrice américaine Caroline Shaw - après avoir au départ "installé des électrodes sur des plantes pour capter leurs fréquences et les traduire en fréquences sonores" avec des instruments de musique.

Elle explique: "j’ai voulu remonter dans l’histoire des plantes qui sont sur notre territoire pour imaginer ce qu’elles avaient à raconter".

Se servant du monde botanique comme allégorie du monde humain, l'artiste, aux racines nord-africaine, française et américaine, raconte "des histoires de migration, d'hybridation culturelle et de résilience".

"L’idée de la tapisserie interactive, c’est souvent de matérialiser quelque chose qui est invisible: c’est en touchant qu’on découvre un message secret ou codé. Les plantes, c'est pareil, elles parlent entre elles un langage que nous ne percevons pas car dans cette ère de +l’anthropocène+ on pense qu’on est maître du monde naturel", s'amuse cette "hypersensible" dont le "rapport au texte (est) clairement influencé par (son) judaïsme", de son propre aveu.

Pensionnaire de la villa Albertine, des résidences d'artistes pour promouvoir la langue française au Etats-Unis, et en résidence actuellement au MIT de Boston, elle poursuit ses recherches afin d'imaginer "un textile qui bouge et change de forme" grâce "à des muscles artificiels qui lui permettent de se rétracter et de se détendre", dit-elle.