Présidentielle au Sénégal: le candidat détenu se rapproche d'une campagne virtuelle

Les députés sénégalais participent à la première session parlementaire depuis les élections législatives de juillet 2022, à Dakar le 12 septembre 2022. (Photo de CARMEN ABD ALI / AFP)
Les députés sénégalais participent à la première session parlementaire depuis les élections législatives de juillet 2022, à Dakar le 12 septembre 2022. (Photo de CARMEN ABD ALI / AFP)
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Publié le Jeudi 01 février 2024

Présidentielle au Sénégal: le candidat détenu se rapproche d'une campagne virtuelle

  • Le Sénégal a élu tous ses présidents au suffrage universel depuis 1963 sans jamais connaître de coup d'Etat dans une région troublée
  • Le Conseil est appelé à proclamer les résultats de la présidentielle et à statuer sur les éventuelles contestations

DAKAR: La campagne présidentielle au Sénégal menace de plus en plus de s'ouvrir dimanche avec l'un des principaux concurrents derrière les barreaux, le camp de Bassirou Diomaye Faye indiquant que la justice a de nouveau refusé de remettre en liberté le candidat antisystème.

L'AFP n'a pu obtenir auprès de la justice ou ses avocats confirmation de son maintien en détention.

Les conditions dans lesquelles M. Faye, détenu depuis 2023, pourra défendre sa cause d'ici au premier tour le 25 février sont l'une des inconnues de cette présidentielle ouverte comme aucune autre depuis l'indépendance.

Le Sénégal a élu tous ses présidents au suffrage universel depuis 1963 sans jamais connaître de coup d'Etat dans une région troublée. Il a cependant connu différents épisodes d'agitation meurtrière depuis 2021.

L'Assemblée nationale a ajouté à la fébrilité ambiante en approuvant mercredi après des débats tumultueux la formation d'une commission d'enquête sur le processus qui a abouti en janvier à la validation par le Conseil constitutionnel de vingt candidatures et à l'invalidation de dizaines d'autres.

Les protestations contre ces éliminations ont donné naissance à un débat nerveux sur un report de l'élection. L'initiative de l'Assemblée, où certains députés ont plaidé pour le report, a suscité la crainte d'une remise en cause de la légimité du Conseil constitutionnel à un moment critique. Le Conseil est appelé à proclamer les résultats de la présidentielle et à statuer sur les éventuelles contestations.

M. Faye est considéré comme faisant partie des prétendants possibles à la victoire. Depuis que le Conseil constitutionnel a entériné sa candidature, les voix s'élèvent pour qu'il soit relâché.

M. Faye a introduit une demande le 22 janvier, mais le juge a ordonné mardi qu'elle soit rejetée, indique un communiqué de la coalition "Diomaye président".

"Le régime persiste dans sa volonté de spolier les droits de tout opposant", dit le communiqué. Le pouvoir se défend de toute ingérence dans les affaires judiciaires.

La justice a rejeté plusieurs demandes antérieures.

Arrière-pensée 

Les retombées du maintien de M. Faye en détention pourraient se faire sentir avant dimanche. Les règles publiées par le gendarme de l'audiovisuel pour la communication de campagne à la télévision nationale stipulent que le premier message devrait "obligatoirement" être enregistré sur place vendredi ou samedi.

M. Faye fait partie des centaines de personnes arrêtées depuis 2021 en lien avec la confrontation entre son parti, le Pastef, aujourd'hui dissous, et le pouvoir. Il a été inculpé des chefs d'outrage à magistrat, diffamation et actes de nature à compromettre la paix publique, avait indiqué l'un de ses avocats en avril 2023. Son interpellation faisait suite à la publication d'un message critique envers la justice.

Le Pastef, dont il est le secrétaire général, l'a choisi pour remplacer son chef Ousmane Sonko, emprisonné en juillet 2023.

Le Conseil constitutionnel a disqualifié M. Sonko. Il a aussi éliminé Karim Wade parce qu'il avait une double nationalité (sénégalaise et française), ce qu'interdit la Constitution pour briguer la présidence et que nie M. Wade.

Le fils de l'ex-président Abdoulaye Wade (2000-2012) a lancé une campagne pour réclamer une commission d'enquête. Il accuse nommément deux des sept "Sages" du Conseil d'avoir des liens avec certains candidats, dont le Premier ministre Amadou Ba, adoubé par le président sortant Macky Sall.

L'Assemblée a approuvé la création de la commission par 120 voix pour (dont celles du camp présidentiel) et 24 contre.

Le soutien inattendu apporté par les députés du camp présidentiel a semé la confusion. Il a nourri le soupçon de certains que le pouvoir oeuvrerait à un ajournement de la présidentielle parce qu'il aurait peur de perdre. Il a aussi provoqué une vive querelle sur la séparation des pouvoirs.

"Si (le président) Macky (Sall) ose un report anticonstitutionnel de l'élection présidentielle - autrement dit un coup d'État constitutionnel - nous devrons oser (...) mettre sur pied un gouvernement parallèle", a prévenu le député d'opposition Guy Marius Sagna sur les réseaux sociaux.

Le député du camp présidentiel Moussa Diakhaté a réfuté dans l'hémicycle toute arrière-pensée: "Nous avons un candidat, nous sommes prêts mais, par principe, nous ne voudrions pas que notre victoire soit entachée (par le doute) voilà pourquoi nous voulions que toute la lumière soit faite".


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.