Biden remporte haut la main la primaire démocrate en Caroline du Sud

Les partisans célèbrent la victoire du président américain Joe Biden lors des premiers résultats de la primaire présidentielle démocrate du pays (Photo, Reuters).
Les partisans célèbrent la victoire du président américain Joe Biden lors des premiers résultats de la primaire présidentielle démocrate du pays (Photo, Reuters).
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Publié le Dimanche 04 février 2024

Biden remporte haut la main la primaire démocrate en Caroline du Sud

  • «Ce n'est pas seulement une campagne. C'est plutôt une mission»
  • En 2020, les Afro-américains de Caroline du Sud avaient permis à Joe Biden de sauver sa campagne

CHARLESTON: Le président Joe Biden a remporté haut la main samedi son premier test électoral dans sa quête d'un second mandat à la Maison Blanche, lors de la primaire démocrate en Caroline du Sud, selon des résultats officiels.

M. Biden, qui comptait sur un important électorat noir dans cet Etat conservateur du sud des Etats-Unis, a remporté la primaire avec plus de 96,4% des voix face à deux autres candidats quasi inconnus du grand public, selon ces résultats tirés à partir du dépouillement de plus de la moité des suffrages.

Le président américain, qui se trouvait lui-même en Californie samedi soir avant de se rendre dans le Nevada (ouest) dimanche en vue du prochain scrutin mardi, a aussitôt estimé qu'il battrait en novembre son probable adversaire républicain, l'ancien président Donald Trump.

"En 2024, les habitants de la Caroline du Sud se sont à nouveau exprimés et je n'ai aucun doute sur le fait que vous nous avez mis sur la voie d'une nouvelle victoire à la présidence et d'une nouvelle défaite de Donald Trump", a-t-il dit dans un communiqué.

"Les enjeux de cette élection ne pourraient être plus élevés. Des voix extrêmes et dangereuses sont à l'œuvre dans le pays, menées par Donald Trump", a-t-il dit.

En «mission»

Lors de ce premier vote officiel dans sa course à l'investiture démocrate, que M. Biden est quasiment assuré de remporter, c'est surtout le taux de participation, particulièrement dans l'électorat afro-américain, qui devait être scruté.

En 2020, les Afro-américains de Caroline du Sud, nombreux en proportion de la population de cet ancien état esclavagiste du sud-est, avaient permis à Joe Biden de sauver sa campagne lors de la primaire, l'aidant à s'ouvrir un chemin vers la Maison Blanche.

Face au président de 81 ans, se trouvait notamment un élu du Minnesota peu connu, Dean Phillips, héritier d'une riche société de crèmes glacées, et Marianne Williamson, auteure de best-sellers sur le développement personnel.

Les deux n'ont guère dépassé samedi les 2% des voix.

Samedi, Joe Biden a fait une apparition à son QG de campagne à Wilmington, dans son Etat du Delaware, assurant qu'il était "en mission", avant de partir faire campagne en Californie et dans le Nevada.

"Ce n'est pas seulement une campagne. C'est plutôt une mission. Pour le bien de ce pays, on ne doit pas perdre (...) Et je le dis du fond du cœur. Il ne s'agit pas de moi, cela va bien au-delà de ma personne", a-t-il insisté.

Si l'électorat noir aux Etats-Unis penche traditionnellement côté démocrate, plusieurs sondages récents montrent que son soutien envers Joe Biden s'effrite, en particulier chez les jeunes, qui estiment n'avoir pas été assez entendus lors de son mandat.

Même si la Caroline du Sud devrait rester aux mains des républicains lors de la présidentielle de novembre, comme c'est le cas depuis 1980, le président a clairement indiqué qu'il considérait cet Etat comme un test important. Il s'y est d'ailleurs déjà rendu à deux reprises depuis le début de l'année.

"Je pense qu'il a fait de son mieux", a affirmé samedi Annette Hamilton, 63 ans, en votant dans une salle paroissiale du nord de Charleston.

Interrogée sur la possibilité d'une victoire de Joe Biden en novembre, elle a répondu : "Je prie Dieu pour qu'il gagne".

«Tu dois gagner»

M. Biden concentre sa stratégie sur la menace pour la démocratie que constitue, selon lui, le milliardaire américain.

"En aparté, les dirigeants étrangers me disent l'un après l'autre: +Tu dois gagner+", a glissé samedi à Wilmington le président.

Selon un sondage New York Times/Siena réalisé en novembre, 71% des électeurs noirs dans six Etats clés soutiennent M. Biden - contre 91% lors de l'élection de 2020 - et 22% voteraient en faveur de M. Trump.

"J'ai été démocrate pendant 20 ans. J'ai même participé à la campagne d'Obama", a déclaré Regina Sidik, 56 ans, une aide-soignante noire qui a assisté à une conférence de presse des partisans de l'ancien président à Columbia, la capitale de l'Etat, cette semaine.

"Mais aujourd'hui, après avoir vu ce que ce monde va devenir, j'opte pour Trump", a-t-elle confié.

En Caroline du Sud, la primaire républicaine, fin février, promet d'être plus spectaculaire que celle des démocrates car M. Trump tentera d'y porter un coup fatal à l'ancienne gouverneure de cet Etat, Nikki Haley.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.