Attentats de Paris et Bruxelles: Abdeslam transféré de la Belgique vers la France

Un croquis d'audience réalisé le 7 février 2018 montre Salah Abdeslam, principal suspect des attentats de Paris en novembre 2015, lors de son procès au Palais de Justice de Bruxelles (Photo, AFP).
Un croquis d'audience réalisé le 7 février 2018 montre Salah Abdeslam, principal suspect des attentats de Paris en novembre 2015, lors de son procès au Palais de Justice de Bruxelles (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 07 février 2024

Attentats de Paris et Bruxelles: Abdeslam transféré de la Belgique vers la France

  • Lors de son procès, Salah Abdeslam a exprimé sa volonté de purger sa peine en Belgique
  • Il a la nationalité française en raison du parcours d'immigration de ses parents

BRUXELLES: Salah Abdeslam, condamné à la perpétuité incompressible pour sa participation aux attentats du 13 novembre 2015 à Paris qui avaient fait 130 morts, a été extrait mercredi matin de sa cellule en Belgique et transféré en France.

Il est "incarcéré dans une prison de la région parisienne", a déclaré le ministre français de la Justice Eric Dupond-Moretti.

Seul membre encore en vie des commandos qui ont attaqué la capitale française, Salah Abdeslam a été condamné en septembre pour "assassinats dans un contexte terroriste" par la justice belge pour les attentats de mars 2016 à Bruxelles.

Ces attentats, qui ont fait des centaines de blessés en plus des 32 morts, ont été commis par la même cellule jihadiste que ceux de Paris.

"Ils sont venus le chercher ce matin dans sa cellule vers 9H00 (8H00 GMT) et il est parti en France", a déclaré à l'AFP son avocate Me Delphine Paci, qui conteste la légalité de ce transfèrement et dénonce une "violation de l'Etat de droit".

"Salah Abdeslam a quitté ce matin la prison de Haren pour être conduit à la frontière où il a été pris en charge par les autorités françaises", a confirmé de son côté le parquet fédéral.

Depuis son arrestation le 18 mars 2016 à Molenbeek, une commune de la région de Bruxelles, Salah Abdeslam a effectué la plus grande partie de sa détention en France.

En juillet 2022, après la fin du procès-fleuve à Paris pour le 13-Novembre, il a fait l'objet d'une "remise temporaire" par la France à la Belgique.

Les deux pays s'étaient entendus sur le fait que cette remise ne durerait que le temps du procès à Bruxelles et que le jihadiste purgerait en France sa peine pour les attentats du 13 novembre 2015.

Retour «légalement irrévocable»

Lors de son procès, Salah Abdeslam a exprimé sa volonté de purger sa peine en Belgique. Il a la nationalité française en raison du parcours d'immigration de ses parents (un couple d'origine algéro-marocaine) mais il est né et a grandi à Bruxelles, et ses proches y résident.

Ses avocats avaient entamé une bataille judiciaire en Belgique pour s'opposer à son transfèrement, en dénonçant en particulier ses conditions de détention en France.

"C'est tout à fait logique qu'il fasse sa peine en Belgique", juge Me Paci.  "On a plaidé le fait que non seulement il était à l'isolement mais qu'en plus des caméras de surveillance, toutes ses communications étaient épiées, surveillées par des agents", a expliqué son autre avocat belge, Harold Sax.

Pour Me Paci, le transfèrement vers la France intervenu mercredi reflète "une espèce de désir de vengeance absolue qui prend le pas sur le respect du droit".

En octobre 2023, la cour d'appel de Bruxelles avait "suspendu temporairement" le transfèrement de Salah Abdeslam en France,

Mais pour le parquet fédéral, qui s'appuie sur la jurisprudence européenne, cet arrêt rendu au civil ne peut être un obstacle au retour du jihadiste en France.

"Le délai ultime actuellement accordé par la France pour détenir Salah Abdeslam en Belgique ne pouvait plus être prolongé", a-t-il estimé.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.