Pakistan: un des cerveaux présumés des attentats de Bombay de nouveau incarcéré

Des étudiants tiennent des pancartes et des bougies lors du 11e anniversaire de l'attaque des militants de Mumbai en 2008, dans une école d'Amritsar le 26 novembre 2019. Des militants islamistes du Pakistan ont assiégé la capitale financière de l'Inde Mumbai en novembre 2008 pendant trois jours, tuant 166 personnes et blessant des centaines d'autres. (AFP)
Des étudiants tiennent des pancartes et des bougies lors du 11e anniversaire de l'attaque des militants de Mumbai en 2008, dans une école d'Amritsar le 26 novembre 2019. Des militants islamistes du Pakistan ont assiégé la capitale financière de l'Inde Mumbai en novembre 2008 pendant trois jours, tuant 166 personnes et blessant des centaines d'autres. (AFP)
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Publié le Dimanche 03 janvier 2021

Pakistan: un des cerveaux présumés des attentats de Bombay de nouveau incarcéré

  • Les autorités pakistanaises ont de nouveau arrêté samedi un des cerveaux présumés des attentats de Bombay
  • Il a été arrêté dans la ville de Lahore (est) où il dirigeait un dispensaire, ont annoncé dans un communiqué les services antiterroristes de l'État pakistanais

ISLAMABAD: Les autorités pakistanaises ont de nouveau arrêté samedi un des cerveaux présumés des attentats de Bombay, qui avaient fait 166 morts en 2008, mais pour une affaire distincte de financement du terrorisme, ont annoncé les services antiterroristes pakistanais.

Zakiur Rehman Lakhvi, qui est âgé d'une soixantaine d'années, est un des leaders du Lashkar-e-Taïba (LeT), une organisation aujourd'hui interdite qui était la branche armée de la Jamaat-ud-Dawa (JuD), influente organisation islamiste pakistanaise soupçonnée par l'Inde d'être liée aux attentats de Bombay.

Il a été arrêté dans la ville de Lahore (est) où il dirigeait un dispensaire, ont annoncé dans un communiqué les services antiterroristes de l'État pakistanais du Pendjab.

Il utilisait ce dispensaire pour collecter des fonds servant à ses activités militantes, ont-ils ajouté sans donner de précisions.

Zakiur Rehman Lakhvi avait été libéré de prison en 2015. Il faisait partie des sept suspects inculpés et incarcérés au Pakistan en liaison avec les attaques de Bombay.

Cette libération sous caution de Lakhvi avait été ordonnée à plusieurs reprises par la justice pakistanaise mais avait alors tardé à se concrétiser, au fil d'une saga politico-judiciaire qui avait pesé sur les relations entre le Pakistan et l'Inde. 

En février 2020, un autre des responsables présumés des attaques de Bombay, Hafiz Saeed, avait été condamné à cinq ans et demi de prison par la justice pakistanaise.

Zakiur-Rehman Lakhvi doit être présenté à un juge antiterroriste à Lahore.


Niger: pour l'ex-président Issoufou, une intervention militaire serait une «faute»

L'ancien président du Niger Mahamadou Issoufou (2011-2021), discret depuis le coup d'Etat du 26 juillet, a estimé samedi qu'une intervention militaire extérieure contre son pays pour rétablir l'ordre constitutionnel serait une faute. (AFP)
L'ancien président du Niger Mahamadou Issoufou (2011-2021), discret depuis le coup d'Etat du 26 juillet, a estimé samedi qu'une intervention militaire extérieure contre son pays pour rétablir l'ordre constitutionnel serait une faute. (AFP)
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  • «Toujours préoccupé par la grave crise que connaît mon pays, le Niger, je réaffirme que seule une solution négociée ouvrira la voie au retour rapide à un ordre démocratique stable», a affirmé M. Issoufou
  • «Une intervention militaire extérieure, dont les conséquences humaines et matérielles sont incalculables, y sera une source d'instabilité durabel», a-t-il ajouté

NIAMEY: L'ancien président du Niger Mahamadou Issoufou (2011-2021), discret depuis le coup d'Etat du 26 juillet, a estimé samedi qu'une intervention militaire extérieure contre son pays pour rétablir l'ordre constitutionnel serait une "faute", appelant à une "solution négociée".

"Toujours préoccupé par la grave crise que connaît mon pays, le Niger, je réaffirme que seule une solution négociée ouvrira la voie au retour rapide à un ordre démocratique stable", a affirmé M. Issoufou dans une série de publications sur X (anciennement Twitter).

"Une intervention militaire extérieure, dont les conséquences humaines et matérielles sont incalculables, y sera une source d'instabilité durable (...) Plus qu'une erreur, y recourir serait une faute. Je suis sûr que les chefs d'Etat de la Cedeao puiseront dans leur immense sagesse pour ne pas commettre une telle faute", a-t-il ajouté.

La communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cedeao) menace depuis plusieurs semaines les auteurs du putsch d'une intervention militaire pour rétablir le président renversé, Mohamed Bazoum, qui avait succédé à M. Issoufou.

Elle avait annoncé que le jour et les modalités de l'opération avaient été décidés, priorisant toutefois la voie diplomatique.

Soutenue par plusieurs pays occidentaux, dont la France, l'organisation ouest-africaine reste désormais relativement silencieuse sur la question d'une éventuelle intervention.

Depuis le coup d'Etat, plusieurs publications sur les réseaux sociaux ont évoqué le rôle supposé de Mahamadou Issoufou dans le coup d'Etat du 26 juillet.

"Archi-faux", avait répondu M. Issoufou dans une interview à Jeune Afrique, le 17 août, appelant à la libération de M. Bazoum et sa "restauration dans ses fonctions".


L'Éthiopie, l'Égypte et le Soudan reprennent les négociations sur le barrage du Nil

Des Soudanais ayant fui la guerre dans leur pays se rassemblent sur les rives du Nil, dans la ville égyptienne d'Assouan, le 8 septembre 2023. (AFP)
Des Soudanais ayant fui la guerre dans leur pays se rassemblent sur les rives du Nil, dans la ville égyptienne d'Assouan, le 8 septembre 2023. (AFP)
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  • L'Éthiopie a fait état le 10 septembre de la fin du remplissage du Grand barrage de la renaissance, suscitant la condamnation immédiate du Caire, qui a dénoncé l'illégalité de la démarche
  • Des négociations entre les trois pays, interrompues depuis avril 2021, ont repris le 27 août

NAIROBI: L'Éthiopie a annoncé samedi avoir entamé une deuxième série de négociations avec l'Égypte et le Soudan au sujet d'un méga-barrage controversé construit par Addis Abeba sur le Nil, source de tensions de longue date entre les trois nations.

L'Éthiopie a fait état le 10 septembre de la fin du remplissage du Grand barrage de la renaissance, suscitant la condamnation immédiate du Caire, qui a dénoncé l'illégalité de la démarche.

L'Égypte et le Soudan considèrent le gigantesque barrage, qui a coûté 4,2 milliards de dollars, comme une menace pour leur approvisionnement en eau. Ils ont demandé à plusieurs reprises à Addis Abeba de cesser de le remplir jusqu'à ce qu'un accord soit conclu sur ses modalités de fonctionnement.

Des négociations entre les trois pays, interrompues depuis avril 2021, ont repris le 27 août.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed ont convenu en juillet de finaliser un accord dans les quatre mois.

"Le deuxième cycle de la négociation tripartite entre l'Éthiopie, l'Égypte et le Soudan concernant (...) l'exploitation annuelle du Grand barrage éthiopien de la Renaissance (GERD) a débuté aujourd'hui, le 23 septembre 2023, à Addis Abeba", a déclaré le ministère éthiopien des Affaires étrangères sur X (anciennement Twitter).

"L'Éthiopie s'est engagée à trouver une solution négociée et à l'amiable dans le cadre du processus trilatéral en cours", a-t-il ajouté.

Ce barrage est au cœur d'un conflit régional depuis que l’Ethiopie a commencé sa construction en 2011.

L'Égypte considère le barrage comme une menace existentielle, car elle dépend du Nil pour 97% de ses besoins en eau.

Le barrage est au cœur des plans de développement de l'Éthiopie et, en février 2022, Addis Abeba a annoncé qu'il avait commencé à produire de l'électricité pour la première fois.

À pleine capacité, l'immense barrage hydroélectrique, long de 1,8 kilomètre et haut de 145 mètres, doit produire plus de 5.000 mégawatts. Cela doublerait la production d'électricité de l'Éthiopie, à laquelle seule la moitié des 120 millions d'habitants du pays a actuellement accès.

La position du Soudan, actuellement en proie à une guerre civile, a fluctué ces dernières années.

Les Nations unies estiment que l'Égypte pourrait "manquer d'eau d'ici 2025" et que certaines régions du Soudan, où le conflit du Darfour était essentiellement lié à l'accès à l'eau, sont de plus en plus vulnérables à la sécheresse en raison du changement climatique.


Nagorny Karabakh: les séparatistes négocient le retrait de leurs troupes et rendent les armes

Cette photographie prise du côté arménien de la frontière, près de la ville de Kornidzor, le 23 septembre 2023, montre une vue générale du couloir de Lachin et du pont Hakari. (ALAIN JOCARD / AFP)
Cette photographie prise du côté arménien de la frontière, près de la ville de Kornidzor, le 23 septembre 2023, montre une vue générale du couloir de Lachin et du pont Hakari. (ALAIN JOCARD / AFP)
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  • Des milliers de civils restent confrontés à une situation d'urgence humanitaire au Nagorny Karabakh disent les autorités locales, encerclée par les soldats azerbaïdjanais
  • L'opération militaire azerbaïdjanaise, qui s'est achevée en 24 heures mercredi à la mi-journée, a fait au moins 200 morts et 400 blessés, d'après les séparatistes arméniens

KORNIDZOR: Les séparatistes du Nagorny Karabakh négocient samedi avec l'Azerbaïdjan qui vient de leur infliger une lourde défaite militaire le retour à la paix dans cette région dont la population en majorité arménienne s'angoisse pour son avenir.

Après leur capitulation et le cessez-le-feu conclu mercredi à l'issue d'une offensive éclair déclenchée un jour auparavant par Bakou, ils doivent notamment évoquer le retrait de leurs troupes, tout en continuant de déposer leurs armes.

Cette enclave montagneuse, qui avait été rattachée en 1921 par le pouvoir soviétique au territoire azerbaïdjanais, avait été par le passé le théâtre de deux guerres entre les anciennes républiques soviétiques que sont l'Azerbaïdjan et l'Arménie : l'une de 1988 à 1994 (30 000 morts) et l'autre à l'automne 2020 (6 500 morts).

"Conformément aux accords de cessation des hostilités, les formations armées du Karabakh ont commencé à remettre" leurs armes "sous le contrôle des forces russes de maintien de la paix", a fait savoir vendredi le ministère russe de la Défense.

Six blindés, plus de 800 armes légères et environ 5.000 munitions ont pour l'instant été rendus, a précisé le contingent de la paix russe.

Les pourparlers des autorités du Nagorny Karabakh avec la partie azerbaïdjanaise entamés jeudi "sous les auspices des soldats de maintien de la paix russes" doivent permettre d'"organiser le processus de retrait des troupes et assurer le retour dans leurs foyers des citoyens déplacés par l'agression militaire", selon les séparatistes.

Les parties discutent également de "la procédure d'entrée et de sortie des citoyens" de cette région, ont-ils ajouté.

Le tout à un moment où des milliers de civils restent confrontés à une situation d'urgence humanitaire au Nagorny Karabakh, dont la "capitale" Stepanakert est, disent les autorités locales, encerclée par les soldats azerbaïdjanais.