Les électeurs noirs, au cœur des espoirs démocrates de reprendre le Sénat américain

Les partisans des candidats au Sénat démocrate Jon Ossoff et Raphael Warnock (D-GA) assistent à un rassemblement pour voter à Hampton. (AFP)
Les partisans des candidats au Sénat démocrate Jon Ossoff et Raphael Warnock (D-GA) assistent à un rassemblement pour voter à Hampton. (AFP)
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Publié le Dimanche 03 janvier 2021

Les électeurs noirs, au cœur des espoirs démocrates de reprendre le Sénat américain

  • Lors des élections sénatoriales cruciales de mardi en Géorgie, la mobilisation des électeurs noirs sera clé pour les démocrates, qui rêvent de reprendre la chambre haute. Et avec elle, tout le pouvoir à Washington
  • «Comptez toujours sur les Noirs», peut-on lire sur l'une des pancartes distribuées aux familles et jeunes réunis autour d'elle à Hampton, pour une journée de spectacles et discours de mobilisation

HAMPTON : «Afro-Américains. Faites basculer le Sénat»: devant une petite foule festive, le panneau sur scène va droit au but. 

Lors des élections sénatoriales cruciales de mardi en Géorgie, la mobilisation des électeurs noirs sera clé pour les démocrates, qui rêvent de reprendre la chambre haute. Et avec elle, tout le pouvoir à Washington. 

«Il est essentiel que les Afro-Américains et les minorités se présentent dans les bureaux de vote», confie Sukari Johnson, présidente de l'antenne démocrate du comté de Clayton, au sud d'Atlanta, capitale de cet Etat conservateur. 

«Comptez toujours sur les Noirs», peut-on lire sur l'une des pancartes distribuées aux familles et jeunes réunis autour d'elle à Hampton, pour une journée de spectacles et discours de mobilisation. 

Les pin's, T-Shirts et sacs sont distribués gratuitement, en encourageant les passants à appeler ou envoyer un message sur-le-champ à trois amis, pour qu'ils se rendent aux urnes. 

«Votez»: c'est le mot d'ordre que tout le monde répète ici. 

«Beaucoup de gens souffrent en ce moment avec le Covid et le chômage, alors si nous voulons changer les choses, nous devons élire» les candidats démocrates mardi, souligne Sukari Johnson

En lice pour le Sénat américain: le pasteur noir Raphael Warnock, 51 ans, qui prêche dans l'ancienne église de Martin Luther King, et le producteur de documentaires Jon Ossoff, 33 ans.

Marquée par l'esclavage et la ségrégation, la Géorgie a vu naître, et mourir, plusieurs figures de la lutte pour les droits civiques des Afro-Américains, de Martin Luther King à John Lewis. Mais cet Etat du Sud n'a jamais élu de sénateur noir et n'a pas envoyé de démocrate à la chambre haute depuis vingt ans.

Les candidats démocrates partent donc de loin en Géorgie. Sur eux reposent pourtant les espoirs du parti, et du président élu Joe Biden.

«Si nous ne les élisons pas, Biden ne pourra pas faire grand chose» sans le contrôle du Sénat, aujourd'hui républicain, qui peut bloquer l'adoption de lois, résume Sukari Johnson.

La victoire en novembre de Joe Biden renforce l'enthousiasme ici car c'est la première fois depuis 1992 que la Géorgie élit un démocrate à la présidentielle. 

Alors beaucoup, comme Mary Garrett, veulent croire à une victoire mardi. 

«J'ai espoir», affirme cette professeure de maternelle de 59 ans. 

Plus de trois millions d'électeurs ont opté, comme elle, pour le vote anticipé, sur sept millions d'inscrits, un record pour une élection partielle. Mais un niveau plus bas que celui enregistré au même stade pour la présidentielle. 

La victoire de Joe Biden ici s'explique aussi par le vote d'électeurs républicains ou indépendants anti-Trump, qui pourraient cette fois revenir dans le giron du parti. 

Les Afro-Américains «représentent l'une des plus larges bases de soutien pour les candidats démocrates dans cet Etat et leur mobilisation est donc toujours cruciale», explique à l'AFP Trey Hood, professeur à l'université de Géorgie.

Un habitant sur trois est afro-américain en Géorgie (10,6 millions d'habitants). Cette population a toujours été importante, rappelle-t-il, mais «ce qui a changé, c'est le nombre d'Afro-Américains dans l'électorat», à désormais près de 30%. 

- «Black Voters Matter» -

«Black Voters Matter»: les électeurs noirs comptent. Ce mot d'ordre calqué sur le désormais célèbre «Les vies des noirs comptent», revient sur les masques d'organisateurs à Hampton. 

Sous la houlette de l'ancienne parlementaire de Géorgie, Stacey Abrams, des organisations se sont mobilisées avec succès ces dernières années pour dénoncer, et surmonter, ce qu'elles perçoivent comme les entraves institutionnelles bloquant encore le vote des minorités: longues files d'attente, difficultés à l'heure de s'inscrire sur les listes ou de confirmer son identité...

Dans un quartier modeste de la petite bourgade rurale d'Eatonton, Jon Ossoff, arrivé à bord de son grand bus de candidat, motive quelque dizaines d'électeurs avant qu'ils ne partent tenter de convaincre leurs voisins de voter. 

Après avoir dénoncé le racisme et un homicide qui avait choqué la Géorgie, il lance, sous les applaudissements de la petite foule mêlant Américains noirs et blancs: »Quand vous allez frapper aux portes aujourd'hui, sentez dans votre coeur ce pour quoi nous nous battons: une même justice pour tous». 

 


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".

 


Le réalisateur hollywoodien Rob Reiner et sa femme retrouvés morts à leur domicile

Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN. (AFP)
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  • D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire
  • Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery"

LOS ANGELES: Le réalisateur américain Rob Reiner et son épouse Michele Singer ont été retrouvés morts à leur domicile dans le sud de la Californie, ont rapporté dimanche les médias américains NBC et CNN.

La police de Los Angeles a fait état de deux personnes retrouvées mortes dans la maison du réalisateur du film "Quand Harry rencontre Sally", mais n'a pas confirmé publiquement leur identité, lors d’une conférence de presse dimanche soir.

Selon la chaîne NBC, le couple serait mort des suites de coups de couteau.

Rob Reiner était âgé de 78 ans.

D'abord acteur dans des séries télévisées dans les années 1970, Bob Reiner a commencé sa carrière comme réalisateur en 1984 avec le film "Spinal Tap" sur un groupe de rock imaginaire. Il restera l'auteur de nombreux films cultes, notamment "Quand Harry rencontre Sally" mais aussi "Stand by me" ou encore "Misery".

Retrouvant parfois son rôle de comédien, il était apparu récemment dans la série "The Bear".

"C'est avec une profonde tristesse que nous annonçons le décès tragique de Michele et Rob Reiner. Nous sommes bouleversés par cette perte soudaine et nous demandons le respect de notre vie privée en cette période incroyablement difficile", a annoncé la famille du couple dans un communiqué cité par la revue Variety.

"C'est une perte immense pour notre ville et notre pays. L'héritage de Rob Reiner est profondément ancré dans la culture et la société américaines", a déclaré la maire de Los Angeles, Karen Bass sur son compte X.

Elle a salué "son oeuvre créative ainsi que son engagement pour la justice sociale et économique" qui "ont transformé la vie d'innombrables personnes".

"Acteur, réalisateur, producteur, scénariste et militant politique engagé, il a toujours mis ses talents au service des autres", a ajouté Mme Bass.