En Lorraine, les cristalleries se réinventent pour retrouver un nouvel éclat

Un artisan polit un vase dans l'atelier de taille de la cristallerie Saint-Louis à Saint-Louis-les-Bitche, dans le nord-est de la France, le 2 février 2024. (AFP)
Un artisan polit un vase dans l'atelier de taille de la cristallerie Saint-Louis à Saint-Louis-les-Bitche, dans le nord-est de la France, le 2 février 2024. (AFP)
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Publié le Vendredi 16 février 2024

En Lorraine, les cristalleries se réinventent pour retrouver un nouvel éclat

  • Quelque 5 000 personnes travaillent le verre en France, l'une des plus grandes communautés verrières d'Europe
  • L'innovation et l'adaptation au regard du réchauffement climatique n'échappent pas non plus à ces secteurs

SAINT-LOUIS-LES-BITCHE: Une technique impressionnante, des gestes millimétrés, pour un résultat plébiscité dans le monde entier: plusieurs grandes maisons mondiales de travail du verre et du cristal, dont les savoir-faire ont été inscrits à l'Unesco, sont implantées dans l'est de la France.

A Saint-Louis-lès-Bitche (Moselle), la fosse contenant les anciens fours de la plus ancienne cristallerie de France sont encore visibles depuis le musée implanté juste au-dessus et retraçant l'histoire de la manufacture, située à deux pas.

Une boule incandescente au bout d'une canne, façonnée pour en faire un verre, qui sera ensuite taillé, gravé, décoré, contrôlé pour en sortir des pièces exceptionnelles: la fabrication d'objets en verre ou cristal, passant par de nombreuses mains et nécessitant un immense travail d'équipe, est particulièrement esthétique.

Les "connaissances, techniques et savoir-faire du verre artisanal" ont été classés, en décembre, au patrimoine mondial immatériel de l'Unesco.

Cette candidature, déposée par le ministère français de la Culture, a été portée conjointement avec la République tchèque, la Finlande, l'Allemagne, la Hongrie et l'Espagne.

Elle a été motivée par le besoin de perpétuer ces savoir-faire, quand un verrier met "dix ans avant d'être au sommet de son art", souligne auprès de l'AFP Elodie Gillet, secrétaire générale de la Fédération du cristal et du verre.

"Le verrier apprend souvent d'un autre verrier", ajoute-t-elle, soulignant la "nécessité d'anticiper" la formation des futurs artisans.

"Les enfants veulent devenir maîtresses ou policiers. On en voit partout. Des verriers, moins souvent", ce qui suscite moins de vocations au plus jeune âge.

«Réinventer» les métiers 

Quelque 5.000 personnes travaillent le verre en France, "l'une des plus grandes communautés verrières d'Europe", souligne Mme Gillet.

Outre les grandes maisons, 260 entreprises sont réparties un peu partout dans l'Hexagone, même si les maisons étaient historiquement implantées dans le Grand Est ou dans la vallée de la Bresle.

La transmission se fait déjà, notamment auprès des jeunes générations, par le biais d'ateliers liés au verre et au cristal dans ces régions, explique à l'AFP David Suck, président de la communauté de communes du pays de Bitche (Moselle).

Sans la relève de futurs artisans, "demain, ces métiers risquent d'être à jamais perdus".

"On insiste sur l'importance de redéfinir, revisiter les métiers du verre, avec des designers", comme cela se fait à Meisenthal (Moselle) pour sa boule de Noël, par exemple, précise-t-il. Et l'enjeu, avec ces manufactures qui emploient des centaines de personnes sur le territoire, est de "permettre à nos entreprises à ne pas avoir à délocaliser".

C'est aussi en Lorraine qu'est situé le Centre européen de recherches et formation aux arts verriers (Cerfav), seul établissement de France proposant aux apprentis les quatre Certificats d'aptitude professionnelle (CAP) des métiers du verre.

La demande est en hausse, selon sa directrice générale, Marie-Alice Skaper: "On a des promotions de 80 apprentis en première et deuxième année. Ils étaient une quarantaine il y a cinq ans".

Décarbonation

L'innovation et l'adaptation au regard du réchauffement climatique n'échappent pas non plus à ces secteurs.

Si les artisans du verre rencontrent moins de difficultés liées à l'innovation, avec "une matière qui se recycle à l'infini", "la hausse des coûts de l'énergie a un impact colossal" pour les artisans, souvent des petites entreprises, souligne Mme Gillet.

A Saint-Louis, une exposition de l'Académie des savoir-faire de la Fondation Hermès retrace, jusqu'au 28 avril, plusieurs mois de recherches entre ingénieurs, designers et artisans autour du réemploi d'une bouteille en verre emblématique de Marseille qu'ils ont pu redessiner et réinventer: boules de pétanque, savon de Marseille ou logo de l'OM par exemple...

Les cristalleries doivent elles "investir au fur et à mesure des rénovations de fours" pour "abandonner à terme les énergies fossiles" et travailler le cristal sans plomb.

En Meurthe-et-Moselle, Baccarat a inauguré en janvier un nouveau four, "Four F", "le plus important de l'histoire de la manufacture", selon un communiqué. Pour la cristallerie, "ces avancées technologiques se traduisent par une amélioration de l'efficacité énergétique".

Les maisons espèrent aussi que ce "coup de projecteur" fera venir les visiteurs, qui pourront "mieux comprendre la différence de prix par rapport aux produits industriels", souligne Arnaud Lehrer, de la cristallerie Lehrer à Garrebourg (Moselle).


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.