Après le charbon, un possible eldorado d'hydrogène blanc dans le nord-est de la France

Des mineurs remontent les derniers blocs de charbon à la surface de la mine de La Houve, la dernière mine de charbon en activité en France, le 23 avril 2004 à Creutzwald, lors de son dernier jour d'exploitation. Cette fermeture met fin à près de 300 ans d'exploitation du charbon en France. (Photo Jean-Christophe Verhaegen AFP)
Des mineurs remontent les derniers blocs de charbon à la surface de la mine de La Houve, la dernière mine de charbon en activité en France, le 23 avril 2004 à Creutzwald, lors de son dernier jour d'exploitation. Cette fermeture met fin à près de 300 ans d'exploitation du charbon en France. (Photo Jean-Christophe Verhaegen AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 18 février 2024

Après le charbon, un possible eldorado d'hydrogène blanc dans le nord-est de la France

  • Si les concentrations de cet hydrogène natif sont identiques dans tout le bassin houiller lorrain, la découverte représenterait «60 millions de tonnes» de cette ressource générée naturellement par la Terre
  • Les puits traversent les veines de charbon autrefois exploitées en Moselle, et d'autres couches de minéraux où les concentrations d'hydrogène blanc augmentent au fur et à mesure de la profondeur de la sonde

PETITE-ROSSELLE, France : Un gaz recherché pour décarboner l'industrie et les transports : des scientifiques ont potentiellement découvert «la plus grande réserve du monde» d'hydrogène blanc, ou natif, dans le sous-sol houiller de la Moselle, dans le nord-est de la France.

Un possible espoir pour le bassin minier de la Lorraine, après 150 ans d'exploitation du charbon qui participa à l'essor de la région avant d'entrer en déclin et s'arrêter.

Une perspective sur laquelle travaillent depuis quatre ans des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) français, via un projet de recherche baptisé Regalor.

Avec une sonde, descendue jusqu'à plus de 1.000 mètres de profondeur dans le sous-sol de Folschviller (département de la Moselle), les chercheurs, qui étaient en quête de méthane, ont en fait découvert d'importantes quantités d'hydrogène blanc, gaz qui se forme naturellement dans les sous-sols.

Si les concentrations de cet hydrogène natif sont identiques dans tout le bassin houiller lorrain, la découverte représenterait «60 millions de tonnes» de cette ressource générée naturellement par la Terre, soit potentiellement «la plus grande réserve mondiale», selon Jacques Pironon, directeur de recherche, géologue de formation, lors d'une conférence à Petite-Rosselle début février.

Ces premières estimations seront toutefois «à affiner avec d'autres forages», a-t-il précisé.

L'hydrogène natif se forme naturellement dans le sous-sol, via des réactions chimiques, entre l'eau et des minéraux par exemple.

- Décarbonation -

«Depuis deux ans, on mesure en continu, toutes les 30 minutes, les gaz» présents dans le sous-sol, créant ainsi «l'une des plus grosses banques de données» du monde sur ces concentrations en hydrogène natif, a expliqué Philippe de Donato, également directeur de recherches au CNRS.

Les puits traversent les veines de charbon autrefois exploitées en Moselle, et d'autres couches de minéraux où les concentrations d'hydrogène blanc augmentent au fur et à mesure de la profondeur de la sonde.

Pour l'heure, les scientifiques ont atteint 1.250 mètres de profondeur avec une sonde «unique au monde» de six centimètres de diamètre, souligne M. de Donato.

«A 1.250 mètres de profondeur, on a découvert une concentration de 20% d'hydrogène blanc dans les mélanges de gaz», a précisé Jacques Pironon.

Et d'après plusieurs modélisations, la teneur en hydrogène pourrait atteindre 90% à 3.000 mètres de profondeur.

L'hydrogène naturel suscite un intérêt grandissant pour la décarbonation de l'industrie et des transports. Ce gaz est actuellement principalement utilisé pour la production d'ammoniac, de méthanol, de carburants ou de raffinage de produits pétroliers.

- Regalor II -

Le premier gisement d'hydrogène naturel a été découvert au Mali. Il est exploité depuis 2011, à raison de 90 tonnes par an de production, ce qui permet l'électrification d'un village.

L'Union européenne souhaite produire, à horizon 2030, 20 millions de tonnes d'hydrogène renouvelable.

Mi-décembre, le président Emmanuel Macron a annoncé le lancement de «missions d'exploration» de réservoirs d'hydrogène naturel sur tout le territoire français, promettant «des financements massifs» dans le domaine.

«On ne peut pas laisser dormir cette ressource», avait-t-il lancé. «On y va à fond sur les électrolyseurs, mais maintenant on y va deux fois plus vite sur l'hydrogène naturel».

«Des demandes de permis de recherche sont en cours pour des gisements potentiels» dans les Pyrénées-Atlantiques (sud-ouest) et la région Auvergne-Rhône-Alpes (centre-est), indique le site internet du ministère de la Transition écologique.

Les chercheurs et leurs partenaires, parmi lesquels La Française de l'Energie, déposeront le 29 avril la demande d'autorisation pour le projet Regalor II, qui devra permettre de déterminer de quelles façons pourra être exploité cet hydrogène.

Le site de Folschviller, où se déroulent les opérations de mesure, «ne donnera jamais lieu à l'exploitation», ont toutefois précisé les chercheurs, et restera un site dédié à la recherche.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Short Url
  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Short Url
  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.

 

 


Assurance chômage: les syndicats demandent au gouvernement de renoncer formellement à une réforme globale

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris, le 11 novembre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu sur l'avenue des Champs-Élysées à Paris, le 11 novembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Syndicats et organisations patronales (sauf Medef) réclament le retrait du cadrage financier sur l’assurance chômage
  • Ils veulent ouvrir une négociation sur les contrats courts et les ruptures conventionnelles sans nouvelles économies imposées

PARIS: Les cinq syndicats représentatifs de salariés et deux organisations patronales, à l'exception du Medef, demandent au gouvernement de renoncer formellement à son projet de nouvelles négociations sur l'assurance chômage, dans un courrier commun consulté par l'AFP.

Dans ce courrier adressé vendredi soir au Premier ministre Sébastien Lecornu, la CFDT, la CGT, FO, la CFE-CGC et la CFTC, côté syndicats, et la CPME et l'U2P (artisans), côté patronal, lui demandent de retirer le cadrage financier qui avait été communiqué en août par le gouvernement Bayrou pour fixer les économies souhaitées sur l'assurance chômage.

Ce retrait doit leur permettre, expliquent-elles, d'ouvrir, "dans les prochaines semaines, une négociation interprofessionnelle portant sur la question des contrats courts". Une négociation qui "sera également l’occasion d'examiner la question des ruptures conventionnelles", selon leur courrier.

Depuis la chute du gouvernement Bayrou, Sébastien Lecornu a semblé abandonner l'idée d'une nouvelle réforme globale de l'assurance chômage pour cibler "les ruptures conventionnelles (qui) peuvent donner lieu à des abus".

Le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou a souligné jeudi avoir "proposé aux partenaires sociaux" de s'"emparer" de ce sujet. "On voudrait aller assez vite pour trouver quelques centaines de millions d’euros d’économies", a-t-il dit au Parisien.

Une telle discussion se ferait, plaident les syndicats dans leur courrier, "dans une approche globale et équilibrée, avec l’objectif partagé de renforcer la qualité de l'emploi et de sécuriser les parcours professionnels".

Dans sa lettre de cadrage, en août, le gouvernement Bayrou avait demandé aux partenaires sociaux de négocier une nouvelle convention d'assurance chômage en réalisant 2 à 2,5 milliards d'euros d'économies par an entre 2026 et 2029.

Elle fixait le 15 novembre comme date butoir pour un accord, mais les discussions n'ont jamais eu lieu.

Les partenaires sociaux sont chargés de négocier les règles de l'indemnisation du chômage mais s'il ne parviennent pas à un accord, l'État définit les règles par décret.

Cette lettre avait été jugée inacceptable par les syndicats notamment en raison de l'ampleur des efforts demandés, alors que les principales règles de la dernière réforme, datant de novembre 2024, étaient entrées en vigueur en avril dernier, en théorie pour quatre ans.

"On n'a pas arrêté de demander au gouvernement de renoncer à la lettre de cadrage et on continue à leur demander de l'abandonner explicitement par un écrit, sinon ce sera une épée de Damoclès avec des décrets qui pourraient nous arriver très prochainement ou avec un autre gouvernement qui nous dirait qu'on n'a pas respecté la lettre de cadrage", s'inquiète auprès de l'AFP le secrétaire confédéral de la CGT, Denis Gravouil.