Les restitutions postcoloniales au coeur d'un documentaire à la Berlinale

La cinéaste et actrice franco-sénégalaise Mati Diop s'exprime lors d'une conférence de presse pour le film "Dahomey" présenté en compétition de la 74e Berlinale, premier grand festival de cinéma européen de l'année, le 18 février 2024 à Berlin (Photo, AFP).
La cinéaste et actrice franco-sénégalaise Mati Diop s'exprime lors d'une conférence de presse pour le film "Dahomey" présenté en compétition de la 74e Berlinale, premier grand festival de cinéma européen de l'année, le 18 février 2024 à Berlin (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 20 février 2024

Les restitutions postcoloniales au coeur d'un documentaire à la Berlinale

  • Mati Diop aimerait que son film soit «vu dans un maximum de pays africains»
  • A l'image de la France, l'Allemagne se penche aussi sur ses restitutions coloniales

BERLIN: A Paris, le roi Ghézo n'est plus un simple numéro. Il prend vie devant la caméra de Mati Diop qui raconte le retour au Bénin de cette statue et d'autres oeuvres pillées par la France pendant l'époque coloniale.

Dans le documentaire "Dahomey", en lice pour l'Ours d'or de la Berlinale, la réalisatrice franco-sénégalaise de 41 ans aborde l'épineuse question de la restitution des oeuvres d'art volées à l'Afrique.

Un mouvement amorcé ces cinq dernières années par les anciennes puissances occidentales, dont la France, l'Allemagne et la Belgique.

Pour raconter l'histoire de 26 oeuvres pillées en 1892 par les troupes coloniales françaises au royaume du Dahomey, dans le centre-sud du Bénin actuel, composé alors de plusieurs royaumes, Mati Diop fait parler en voix off la statue anthropomorphe du roi Ghézo.

Dans la langue du Bénin, le fon, il se plaint de ne plus porter de nom, seulement un numéro, "le 26", dans les réserves du musée du Quai Branly à Paris.

Il décrit son arrachement à sa terre, sa vie en exil, puis son récent rapatriement dans un musée de Cotonou, la capitale du Bénin.

Pour cette narration, "il était particulièrement important que la statue s'exprime dans une langue du Bénin et non le français, la langue du colonisateur", souligne cette "Afrodescendante", comme elle se décrit elle-même, qui est née et a grandi à Paris.

«trucs»

Les présidents français Emmanuel Macron et béninois Patrice Talon, à l'origine de cette restitution qui a eu lieu le 10 novembre 2021, n'apparaissent pas dans le film.

Pour Mati Diop (Grand Prix à Cannes en 2019 pour "Atlantique", la plus haute distinction après la Palme d'Or), il ne s'agissait pas de célébrer cette initiative politique.

Au contraire, la fille du musicien Wasis Diop voulait souligner que le retour de ces 26 trésors était très peu "par rapport aux 7.000 oeuvres encore captives au musée du Quai Branly".

La deuxième partie du film se penche sur la réception de ces statues dans un pays totalement transformé depuis leur départ et qui les avait partiellement oubliées.

Dans un débat entre étudiants béninois, l'un d'entre eux explique qu'il a grandi avec les dessins animés de Tom et Jerry et n'avait aucune connaissance de l'existence de ces "trucs".

"+Dahomey+ nous pousse à nous interroger sur toute l'histoire transmise depuis l'enseignement primaire, secondaire et universitaire" au Bénin, constate Gildas Adannou, étudiant de l'université d'Abomey Calavi, auteur et réalisateur de 29 ans, dans un entretien à l'AFP.

Mati Diop aimerait que son film soit "vu dans un maximum de pays africains". "Il faut le montrer aux premiers concernés", dit à l'AFP celle qui est aussi la nièce du réalisateur sénégalais Djibril Diop Mambéty, réalisateur de "Touki Bouki" - film majeur du cinéma africain récompensé à Cannes par le prix de la critique internationale en 1973.

«Travail de transmission»

"J’ai envie qu’il soit montré dans les universités, dans les écoles, Il y a un vrai travail de transmission à faire", ajoute Mati Diop.

A l'image de la France, l'Allemagne se penche aussi sur ses restitutions coloniales, comme l'illustre un documentaire, "The Empty Grave" ("Le tombeau vide", ndlr), réalisé par l'Allemande Agnes Lisa Wegner et la Tanzanienne Cece Mlay, présenté aussi à Berlin mais pas en compétition pour l'Ours d'or.

Cette fois, l'histoire est montrée à travers la perspective des descendants de Songea Mbano, un leader rebelle, pendu et décapité par les Allemands avec 66 de ses combattants, après le soulèvement des Maji-Maji, ou Maï-Maï, dans l'actuelle Tanzanie.

Le crâne de ce leader rebelle a très probablement été transporté ensuite en Allemagne dans un musée ou une collection ethnologique, comme de nombreux ossements de l'époque, en vue d'être étudiés. En novembre dernier, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a promis que Berlin tenterait de le retrouver, tout en demandant "pardon" pour les crimes coloniaux commis par son pays.


« I like it hot ! » : J. Lo fait sensation à Abou Dhabi

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  • Jennifer Lopez, 56 ans, prouve qu’elle reste l’une des artistes les plus enflammées au monde

ABOU DHABI: De retour à Abou Dhabi après son spectacle magistral en février, Jennifer Lopez a dansé toute la soirée mardi à l’Etihad Arena sur l’île de Yas dans le cadre de sa tournée mondiale « Up All Night ».

En interprétant ses tubes cultes comme « On the Floor », « Ain’t Your Mama » et « Dance Again », Lopez a fait monter la température avec son énergie débordante et ses chorégraphies percutantes.

Même si j’ai regretté que « Jenny From the Block » n’ait pas bénéficié d’un moment à elle, Lopez l’a tout de même interprétée en medley avec « We Will Rock You » de Queen.

Pour célébrer ses 56 ans, elle a chanté « Birthday », le single sorti le 24 juillet, très applaudi par le public.

La superstar a remercié ses fans et les a encouragés à s’aimer les uns les autres et à suivre ce qu’ils aiment.

Elle a également plaisanté sur la chaleur intense des Émirats. « I like it hot ! », a-t-elle lancé en se ventilant.

Avec plusieurs changements de tenues et des plages musicales bien calibrées, le show a alterné entre titres dynamiques, ballades lentes et medleys.

Lopez a rendu hommage à sa culture latino en interprétant quelques-uns de ses succès en espagnol, notamment « Qué Hiciste » et « Si Una Vez ».

Elle a chanté en dansant le flamenco, vêtue d’une tenue inspirée du traje de flamenca, la robe traditionnelle des femmes aux festivals andalous.

L’artiste n’est pas étrangère au Golfe : elle avait déjà fait sensation en avril lors du Grand Prix d’Arabie saoudite de F1 à Djeddah, puis en novembre dernier à Riyad pour l’événement « 1001 Seasons of Elie Saab ».

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L’artiste saoudienne met en lumière le riche paysage culturel de l’Asir à travers ses œuvres

L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
L'artiste Arafat Al-Asimi a déclaré qu'elle se sentait le plus à l'aise dans la nature et les dessins de paysages traditionnels. (Fourni)
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  • Arafat Al-Asimi a surmonté de nombreux défis pour s’imposer comme artiste en tant que femme

MAKKAH : Les montagnes verdoyantes de la région d’Asir en Arabie saoudite ont nourri la vision artistique d’Arafat Al-Asimi.

En évoquant ses débuts, Al-Asimi confie qu’elle aime utiliser des couleurs pastel pour représenter des paysages naturels et patrimoniaux. Les montagnes, les vallées, les nuances des forêts et le climat unique de la région ont nourri son imagination artistique.

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L’artiste Arafat Al-Asimi affirme se sentir chez elle au cœur de la nature et des paysages traditionnels. (Fournie)

Elle explique se sentir profondément liée à la nature et aux dessins de paysages traditionnels, en particulier ceux inspirés de l’Asir, car ils traduisent son fort sentiment d’appartenance et lui procurent un équilibre et un confort psychologique.

Elle partage également sa passion pour l’intégration de la calligraphie arabe dans ses œuvres, soulignant combien cette pratique allie esthétique visuelle et identité culturelle.


Le programme Saudi Game Champions soutient les talents locaux pour une portée mondiale

Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
Le programme a proposé plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux saoudiens. (Fourni)
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  • Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux
  • L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme

RIYAD : Le Centre de l'entrepreneuriat numérique du ministère des communications et des technologies de l'information a conclu le programme Saudi Game Champions, une initiative de neuf mois visant à soutenir la croissance des studios de développement du pays.

Le programme comprenait plusieurs étapes : un Game Jam, des phases d'incubation et d'accélération, et une cérémonie de clôture célébrant les réalisations et les talents locaux.

L'initiative vise à aider les participants à entrer sur le marché avec des normes élevées de qualité et de professionnalisme.

Elle a offert plus de 180 heures d'ateliers spécialisés et plus de 1 500 heures de mentorat, auxquels ont participé 25 studios de jeux d'Arabie saoudite.

Lors de la cérémonie de clôture, Hussain Al-Safwan de LIMELESS Studio a remporté le prix du changement audacieux, tandis que Fahad Al-Jumaan de Hero Galaxy Studio a reçu le prix de l'inspiration.

Mostafa Fares a reçu le prix de la créativité et son collègue Ali Aseeri le prix du choix du public, tous deux représentant SYMMETRIC STUDIO.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des efforts plus vastes déployés par le centre pour renforcer le rôle du Royaume dans l'industrie mondiale du jeu.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com