Covid-19: le Royaume-Uni commence à injecter le vaccin d'AstraZeneca et Oxford

Le patient dialysé Brian Pinker est devenu la toute première personne à être inoculée avec le vaccin COVID-19 de l'Université d'Oxford/AstraZeneca en Angleterre le 4 janvier 2021. (AP)
Le patient dialysé Brian Pinker est devenu la toute première personne à être inoculée avec le vaccin COVID-19 de l'Université d'Oxford/AstraZeneca en Angleterre le 4 janvier 2021. (AP)
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Publié le Lundi 04 janvier 2021

Covid-19: le Royaume-Uni commence à injecter le vaccin d'AstraZeneca et Oxford

  • Le vaccin d'AstraZeneca-Oxford est moins coûteux, plus facile à stocker et donc plus adapté à une campagne d'immunisation à grande échelle que ceux de ses concurrents Moderna et Pfizer-BioNTech, déjà approuvés et distribués dans plusieurs pays, notamment
  • L'Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe avec quelque 100 millions d'habitants, a annoncé pour sa part avoir autorisé le vaccin développé par le chinois Sinopharm.

LONDRES: Le Royaume-Uni devient lundi le premier pays à administrer à sa population le vaccin du laboratoire britannique AstraZeneca et de l'Université d'Oxford contre le Covid-19, tout en envisageant un nouveau tour de vis sévère pour freiner l'aggravation de la pandémie.

Le vaccin d'AstraZeneca-Oxford est moins coûteux, plus facile à stocker et donc plus adapté à une campagne d'immunisation à grande échelle que ceux de ses concurrents Moderna et Pfizer-BioNTech, déjà approuvés et distribués dans plusieurs pays, notamment aux Etats-Unis.

Le vaccin Pfizer-BioNTech a déjà été injecté à plus d'un million d'habitants du Royaume-Uni depuis le lancement de la campagne de vaccination début décembre.

Les autorités britanniques ont commandé 100 millions de doses du vaccin d'AstraZeneca-Oxford, dont 520.000 sont prêtes lundi, selon le ministère de la Santé. En Angleterre, des centaines de nouveaux centres de vaccination doivent ouvrir cette semaine, qui s'ajouteront aux 730 déjà en place.

"Je suis enchanté aujourd'hui de lancer le vaccin d'Oxford, hérité de la science britannique", s'est félicité lundi dans un communiqué le ministre de la Santé Matt Hancock. "C'est un tournant dans notre combat contre cet horrible virus et j'espère qu'il redonnera à tout le monde l'espoir que la fin de cette pandémie est en vue".

Le vaccin AstraZeneca-Oxford a également été autorisé par l'Argentine ainsi que, dimanche, par l'Inde, ce qui va permettre à ce pays de 1,3 milliard d'habitants de démarrer une des campagnes de vaccination les plus massives du monde.

L'Inde, où le Covid-19 a fait plus de 150.000 morts, veut immuniser jusqu'à 300 millions de personnes d'ici la mi-2021.

Question de température 

Le vaccin AstraZeneca-Oxford a l'avantage d'être peu cher (environ 2,50 euros la dose). Il peut aussi être conservé à la température d'un réfrigérateur, contrairement aux vaccins de Moderna et de Pfizer-BioNTech qui ne peuvent être stockés à long terme qu'à très basse température (-20°C pour le premier, -70°C pour le second).

Son autorisation au sein de l'Union européenne ne devrait cependant pas intervenir en janvier, selon l'Agence européenne des médicaments (EMA). Les Etats-Unis, quant à eux, n'envisagent pas de l'approuver avant avril.

Avec plus de 75.000 morts, le Royaume-Uni est l'un des pays d'Europe les plus endeuillés par le coronavirus. Près de 55.000 personnes supplémentaires ont été testées positives au virus en 24 heures, dépassant le seuil des 50.000 pour le sixième jour consécutif, selon les dernières données officielles communiquées dimanche.

La rapide expansion de l'épidémie, attribuée à un nouveau variant du virus, a amené le Premier ministre britannique Boris Johnson à envisager des restrictions plus strictes.

"Il se peut que nous devions faire des choses dans les prochaines semaines qui seront plus difficiles dans plusieurs parties du pays", a déclaré M. Johnson dimanche à la BBC. Il a ajouté que la fermeture des écoles, une mesure prise fin mars lors de la première vague de la pandémie, "est l'une de ces choses".

L'Egypte choisit le vaccin chinois 

L'Egypte, pays le plus peuplé du monde arabe avec quelque 100 millions d'habitants, a annoncé pour sa part avoir autorisé le vaccin développé par le chinois Sinopharm.

Le Mexique, quant à lui, a indiqué que plus de 20% du personnel soignant du pays, soit environ 28.000 personnes sur 150.000, avaient déjà reçu une première dose du vaccin Pfizer-BioNTech.

Selon les chiffres publiés par leurs fabriquants, le vaccin de Sinopharm est efficace à 79%, celui de Pfizer-BioNTech à 95% et celui de Moderna à 94,1%. AstraZeneca-Oxford, a pour sa part revendiqué un taux d'efficacité de 70%, mais qui pourrait atteindre 100% avec deux doses.

Si l'arrivée des vaccins donne l'espoir d'une embellie en ce début d'année, les cadences de production et d'approvisionnement sont encore loin de donner satisfaction.

La campagne de vaccination aux Etats-Unis monte en puissance et pourrait atteindre un million d'injections par jour, ont assuré dimanche des responsables face aux critiques sur son retard initial, dans un pays qui vient de franchir la barre des 350.000 morts.

Production insuffisante 

L'Union européenne a quant à elle reconnu samedi une "insuffisance mondiale" des capacités de production de vaccins, se disant "prête à aider" pour les augmenter.

Or, pour le Premier ministre hongrois Viktor Orban, c'est le rythme d'acquisition des vaccins par l'UE qui est en cause. Des produits "étaient disponibles plus tôt au Canada, au Royaume-Uni et en Israël", a-t-il dit dimanche.

En France, le Pr Mehdi Mejdoubi, du centre hospitalier de Valenciennes (nord), ne comprend pas "pourquoi il y a un tel écart avec l'Allemagne: l'Allemagne vaccine 20.000 personnes par jour, nous sommes à 50 personnes vaccinées par jour".

Depuis dimanche dernier, plus de 238.000 personnes (238.809) ont été vaccinées en Allemagne, selon l'institut de veille sanitaire Robert-Koch.

L'Afrique du Sud, elle aussi durement touchée par la deuxième vague de la pandémie, espère obtenir ses premiers vaccins en février mais le calendrier dépendra du résultat de négociations en cours avec plusieurs entreprises pharmaceutiques, a annoncé dimanche le ministre de la Santé.

Ces dernières semaines, le gouvernement sud-africain a essuyé des critiques, notamment d'experts de la santé dans le pays, pour avoir tardé à se lancer dans le processus d'acquisition de vaccins contre le Covid-19.

La pandémie a fait au moins 1.835.824 morts dans le monde pour plus de 84.508.990 cas d'infection, selon un bilan établi par l'AFP à partir de sources officielles dimanche à 11H00 GMT.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.