A Milan, Fendi et Max Mara dans la ligne de mire des militants anti-fourrure

Une photo montre des mannequins vêtus de manteaux de fourrure Fendi au Palazzo della Civilta Italiana à Rome (Photo, AFP).
Une photo montre des mannequins vêtus de manteaux de fourrure Fendi au Palazzo della Civilta Italiana à Rome (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 22 février 2024

A Milan, Fendi et Max Mara dans la ligne de mire des militants anti-fourrure

  • Des opérations d'infiltration ont mis en lumière les conditions déplorables de ces élevages, avec des animaux malades et stressés, ainsi que des phénomènes d'automutilation et d'infections
  • En France, les principaux récalcitrants sont Louis Vuitton et Hermès

MILAN: Branle-bas de combat cette semaine à la Fashion Week de Milan: les militants de la cause animale sont partis à l'assaut des marques n'ayant pas encore renoncé à la fourrure, espérant convaincre en particulier les griffes italiennes Max Mara et Fendi.

Une militante de l'association animaliste PETA s'est invitée sur le podium de Fendi mercredi en brandissant une pancarte "Les animaux ne sont PAS des vêtements". Et une coalition de groupes pro-animaux a intensifié jeudi sa campagne contre Max Mara.

Plus de 1.500 marques de vêtements, dont certaines parmi les plus prestigieuses, ont tourné le dos à la fourrure ces dernières années, mais d'autres résistent.

Jeudi, pour la deuxième journée consécutive, une montgolfière portant le message "Max Mara Go Fur-Free" ("Max Mara, laisse tomber la fourrure") a survolé le siège de l'entreprise en Émilie-Romagne (nord).

Cette opération est soutenue par la Fur Free Alliance (Alliance sans fourrure) – une coalition de plus de 50 associations de protection des animaux, dont la Humane Society International et la Ligue italienne anti-vivisection LAV – qui cible Max Mara depuis le début du mois.

La campagne, qui multiplie manifestations, publications sur les réseaux sociaux, appels téléphoniques et courriels, coïncide avec la saison des Fashion Weeks à New York, Londres, Milan et Paris qui se succèdent jusqu'au 5 mars.

Max Mara, dont le défilé jeudi était sans fourrure, n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Contrairement à Fendi, qui a commencé comme marque de fourrure, Max Mara est surtout connue pour ses luxueux manteaux en laine et en poil de chameau, utilisant occasionnellement la fourrure comme garniture sur les capuches et les poignets.

La marque pourrait se passer de la fourrure, plaide Simone Pavesi de la LAV auprès de l'AFP. "C'est vraiment un problème d'indifférence totale, ils pourraient la résoudre d'une saison à l'autre", estime-t-il, regrettant que l'entreprise refuse de discuter avec les associations.

À l'extérieur du défilé Max Mara, Anna Kirichenko, fashionista de 32 ans, arbore un bonnet de ski noir orné du logo de l'entreprise, associé à une veste noire oversize en fausse fourrure: "Il y a tellement d'alternatives (à la vraie fourrure) Je n'aime pas l'odeur de la mort", cingle-t-elle.

Chez Fendi, Elke Orth, étudiante en mode de 21 ans, estime que les grandes marques recourant encore à la fourrure ont une influence considérable, même si les attitudes des jeunes ont changé.

"Ils ont beaucoup de pouvoir parce que tout le monde veut faire partie de cet univers. Mais si un acteur ou un chanteur célèbre disait +Je n'irai pas à ce défilé+, cela provoquerait un grand changement", avance-t-elle.

Gazés ou électrocutés 

Gucci, Versace, Armani, Prada, Valentino, Dolce & Gabbana font partie des maisons ayant renoncé à la fourrure.

En France, les principaux récalcitrants sont Louis Vuitton et Hermès.

Les militants invoquent la cruauté inhérente à l'élevage d'animaux à fourrure, où renards, visons, chinchillas, lapins et chiens viverrins sont entassés dans des cages en batterie avant d'être gazés ou électrocutés.

Des opérations d'infiltration ont mis en lumière les conditions déplorables de ces élevages, avec des animaux malades et stressés, ainsi que des phénomènes d'automutilation et d'infections.

La filière se dit pourtant vertueuse pour l'environnement, ce que récusent les militants anti-fourrure, pour qui l'empreinte carbone des élevages est plus élevée que la production de fourrure synthétique.

Si 17 pays de l'UE ont adopté en décembre des mesures d'interdiction totale ou partielle de l'élevage, et d'autres s'y apprêtent, la vente de fourrure n'y est pas interdite, ce qui est en revanche le cas déjà en Israël, dans l'Etat de Californie et certaines villes américaines.

La Commission européenne doit néanmoins se prononcer d'ici mars 2026 sur une éventuelle interdiction des élevages et des ventes de fourrures. Elle pourrait aussi choisir d'adopter des "règles appropriées" pour respecter le bien-être animal.

Selon la LAV, Max Mara bloque depuis mercredi les commentaires hostiles sur son compte Instagram. "Une campagne de pression ne nous intéresse pas. Nous préférons parler avec l'entreprise, lui expliquer nos raisons... et la convaincre d'arrêter d'utiliser la fourrure", argumente Simone Pavesi.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
Short Url
  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
Short Url
  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Short Url
  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.