Brésil: devant des milliers de partisans, Bolsonaro dénonce son inéligibilité

L'ancien président brésilien Jair Bolsonaro salue ses partisans lors d'un rassemblement à Sao Paulo, au Brésil, le 25 février 2024 (Photo, AFP).
L'ancien président brésilien Jair Bolsonaro salue ses partisans lors d'un rassemblement à Sao Paulo, au Brésil, le 25 février 2024 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 26 février 2024

Brésil: devant des milliers de partisans, Bolsonaro dénonce son inéligibilité

  • Des milliers de Brésiliens sont descendus dans les rues de Sao Paulo dimanche en soutien à l'ancien président d'extrême droite Jair Bolsonaro
  • Dans son discours, il s'est en outre à nouveau dit «persécuté»

SAO PAULO: Des milliers de Brésiliens sont descendus dans les rues de Sao Paulo dimanche en soutien à l'ancien président d'extrême droite Jair Bolsonaro qui a dénoncé son inéligibilité lors de cette démonstration de force.

"Nous ne pouvons pas accepter qu'un pouvoir quelconque puisse écarter quelqu'un de la scène politique, à moins que ce ne soit pour une raison valable. Nous ne pouvons pas envisager des élections en disqualifiant les opposants", a-t-il lancé devant la foule de ses partisans.

L'ancien président, vêtu d'un maillot jaune de la sélection de football du Brésil, un symbole que se sont approprié les bolsonaristes, a été déclaré l'an dernier inéligible jusqu'en 2030 pour désinformation.

Visé par une enquête sur une supposée "tentative de coup d'Etat" pour conjurer sa défaite électorale en 2022 face à l'actuel président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, il a de nouveau nié toute implication.

"Qu'est-ce qu'un coup d'État ? Des chars dans les rues, des armes, des complots. Rien de tout cela ne s'est produit au Brésil", a-t-il lancé, demandant en outre "une amnistie pour les pauvres bougres qui sont emprisonnés à Brasilia" après avoir saccagé les lieux du pouvoir le 8 janvier 2023, une semaine après l'investiture de Lula.

Dans son discours, il s'est en outre à nouveau dit "persécuté". "Je cherche la pacification, à effacer le passé et trouver le moyen de vivre en paix", a-t-il assuré.

Egalement vêtus de vert et de jaune, ses partisans se sont rassemblés en masse sur l'avenue Paulista, artère emblématique de la plus grande métropole d'Amérique Latine. Les organisateurs attendaient quelque 500.000 personnes.

«Dieu, la patrie et la famille»

Dans la foule, Wilson Aseka, qui a parcouru quelque 700 kilomètres depuis l'Etat voisin du Minas Gerais est certain que "Bolsonaro est une personne honnête, une victime de la persécution". L'homme de 63 ans, drapeau brésilien autour du cou, estime qu'il est "important de le soutenir, car il représente Dieu, la patrie et la famille", le slogan de l'ancien président.

"Le Brésil est avec lui, nous ne nous préoccupons pas des autres, mais du fait qu'il nous représente à nouveau", dit de son côté Giovanna Bruneta, une avocate de 36 ans.

Le 8 février, Jair Bolsonaro s'était vu interdire de quitter le territoire brésilien à l'issue d'une opération policière de grande ampleur qui a visé plusieurs anciens proches collaborateurs, dont des ex-ministres et des militaires haut gradés, avec des dizaines de perquisitions et des arrestations.

L'ancien président a gardé le silence jeudi face aux enquêteurs de la Police fédérale qui l'avaient convoqué dans le cadre de cette affaire.

L'ancien capitaine de l'armée est également visé par d'autres enquêtes, notamment pour des soupçons de falsification de certificats de vaccination contre le Covid-19 ou le détournement présumé de cadeaux reçus de pays étrangers.

Malgré ces scandales, il est toujours considéré comme le leader de l'opposition et reste adulé par ses partisans. Il compte jouer de son influence malgré son inéligibilité pour faire élire des alliés lors du scrutin municipal d'octobre, dans un pays encore très polarisé.

«Le peuple est avec lui»

Sur l'avenue Paulista, au-delà de l'affluence de ses partisans, la présence de personnalités politiques de l'opposition devrait permettre de jauger l'ampleur de ses soutiens.

"S'il y a une grande adhésion, il pourra dire que le peuple est avec lui. Dans le cas contraire, il perdra toute légitimité", estime André Rosa, politologue de l'Université de Brasilia (UDF).

"Le 25, j'y vais, pour le Brésil. Ce sera gigantesque!" a publié sur X (ex-Twitter) la députée Bia Kicis, du Parti Libéral de Bolsonaro.

La manifestation est organisée entre autres par le pasteur Silas Malafaia, très influent parmi les millions de Brésiliens évangéliques, une des bases de l'électorat bolsonariste.

Des drapeaux israéliens flottent également au milieu de la multitude en signe de désaccord avec les propos de Lula qui a comparé dimanche dernier l'offensive israélienne à Gaza à la Shoah, provoquant une crise diplomatique avec Israël. L'ancien président a lui-même brandi un drapeau israélien sur la scène installée sur un camion.


Indonésie: 54 blessés dans une explosion d'origine inconnue près d'une école à Jakarta, selon la police

 Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre. (AFP)
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  • "Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV
  • L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre

JAKARTA: Au moins 54 personnes ont été blessées vendredi à la suite d'une explosion près d'une école à Jakarta, la capitale indonésienne, a déclaré le chef de la police locale, Asep Edi Suheri, sans donner d'éléments sur l'origine du sinistre.

"Selon les premières données, quelque 54 personnes sont touchées. Certaines ont des blessures mineures, d'autres modérées et certaines ont déjà quitté l'hôpital", a déclaré M. Asep, cité sur la chaîne Kompas TV.

L'explosion s'est produite "à proximité" d'un lycée, a-t-il précisé, ajoutant que la police avait bouclé le périmètre.

La police "procède aux constatations sur la scène de crime", a déclaré M. Asep, précisant qu'une équipe de déminage de la police de Jakarta était sur place afin de déterminer la cause de l'explosion.

Des postes de secours ont été établis dans deux hôpitaux pour aider les familles à retrouver les victimes blessées, a-t-il également indiqué.

Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l'explosion, a ajouté M. Asep. "Nous sommes en train de mener les investigations car cet incident vient de se produire", a-t-il expliqué.


Au moins neuf morts dans l'accident d'un avion-cargo aux États-Unis

Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky. (AFP)
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  • "Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien"
  • L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT)

WASHINGTON: Au moins neuf personnes sont mortes dans l'accident d'un avion-cargo qui s'est écrasé mardi peu après son décollage de Louisville, dans le centre-est des Etats-Unis, a annoncé mercredi le gouverneur du Kentucky.

"Kentucky, d'autres nouvelles déchirantes nous parviennent de Louisville. Le nombre de victimes s'élève désormais à au moins 9, et pourrait encore augmenter. En ce moment, ces familles ont besoin de prières, d'amour et de soutien", a écrit sur X le gouverneur de l'Etat, Andy Beshear.

L'accident a également fait au moins 11 blessés. Le gouverneur de l'Etat tiendra une conférence de presse à 11H30, heure locale (16H30 GMT).

Le vol UPS 2976, qui devait rejoindre Hawaï, "s'est écrasé vers 17H15 heure locale" (22H15 GMT) mardi, selon le régulateur américain de l'aviation, la FAA. L'appareil était un McDonnell Douglas MD-11.

L'avion avait "trois membres d'équipage à son bord", a déclaré dans un communiqué le transporteur UPS, dont le siège de la division aérienne est installé à Louisville.

L'appareil aurait percuté "de manière assez directe" une installation de recyclage de pétrole, a précisé le gouverneur.

Une vidéo amateur partagée par la chaîne locale WLKY montre le moteur gauche de l'avion en feu tandis que l'appareil rase le sol en tentant de décoller de la piste, avant visiblement d'exploser plus loin, provoquant un large panache de fumée noire.

L'appareil a terminé sa course à près de 5 km de l'aéroport, selon la police.

Des images aériennes de télévisions locales montraient aussi, peu après le crash, un large brasier s'étalant sur plusieurs centaines de mètres de long dans une zone de hangars et de parkings, avec les gyrophares des équipes de secours à proximité.

Les vols, annulés mardi soir, ont été rétablis à l'aéroport international Mohamed-Ali de Louisville, a annoncé mercredi matin sur X le maire de la ville, Craig Greenberg.

UPS a annoncé mercredi via un communiqué suspendre toutes les opérations de tri des colis sur place, pour la deuxième journée consécutive.

Louisville sert de principal hub aérien américain pour UPS, selon une fiche d'information de l'entreprise.

Paralysie budgétaire 

Les enquêteurs de l'Agence américaine de sécurité des transports (NTSB) doivent arriver mercredi sur place.

L'accident de mardi intervient au moment où les conséquences de la paralysie budgétaire, due à un désaccord entre républicains et démocrates au Congrès, se font particulièrement ressentir dans le domaine du transport aérien.

Depuis plusieurs semaines, des pénuries de contrôleurs aériens - qui travaillent depuis le 1er octobre sans être payés - entraînent retards et annulations de vols à travers le pays.

Si la paralysie budgétaire se prolonge au-delà de cette semaine, l'espace aérien américain pourrait même être partiellement fermé, a mis en garde mardi le ministre des Transports, Sean Duffy.

UPS Airlines, la division aérienne du groupe américain de messagerie et de livraison de colis, opérait début septembre une flotte d'environ 500 avions de transport de marchandises, dont 27 MD-11, l'appareil impliqué dans l'accident de mardi.

Le dernier accident aérien majeur aux Etats-Unis s'est produit le 29 janvier dernier à proximité de l'aéroport Ronald-Reagan de Washington, quand un hélicoptère militaire est entré en collision avec un avion de ligne sur le point d'atterrir, tuant 67 personnes au total.


Mamdani élu maire de New York, soirée de revers pour Trump

Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat. (AFP)
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  • L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias
  • Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis

NEW YORK: Le socialiste Zohran Mamdani a remporté mardi la mairie de New York au terme d'une soirée d'élections locales dans lesquelles Donald Trump a essuyé plusieurs revers, un message de défiance à un an des élections de mi-mandat.

L'élu local de 34 ans, opposant résolu au président américain, a largement devancé son principal adversaire, l'ancien gouverneur de l'Etat, le centriste Andrew Cuomo, selon les projections de plusieurs médias.

Zohran Mamdani deviendra le 1er janvier le premier maire musulman de la plus grande ville des Etats-Unis.

Sa victoire a été accueillie par des cris de joie et parfois les larmes de ses partisans réunis dans une grande salle rococo des années 1920 du centre de Brooklyn.

"En cette période d'obscurité politique, New York sera la lumière", leur a lancé le jeune élu, ajoutant que la ville pouvait "montrer à une nation trahie par Donald Trump comment le vaincre".

L'ancien président démocrate Bill Clinton, dont M. Cuomo a fait partie de l'administration, a souhaité au vainqueur de "transformer l'élan de (sa) campagne" pour construire "un New York meilleur, plus juste et plus abordable".

"L'avenir s'annonce un peu meilleur", a commenté pour sa part Barack Obama, évoquant les différentes victoires démocrates de la soirée.

Participation record 

Donald Trump, qui a fait de Zohran Mamdani l'une de ses nouvelles bêtes noires, a lui aussi rapidement réagi. Dans un message publié sur son réseau Truth Social, il a cité des "sondeurs" anonymes affirmant que les défaites républicaines étaient dues à la paralysie budgétaire -- le  "shutdown" -- et au fait que son propre nom ne figurait pas sur les bulletins de vote.

Plus tôt dans la journée, il avait appelé les électeurs juifs à faire barrage au candidat, militant de la cause palestinienne. En réponse, Zohran Mamdani s'est de nouveau engagé, dans son discours de victoire, à "bâtir une mairie qui (...) ne faiblira pas dans la lutte contre le fléau de l'antisémitisme".

Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin, l'élu du Queens à l'Assemblée de l'Etat de New York n'a jamais, depuis lors, quitté la tête des sondages, même après le retrait de la course du maire sortant Eric Adams, qui a également appelé à le battre en ralliant Andrew Cuomo.

Signe de l'engouement pour le scrutin, avant la fermeture des bureaux de vote à 21H00, plus de deux millions d'électeurs s'étaient rendus aux urnes, la plus importante participation depuis près de 60 ans.

Né en Ouganda dans une famille d'intellectuels d'origine indienne, arrivé aux Etats-Unis à sept ans et naturalisé en 2018, Zohran Mamdani a fait de la lutte contre la vie chère le coeur de sa campagne.

Si Donald Trump l'a qualifié de "communiste", ses propositions -- encadrement des loyers, bus et crèches gratuits -- relèvent plutôt de la social-démocratie.

Autres victoires démocrates 

Très populaire auprès des jeunes, le futur maire a également ramené à lui de nombreuses personnes qui s'étaient éloignées de la politique, "des électeurs frustrés par le status quo, en quête de nouvelles personnalités", selon le politologue Costas Panagopoulos.

"Si Zohran Mamdani devient maire, Trump n'en fera qu'une bouchée", a prédit Andrew Cuomo avant le verdict mardi, insistant, comme il l'a fait durant toute la campagne, sur l'inexpérience de son adversaire.

Plusieurs fois, le président républicain a promis de mettre des bâtons dans les roues du jeune candidat démocrate s'il était élu, en s'opposant au besoin au versement de certaines subventions fédérales à la ville.

Voisin de New York, l'Etat du New Jersey a choisi la démocrate Mikie Sherrill contre l'homme d'affaires républicain Jack Ciattarelli. L'Etat a longtemps été considéré comme un bastion démocrate. Mais à la dernière présidentielle, Donald Trump y avait considérablement réduit l'écart.

Plus au sud sur la côte est, la Virginie a élu la première femme à sa tête, la démocrate Abigail Spanberger, battant la républicaine Winsome Earle-Sears.

Enfin, les Californiens ont approuvé un texte visant à redécouper leur carte électorale en faveur des démocrates, qui cherchent à compenser ce qu'ont fait au Texas les républicains sous la pression de Donald Trump.