La conférence de l’OMC met en lumière les défis du commerce mondial et les solutions collaboratives

L’événement de quatre jours, qui a débuté le 26 février, abordera ces questions dans le cadre de l’OMC, avec la participation de ministres du Commerce et de hauts responsables du monde entier, a rapporté l’Agence de presse saoudienne. (Photo fournie)
L’événement de quatre jours, qui a débuté le 26 février, abordera ces questions dans le cadre de l’OMC, avec la participation de ministres du Commerce et de hauts responsables du monde entier, a rapporté l’Agence de presse saoudienne. (Photo fournie)
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Publié le Lundi 26 février 2024

La conférence de l’OMC met en lumière les défis du commerce mondial et les solutions collaboratives

  • La 13e conférence ministérielle de l’OMC, qui se tient à Abu Dhabi, réunira 175 États membres, des leaders du secteur privé, des ONG et des représentants de la société civile
  • L’objectif de la conférence est de collaborer afin de promouvoir un système commercial plus efficace, durable et inclusif tout en améliorant l’efficacité des politiques commerciales

RIYAD: L’accessibilité du système commercial mondial, la propriété intellectuelle et le règlement des différends occupent une place centrale lors de la 13e conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui se tient à Abu Dhabi.

L’événement de quatre jours, qui a débuté le 26 février, abordera ces questions dans le cadre de l’OMC, avec la participation de ministres du Commerce et de hauts responsables du monde entier, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

L’événement réunira 175 États membres, des leaders du secteur privé, des organisations non gouvernementales et des représentants de la société civile.

L’objectif est de collaborer en vue de promouvoir un système commercial plus efficace, durable et inclusif tout en améliorant l’efficacité des politiques et des programmes commerciaux.

Les participants à la conférence ont pour objectif de s’appuyer sur les réalisations de la précédente conférence ministérielle qui s’est tenue à Genève en juin 2022. L’événement a permis d’accomplir des progrès dans le domaine de la pêche, de la sécurité alimentaire et du commerce électronique, ajoute SPA.

S’exprimant au nom du gouvernement saoudien, le ministre du commerce, Majid al-Qasabi, a commencé son allocution vidéo en soulignant que cet événement constituait une excellente occasion de célébrer le 30e anniversaire de l’OMC.

«Nous nous réjouissons tous de travailler avec vous pour que la 13e conférence ministérielle soit couronnée de succès. Les résultats de cette conférence contribueraient à rétablir la confiance dans le système commercial multilatéral, qui est confronté à des défis et à des vents contraires importants, à confirmer le rôle essentiel de l’OMC et à réitérer le programme commercial mondial», a-t-il déclaré. 

M. Al-Qasabi a accueilli chaleureusement les Comores et le Timor oriental en tant que nouveaux membres de l’OMC, réaffirmant l’engagement de l’organisation à accélérer l’adhésion des pays restants.

Il a également annoncé l’approbation par le Royaume de l’accord sur les subventions à la pêche, notant la contribution de l’OMC à la croissance économique et au développement de ses membres.

Le ministre a souligné l’importance pour le Royaume d’obtenir des résultats constructifs et significatifs à Abu Dhabi et ailleurs.

Il a conclu son discours en réitérant l’engagement de l’Arabie saoudite à travailler de manière constructive avec tous les membres pour assurer le succès de la 13e conférence ministérielle.

Créée en 1995, l’OMC est l’autorité mondiale qui régit les réglementations commerciales internationales. Sa conférence ministérielle biennale constitue la principale plate-forme de décision, réunissant les ministres et les hauts responsables de tous les États membres pour évaluer, réviser et améliorer les traités qui façonnent le cadre commercial mondial.

Avant l’événement, la directrice générale de l’OMC, Ngozi Okonjo-Iweala, a dévoilé une initiative d’une valeur 50 millions de dollars (1 dollar = 0,92 euro) visant à renforcer les capacités des femmes entrepreneurs dans les pays en développement.

Le nouveau fonds vise à libérer le potentiel de l’économie numérique, en aidant les femmes exportatrices à surmonter les obstacles financiers et à saisir des opportunités inexploitées.

«Cette initiative incarne notre engagement collectif en faveur de l’autonomisation des femmes», a affirmé Mme Okonjo-Iweala, ajoutant qu’il s’agissait d’une étape cruciale pour combler le déficit de financement auquel sont confrontées les femmes entrepreneurs, qui sont «des moteurs essentiels de la croissance économique et du développement».

Quant à Thani ben Ahmed al-Zeyoudi, secrétaire d’État chargé du commerce extérieur des Émirats arabes unis (EAU) et président de la 13e conférence ministérielle de l’OMC en 2024, il a révélé que son pays avait alloué 5 millions de dollars au fonds d’une valeur de 50 millions de dollars.

Le ministre des Affaires étrangères des EAU, Abdallah ben Zayed al-Nahyane, a annoncé précédemment que le pays du Golfe fournirait une subvention de 10 millions de dollars pour soutenir plusieurs initiatives clés de l’OMC.

Il a ajouté que cette subvention serait allouée au Mécanisme de financement sur la pêche, au Cadre intégré renforcé et au Fonds pour les femmes exportatrices dans l’économie numérique (Weide) qui sera lancé lors de l’événement.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Taxe Zucman : «truc absurde», «jalousie à la française», selon le patron de Bpifrance

Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française". (AFP)
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  • M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde"
  • Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier"

PARIS: Nicolas Dufourcq, patron de Bpifrance, la banque publique d'investissement, a critiqué avec virulence mercredi l'idée d'une taxe Zucman, évoquant un "truc absurde", et "une histoire de jalousie à la française".

M. Dufourcq, qui était interrogé sur RMC, a estimé que la taxe, dont le principe est d'imposer chaque année les contribuables dont la fortune dépasse 100 millions d'euros à hauteur de 2% de celle-ci, était "un truc complètement absurde", mais qui selon lui "n'arrivera pas".

Mais "ça panique les entrepreneurs : ils ont construit leur boîte et on vient leur expliquer qu'on va leur en prendre 2% tous les ans. Pourquoi pas 3? Pourquoi pas 4? C'est invraisemblable!", a-t-il déclaré.

Notant qu'avec la taxe Zucman, ils "paieraient tous en papier (en actions, NDLR) leurs 2%", M. Dufourcq a observé : "C'est moi, c'est la Bpifrance qui va gérer ce papier" : "Donc demain j'aurai 2% du capital de LVMH, dans 20 ans 20%, 20% du capital de Pinault-Printemps-Redoute (Kering, NDLR), 20% du capital de Free. C'est délirant, c'est communiste en réalité, comment est-ce qu'on peut encore sortir des énormités comme ça en France!?"

"Ces gens-là tirent la France. Il faut les aider (...) au lieu de leur dire qu'on va leur piquer 2% de leur fortune".

Il a observé que "si on pique la totalité de celle de Bernard Arnault, ça finance 10 mois d'assurance-maladie", mais qu'après "il n'y a plus d'Arnault".

"Il n'y a pas de trésor caché", a estimé M. Dufourcq, qui pense que cette taxe "n'arrivera jamais", et n'est évoquée que "pour hystériser le débat" politique.

Pour lui, il s'agit "d'une pure histoire de jalousie à la française, une haine du riche, qui est soi-disant le nouveau noble", rappelant les origines modestes de François Pinault ou Xavier Niel: "c'est la société française qui a réussi, on devrait leur dresser des statues".

"Il y a effectivement des fortunes qui passent dans leur holding des dépenses personnelles", a-t-il remarqué, "c'est ça qu'il faut traquer, et c'est ce sur quoi le ministère des Finances, je pense, travaille aujourd'hui".

Mais il y a aussi "beaucoup de Français qui passent en note de frais leurs dépenses personnelles", a-t-il observé. "Regardez le nombre qui demandent les tickets dans les restaus", pour se les faire rembourser.


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".