Moldavie : les séparatistes prorusses de Transdniestrie demandent la «protection» de la Russie

Un enfant se tient debout sur un monument dédié au char soviétique T-34, dans le centre de Tiraspol, capitale de la République moldave autoproclamée de Transnistrie, le 3 avril 2017. (AFP)
Un enfant se tient debout sur un monument dédié au char soviétique T-34, dans le centre de Tiraspol, capitale de la République moldave autoproclamée de Transnistrie, le 3 avril 2017. (AFP)
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Publié le Jeudi 29 février 2024

Moldavie : les séparatistes prorusses de Transdniestrie demandent la «protection» de la Russie

  • L'Ukraine a mis en garde contre toute «interférence extérieure destructrice» en Transdniestrie, région séparatiste prorusse de Moldavie voisine de l'Ukraine qui vient de demander la «protection» de Moscou
  • Le gouvernement moldave a dit «rejeter la propagande» des dirigeants séparatistes

MOSCOU: Les autorités de la Transdniestrie, une région séparatiste prorusse de Moldavie, ont demandé mercredi à la Russie des "mesures de protection" face à la "pression accrue" qu'exerce selon elles Chisinau, sur fond de tensions exacerbées par le conflit en Ukraine voisine.

La diplomatie russe a rapidement répondu, assurant avoir pour "priorité" la "protection" des habitants de la Transdniestrie et ajoutant que Moscou allait "examiner avec attention" la demande de Tiraspol, sans donner plus de précisions.

Le gouvernement moldave a quant à lui dit "rejeter la propagande" des dirigeants séparatistes et affirmé que la région bénéficiait des "politiques de paix, de sécurité et d'intégration économique" dans le cadre de ses liens avec l'Union européenne.

L'enchaînement de ces événements rappelle toutefois au stade actuel celui similaire de février 2022, lorsque l'appel des séparatistes prorusses de l'Est de l'Ukraine avait ensuite été l'un des prétextes mis en avant par le président russe Vladimir Poutine pour déclencher une attaque de grande ampleur contre ce pays.

Les députés de Transdniestrie se sont réunis à Tiraspol en congrès extraordinaire et ont réclamé au Parlement russe de "mettre en œuvre des mesures pour protéger" ce petit territoire où vivent "plus de 220 000 citoyens russes" face à une "pression accrue de la part de la Moldavie".

La Transdniestrie est confrontée à des "menaces sans précédent de nature économique, socio-humanitaire et militaro-politique", est-il écrit dans leur déclaration.

Le ministre séparatiste des Affaires étrangères, Vitali Ignatiev, a précisé sur la chaîne de télévision russe Rossiya-24 qu'il s'agissait "tout d'abord de demander un soutien diplomatique" à Moscou.

A Washington, le porte-parole du Département d'Etat Matthew Miller a déclaré que "les Etats-Unis soutiennent fermement la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Moldavie à l'intérieur de ses frontières internationalement reconnues".

Premier pays européen à réagir officiellement, la Pologne, par la voix de son Premier ministre Donald Tusk, a jugé "dangereuses" les tensions dans la région.

Transdniestrie: l'Ukraine met en garde contre toute «interférence extérieure destructrice»

La diplomatie ukrainienne a mis en garde mercredi contre toute "interférence extérieure destructrice" en Transdniestrie, région séparatiste prorusse de Moldavie voisine de l'Ukraine qui vient de demander la "protection" de Moscou.

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a appelé dans un communiqué "à une résolution pacifique des questions économiques, sociales et humanitaires entre (la Moldavie) et (la Transdniestrie), sans aucune ingérence extérieure destructrice", allusion à peine voilée à la Russie.

"Nous faisons et continuerons à faire tout notre possible pour (...) empêcher toute tentative de la Russie de déstabiliser la Moldavie ou d'autres pays de notre région", a ajouté le ministère, qui a dit "suivre de près les derniers développements".

La diplomatie ukrainienne a également appelé "au retrait rapide des troupes russes" de la Transdniestrie.

Plus tôt dans la journée, le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en Albanie pour un sommet de dirigeants d'Etats d'Europe du Sud-Est, a indiqué avoir rencontré son homologue moldave Maia Sandu, avec laquelle il a discuté "des récents développements dans la région moldave de Transdniestrie, des efforts de la Russie pour déstabiliser la région et de moyens efficaces pour contrer l'influence néfaste de l'Etat agresseur".

Accusations de «génocide»

Etroite bande de terre située entre la Moldavie et l'Ukraine, la Transdniestrie a fait sécession après une courte guerre en 1992 contre l'armée moldave. La Russie y maintient toujours 1.500 militaires censés notamment assurer une mission de maintien de la paix, selon les chiffres officiels.

Mais depuis l'assaut russe de février 2022 contre Kiev, des conjectures ressurgissent régulièrement quant à une éventuelle attaque russe à partir de la Transdniestrie en direction de la grande ville portuaire ukrainienne d'Odessa, sur la mer Noire.

Les autorités séparatistes ont assuré que le congrès de mercredi était une réaction à la récente introduction de droits de douane par Chisinau sur les importations en provenance de Transdniestrie.

Dans son discours, le président séparatiste Vadim Krasnosselski, cité par les médias locaux, a assuré que ce territoire subissait "une politique de génocide", via des pressions économiques, "physiques", juridiques et linguistiques.

La crainte d'une escalade

C'est la première fois qu'un tel congrès avait lieu depuis 2006, quand les députés séparatistes avaient décidé d'organiser un référendum sur une intégration de la Transdniestrie à la Russie.

Au cours de ce scrutin, dont le résultat n'a pas été reconnu internationalement, la population locale avait voté à 97,1% pour son rattachement à ce pays.

Depuis le début de l'assaut russe en Ukraine il y a deux ans, les craintes d'un élargissement du conflit à la Transdniestrie ont rejailli à plusieurs reprises.

L'an passé, les autorités de cet État autoproclamé avaient notamment accusé Kiev de vouloir l'attaquer après avoir affirmé avoir déjoué en mars un attentat ayant visé ses dirigeants.

Le ministère russe de la Défense a assuré la semaine dernière, sans présenter de preuves, que l'Ukraine préparait une "provocation armée" contre la Transdniestrie.

Comptant officiellement 465 000 habitants majoritairement russophones, ce territoire qui longe le Dniestr n'est pas reconnu en tant qu'Etat par la communauté internationale, y compris par Moscou.

Chisinau et l'Union européenne reprochent régulièrement à la Russie de chercher à déstabiliser la Moldavie, anciennement dans sa zone d'influence mais dont les autorités sont désormais résolument tournées vers l'Europe.

En décembre 2023, l'UE a décidé d'ouvrir des négociations d'adhésion à la fois avec l'Ukraine et avec la Moldavie.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.