La «grande muette» sur grand écran: comment l'armée s'ouvre au cinéma

L'armée française accompagne de plus en plus de films et de séries pour contrer les clichés ou susciter des vocations (Photo, AFP).
L'armée française accompagne de plus en plus de films et de séries pour contrer les clichés ou susciter des vocations (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 01 mars 2024

La «grande muette» sur grand écran: comment l'armée s'ouvre au cinéma

  • Le temps de la propagande pure et dure est toutefois révolu et l'heure est au partenariat, qui existe de manière industrielle aux Etats-Unis
  • Grâce à la MCIC, les acteurs de la série ont toutefois pu être en immersion sur une base française avec les forces spéciales

PARIS: La "grande muette" a moins peur de se montrer. Du "Bureau des légendes" au "Chant du loup" ou "Coeurs noirs", l'armée française accompagne de plus en plus de films et de séries pour contrer les clichés ou susciter des vocations.

La greffe n'avait rien d'évident entre une industrie tournée vers le public et une institution cultivant le secret. "C'est comme mélanger l'huile et l'eau", sourit-on à la Mission cinéma et industries créatives (MCIC) du ministère des Armées, qui s'attelle à la tâche.

Cette petite cellule a vu le jour en 2016 dans le sillage du succès du "Bureau des légendes", qui avait généré un afflux de candidatures d'aspirants espions. Près de dix ans après, une centaine de projets (films, séries, documentaires, BD...) ont vu le jour avec le concours de l'armée et 200 autres sont en cours.

L'objectif, lui, n'a pas varié. "Généralement, les gens aiment l'armée mais n'ont aucune idée de ce qu'elle fait. Dans le monde du cinéma, l’image est moins bonne avec le cliché du soldat boueux, un peu bourrin", résume Eve-Lise Blanc-Deleuze, la cheffe de la mission cinéma. "Il faut casser ces images".

Le temps de la propagande pure et dure est toutefois révolu et l'heure est au partenariat, qui existe de manière industrielle aux Etats-Unis. Outre-Atlantique, Pentagone et Hollywood collaborent de longue date avec, en tête de gondole, les deux "Top Gun".

En France, scénaristes ou producteurs peuvent désormais toquer à la porte de la Mission cinéma pour solliciter le concours de l'armée au début d'un projet, pour coller à la réalité, ou ultérieurement pour des autorisations de tournage ou des locations d'équipements.

"A un moment, on a besoin d'avoir accès aux gens dont on raconte la vie", détaille à l'AFP Gilles de Verdière, le producteur de la récente série "Coeurs noirs" qui suit des forces spéciales françaises en Irak en 2016. "Mais ce sont des gens par nature peu accessibles".

Grâce à la MCIC, les acteurs de la série ont toutefois pu être en immersion sur une base française avec les forces spéciales. "Ils ont pu voir comment ils portent leurs armes, se parlent entre eux, ce qu'ils disent à leur famille", raconte à l'AFP Zied Doueri, qui a réalisé la première saison. "Ce n’est pas un documentaire mais il faut que ça sonne vrai".

"Il faut connaître le réel pour pouvoir s'en distancer ensuite pour les besoins de la fiction", indique à l'AFP le scénariste Frédéric Krivine, qui a travaillé sur la première saison de la série "Sentinelles" sur l'opération Barkhane au Mali. Le tournage de la saison 2, sur l'invasion en Ukraine, vient de s'achever.

Crise de vocation

Certains projets ne passent toutefois pas le filtre de la Mission cinéma. "On ne fait pas de censure et on sait bien que pour qu'il y ait une histoire, le héros doit être pris dans des dilemmes et parfois mal se comporter. Mais nous avons des lignes rouges: les valeurs de l'armée doivent être respectées", précise Mme Blanc-Deleuze.

Le film "Sentinelle Sud" (2022) n'a ainsi pas obtenu le feu vert : la dérive de trois anciens combattants de retour d'Afghanistan et de leur mentor avait été jugée trop négative pour l'institution.

D'autres projets ont obtenu le sésame même s'ils ne sont pas à la gloire de l'armée. Inspiré de faits réels, "Pour la France" (2022) raconte la mort d'un jeune aspirant lors d'un rituel d'intégration à Saint-Cyr. Quant à la série "Sentinelles", elle décrit en filigrane l'impasse militaire de la France au Mali.

"On sent les valeurs de l’armée même quand on les critique", estime Frédéric Krivine. "Et l’armée s'est rendu compte que des fictions généraient des vocations même quand elles ne sont pas à la gloire de l'armée."

La mission cinéma en a bien conscience à l'heure où, pour la première fois, l'armée de Terre n'a pas rempli ses objectifs de recrutement en 2023, avec 2.000 soldats manquant à l'appel.

"On n'est pas là pour magnifier le métier de soldat, observe Mme Blanc-Deleuze, mais quand on fait connaître des missions et qu’on peut s’identifier à des personnages, ça peut donner envie."


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com