METZ: Huit militaires de l'armée de l'air française ont été condamnés vendredi à des peines allant de quatre à quatorze mois de prison avec sursis pour harcèlement moral et violences lors de sessions de bizutage, a-t-on appris auprès de l'avocat de la victime.
Deux autres prévenus, dont un colonel, ont été relaxés par la chambre militaire du tribunal de Metz, dans l'est de la France, a indiqué Me Frédéric Berna, joint par l'AFP.
Les dix prévenus étaient accusés de harcèlement moral et de violences commises lors de sessions de "bizutage", de 2015 à 2018, envers un jeune mécanicien qui travaillait sur les avions de chasse, et a depuis quitté l'armée. Tous étaient alors en poste sur la base 133 de Nancy-Ochey, dans l'est de la France.
"Ce qui est extrêmement important dans ce dossier est qu'un groupe de huit sous-officiers soit condamné pour le harcèlement d'un seul homme", a réagi Me Berna.
"Il est temps d'arrêter de couvrir ce type d'agissements" au sein de l'institution militaire, a ajouté l'avocat.
Son client, âgé de 28 ans, se sent "entendu": "On l'a tellement humilié et dissuadé de faire ces démarches" pénales qu'il "n'y croyait plus". Il espère désormais que "cette décision permettra à l'armée de se réformer en profondeur".
D'après Me Berna, il faisait partie "des meilleurs militaires de sa génération et il a été exclu de l'armée parce que son comportement dans la vie privée ne plaisait pas".
En février 2021, une enquête préliminaire avait été ouverte à Metz après le dépôt de plainte de cinq militaires, trois hommes et deux femmes, de cette même base aérienne, là aussi pour harcèlement moral. L'enquête est toujours en cours.