L’Égypte appelle à un accord sur le Grand Barrage avant le remplissage du réservoir

L’Éthiopie a déclaré que la construction du barrage de la Renaissance était achevée à 78 % et a indiqué son engagement à conclure les négociations (AP)
L’Éthiopie a déclaré que la construction du barrage de la Renaissance était achevée à 78 % et a indiqué son engagement à conclure les négociations (AP)
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Publié le Mardi 05 janvier 2021

L’Égypte appelle à un accord sur le Grand Barrage avant le remplissage du réservoir

  • L’Éthiopie a déclaré que la construction du barrage de la Renaissance était achevée à 78 % et a indiqué son engagement à conclure les négociations. (AP)
  • L’Éthiopie a déclaré que la construction du barrage de la Renaissance était achevée à 78 % et a indiqué son engagement à conclure les négociations. (AP)

LE CAIRE: L’Égypte appelle le Soudan et l’Éthiopie à conclure un accord «le plus tôt possible» au sujet du Grand barrage de la renaissance éthiopienne (Gerd) avant la deuxième phase de son installation. 

Les trois pays ont décidé d’organiser des réunions bilatérales avec des experts pour négocier le remplissage du réservoir du barrage. Pour l’Égypte, l’accord devrait «réaliser les intérêts communs des trois pays» et, en même temps, «garantir les droits et les intérêts de l’Égypte concernant l’eau». 

Ces commentaires ont été formulés à l’occasion d’une réunion tripartite entre l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie au sujet de la reprise des négociations sur le remplissage et l’exploitation du barrage. Les discussions se sont déroulées en présence d’experts de l’Union africaine et d’observateurs internationaux, sous l’égide de l’Afrique du Sud. 

Dans un communiqué, le ministère égyptien des Affaires étrangères explique que la réunion a permis de parvenir à un accord sur la tenue d’un cycle de négociations entre les trois parties, prolongé d’une semaine, afin de discuter des aspects de fond et des points de désaccord sur l’accord relatif au barrage, en présence d’observateurs participant aux négociations et d’experts désignés par la Commission de l’Union africaine. 

À la fin de cette semaine, une autre réunion ministérielle se tiendra entre les six parties, présidée par l’Afrique du Sud, pour examiner les résultats du cycle de négociations tripartites. 

Le ministère soudanais de l’Irrigation et des Ressources en eau indique que l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie ont revu leurs positions concernant un accord qui permettrait la reprise des négociations, à la lumière du «développement positif» que représente le mémorandum d’accord soumis par des experts pour les trois pays. 

Le ministère ajoute que le Soudan se félicite du développement, mais le juge «insuffisant» en raison de l’absence d’un «rôle clair» des experts dans la facilitation des négociations et la proposition de solutions aux problèmes futurs. 

Le ministère soudanais de l’Irrigation et des Ressources en eau indique que l’Égypte, le Soudan et l’Éthiopie ont revu leurs positions concernant un accord qui permettrait la reprise des négociations, à la lumière du «développement positif» que représente le mémorandum d’accord soumis par des experts pour les trois pays. 

Le communiqué indique que la réunion s’est terminée par l’adoption de la proposition du Soudan: consacrer la semaine à venir à des réunions des trois parties, d’un groupe d’experts et d’observateurs. 

Le ministre de la Coopération internationale en Afrique du Sud demande que les futures réunions permettent d’identifier les points d’accord et de désaccord entre les trois pays, à condition qu’ils reprennent les négociations le 10 janvier. 

L’Afrique du Sud souhaite que les négociations s’achèvent d’ici aux derniers jours de janvier, avant la fin de sa présidence de l’Union africaine. 

Selon le ministère éthiopien de l’Irrigation, les ministres des trois pays ont échangé leurs points de vue sur la poursuite des négociations tripartites en se concentrant sur un projet de document présenté par des experts mandatés par le chef de l’Union africaine. 

Le ministère ajoute que la construction du Grand barrage de la renaissance est terminée à 78 % et qu’Addis-Abeba a exprimé un avis positif sur le projet de document et souligné sa volonté de l’utiliser comme document de travail unifié pour les négociations tripartites, confirmant l’accord sur la plupart des questions liées au premier remplissage et à l’exploitation annuelle du barrage. 

Cependant, l’Éthiopie avertit qu’elle «n’acceptera» aucun accord limitant son droit d’utiliser les eaux du Nil, indiquant son engagement à conclure les négociations et à parvenir à un accord. 

Les trois pays ont tenu plusieurs cycles de discussions depuis que l’Éthiopie a lancé le projet Gerd en 2011, mais ils doivent encore parvenir à un accord sur le remplissage et l’exploitation de l’énorme réservoir du barrage. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Un système d’armement américain utilisé dans une frappe israélienne au Liban violerait le droit international

Des débris entourent les bâtiments détruits par une frappe israélienne dans le village frontalier de Mays al-Jabal, dans le sud du Liban, le 5 mai 2024 (AFP).
Des débris entourent les bâtiments détruits par une frappe israélienne dans le village frontalier de Mays al-Jabal, dans le sud du Liban, le 5 mai 2024 (AFP).
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  • The Guardian et Human Rights Watch (HRW) ont identifié les fragments d’une bombe JDAM fabriquée par Boeing sur le site où les secouristes ont été tués
  • Les États-Unis interdisent la vente de ces systèmes à des armées étrangères lorsqu’il existe des «informations crédibles» sur des violations des droits de l’homme

LONDRES: Une frappe aérienne israélienne au Liban, qui a fait sept morts parmi les travailleurs humanitaires en mars, pourrait avoir été lancée à l’aide d’un système d’armement fourni par les États-Unis, selon une enquête menée par le quotidien The Guardian.

Cet incident a coûté la vie à sept secouristes âgés de 18 à 25 ans, tous bénévoles, qui se trouvaient dans un centre ambulancier à Al-Habariyé, dans le sud du Liban, le 27 mars.

Il a eu lieu cinq jours avant qu’une frappe israélienne à Gaza ne tue sept travailleurs humanitaires travaillant pour l’ONG World Central Kitchen.

Les débris trouvés sur les lieux à Al-Habariyé ont été identifiés par The Guardian, un expert indépendant et Human Rights Watch (HRW) comme appartenant à une bombe israélienne MPR de 230 kg et à une bombe JDAM (Joint Direction Attack Munition) fabriquée par Boeing, un système attaché aux explosifs pour les transformer de bombes non guidées en bombes guidées par GPS.

Ramzi Kaiss, chercheur de HRW sur le Liban, a indiqué à The Guardian que «les assurances d’Israël sur son utilisation légale des armes américaines ne sont pas crédibles. Étant donné que le comportement d’Israël à Gaza et au Liban continue de violer le droit international, l’administration Biden devrait immédiatement suspendre les ventes d’armes à Israël».

En vertu de la loi Leahy de 1997, le gouvernement américain ne peut légalement ni aider ni armer des armées étrangères lorsqu’il existe des «informations crédibles» sur des violations des droits de l’homme.

Un porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis a assuré à The Guardian: «Les États-Unis veillent constamment à ce que le matériel de défense fourni par les États-Unis soit utilisé conformément au droit national et international applicable. Si des violations sont constatées, nous prenons les mesures nécessaires.»

Quant à Josh Paul, chercheur non résident à Democracy for the Arab World Now et ancien employé du département d’État, il a précisé: «Le département d’État a approuvé plusieurs de ces transferts (d’armes) en quarante-huit heures. Il n’y a aucune préoccupation politique concernant les munitions destinées à Israël, à l’exception du phosphore blanc et des bombes à sous-munitions».

Il a ajouté que les JDAM constituent des «armes clés» régulièrement demandées par Israël depuis le début de la guerre à Gaza.

Mercredi, le secrétaire d’État Antony Blinken remettra au Congrès un rapport sur l’utilisation par Israël d’armes américaines et sur la possibilité qu’elles aient été impliquées dans des violations de cette loi ou d’autres.

Le sénateur du Maryland, Chris Van Hollen, a déclaré à The Guardian que les conclusions de l’enquête à Al-Habariyé sont «profondément préoccupantes et doivent faire l’objet d'une enquête approfondie de la part de l’administration Biden. Les conclusions de cette enquête approfondie devraient certainement être incluses dans le rapport NSM-20 qui doit être soumis au Congrès le 8 mai».

La frappe aérienne sur le centre ambulancier d’Al-Habariyé a été lancée sans avertissement le 27 mars avant 1h du matin. Aucun combat n’avait été signalé dans la région.

Les victimes, qui travaillaient au centre la nuit, sont les frères jumeaux Hussein et Ahmad al-Chaar, âgés de 18 ans; Abderrahmane al-Chaar, 19 ans; Mohammed Hamoud, 21 ans; Mohammed al-Farouk Aatwi, 23 ans; Abdallah Aatwi, 24 ans; et Baraa Abou Kaiss, 24 ans.

Selon l’armée israélienne, la frappe, qui a détruit le bâtiment de deux étages, a tué un «terroriste de premier plan appartenant à la Jamaa Islamiya», un groupe politique libanais armé lié au Hezbollah. L’armée n’a pas désigné cette personne par son nom.

Un porte-parole de la Jamaa Islamiya a confirmé que certains des secouristes bénévoles étaient membres du groupe, mais a nié qu’ils faisaient partie de sa branche armée.

Samer Hardane, responsable du centre local de Défense civile, qui faisait partie des premiers intervenants, a affirmé à The Guardian : «Nous avons inspecté chaque centimètre à la recherche des membres et des possessions des victimes. Nous n’avons rien vu qui soit lié à l’armée. Nous connaissions personnellement les victimes. Nous avons donc pu identifier leurs corps».

Depuis le 7 octobre, 16 travailleurs médicaux ont été tués par des frappes aériennes israéliennes au Liban, et 380 autres personnes ont péri, dont 72 civils. Onze soldats israéliens et huit civils ont également été tués.

Kassem al-Chaar, père des jumeaux Ahmed et Hussein, a confié qu’il avait déconseillé à ses fils de se porter volontaires.

«Je leur ai dit qu’il était dangereux de faire ce type de travail, mais ils m’ont répondu qu’ils acceptaient le risque. Je ne sais pas ce qui a poussé Israël à agir de la sorte: il s’agissait de jeunes gens enthousiastes à l’idée d’aider les autres», a-t-il déploré.

«Mes fils voulaient faire du travail humanitaire, et voyez ce qui leur est arrivé. Israël n’oserait pas agir de la sorte si les États-Unis ne le soutenaient pas.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: le Hamas dit avoir accepté une proposition de cessez-le-feu présentée par l'Egypte et le Qatar

Des Palestiniens déplacés se tiennent à côté de leurs biens, dans le quartier d'Al-Mawasi, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
Des Palestiniens déplacés se tiennent à côté de leurs biens, dans le quartier d'Al-Mawasi, à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
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  • Des scènes de joie et des tirs en l'air ont accueilli lundi cette annonce à Rafah
  • Un responsable du Hamas a indiqué que «la balle est désormais dans le camp» d'Israël, après l'annonce

GAZA: Le Hamas a indiqué lundi avoir informé l'Egypte et le Qatar qu'il acceptait leur proposition pour un cessez-le-feu avec Israël dans la bande de Gaza dévastée par sept mois de guerre.

"Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, s'est entretenu par téléphone avec le Premier ministre qatari Cheikh Mohammed bin Abdelrahmane Al Thani et le ministre égyptien des Renseignements, Abbas Kamel, et les a informés que le Hamas avait approuvé leur proposition d'accord de cessez-le-feu", selon un communiqué publié sur le site du mouvement palestinien.

Un responsable du Hamas a indiqué à l'AFP que "la balle est désormais dans le camp" d'Israël, après l'annonce. 

Des scènes de joie et des tirs en l'air ont accueilli lundi à Rafah, ville à la lisière sud de la bande de Gaza assiégée sur laquelle Israël projette une offensive militaire d'ampleur

 


L’Arabie saoudite met Israël en garde contre le ciblage de Rafah à Gaza

De la fumée s’élève après des frappes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
De la fumée s’élève après des frappes israéliennes à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 6 mai 2024. (Reuters)
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  • Cet avertissement intervient après que l’armée israélienne a ordonné à des dizaines de milliers de personnes dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, de commencer à évacuer les lieux plus tôt dans la journée de lundi
  • Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé le rejet catégorique par le Royaume des violations continues du droit international par l’armée israélienne

RIYAD: Lundi, l’Arabie saoudite a mis en garde contre les dangers d’un ciblage de la ville de Rafah par Israël dans le cadre de sa campagne «sanglante et systématique visant à envahir toutes les zones de la bande de Gaza et à déplacer ses habitants».

Cet avertissement intervient après que l’armée israélienne a ordonné à des dizaines de milliers de personnes dans la ville de Rafah, dans le sud de Gaza, de commencer à évacuer les lieux plus tôt dans la journée de lundi, signalant qu’une invasion terrestre, promise depuis longtemps, pourrait être imminente.

Le ministère des Affaires étrangères a réaffirmé le rejet catégorique par le Royaume des violations continues du droit international par l’armée israélienne, qui exacerbent la crise humanitaire dans le territoire et entravent les efforts de paix internationaux.

Le ministère a réitéré l’appel du Royaume à la communauté internationale pour qu’elle intervienne immédiatement afin d’arrêter le génocide israélien en cours dans les territoires palestiniens occupés.

Lundi, Volker Turk, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, a déclaré que les ordres israéliens de déplacer les Palestiniens de Rafah étaient inhumains et risquaient de les exposer à davantage de dangers et de souffrances. Il a averti que de telles actions peuvent parfois constituer des crimes de guerre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com