Gaza: le Hamas annonce 20 morts dans des «tirs israéliens» sur une foule attendant de l'aide

La fumée s'élève à la suite d'une frappe israélienne dans le contexte du conflit en cours entre Israël et le Hamas. (Reuters)
La fumée s'élève à la suite d'une frappe israélienne dans le contexte du conflit en cours entre Israël et le Hamas. (Reuters)
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Publié le Vendredi 15 mars 2024

Gaza: le Hamas annonce 20 morts dans des «tirs israéliens» sur une foule attendant de l'aide

  • «Les forces d'occupation israéliennes ont pris pour cible un rassemblement de citoyens attendant de l'aide humanitaire (à un rond-point de Gaza City)»
  • «Il y a eu des tirs directs des forces d'occupation sur des gens qui se rassemblaient au rond-pont "Koweït" pour attendre l'arrivée de camions avec de la nourriture»

TERRITOIRES PALESTINIENS: Le ministère de la santé du Hamas a fait état tôt vendredi de 20 morts et de plus d'une centaine de blessés dans des "tirs israéliens" sur une foule attendant de l'aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza.

"Les forces d'occupation israéliennes ont pris pour cible un rassemblement de citoyens attendant de l'aide humanitaire (à un rond-point de Gaza City, ndlr). Le bilan des victimes transportées à l'hôpital al-Chifa a été revu à la hausse à 20 morts et 155 blessés", a déclaré le ministère qui faisait plus tôt état de 14 décès.

"Il y a eu des tirs directs des forces d'occupation sur des gens qui se rassemblaient au rond-pont +Koweït+ pour attendre l'arrivée de camions avec de la nourriture", a indiqué à l'AFP le docteur Mohammed Ghurab, directeur des services d'urgence de cet hôpital, le plus important du nord de Gaza.

Sur place, un collaborateur de l'AFP a vu de nombreuses dépouilles et des blessés par balles.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne n'a pas commenté ces informations dans l'immédiat.

L'ONU redoute une famine généralisée dans le territoire assiégé par Israël, notamment dans le nord, difficilement accessible, où vivent actuellement environ 300 000 personnes.

Face à l'urgence humanitaire, plusieurs pays ont décidé de diversifier les voies d'acheminement de l'aide à la population, via des parachutages ou un couloir maritime depuis Chypre avec d'ailleurs un premier navire, de l'ONG Open Arms, attendu dans les prochaines heures.

Fin février, plus d'une centaine de Palestiniens avaient perdu la vie, selon le Hamas, dans une distribution d'aide alimentaire qui avait tourné au cauchemar dans le nord de la bande de Gaza.

Pourparlers de trêve

Ces incidents interviennent alors que les Etats-Unis, l'Egypte et le Qatar tentent d'arracher un accord de trêve de plusieurs semaines assorti à des libérations d'otages israéliens à Gaza et de prisonniers palestiniens en Israël.

Une source du Hamas a indiqué tard jeudi soir à l'AFP que le mouvement islamiste avait présenté aux médiateurs de l'Egypte et du Qatar, "qui en informeront les Américains", une nouvelle position faisaint preuve de "flexibilité" quant à "l'échange" d'otages contre des prisonniers.

"En ce qui concerne à la question du retrait militaire, la réponse (du Hamas, ndlr) prévoit que les forces israéliennes se retirent dans un premier temps de toutes les zones peuplées et de toutes les villes (de Gaza, ndlr) et permettent le retour des déplacés", a ajouté cette source.

"Un accord dépend de la position (des autorités israéliennes) et de l'ampleur de la pression que les Etats-Unis exerceront sur Benjamin Netanyahu et son gouvernement", a conclu cette source au sein du Hamas.

Dans un bref communiqué tard jeudi soir, le bureau du Premier ministre israélien a estimé que le Hamas "continuait de maintenir des demandes irréalistes" et qu'une mise à jour sur les pourparlers de trêve allait être présentée "demain" au cabinet de guerre.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza en Israël, qui a entraîné la mort d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de sources officielles israéliennes.

Selon Israël, environ 250 personnes ont été enlevées ce jour-là et 130 d'entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 32 seraient mortes.

En représailles, Israël a promis "d'anéantir" le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, et lancé une vaste offensive qui a fait jusqu'à présent au moins 31 341 morts dans la bande de Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.


En Syrie, les prisonniers sortent de l'enfer de la prison de Saydnaya

A Saydnaya, à une trentaine de kilomètres de Damas, libérer les prisonniers s'annonce redoutable. (AFP)
A Saydnaya, à une trentaine de kilomètres de Damas, libérer les prisonniers s'annonce redoutable. (AFP)
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  • Aucun mobilier n'est visible si ce n'est quelques maigres couvertures jetées au sol. Et des murs rongés par l'humidité et la saleté
  • "Que s'est-il passé?". La question revient sur les lèvres des prisonniers désormais libres

BEYROUTH: Un homme immortalise la scène avec son téléphone: des hommes armés font sauter les verrous des cellules de Saydnaya, la prison syrienne témoin des pires exactions du pouvoir de Bachar al-Assad. Des hommes, des femmes et des enfants hagards en sortent, peinant à croire que le président est vraiment tombé.

"Vous êtes des hommes libres, sortez! C'est fini, Bachar est parti, on l'a écrabouillé!", crie l'homme au portable, quelques heures après l'entrée des rebelles dans Damas, et la fuite en Russie du président Bachar al-Assad.

Par la porte, des dizaines d'hommes, visages émaciés, certains portés par des camarades car trop faibles pour avancer seuls, sortent de la cellule carrelée.

Aucun mobilier n'est visible si ce n'est quelques maigres couvertures jetées au sol. Et des murs rongés par l'humidité et la saleté.

"Que s'est-il passé?". La question revient sur les lèvres des prisonniers désormais libres.

Dès la chute d'Assad, les rebelles ont foncé vers les prisons.

"J'ai peur" 

A Saydnaya, à une trentaine de kilomètres de Damas, libérer les prisonniers s'annonce redoutable.

Le groupe de secours des Casques blancs dit chercher des "cellules souterraines cachées". Pour le moment, en vain. Malgré des informations contradictoires, ses volontaires défoncent depuis dimanche murs et recoins à coups de masse ou de barres de fer pour tenter de les localiser.

Les équipes utilisent aussi des capteurs audio, des chiens : "Nous travaillons de toute notre énergie, mais jusqu'à présent, il n'y a aucune preuve confirmant la présence de détenus à l'intérieur des sous-sols et labyrinthes", a indiqué sur X le chef des casques blancs Raed Saleh, après avoir annoncé devoir "se préparer au pire".

Le groupe a promis une récompense de 3.000 dollars à toute personne permettant d'identifier l'emplacement des prisons secrètes, et appelé les anciens officiers de sécurité et ceux en fonction à fournir leur aide, tout en garantissant de ne pas divulguer leur identité.

"Il y a des centaines, peut-être des milliers de prisonniers retenus deux ou trois étages sous terre, derrière des verrous électroniques et des portes hermétiques", prévient Charles Lister, du Middle East Institute.

Dans une autre aile, ce sont des cellules de femmes. Devant la porte de l'une d'elles, un enfant attend, perdu.

"J'ai peur", hurlent plusieurs femmes à la suite, visiblement apeurées à l'idée d'être piégées ou de nouveau violentées par les hommes en armes qui sillonnent les coursives.

"Il est tombé, vous pouvez sortir", ne cessent de marteler ceux qui viennent les délivrer.

Depuis le début en 2011 de la "révolution", plus de 100.000 personnes ont péri dans ses prisons, notamment sous la torture, estimait en 2022 l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

A la même époque, l'OSDH rapportait qu'environ 30.000 personnes avaient été détenues à Saydnaya, dont seulement 6.000 avaient été relâchées.

"Abattoir humain" 

Amnesty International, de son côté, a recensé des milliers d'exécutions et dénonce "une véritable politique d'extermination" à Saydnaya, un "abattoir humain".

Dans les rues de la capitale, aujourd'hui, ils déferlent par vagues. Reconnaissables de loin parce qu'ils portent encore les stigmates de ce qui a fait la triste notoriété de Saydnaya, comme d'autres prisons avant elle en Syrie: la torture, la maladie et surtout la faim.

Certains sont incapables de dire un mot. Pas même leur nom ou leur ville d'origine. D'autres répètent en boucle des borborygmes, traumatisés par la torture, assurent leurs compagnons d'infortune.

Certains sont là depuis peu. D'autres avaient disparu depuis l'époque d'Hafez al-Assad.

Dans le chaos, peu savent où aller, qui retrouver.

Aida Taher, 65 ans, est toujours à la recherche de son frère arrêté en 2012. Elle a raconte qu'elle "a couru dans les rues comme une folle" en allant à Saydnaya : "Mais j'ai découvert que certains prisonniers étaient toujours dans les sous-sols, il y a trois ou quatre sous-sols" et "ils ont dit que les portes ne s'ouvrent pas car ils n'ont pas les bons codes".

Elle s'emporte: "Nous avons été opprimés assez longtemps, on veut que nos enfants reviennent".

Le groupe des casques blancs a appelé les proches des victimes à "la patience et à ne pas creuser les prisons par eux-même, ceci conduisant à la destruction des preuves matérielles potentiellement essentielles pour révéler les faits et soutenir les efforts de justice".

En ligne, des familles ressortent les photos en noir et blanc de jeunes hommes fringants ou celles de manifestants sous les drapeaux de la "révolution" qui ont fleuri dans les provinces rebelles en 2011. Elles demandent si quelqu'un a vu ces hommes. S'ils étaient à Saydnaya.

Ou s'ils sont vraiment morts, emportés dans les 14 années de chaos en Syrie, sans espoir de les voir ressurgir au coin de la rue, amaigris mais en vie.


L'armée libanaise fait état d'un mort et de quatre soldats blessés dans une frappe israélienne dans le sud du pays

Des soldats libanais conduisent un véhicule blindé dans la ville de Tyr, au sud du Liban, le 7 décembre 2024, alors que la trêve entre Israël et le Hezbollah est fragile. (Photo AFP)
Des soldats libanais conduisent un véhicule blindé dans la ville de Tyr, au sud du Liban, le 7 décembre 2024, alors que la trêve entre Israël et le Hezbollah est fragile. (Photo AFP)
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  • « L'ennemi israélien a pris pour cible une voiture près du poste de contrôle militaire de Saf al-Hawa - Bint Jbeil, tuant un citoyen et blessant modérément quatre soldats », a-t-elle indiqué dans un communiqué.
  • L'Agence nationale libanaise d'information (Ani, officielle) a également fait état d'une « frappe israélienne visant une voiture sur la route de Saf al-Hawa - Bint Jbeil, près d'un poste de contrôle de l'armée, tuant le conducteur du véhicule, un civil ».

BEYROUTH : L'armée libanaise a indiqué qu'une personne avait été tuée et que quatre de ses soldats avaient été blessés lundi dans une frappe israélienne visant un véhicule dans le sud du pays, où un fragile accord de cessez-le-feu entre le Hezbollah et Israël est entré en vigueur le 27 novembre.

« L'ennemi israélien a pris pour cible une voiture près du poste de contrôle militaire de Saf al-Hawa - Bint Jbeil, tuant un citoyen et blessant modérément quatre soldats », a-t-elle indiqué dans un communiqué.

L'Agence nationale libanaise d'information (Ani, officielle) a également fait état d'une « frappe israélienne visant une voiture sur la route de Saf al-Hawa - Bint Jbeil, près d'un poste de contrôle de l'armée, tuant le conducteur du véhicule, un civil ».

L'armée israélienne a à plusieurs reprises demandé aux habitants du sud du Liban de ne pas se rendre dans plusieurs localités situées le long de la frontière, dont Bint Jbeil.

Une trêve a mis fin le 27 novembre à une guerre ouverte de plus de deux mois entre le Hezbollah libanais et Israël, qui a fait plus de 4 000 morts au Liban et dévasté des bastions de cette formation pro-iranienne.

Les deux parties s'accusent régulièrement de violer la trêve.

L'accord de cessez-le-feu prévoit le retrait de l'armée israélienne du Liban dans un délai de 60 jours et stipule que seuls l'armée libanaise et les Casques bleus doivent être déployés dans le sud du pays.

Le 2 décembre, les frappes israéliennes sur le sud du pays ont tué 11 personnes, selon le ministère de la Santé, après que le Hezbollah a revendiqué sa première attaque contre une position israélienne depuis le début de la trêve.

Le lendemain, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a menacé de pénétrer « plus en profondeur » au Liban si le fragile accord de cessez-le-feu devait être rompu.

« Si nous repartons en guerre, nous agirons avec plus de force encore et pénétrerons plus en profondeur », « l'immunité de l'État libanais sera levée » et « Israël ne fera plus de distinction entre le Liban et le Hezbollah », a affirmé le ministre lors d'une visite à des troupes.


Syrie : Israël assure que son avancée dans la zone tampon du Golan est «limitée et temporaire»

Lundi, le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a assuré que l'avancée des troupes israéliennes en Syrie dans la zone tampon est "une mesure limitée et temporaire". (AFP)
Lundi, le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar, a assuré que l'avancée des troupes israéliennes en Syrie dans la zone tampon est "une mesure limitée et temporaire". (AFP)
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  • L'avancée des troupes israéliennes en Syrie dans la zone tampon à la lisière de la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël est "une mesure limitée et temporaire"
  • La Jordanie a dénoncé lundi le déploiement la veille de l'armée israélienne dans la zone tampon du Golan dans le sud-ouest de la Syrie, adjacente à la partie occupée par Israël du plateau syrien depuis 1967

JERUSALEM: L'avancée des troupes israéliennes en Syrie dans la zone tampon à la lisière de la partie du plateau du Golan occupée et annexée par Israël est "une mesure limitée et temporaire", a assuré lundi le ministre des Affaires étrangères israélien Gideon Saar.

"J'insiste là-dessus: il s'agit d'une mesure limitée et temporaire que nous avons prise pour des raisons de sécurité", a déclaré M. Saar lors d'une conférence de presse à Jérusalem. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait annoncé dimanche avoir ordonné à l'armée de "prendre le contrôle" de cette zone tampon après la chute du président syrien Bachar al-Assad.