Macron à Marseille pour lancer une «opération sans précédent» contre le trafic de drogue

Le président français Emmanuel Macron rencontre des habitants lors d'une visite axée sur la sécurité et la lutte contre le trafic de drogue, dans le quartier de La Castellane à Marseille, dans le sud-est de la France, le 19 mars 2024.(Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron rencontre des habitants lors d'une visite axée sur la sécurité et la lutte contre le trafic de drogue, dans le quartier de La Castellane à Marseille, dans le sud-est de la France, le 19 mars 2024.(Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 20 mars 2024

Macron à Marseille pour lancer une «opération sans précédent» contre le trafic de drogue

  • Lundi, 900 policiers, gendarmes et douaniers étaient déployés à Marseille et autour, mardi près de 800
  • La guerre de territoires pour le contrôle des juteux points de deal a ensanglanté Marseille comme jamais en 2023, avec 49 personnes tuées dans des narchomicides, dont quatre victimes collatérales

MARSEILLE: Emmanuel Macron a annoncé mardi à Marseille (sud-est) le lancement d'une "opération sans précédent" destinée à "porter un coup d'arrêt aux trafics de drogues" qui gangrènent la deuxième ville de France.

"A Marseille et dans d'autres villes de France, c'est une opération sans précédent que nous avons lancée pour porter un coup d'arrêt aux trafics de drogues, assurer l'ordre républicain, faire +place nette+", a déclaré sur le réseau social X le président français lors d'une visite surprise dans la cité méditerranéenne.

Emmanuel Macron a rejoint sur place les ministres français de l'Intérieur Gérald Darmanin, de la Justice Eric Dupond-Moretti ainsi que la secrétaire d'Etat à la Ville Sabrina Agresti-Roubache.

Cette opération "Place nette XXL" va mobiliser de très importants effectifs de police pendant plusieurs semaines.

Cette visite d'Emmanuel Macron intervient alors que plusieurs coups de filet ont eu lieu récemment au sein des deux principaux gangs - "DZ Mafia" et "Yoda" - se disputant le contrôle du trafic de stupéfiants dans la deuxième ville de France.

Treize jeunes membres présumés de la "DZ mafia" ont ainsi été interpellés il y a une semaine à Marseille, Rennes (ouest) et dans les Alpes-de-Haute-Provence (sud-est) dans le cadre d'une enquête pour tentative de meurtre en Espagne. Dix d'entre eux ont été inculpés samedi, selon le parquet de Marseille.

Arrestations 

Ces arrestations sont intervenues quelques jours à peine après l'interpellation au Maroc de Félix Bingui, 33 ans, alias "le chat", le chef présumé du clan "Yoda", rival de la "DZ mafia" à Marseille.

La guerre de territoires pour le contrôle des juteux points de deal a ensanglanté la ville comme jamais en 2023, avec 49 personnes tuées dans des "narchomicides", dont quatre victimes collatérales.

"Ma feuille de route aujourd’hui, elle est claire : les stups, les stups, encore les stups", avait déclaré début mars Pierre-Edouard Colliex, nouveau préfet du département des Bouches-du-Rhône à l'occasion d'une de ces opérations "place nette" menées quasi quotidiennement par les forces de l'ordre dans les cités marseillaises. Lundi encore, une de ces opérations s'est déroulée dans la cité de La Castellane, l'une des plus importantes de Marseille, qui compte plusieurs points de deal.

Les magistrats de Marseille avaient tiré la sonnette d'alarme début mars face à la puissance du narcotrafic.

"Je crains que nous soyons en train de perdre la guerre contre les trafiquants à Marseille", s'était inquiétée Isabelle Couderc, juge d'instruction chargée de la criminalité organisée au tribunal judiciaire de la ville, le 5 mars, devant une commission sénatoriale d'enquête dédiée à la lutte contre le trafic de drogues en France.

Macron interpellé sur l'action de la France à Gaza

Emmanuel Macron a dû longuement se justifier mardi matin face à un habitant de la cité de la Castellane de Marseille, qui lui reprochait de pratiquer "deux poids, deux mesures" dans son action en Ukraine et à Gaza.

"On a donné tous les moyens qu'il faut à l'Ukraine pour pouvoir défendre ses droits. Aujourd'hui, qu'est-ce qu'on fait pour la Palestine, M. Macron ?", s'est indigné cet habitant, Ahmed Saïd, 35 ans, en l'accusant de "verser de l'eau dans le sable" avec l'action humanitaire de la France.

"Nous faisons avec les moyens qui sont les nôtres, qui sont ceux de la diplomatie, de l'action humanitaire", lui a répondu M. Macron, en visite surprise dans la deuxième ville de France à l'occasion d'une opération d'envergure de démantèlement du trafic de drogue.

"On a soigné 1.000 Palestiniens sur le bâtiment militaire (Dixmude), (...) on a livré des médicaments et des vivres avec les Jordaniens et les Egyptiens", a-t-il ainsi argumenté.

Cet habitant a aussi reproché au chef de l'Etat de ne pas avoir fait comme l'Afrique du Sud, qui avait saisi la Cour internationale de justice fin décembre en accusant Israël de perpétrer un "génocide" à Gaza. Mais "la France n'est pas sur cette ligne et n'aura pas la ligne de l'Afrique du Sud", lui a confirmé M. Macron: "Parce que les termes qui ont été employés, les actions de justice internationale ne correspondent pas non plus à la vérité sur le terrain".

"On n'a pas les moyens de faire une opération (militaire à Gaza)", a-t-il poursuivi, en assurant "faire tout" pour empêcher une opération israélienne à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.

Ahmed Saïd a ensuite expliqué à l'AFP avoir interpellé le président en tant que "simple citoyen". L'échange "n'était pas programmé", a-t-il ajouté, expliquant avoir posé des questions car il s'agit d'un "sujet important" et saluant l'attitude de M. Macron, qui "était ouvert à la discussion".

Lors de sa déambulation à travers la Castellane, le chef de l'Etat a aussi été interpellé par une femme en pleurs, qui a évoqué le sort des enfants palestiniens. "Au nom de Dieu, ne laissez pas ces enfants mourir", a imploré cette grand-mère, expliquant qu'elle "ne fait que pleurer" et "ne dort plus".

"Je partage votre détresse et je l'ai entendue", lui a répondu le chef de l'Etat, ajoutant que "la nature des opérations qui sont menées (NDLR: par l'armée israélienne) est inacceptable".

Le conflit "ne doit nourrir aucune haine au sein de la République, je le dis aussi avec la plus grande clarté", a ensuite affirmé Emmanuel Macron lors d'un point presse à l'issue de son bain de foule.

Le président a affirmé qu'il allait continuer à aller "au contact et à parler" avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu "en expliquant les risques qu'il court, y compris en termes de perception internationale et de capacité à construire la solution politique".

La "volonté d'éradiquer un groupe terroriste" ne "saurait justifier, quand on est une démocratie, de telles conséquences humanitaires", a poursuivi M. Macron.

 


France: prières et recueillement pour le pape François à Paris et Marseille

Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
  •  De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France
  • A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019

PARIS: De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France, à la veille de ses funérailles au Vatican.

A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019.

"J'ai vu les foules de la place Saint-Pierre et du parvis (de Notre-Dame) depuis lundi. Je me réjouis beaucoup de l'attachement des catholiques, du peuple d'une façon générale, à cette personnalité qui nous a marqués et a fait bouger les lignes dans l'Eglise et dans la société", a salué Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, auprès de journalistes.

"La transformation des coeurs humains a pu s'opérer sous son aura", a poursuivi le prélat, qui a présidé la messe solennelle "d'action de grâce et pour le repos de l'âme du Saint Père" décédé lundi à Rome.

Une heure avant l'office, une queue de plusieurs centaines de mètres composée de fidèles attendait déjà de pouvoir entrer dans l'édifice.

"Les institutions françaises ont le devoir d'être présentes chaque fois qu'une partie importante du peuple français est bouleversée, touchée, est en deuil", a estimé M. Bayrou, à l'issue de cette cérémonie, estimant que le pape François "était une figure que beaucoup de Français ressentaient comme de bonté, de générosité et du côté des plus faibles et des plus fragiles".

A Marseille, une centaine de personnes ont participé à une veillée de prière à la basilique Notre-Dame de la Garde, la "Bonne mère", symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline face au soleil couchant.

Le pape François s'était rendu dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d'ex-votos lors d'un déplacement à Marseille en septembre 2023. Il y avait dénoncé le sort des migrants en Méditerranée, martelant son message de secours et d'accueil.

- "Valeurs d'humanité" -

A Marseille, la veillée a débuté par une procession sur l'esplanade de la basilique, jusqu'au mémorial aux marins et migrants disparus en mer. Ce même monument devant lequel le jésuite argentin avait souhaité "prier pour les morts en mer, particulièrement les migrants", a rappelé à l'AFP le recteur de la basilique, le père Olivier Spinosa.

"Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence", avait lancé le pape à cet endroit, assurant que "les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues".

"C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation", avait-il insisté.

"Marseille est cosmopolite, le pape aimait cela, et il avait demandé à ce que la Méditerranée ne soit pas un cimetière", s'est remémoré Robert Olivieri, 73 ans, qui avait assisté à la messe du pape dans le stade de la ville, lors de ce déplacement orchestré par l'archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline.

"J'aurais aimé pouvoir aller à Rome mais ce n'est pas possible. Je me sens proche des écrits de François, sa proximité avec les pauvres et les migrants. Ça me touche beaucoup plus que Benoît XVI qui était plus un théologien", a témoigné Sandrine Gougeon, 46 ans, auprès de l'AFP. Pour elle, "le décès de François rajoute de l'incertitude, une forme d'insécurité au monde".

Les funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans, se déroulent samedi. Après la messe en plusieurs langues, place Saint-Pierre, son cercueil sera transporté à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où il sera inhumé.


Arrivée de 115 personnes évacuées de Gaza à l'aéroport de Paris-Orly

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
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  • Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays"
  • La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source

ORLY: Un groupe de 115 personnes évacuées de la bande de Gaza, à l'initiative de la France, est arrivé à l'aéroport de Paris-Orly vendredi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays", a détaillé une source diplomatique, précisant que cette arrivée depuis Gaza est la plus importante depuis le début de la guerre lancée en représailles à l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source.

Les familles déjà présentes en France ont attendu en fin de matinée l'arrivée de leurs proches dans une ambiance joyeuse, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Parmi les nouveaux arrivés, il y a "des étudiants, boursiers du gouvernement français, qui ont leur bourse depuis 15 ou 18 mois à peu près, mais qui n'avaient pas encore pu venir effectuer leurs études en France", ainsi que des "chercheurs et artistes", venus "pour la plupart avec leur famille", selon Annick Suzor-Weiner, professeure émérite à l'université Paris-Saclay, vice-présidente du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur.

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre.

Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre dans la bande de Gaza et au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé du Hamas.

Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de la guerre.

Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.


Accusé de complicité de crimes de guerre en Syrie, un ex-rebelle salafiste jugé à partir de mardi à Paris

Des automobilistes passent devant un grand panneau représentant le nouveau drapeau syrien, datant à l'origine de la période d'indépendance et utilisé par les rebelles contre le gouvernement dirigé par Assad, avec un slogan en arabe indiquant « La Syrie pour tous », dans la ville de Lattaquié, à l'ouest de la Syrie, le 9 mars 2025. (AFP)
Des automobilistes passent devant un grand panneau représentant le nouveau drapeau syrien, datant à l'origine de la période d'indépendance et utilisé par les rebelles contre le gouvernement dirigé par Assad, avec un slogan en arabe indiquant « La Syrie pour tous », dans la ville de Lattaquié, à l'ouest de la Syrie, le 9 mars 2025. (AFP)
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  • Pour les avocats de l'accusé, Romain Ruiz et Raphaël Kempf, la chute en décembre 2024 du régime de Bachar al-Assad ouvre de nouvelles perspectives et pose la "question de la légitimité" de ce procès
  • Ex-officier de l'armée syrienne, Majdi Nema avait fait défection en novembre 2012 pour rejoindre Zahran Alloush, fondateur et commandant en chef de Liwa al-Islam, devenu JAI en 2013

PARIS: Un an après avoir condamné par défaut trois hauts responsables du régime syrien de Bachar al-Assad à la perpétuité, la justice française juge à partir de mardi un ex-rebelle salafiste syrien pour complicité de crimes de guerre commis entre 2013 et 2016 dans son pays.

Placé en détention provisoire depuis janvier 2020, Majdi Nema, ancien membre de Jaysh al-Islam (JAI, Armée de l'islam), conteste les accusations, affirmant n'avoir eu qu'un "rôle limité" dans ce groupe prônant la charia et qui combattait le régime syrien.

Agé de 36 ans, il sera jugé, en vertu de la compétence universelle de la justice française, pour complicité de crimes de guerre et pour participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes de guerre. Il est notamment soupçonné d'avoir aidé à enrôler des enfants ou des adolescents dans les rangs des "Lionceaux de l'islam" et à les former à l'action armée.

Pour ces faits, il encourt 20 ans de réclusion criminelle.

"Ce dossier sera l'occasion de mettre en lumière toute la complexité du conflit syrien qui ne se limitait pas aux crimes du régime", estime Marc Bailly, avocat de la Fédération internationale des droits humains et de plusieurs parties civiles aux côtés de Me Clémence Bectarte.

Ex-officier de l'armée syrienne, Majdi Nema avait fait défection en novembre 2012 pour rejoindre Zahran Alloush, fondateur et commandant en chef de Liwa al-Islam, devenu JAI en 2013. Ce groupe avait pris dès 2011 le contrôle de la Ghouta orientale, au nord-est de Damas.

Proche du chef du mouvement, l'accusé avait pris comme nom de guerre Islam Alloush.

Etudiant en France 

Aux enquêteurs, il a affirmé avoir quitté la Ghouta orientale fin mai 2013 pour rejoindre la Turquie, d'où il agissait comme porte-parole de JAI, ce qui prouverait qu'il n'a pu commettre les crimes reprochés. Il dit avoir quitté le groupe en 2016.

En novembre 2019, il était arrivé en France pour suivre comme étudiant un cycle de conférences à l'Institut de recherche sur le monde arabe et musulman de l'université Aix-Marseille (sud-est).

Alors qu'une plainte avait été déposée en France contre JAI quelques mois auparavant, il avait été interpellé en janvier 2020 et inculpé par un juge du pôle crimes contre l'humanité du tribunal de Paris.

Au terme de la procédure, il avait aussi été renvoyé devant les assises pour complicité de disparitions forcées. Il était mis en cause, en tant que membre de JAI, dans l'enlèvement le 9 décembre 2013 de quatre militants des droits humains, dont l'avocate et journaliste syrienne Razan Zeitouneh, jamais retrouvés.

Mais la cour d'appel de Paris a annulé ces poursuites en novembre 2023 pour des raisons procédurales, même si elle affirmait dans son arrêt que "Jaysh al-Islam doit être considéré comme responsable de la disparition" des quatre activistes. Ce qui avait été ensuite validé par la Cour de cassation, la juridiction la plus élevée de l'ordre judiciaire français.

Pendant l'instruction, la défense de Majdi Nema a contesté le principe de la compétence universelle de la justice française, qui lui permet de juger un étranger pour des crimes contre l'humanité ou des crimes de guerre commis à l'étranger contre des étrangers, mais la Cour de cassation a rejeté son pourvoi.

Légitimité du procès 

Pour les avocats de l'accusé, Romain Ruiz et Raphaël Kempf, la chute en décembre 2024 du régime de Bachar al-Assad ouvre de nouvelles perspectives et pose la "question de la légitimité" de ce procès.

"Il est incontestable qu'à travers l'organisation de ce procès, la justice française manifeste une forme de mépris envers les Syriens", désireux de juger sur leur sol leurs ressortissants, estiment-ils.

"En l'état actuel, il est impossible de faire un procès en Syrie pour ces crimes. Il n'y a pas d'autorité diplomatique, pas d'autorité judiciaire, et à ce stade pas de réelle séparation des pouvoirs", rétorque Me Bailly.

D'autant que le flou règne sur les rapports entre le groupe et les nouvelles autorités syriennes.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, JAI avait des liens avec le groupe rebelle islamiste Hayat Tahrir al-Sham, dirigé par Ahmad al-Chareh, désormais président par intérim du pays. JAI pourrait agir sous d'autres noms depuis que le nouveau pouvoir a annoncé la dissolution des groupes armés et leur intégration dans la nouvelle armée.

Le procès est prévu jusqu'au 27 mai devant la cour d'assises de Paris.