L'Insee dévoilera mardi le déficit public 2023, Bercy cherche des économies

Le ministre français de l'Économie Bruno Lemaire (2e à droite) et le ministre délégué à la Transition numérique et aux Télécommunications Jean-Noël Barrot (à droite) rencontrent des créateurs de startups au salon Vivatech des startups technologiques et de l'innovation à Paris, le 14 juin 2023. (Photo Ludovic Marin AFP)
Le ministre français de l'Économie Bruno Lemaire (2e à droite) et le ministre délégué à la Transition numérique et aux Télécommunications Jean-Noël Barrot (à droite) rencontrent des créateurs de startups au salon Vivatech des startups technologiques et de l'innovation à Paris, le 14 juin 2023. (Photo Ludovic Marin AFP)
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Publié le Dimanche 24 mars 2024

L'Insee dévoilera mardi le déficit public 2023, Bercy cherche des économies

  • Troisième pays le plus endetté de la zone euro, la France s'est engagée à ramener son déficit sous 3% du PIB en 2027, une ligne que Bruno Le Maire a promis vendredi de tenir «coûte que coûte»
  • Pour maintenir le cap de 3%, le gouvernement devra effectuer un nouveau tour de vis budgétaire, a prévenu vendredi Emmanuel Macron

PARIS : Le chiffre le plus attendu de la semaine sera officialisé par l'Insee mardi: l'ampleur du dérapage du déficit public l'an dernier en France, et dont les estimations ont déjà provoqué une tempête politique sur la gestion budgétaire des années Macron.

Initialement prévu à 4,9% du PIB, le déficit 2023 sera «significativement» plus élevé, a admis le gouvernement, faisant peser un risque sur la trajectoire de désendettement de la France.

L'écart devrait être conséquent, puisqu'il atteindrait 5,6%, selon des révélations de presse. Chiffre corroboré lors d'une visite jeudi à Bercy du rapporteur général de la commission des Finances du Sénat, Jean-François Husson.

Ce chiffre est révélateur d'«une gestion budgétaire calamiteuse», a affirmé lors d'une conférence de presse le sénateur LR, reprochant au gouvernement d'être «incapable de suivre la trajectoire budgétaire qu'il a lui même fait adopter».

Pour autant, atteindre 5,6% de déficit n'est pas encore certain, tout comme les autres chiffres récupérés à Bercy jeudi, à savoir un déficit à 5,7% en 2024 (contre 4,4% actuellement prévu) et à 5,9% en 2025 (contre 3,7%).

«Ce ne sont pas des prévisions, mais des notes techniques qui n'intègrent pas nécessairement des mesures supplémentaires, ni la révision d'un certain nombre d'indicateurs macroéconomiques qui fluctuent dans le temps», a expliqué à l'AFP Jean-René Cazeneuve, homologue de M. Husson à l'Assemblée.

Cependant, il l'admet: pour 2023, «on sera plus près de 5,6% que de 4,9%» de déficit, soit un «décrochage très significatif par rapport à ce qui était prévu».

«Cette dégradation aura une répercussion sur 2024», ajoute le député de la majorité. Et c'est bien ce qui inquiète.

- «Coup de bambou» -

Troisième pays le plus endetté de la zone euro, la France s'est engagée à ramener son déficit sous 3% du PIB en 2027, une ligne que Bruno Le Maire a promis vendredi de tenir «coûte que coûte».

Mais «ça va être très difficile à atteindre», met en garde l'économiste Mathieu Plane, car «la marche d'escalier pour revenir sous les 3% sera d'autant plus haute» que le déficit 2023 sera élevé.

C'est pourquoi le chiffre publié mardi par l'Insee est tant attendu, car chaque décimale compte. «Pour faire simple, chaque 0,1 point» de PIB de déficit supplémentaire en 2023 «représente environ 3 milliards» d'euros manquant dans les caisses de l’État, explique l'économiste.

Si le chiffre de 5,6% est confirmé, ce serait «un gros coup de bambou qu'on n'attendait pas», dit à l'AFP M. Plane. Des données de l'Insee publiées au troisième trimestre 2023 ne laissaient en effet pas présager que la France était en «aussi mauvaise» posture, «on imaginait plutôt un déficit à 5,1% ou 5,2%», plaide-t-il, excusant quelque peu le gouvernement.

- «L'heure de la facture» -

Pour maintenir le cap de 3%, le gouvernement devra effectuer un nouveau tour de vis budgétaire, a prévenu vendredi Emmanuel Macron.

Dix milliards d'euros de coupes ont déjà été passées mi-février dans le budget 2024. Mais il faudra compléter «dans toutes les actions utiles de la dépense publique», a indiqué Emmanuel Macron, visant notamment les dépenses sociales ou des collectivités locales - qui représentent ensemble 70% des dépenses publiques, a rappelé Bruno Le Maire dans un entretien à Sud Ouest publié samedi.

«Nous n’augmenterons pas les impôts», répète-t-il par ailleurs dans cette interview.

Avant les dernières évaluations de déficit, la Cour des comptes évaluait déjà à 50 milliards les économies que le gouvernement devait dégager pour revenir à 3% en 2027.

Pour Mathieu Plane, passer de 5,6% à 3% de déficit avec une croissance faible (1,2% ou 1,3%) représenterait plutôt un effort total de 70 à 80 milliards d'euros.

«On a eu le +quoi qu'il en coûte+ au moment du Covid et de la crise énergétique, avec une intervention publique très forte et là, c'est un peu l'heure de la facture», résume-t-il.

Avec un danger: à trop couper dans les dépenses, cela aura un «impact sur le pouvoir d'achat», «la situation des entreprises et l'investissement» et donc à terme la croissance, risquant de plonger le pays dans une «spirale d'austérité».


Fleurs blanches et hommages de Marseillais à Mehdi Kessaci pour ses obsèques

Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
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  • Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine
  • Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches

MARSEILLE: Les fleurs blanches commençaient à s'accumuler mardi au rond-point où a été abattu jeudi Mehdi Kessaci, en marge de ses obsèques attendues dans l'après-midi à Marseille, dans une ville traumatisée par ce nouveau cap franchi dans les violences liées au narcobanditisme.

Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine, militant engagé dans la lutte contre le narcobanditisme depuis l'assassinat d'un premier frère, Brahim.

Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches.

"Je suis venue pour Amine que j'ai bien connu car j'étais maîtresse dans la cité où il habitait avec sa famille. Je l'ai côtoyé ensuite lors de campagnes électorales et je trouve son engagement citoyen formidable", confie à l'AFP Christine Didon.

"Aujourd'hui, on ne peut plus s'en sortir grâce à l'école comme avant. Il y a une dégradation très rapide des conditions de vie, une pauvreté telle qu'il ne reste à certains que le trafic de drogue", ajoute-t-elle.

Mohamed Habib Errabia, 77 ans, est tout de suite descendu de chez lui jeudi quand il a entendu les coups de feu et ce matin il tenait à rendre hommage à ce jeune de 20 ans, victime innocente et totalement étrangère au trafic de drogue, selon les autorités. "On a des enfants, forcément on pense à eux. Qu'est-ce qui peut leur arriver ? On est pas à l'abri d'une balle perdue".

Les obsèques de Mehdi Kessaci se dérouleront mardi après-midi à Marseille sous forte surveillance policière. La famille, qui ne souhaite pas la présence de la presse, a annoncé qu'une marche blanche serait organisée ce week-end.

La police avait identifié des menaces sur Amine Kessaci et ce dernier était placé sous surveillance policière depuis plusieurs semaines. A la rentrée, il a publié un livre "Marseille, essuie tes larmes" (Le bruit du monde), sorte de longue lettre adressée à Brahim, tué avec deux autres jeunes hommes en 2020, dont les assassins présumés seront jugés prochainement.

Mardi matin, une réunion d'urgence à l'Elysée est par ailleurs organisée sur la lutte contre le narcobandistime qui a fait l'objet d'une loi en juin.

"Le narcotrafic est une peste, une lèpre, une venin qui court dans les veines du monde et l'empoisonne", écrit Amine Kessaci dans son livre. "On dit cartel, on dit baron, on dit empire. Moi je dis fosse commune, je dis cimetière, je dis clameur étouffée des mères qui pleurent leurs fils fauchés, des pères brisés par la poudre qui court, des enfants assassinés avant d'avoir su vivre".

 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.