La venue de migrants à Orléans n'est pas liée aux JO, indique la préfecture du Loiret

De jeunes migrants sans abri se tiennent à côté de tentes sous le pont Sully, dans l'est de Paris, le 10 février 2024. (Photo Miguel MEDINA / AFP)
De jeunes migrants sans abri se tiennent à côté de tentes sous le pont Sully, dans l'est de Paris, le 10 février 2024. (Photo Miguel MEDINA / AFP)
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Publié le Mercredi 27 mars 2024

La venue de migrants à Orléans n'est pas liée aux JO, indique la préfecture du Loiret

  • Lors d'une conférence de presse lundi, le maire d'Orléans, Serge Grouard (ex-LR), avait dénoncé ces arrivées, fustigeant également l’absence de communication des services de l'Etat sur le sujet.
  • "Depuis des semaines, la rumeur enfle selon laquelle des migrants seraient +déplacés+ en province pour faire +place nette+ à Paris en vue de l’accueil des Jeux Olympiques cet été", avait dénoncé M. Grouard, selon lequel quelque 500 migrants SDF ont été tr

RENNES : La préfecture du Loiret a démenti mardi que l'arrivée de migrants à Orléans venant de Paris était liée à la tenue des Jeux olympiques au lendemain de propos du maire de la ville dénonçant ces venues.

"En vue de répondre à l’ampleur des besoins d’hébergement d’urgence en Ile-de-France, dix sas d’accueil temporaire régionaux ont été mis en place par l’Etat à l’échelle nationale pour y orienter une partie des personnes prises en charge dans le cadre d’opérations de mise à l’abri conduites chaque semaine dans cette région", a indiqué la préfecture du Loiret.

Ce dispositif "est sans lien avec l’organisation des Jeux olympiques comme cela a été déjà expliqué en mai 2023", a précisé la préfecture.

Lors d'une conférence de presse lundi, le maire d'Orléans, Serge Grouard (ex-LR), avait dénoncé ces arrivées, fustigeant également l’absence de communication des services de l'Etat sur le sujet.

"Depuis des semaines, la rumeur enfle selon laquelle des migrants seraient +déplacés+ en province pour faire +place nette+ à Paris en vue de l’accueil des Jeux Olympiques cet été", avait dénoncé M. Grouard, selon lequel quelque 500 migrants SDF ont été transférés depuis près d'un an.

D'après la préfecture, qui confirme l'ouverture d'un de ces centres d'accueil temporaire dans le Loiret en mai 2023, "toutes les trois semaines, 50 personnes au maximum sont prises en charge dans ce sas géré par une association mandatée et financée par l’Etat" et qui font l'objet d'"une évaluation de situation administrative".

A l’issue de cette période, les personnes se voient proposer une orientation en fonction de leur situation dans des dispositifs répartis entre les six départements de la région.

En dix mois, 519 personnes ont été prises en charge dans ce cadre dans la région Centre-Val de Loire, dont 134 personnes dans le Loiret.

Depuis plusieurs mois, des associations dénoncent un "nettoyage social" de la région francilienne, progressivement vidée selon elles de ses populations les plus précaires vivantes à la rue en vue des JO.

A l'Assemblée nationale, le ministre chargé du Logement, Guillaume Kasbarian, a mis en garde contre une "confusion": les individus accueillis dans le SAS d'Orléans ne sont "pas tous des étrangers ou des migrants", a-t-il répondu lors des questions au gouvernement à la députée RN du Loiret Mathilde Paris.

"Tous les soirs, grâce à l'action de l'État, du ministère et des associations, 200.000 sans domicile fixe trouvent refuge et trouvent un toit dans notre pays. C'est 200.000 au niveau national, 100.000 en Ile-de-France", a-t-il expliqué.

Mais en raison de la saturation de l'offre, a-t-il rappelé, le gouvernement a mis en place cette "politique de desserrement", "sans aucun lien avec les Jeux olympiques". Au total, "3.800 personnes" (...) ont trouvé "refuge dans des SAS régionaux" depuis mars 2023, a précisé le ministre délégué.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.