Coronavirus : les quatre scénarios de l'exécutif français face à l'épidémie

Hommage de la Patrouille de France au personnel soignant lors des célébrations du 14 juillet (Clément Mahoudeau/AFP)
Hommage de la Patrouille de France au personnel soignant lors des célébrations du 14 juillet (Clément Mahoudeau/AFP)
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Publié le Dimanche 02 août 2020

Coronavirus : les quatre scénarios de l'exécutif français face à l'épidémie

  • Tout l'enjeu est de rester dans le scénario 1, dans lequel l’épidémie est sous contrôle, avec des indicateurs stabilisés, grâce au triptyque "tester - tracer - isoler
  • Des reconfinements ciblés pourraient être prononcés, à l'image de ce qu'il s'est déjà produit dans des pays voisins de la France

PARIS : Le gouvernement français a bâti sa stratégie de réponse à l'épidémie de coronavirus autour de quatre scenarios, qui vont d'une maîtrise de la circulation du virus à un reconfinement généralisé, en s'appuyant sur une série d'indicateurs et de protocoles.

Cette stratégie, élaborée à partir d'un avis du Conseil scientifique paru le 2 juin, se veut avant tout différenciée selon les territoires.  "L'idée est d'avoir une réaction la plus adaptée possible en fonction de la situation", souligne le ministère de la Santé, où l'on se prévaut de l'expérience acquise après la première vague du printemps.

Quatre indicateurs

Quatre indicateurs principaux guident la réflexion des autorités et leur permettent de voir dans quel scenario chaque territoire se situe.

D'abord, le taux d'incidence, c'est-à-dire le nombre de cas répertoriés dans la population d'une région, d'un département, d'une ville...

Ensuite, le taux de reproduction (R0), c'est à dire le nombre de personnes que chaque malade contamine. Au-dessus de 1, la circulation du virus s'accélère.

Puis, le taux de positivité des tests, à savoir le nombre de tests positifs sur le total des tests effectués.

Et enfin, le pourcentage de patients hospitalisés pour Covid-19.

D'autres données peuvent encore entrer en jeu, comme le nombre de tests réalisés, ou encore le nombre de cas chez les jeunes.

Une fois ces chiffres collectés, "chaque prise de décision est toujours précédée d'une analyse de risques et est menée avec les acteurs territoriaux". Le préfet et le directeur de l'Agence régionale de santé, sont systématiquement associés, explique le ministère de la Santé. En clair : "aucune décision n'est prise sans concertation avec le terrain".

 

Scénarios 1 et 2 : épidémie maitrisée, mesures différenciées

 

En attendant que vaccins ou traitements soient disponibles, tout l'enjeu est de rester dans le scénario 1, dans lequel l’épidémie est sous contrôle, avec des indicateurs stabilisés, grâce au triptyque "tester - tracer - isoler" et des gestes barrières respectés. C'est pour l'heure ce scénario qui prévaut bon an mal an sur la majeure partie du pays.

Mais, certains territoires sont entrés dans le scénario 2 avec "un ou des clusters critiques, signes d'une reprise locale de l'épidémie", selon la typologie du Conseil scientifique. Dans ce cas, il convient d'appliquer des "mesures localisées et précoces".

C'est le cas en Mayenne ou dans la Métropole de Lille où le port obligatoire du masque a été décidé dernièrement. Des reconfinements ciblés pourraient aussi être prononcés, à l'image de ce qu'il s'est déjà produit dans des pays voisins de la France.

Scénarios 3 et 4: perte de contrôle et reconfinement général

Ce sont les deux scénarios que les autorités veulent à tout prix éviter.

Dans le scénario 3, l'épidémie reprendrait "à bas bruit". Les indicateurs se dégraderaient alors, sans que l'on parvienne à remonter les chaînes de contamination. Les mesures seraient renforcées (tests, gestes barrières, isolements individuels, télétravail) jusqu'à l'échelle régionale, en fonction de plusieurs protocoles spécifiques "très détaillés et prêts à l'emploi" qui ont été élaborés pour les populations à risque (précaires, personnes âgées), les grandes métropoles, ou encore les hôpitaux.

Dans le scénario 4, "l'épidémie atteint un stade critique" car les efforts pour l'endiguer ont échoué. Il pourrait aboutir alors à un reconfinement général comme la France l'a connu de la mi-mars à la mi-mai, avec ses effets catastrophiques sur l'économie notamment.

Quel arsenal juridique ?

Durant la première vague de l'épidémie, des mesures exceptionnelles ont pu être prises, comme la limitation de certains déplacements, en instaurant un "état d'urgence sanitaire" qui a pris fin le 10 juillet, sauf en Guyane et à Mayotte.

Cependant, et jusqu'au 30 octobre 2020, le gouvernement peut par décret imposer certaines restrictions de circulation, d'ouvertures de commerces...

Grâce à l'article 50 d'un décret du 10 juillet, les préfets sont également habilités à prendre une série de mesures dans chaque département, comme le préfet du Nord pour la métropole lilloise.

S'il fallait toutefois revenir à un reconfinement strict, même localisé, le gouvernement devrait déclarer de nouveau l'état d'urgence sanitaire sur tout ou partie du pays. Cela peut se faire par simple décret en Conseil des ministres.


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.


Grenoble: l'adolescent blessé par balles toujours dans le coma

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué. (AFP)
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  • Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012
  • L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet

GRENOBLE: L'adolescent atteint dimanche par trois balles près d'un point de vente de drogue à Grenoble est toujours dans le coma avec un pronostic vital engagé et ses agresseurs en fuite, a indiqué lundi le parquet.

Le garçon, dont l'identité "n'est toujours pas certaine à cette heure", pourrait être "un mineur de presque 14 ans né en Algérie en décembre 2011", connu dans les fichiers de police sous "diverses identités" pour trafic de stupéfiants en région parisienne et à Grenoble, a indiqué le parquet de Grenoble dans un communiqué.

Le parquet avait indiqué dimanche, dans un premier temps, que le mineur était âgé de 12 ans, né en décembre 2012.

L'adolescent a été atteint de 3 balles, une dans le dos et deux dans les jambes et se trouvait en arrêt cardio-respiratoire lors de l'arrivée des secours: "il est toujours dans le coma et son pronostic vital reste engagé", précise le parquet.

Le drame s'est déroulé dimanche vers 3H00 du matin près d'un point de vente de drogue du quartier Chorier-Berriat, dans l'ouest de la capitale iséroise. Neuf étuis de balles de 9 mm avaient été retrouvés sur place. "Le ou les auteurs des tirs n'ont pas été interpellés à cette heure", précise le communiqué.

Le mineur faisait l'objet d'une convocation devant le tribunal pour enfants de Grenoble le 10 décembre 2025, après avoir été contrôlé en possession de cannabis et de cocaïne sur un point de deal connu, situé près du lieu où il a été blessé dimanche, selon la même source.

Il avait à plusieurs reprises fugué du foyer où il était hébergé, a-t-on ajouté.

Un homme se présentant comme son grand frère, également connu de la police sous plusieurs alias, s'est présenté à l'hôpital où il a été transporté, indique également le parquet.


Macron reçoit Zelensky en vue d'un accord d'armement «historique» pour défendre le ciel ukrainien

Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine. (AFP)
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  • Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev
  • Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe"

VELIZY-VILLACOUBLAY: Emmanuel Macron a accueilli lundi matin Volodymyr Zelensky sur la base aérienne de Villacoublay, près de Paris, avant la signature d'un accord d'armement qualifié d'"historique" par le président ukrainien pour "renforcer" l'aviation de combat et la défense aérienne de l'Ukraine.

Les industriels vont notamment présenter au dirigeant du pays en guerre depuis 2022 avec la Russie l'avion de combat français Rafale et son armement, le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération, ainsi que plusieurs systèmes de drones. Une "lettre d'intention", dont la teneur précise n'a pas été dévoilée, doit ensuite être signée.

Dimanche, sur le réseau X, Volodymyr Zelensky a évoqué "un accord historique" qui prévoit "un renforcement significatif" de l'"aviation de combat, de la défense aérienne, et d'autres équipements de défense" de Kiev.

Il s'agit selon la présidence française de "mettre l'excellence française en matière d'industrie d'armement au service de la défense de l'Ukraine" et de "permettre d'acquérir les systèmes qui lui sont nécessaires pour répondre à l'agression russe".

L'Elysée a notamment évoqué "la défense du ciel ukrainien", alors que le président ukrainien a renouvelé samedi son appel pour obtenir davantage de systèmes de défense aérienne, au lendemain de nouvelles frappes russes massives contre son pays. Dans la nuit de dimanche a lundi, d'autres frappes ont tué au moins trois personnes dans la région de Kharkiv, dans l'est de l'Ukraine, selon les autorités locales.

Cette neuvième visite du dirigeant ukrainien en France depuis le début de l'invasion russe en février 2022 intervient alors que la situation sur le front est compliquée pour son pays, à l'orée de l'hiver. Et que l'Ukraine est ébranlée par un scandale de corruption ayant poussé deux ministres à la démission et forcé Volodymyr Zelensky à prendre des sanctions contre l'un de ses proches.

"Sur les sujets de la corruption, il faut être extraordinairement vigilant. On l'est et on l'est en particulier dans ce processus d'adhésion à l'Union européenne" entamé par l'Ukraine, a rappelé samedi le ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, sur la chaîne LCI.

Volodymyr Zelensky a déjà signé le mois dernier une lettre d'intention en vue d'acquérir 100 à 150 avions de chasse suédois Gripen, une manière d'afficher un tournant par rapport aux cessions d'armements par les pays occidentaux alliés et de planifier le renforcement à long terme de la défense ukrainienne après l'issue du conflit.

La France a déjà livré des chasseurs Mirage à Kiev, mais il n'avait jusqu'ici pas été question de voir l'Ukraine se doter du Rafale, fleuron de l'aviation de combat français.

Le système de défense anti-aérienne SAMP-T de nouvelle génération qui sera aussi présenté au dirigeant ukrainien doit être livré à la France à partir de 2027 et dispose de capacités d'interception étendues contre les missiles par rapport au SAMP-T, dont un exemplaire est déployé en Ukraine.

"Force multinationale" 

Après cette visite à Villacoublay, au sud-ouest de Paris, les deux dirigeants participeront dans l'après-midi à l'Elysée à un "forum drones franco-ukrainien".

Kiev entend utiliser cette année plus de 4,5 millions de drones, qui sont responsables de 70% des destructions de matériels ennemis sur le front. Le pays a développé pour cela un agile réseau de production. L'Ukraine utilise également des drones pour abattre les drones Shahed lancés chaque nuit contre elle.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky se rendront par ailleurs au mont Valérien, à l'ouest de Paris, visiter l'état-major de la "force multinationale Ukraine" que Paris et Londres préparent pour qu'elle puisse être déployée dans le cadre d'un accord de cessez-le-feu et des "garanties de sécurité" à fournir à Kiev.

Mis en place par la "coalition de volontaires", à laquelle participent, selon l'Elysée, 35 pays en incluant l'Ukraine, cet état-major "fonctionne" et est "dès à présent" capable "de déployer une force dès le lendemain d'un cessez-le-feu", assure-t-on côté français.

Les garanties de sécurité envisagées pour l'Ukraine, échafaudées depuis des mois par cette coalition, comprennent un soutien à l'armée de Kiev et des volets terrestre, maritime et aérien. Mais leur mise en œuvre reste conditionnée à un très hypothétique arrêt des combats.