Entre l'Elysée et Buckingham, relève de la garde croisée pour célébrer 120 ans d'Entente cordiale

Uniformes et pas cadencé comme symboles d'amitié : la France et le Royaume-Uni, pour célébrer les 120 ans de l'Entente cordiale entre les deux pays, organisent lundi une relève croisée entre l'Elysée et Buckingham Palace. (AFP).
Uniformes et pas cadencé comme symboles d'amitié : la France et le Royaume-Uni, pour célébrer les 120 ans de l'Entente cordiale entre les deux pays, organisent lundi une relève croisée entre l'Elysée et Buckingham Palace. (AFP).
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Publié le Lundi 08 avril 2024

Entre l'Elysée et Buckingham, relève de la garde croisée pour célébrer 120 ans d'Entente cordiale

  • Signé en 1904, l'accord de l'Entente cordiale a permis d'améliorer les relations après les guerres napoléoniennes et est considéré comme le fondement de l'alliance entre les deux membres de l'Otan à ce jour
  • Lors des cérémonies, les gardes britanniques participeront à la relève de la garde devant le palais de l'Elysée actuellement occupé par le président Emmanuel Macron et les gardes français feront de même, à Londres

PARIS: Uniformes et pas cadencé comme symboles d'amitié : la France et le Royaume-Uni, pour célébrer les 120 ans de l'Entente cordiale entre les deux pays, organisent lundi une relève croisée entre l'Elysée et Buckingham Palace.

Signé en 1904, l'accord de l'Entente cordiale a permis d'améliorer les relations après les guerres napoléoniennes et est considéré comme le fondement de l'alliance entre les deux membres de l'Otan à ce jour.

Lors des cérémonies, les gardes britanniques participeront à la relève de la garde devant le palais de l'Elysée actuellement occupé par le président Emmanuel Macron et les gardes français feront de même, à Londres, devant le palais de Buckingham du roi Charles III.

A 09H45, devant le 55, rue du Faubourg Saint-Honoré, la garde républicaine "associera à son cérémonial les Grenadiers de la maison royale britannique", selon l'Elysée.

Les 16 membres de la "Number 7 Company Coldstream Guards" de l'ambassade du Royaume-Uni, coiffés de leur traditionnel "bearksin", le haut bonnet en fourrure, prendront part à la relève de leurs homologues français de deux sections du 1er Régiment d'infanterie. Le Chœur de l'armée française entonnera ensuite les deux hymnes, God Save the King et La Marseillaise.

"C'est la première fois dans l'histoire de l'Elysée qu'une troupe étrangère est invitée à participer à ce rituel militaire", souligne la présidence française.

"En parallèle, deux sections des 1er et 2e Régiment d'infanterie de la Garde républicaine participeront à la cérémonie de relève de la garde devant Buckingham Palace, aux côtés des gardes de la F Company Scots Guards, la Public Duties Company de l'armée britannique responsable des cérémonies à Londres et à Windsor", a-t-on appris de même source.

« Liens historiques »

A Londres, la cérémonie sera suivie par le duc et la duchesse d'Edimbourg, le prince Edouard et son épouse Sophie, accompagnés du chef d'état-major britannique, le général Patrick Sanders, et de son homologue français, le général Pierre Schill.

Cet événement marquera la première participation à la cérémonie de relève de la garde d'un pays n'appartenant pas au Commonwealth, qui comprend principalement d'anciennes colonies et possessions britanniques anglophones.

"Cet anniversaire est ainsi l'occasion de promouvoir les liens historiques militaires, diplomatiques, économiques et culturels qui unissent la France et le Royaume-Uni et de réaffirmer nos valeurs communes", a-t-on ajouté à Paris.

La signature de l'Entente cordiale le 8 avril 1904, pour régler des contentieux coloniaux, est largement considérée comme préparant le terrain à l'union de la France et de la Grande-Bretagne contre l'Allemagne lors de la Première Guerre mondiale.

Par extension, elle est souvent le nom donné aux relations franco-britanniques, régulièrement marquées par des antagonismes et des tensions.

Fin 2023, Emmanuel Macron a rendu à nouveau publique, les premiers mardis de chaque mois, la relève de la Garde républicaine devant l'Elysée. Celle-ci est toutefois bien moins spectaculaire que celle devant le palais royal de Londres.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".


Restitutions coloniales: le gouvernement français annonce un projet de loi

La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
La ministre française de la Culture Rachida Dati (G) et la ministre française des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative Marie Barsacq quittent le Palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 30 juillet 2025, après la réunion hebdomadaire du conseil des ministres. (AFP)
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  • Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation
  • Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises

PARIS: Le gouvernement français a présenté mercredi en conseil des ministres un projet de loi-cadre visant à faciliter la restitution à leur pays d'origine de biens culturels pillés pendant la colonisation.

S'appliquant en priorité aux pays africains mais de "portée géographique universelle", ce texte vise à accélérer le retour dans leur pays d'origine de biens culturels appartenant aux collections nationales françaises.

Ils doivent revenir à des "Etats qui, du fait d'une appropriation illicite, en ont été privés" entre 1815 et 1972, selon le ministère français de la Culture.

Ce projet de loi-cadre crée une dérogation au principe d'inaliénabilité pour les œuvres des collections nationales françaises. Les oeuvres à restituer devront avoir été acquises "dans une situation de vol, de pillage, de cession ou de libéralité obtenue par contrainte ou violence ou d'une personne qui ne pouvait en disposer", a précisé le ministère.

La décision de sortie des collections pour opérer cette restitution ne passera plus par un processus législatif au cas par cas mais pourra intervenir sur seul décret du Conseil d'Etat et après avis, le cas échéant, d'une commission scientifique bilatérale.

Cette commission devra en effet documenter et déterminer, si besoin, le caractère illicite de l'appropriation des oeuvres réclamées à travers un travail qui associerait des experts et historiens français et l'Etat demandeur, selon le ministère.

Concernant la période historique retenue, 1815 correspond à la date d'un règlement des conquêtes napoléoniennes qui est dû à un premier mouvement de restitution d'œuvres à l'échelle européenne. 1972 est celle de l'entrée en application de la convention internationale de l'Unesco protégeant les biens culturels contre le trafic illicite.