Un épisode «exceptionnel» de poussières du Sahara dégrade la qualité de l'air en Europe de l'Ouest

Une femme marche sur la plage le 16 octobre 2017 à Quiberon, dans l'ouest de la France, alors que le ciel prend une couleur jaune-ocre à cause du sable du désert du Sahara (Photo, AFP).
Une femme marche sur la plage le 16 octobre 2017 à Quiberon, dans l'ouest de la France, alors que le ciel prend une couleur jaune-ocre à cause du sable du désert du Sahara (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 avril 2024

Un épisode «exceptionnel» de poussières du Sahara dégrade la qualité de l'air en Europe de l'Ouest

  • Le panache de poussière a déjà traversé la majeure partie de la péninsule ibérique pour atteindre le sud-est de la France et l'Allemagne
  • Ces concentrations vont continuer à augmenter dans les prochains jours à la faveur des circulations atmosphériques qui prolongent ce transport

PARIS: Une quantité "exceptionnelle" de poussières du Sahara remonte sur l'Europe de l'Ouest depuis samedi, un phénomène dont la fréquence augmente depuis quelques années, avec des conséquences nocives sur la qualité de l'air, a averti lundi l'observatoire européen Copernicus.

Cet épisode, le troisième en deux semaines, de "transport à grande échelle de poussières sahariennes à travers l’Europe" dure depuis le 6 avril et a notamment entraîné des "concentrations élevées de PM10" (particules de diamètre inférieur à 10 micromètres) "dans la péninsule ibérique ainsi que dans certaines régions de France et d'Allemagne", dépassant parfois la normale journalière européenne, selon le service de surveillance de la qualité de l'air de Copernicus (CAMS).

"Les valeurs maximales quotidiennes des prévisions CAMS pour les PM10 ont montré des concentrations significatives au niveau de la surface, dépassant le seuil d'exposition moyen de l'UE sur 24 heures de 50 microgrammes par mètre cube (µg/m3) dans certaines des régions touchées", indique Copernicus dans un communiqué.

Ces concentrations vont continuer à augmenter dans les prochains jours à la faveur des circulations atmosphériques qui prolongent ce transport, prévient le CAMS.

Le panache de poussière a déjà traversé la majeure partie de la péninsule ibérique pour atteindre le sud-est de la France et l'Allemagne, jusqu'à la Scandinavie, note Copernicus.

"Ce dernier épisode de poussière saharienne est le troisième du genre au cours des deux dernières semaines et est lié aux conditions météorologiques qui ont conduit à un temps plus chaud dans toute l'Europe occidentale ces derniers jours", souligne Mark Parrington, un responsable scientifique du CAMS.

Plus fréquent 

"Même s’il n’est pas rare que des panaches de poussière saharienne atteignent l’Europe, l’intensité et la fréquence de tels épisodes ont augmenté ces dernières années, ce qui pourrait être potentiellement attribué à des changements dans les schémas de circulation atmosphérique", ajoute-t-il.

En France dimanche, l'observatoire régional de la qualité de l'air Atmo Occitanie avait averti d'une qualité de l'air dégradée, avec cinq départements - Haute-Garonne, Gers, Ariège, Pyrénées-Orientales, Hautes-Pyrénées - au niveau 4 (mauvais), sur une échelle allant de 1 (bon) à 6 (extrêmement mauvais).

L'exposition à des taux importants de PM10 peut avoir différents effets sur la santé, pouvant notamment déclencher des crises d'asthme ou des allergies et aggraver certaines pathologies respiratoires ou cardiovasculaires, notamment chez les personnes fragiles (femmes enceintes, enfants, personnes âgées ou immunodéprimées).

Le Sahara est la plus grande source de poussières minérales, en libérant entre 60 et 200 millions de tonnes par an. Si les plus grosses particules retombent rapidement au sol, les plus petites peuvent être transportées sur des milliers de kilomètres et atteindre toute l'Europe.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.