«  J'ai perdu 90.000 euros » : des épargnants français piégés par de fausses interviews de personnalités

Plus récemment, d'autres personnalités françaises, comme l'acteur Jamel Debbouze, le chanteur Francis Cabrel et la journaliste Elise Lucet, ont été utilisées dans des interviews fictives relayées sur les réseaux sociaux. (AFP).
Plus récemment, d'autres personnalités françaises, comme l'acteur Jamel Debbouze, le chanteur Francis Cabrel et la journaliste Elise Lucet, ont été utilisées dans des interviews fictives relayées sur les réseaux sociaux. (AFP).
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Publié le Mardi 09 avril 2024

«  J'ai perdu 90.000 euros » : des épargnants français piégés par de fausses interviews de personnalités

  • Tout a commencé en mars 2023. Alors qu'elle trompe l'ennui sur Facebook, Marie, qui vit en région parisienne, tombe sur une publicité
  • Une célébrité, "Bernard Arnault, Elon Musk ou Léa Salamé, je ne sais plus", y vante une plateforme de trading permettant de "gagner énormément d'argent"

PARIS: Entre deux conseils de placements boursiers, Rachel devise avec Marie (prénom d'emprunt), l'affuble de petits surnoms. Une "confiance absolue" règne alors entre cette prétendue tradeuse et la quinquagénaire française, qui a investi plus de 90.000 euros. Jusqu'au jour où Marie a tout perdu.

Tout a commencé en mars 2023. Alors qu'elle trompe l'ennui sur Facebook, Marie, qui vit en région parisienne, tombe sur une publicité.

Une célébrité, "Bernard Arnault, Elon Musk ou Léa Salamé, je ne sais plus", y vante une plateforme de trading permettant de "gagner énormément d'argent".

Plus récemment, d'autres personnalités françaises, comme l'acteur Jamel Debbouze, le chanteur Francis Cabrel et la journaliste Elise Lucet, ont été utilisées dans des interviews fictives relayées sur les réseaux sociaux.

En deux clics, Marie complète un formulaire sommaire et, dès le lendemain, "Rachel Pinto", patronyme imaginaire, l'appelle d'un numéro basé au Luxembourg.

Elle se présente comme une conseillère en placement pour Nixse, plateforme de trading créée en 2020 et installée à Taiwan. Marie se laisse convaincre et verse une première mise de 800 euros.

« On vire tout »

Après de "petits trades" sur l'or, le pétrole, ne rapportant que quelques dizaines d'euros, Marie s'impatiente.

Au bout d'une semaine, Rachel lui propose "un coup fabuleux", entre 4.000 et 5.000 euros, mais il faut mettre "20.000". Devant la réticence de Marie, la conseillère lui avance l'argent et, quelques heures plus tard : "boum, 4.600 euros tombent sur mon compte de trading", auquel elle n'a pas accès.

Grisée, la quinquagénaire, qui a déjà boursicoté, commence à trader seule. Sur Nixse, ses courbes - fictives - grimpent: "alors on prend la confiance et on réinjecte, on vire son livret A qui rapporte rien, on vire tout". Elle cumule jusqu'à 500.000 euros sur ses différents comptes.

Un jour de septembre, elle veut récupérer son capital, plus de 90.000 euros. "Je n'ai jamais revu la couleur de l'argent".

Plusieurs mois après, Marie pense encore "tous les jours" à la "belle relation" tissée avec "Rachel". "Elle était entrée dans ma vie, on se sent violée dans son intimité".

Elle tente depuis de récupérer une partie des pertes via la saisine du médiateur bancaire.

"La banque a une obligation de vigilance en cas de gros virement et doit faire signer une décharge de responsabilité. Sinon, son assurance doit rembourser les fonds", explique Me Jocelyn Ziegler, son avocat.

Son cabinet, spécialisé dans ces affaires, a reçu "600 dossiers" depuis 2023, avec un préjudice moyen approchant les 120.000 euros. "Il y a tous les profils, du smicard à l'homme d'affaires". La plus grosse perte, au détriment d'une cheffe d'entreprise, culmine à 6 millions d'euros.

Complotisme

La fraude emprunte également au complotisme. "Il y a tout un discours autour de ceux qui savent comment s'enrichir, les juges, les banquiers, les politiques... et le reste de la population laissée dans l'ignorance", souligne-t-il.

Au sommet de l'escroquerie, on trouve "des groupes criminels organisés qui font tout pour s'anonymiser et se donner une apparence de légitimité", décrypte Anne-Sophie Coulbois, cheffe de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF).

Les rôles sont répartis entre plusieurs équipes "très bien constituées": des professionnels du "phishing" (hameçonnage) pour collecter les données des victimes, des gérants de centres d'appel, "parfois une simple location Airbnb avec trois personnes et dix téléphones" et des "blanchisseurs" de l'argent dérobé avec l'aide de "mules bancaires", prêtes "pour parfois 50 euros seulement à donner leur nom pour ouvrir un compte à l'étranger", développe la commissaire.

"Beaucoup de numéros dans nos dossiers renvoient à Israël", confie Jocelyn Ziegler.

Face à la multiplication de ces fausses plateformes dont les adresses web mutent à l'infini, l'Autorité française des marchés financiers (AMF), chargée notamment de la protection des épargnants, a durci sa politique.

"Quand nous détectons un site frauduleux, nous procédons à un contradictoire. Sans réponse dans les 7 jours - contre vingt auparavant - l’AMF le place sur sa liste noire", assure Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants.

"L’inscription sur liste noire permet d'alerter le public. Elle peut être complétée par une mesure de blocage de l’accès au site par le juge, sur saisine de l’AMF", ajoute-t-elle.

Une tâche titanesque. A ce jour, la plateforme Nixse n'est pas épinglée et le site est toujours accessible.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.